Guide de DAKAR : Population et langues
Le Sénégal est un kaléidoscope culturel : ethnies, religions, langues et systèmes de valeurs cohabitent sur ce même territoire dans un jeu de miroir et d'identité incessant. Fortement chargés symboliquement, l'ethnie et le patronyme permettent aux uns et aux autres, lorsqu'ils se rencontrent et se côtoient, de redessiner arbres généalogiques et liens de parenté, de relire l'histoire sous le prisme des relations inter-ethniques, de s'affirmer et de redéfinir leur identité au quotidien. Wolofs, Sérères, Diolas, Toucouleurs, Mandingues, Peuls, Bassaris forment un peuple sénégalais aux mille facettes, faisant preuve d'un " vivre ensemble " relativement exemplaire qui ne se retrouve pas que devant les matchs de football. Lorsque les conflits et les désaccords pointent leur nez, force est de constater qu'ils sont davantage politiques et/ou économiques que " tribaux ", comme un stéréotype largement répandu tendrait à les qualifier.
La population est jeune et l'indice de fécondité est de près de 5 enfants par femme. La croissance actuelle fait donc doubler la population tous les 25 ans. La réalité de ces chiffres, c'est un probable renforcement du déséquilibre démographique entre le littoral fortement peuplé et l'intérieur des terres, quasi désert. L'histoire a voulu que l'identité sénégalaise gravite autour des Wolofs, principal groupe par le nombre (40 % de la population). Le wolof est aussi la langue de référence, après le français. C'est celle par laquelle vous devrez commencer, elle est généralement comprise et parlée par tout le monde.
Le peuple sénégalais comporte un grand nombre d'ethnies différentes, au passé glorieux pour la plupart. Si elles étaient autrefois en guerre (certains peuples ont été les esclaves d'autres, notamment), ces ethnies vivent aujourd'hui en bonne harmonie. Même les Maures, qui ont été rejetés du Sénégal à la suite des événements politiques entre le Sénégal et la Mauritanie en 1989, sont aujourd'hui parfaitement acceptés.
Les Wolofs, majoritaires, constituent sans conteste l'ethnie qui joue le rôle le plus important. Associés aux colons dans leur développement de l'Afrique occidentale française et souvent utilisés par eux, ils ont finalement réussi à tirer leur épingle du jeu pour tenir les rênes du Sénégal indépendant. Les Wolofs ne se rapprochèrent de l'islam que très tard, au XIXe siècle.
Peuls et Toucouleurs. Ces groupes ethniques proches et partageant la même langue, le pulaar, forment à eux deux environ 25 % de la population. Les Toucouleurs sont les premiers à suivre la parole du prophète (et très tôt, ce fut ce qui les distingua). Comme presque toutes les sociétés des parages, le peuple toucouleur s'organise selon un système de castes, qualifiant de façon séparée les hommes de prière, les nobles, les artisans, les pêcheurs, les cultivateurs et les captifs. Avec l'avènement de Koly Tenguela au XVIe siècle, 28 souverains toucouleurs régnèrent sur une bonne partie du territoire. Quant aux Peuls, leur origine reste mystérieuse. On les retrouve d'est en ouest sur toute la bande sahélienne du continent. On les associe dès le XVe siècle à l'islam, à de grands marabouts et à l'arrivée en Afrique noire des premiers éléments de l'écriture arabe. Ils sont traditionnellement éleveurs, avec parfois le concours des Sarakolés dans le nord.
Sérères. A cheval entre l'agriculture et la pêche, on les trouve essentiellement au sud de Dakar. Il s'agit de l'ethnie qui porte la plus forte proportion de catholiques en son sein.
Sarakolés (ou Soninkés). Ils sont un autre groupe numériquement important (autour de 10 %), mais également historiquement. Ils ont la particularité d'avoir été islamisés à l'époque des empires du Ghana et du Mali, puis d'être retournés vers l'animisme avant la deuxième vague de spiritualité vers Mahomet avec la montée en puissance d'El Hadj Omar Tall au XIXe siècle. Aujourd'hui, ils sont parmi les plus nombreux à s'être expatriés vers la France.
Mandingues. L'autre peuple qu'on ose à peine présenter est le peuple mandingue. De l'empire du Mali à la musique moderne, les Mandingues sont d'une région à cheval entre les fleuves Sénégal et Niger. Au Sénégal, on retrouve surtout deux des trois langues mandingues (mandingue et bambara, le malinké se retrouvant surtout en Guinée voisine). Les Mandingues connurent l'islam au XIe siècle, mais ne s'y convertirent en masse que beaucoup plus récemment.
