Guide de DAKAR : Argent

La monnaie nationale du Sénégal est le franc CFA (FCFA). Il existe des billets de 10 000, 5 000, 2 000, 1 000 et des pièces de 500, 100, 50, 25, 10 et 5 FCFA.

La parité du franc CFA avec l'euro est fixe. 1 € = 655,95 FCFA et 1 000 FCFA = 1 €.

Le salaire moyen au Sénégal est très faible. 90 000 FCFA est un bon salaire mensuel pour beaucoup. Un fonctionnaire moyen ne gagne pas plus de 150 000 FCFA. Souvent 10 personnes de la même famille vivent sur un seul salaire. Mettre de l'argent de côté est impossible. Le travail étant rare pour beaucoup, chaque jour, il faudra trouver de 500  à 1 000 FCFA pour se nourrir. Autre repère  : un pisteur pour la chasse va gagner 5 000 FCFA par jour, tandis qu'un guide officiel sur un lieu touristique dépasse rarement les 3 500 FCFA par jour.

Les produits locaux sont très peu chers et d'excellente qualité (viande, poisson, légumes). Pour un 1 kg de langouste acheté à l'arrivée des pirogues, il faut compter entre 6 000 FCFA et 8 000 FCFA, suivant vos talents de négociateur. A titre d'exemple, pour les fruits et légumes, compter entre 100 et 150 FCFA une banane, entre 200 et 300 FCFA une mangue et entre 25 et 100 FCFA une tomate. Les produits d'importation sont en revanche deux fois plus chers qu'en France. Les menus des restaurants (entrée, plat et dessert) tournent en général entre 5 000  et 8 000 FCFA, les plats seuls (zébu ou poisson grillés) entre 1 000 et 4 000 FCFA.

Plus cher ne veut pas forcément dire meilleur  : vous paierez souvent l'emplacement ou le standing du restaurant, plus que le contenu des assiettes. D'ailleurs, on ne mange jamais aussi bien que dans de petits campements dont le propriétaire va faire son marché tous les matins. Alors un conseil  : fuyez les restaurants aux cartes trop bien fournies. L'eau est souvent un problème. Surtaxée dans les hôtels (aux alentours de 1 300 FCFA la bouteille), on préférera l'acheter par pack dans les stations-service et chez les grossistes (aux alentours de 400 FCFA la bouteille).

Pour les campements, il faut compter entre 3 000 et 5 000 FCFA (lit, moustiquaire, sanitaires en extérieur) et jusqu'à 15 000 FCFA (bungalow tout confort) la nuit par personne. Au-delà, le cadre devra vraiment être extraordinaire. En hôtel, c'est très vite le double pour les mêmes prestations, notamment à Dakar. Bref, sorti des tarifs tout compris négociés par les tour-opérateurs, le tourisme au Sénégal peut coûter très vite cher, surtout si l'on ajoute la location d'un véhicule et l'essence. Néanmoins, si vous voyagez "  léger  ", 100 000 FCFA par personne et par semaine peuvent suffire, en choisissant bien sûr les campements bon marché pour dormir.

Pour se déplacer, tout dépend du moyen de transport utilisé. En taxi, le prix d'une petite course ne dépasse pas les 500 FCFA en banlieue ou en région. Dans le centre de Dakar, compter 1 000  FCFA ou 1 500 FCFA. Ces tarifs ont tendance à augmenter la nuit, à partir de minuit. Les bus et les clandos restent cependant les meilleurs moyens de transport pour les petits budgets, 150 FCFA en moyenne. Sur de longues distances, mieux vaut choisir de voyager en taxi-brousse. Au départ de Dakar, il faut compter environ 4 000 FCFA par personne jusqu'à Saint-Louis ou 9 000 FCFA jusqu'à Tambacounda. Un supplément de 1 000 FCFA pour les bagages est fréquemment demandé. La location d'un véhicule est quant à elle nettement plus chère qu'en France, parfois la moitié plus.

Il est avantageux d'emporter avec soi des euros. C'est la seule monnaie qui peut être acceptée comme paiement en dehors du FCFA (les 2 % du change devant alors être pris en compte). Vous pouvez aussi les changer contre des FCFA (possibilité de changer également des dollars) dans toutes les grandes villes. Mieux vaut cependant fuir les hôtels, qui prennent généralement une commission de 2 à 5 %. Certains hôteliers ne faisant pas de change envoient un jeune homme au marché pour vous en faire. Vous vous en tirerez avec un petit pourboire. Les taux des banques seront plus intéressants, mais comme la plupart des autres commerces, ces établissements ferment tôt. Les bureaux de change sont quant à eux souvent ouverts en journée continue, de 8h30 à 19h.

Banques. Les guichets des banques sont en général ouverts du lundi au jeudi de 7h45 à 12h15 et de 13h40 à 15h