Diolas, Lébous, Bassaris et Bediks. Ils ont en commun leur islamisation tardive, contemporaine.
Les Lébous sont radicalement tournés vers la mer, gardant les cultures de mil et manioc pour les moments où le poisson se fait plus rare ; alors que les Bediks, les Bassaris (tous deux parfois associés aux Peuls) et les Diolas (environ 5 %), localisés dans le sud, sont profondément attachés à la terre. Les Diolas, à bien des égards, sont à part. La culture du riz, culture de la Casamance, a survécu à toutes les pressions, coloniales ou plus tardives, et est fortement attachée à la forêt (peu de régions sénégalaises peuvent se targuer de connaître le " vert ").
Le Sénégal, c'est aussi un pays fait d'échanges interculturels ; une terre de migrations, de chassés-croisés. Outre le tourisme, le pays accueille nombre d'expatriés et de migrants venus s'installer provisoirement ou durablement au Sénégal dans le cadre d'accords de coopération ou pour le commerce. L'espoir d'un niveau de vie meilleur a aussi encouragé plusieurs habitants des pays voisins à venir s'installer dans les zones urbaines et péri-urbaines. Notons aussi l'exil, qui n'est pas sans rappeler la tragédie des réfugiés mauritaniens pendant la crise de 1989 entre les deux pays. Aujourd'hui, ces derniers sont souvent propriétaires d'une de ces boutiques que l'on croise partout et où l'on trouve de tout, se partageant ainsi le commerce avec leurs homologues sénégalais, ouest-africains, libanais ou chinois.
Les Libanais arrivent au Sénégal à la fin du XVIIIe siècle. A cette époque, les Sénégalais n'avaient pas la possibilité de s'enregistrer au registre du commerce. Ce droit était en revanche accordé aux Libanais qui ont alors débuté leur activité commerciale avec l'arachide. Pendant la guerre du Liban (1975-1990), une nouvelle vague migratoire se met en place. Beaucoup partent en Afrique, notamment au Sénégal. Aujourd'hui, la diaspora libanaise au Sénégal s'évalue à 25 000 âmes, pour la plupart de nationalité sénégalaise ou libano-sénégalaise. L'Express du 24 octobre 2002 annonçait qu'elle détient 60 % des PME-PMI : chaînes de restos, fast-foods, épiceries, grands magasins, boîtes de nuit, hôtels, etc. Egalement présents à des postes de professions libérales, les Libano-Sénégalais parviennent encore difficilement à accéder à la classe politique, y compris pour les jeunes de la 4e génération.
Les Chinois. La coopération sino-sénégalaise est en effet au beau fixe ces dernières années, depuis la reprise des relations diplomatiques entre Beijing et Dakar en 2005. Conséquence directe : des flux migratoires considérables... mais difficilement chiffrables ! Au Sénégal comme ailleurs, la Chine n'hésite pas à mettre en place des programmes de formation, à débloquer des fonds pour le BTP, à faire des prêts, à investir dans le secteur maritime, le textile, ou à distribuer des visas. En avril 2010, Karim Wade - fils du président et ministre de la Coopération internationale - obtient des plus grandes entreprises chinoises la signature d'une dizaine d'accords dont celui relatif à la construction de onze ponts au Sénégal. Les milliards pleuvent sur le pays. Du coup, toutes sortes de métiers sont dispensés par les Chinois au Sénégal. Et si leur présence n'entre pas dans le cadre d'accords bilatéraux, on les retrouve sur la toile commerciale, dans les marchés de produits manufacturés. Grandes ou petites boutiques, tous ne font pas fortune au sein de cette diaspora hétérogène.
Enfin, un petit mot sur la communauté française, qui, sans grande surprise, est largement représentée parmi les diasporas occidentales au Sénégal.
" Après une baisse régulière (40 000 Français en 1960), la communauté française s'est stabilisée dans les années 1990. Depuis début 2004, elle connaît une forte augmentation à Dakar : 17 800 personnes (soit + 24 %), comme à Saint-Louis : 960 personnes (+ 11 % environ). Les non-immatriculés, estimés à 8 000, sont en majeure partie des Franco-Sénégalais ; on estime à environ 4 000 le nombre de nos compatriotes qui ne se font pas connaître des services consulaires. Le tiers de la population immatriculée est âgée de moins de 18 ans, la moitié de 18 à 65 ans, le reste (environ 17 %) a plus de 65 ans. Cette population compte environ 6 000 actifs. " (Source : ambassade de France au Sénégal.)
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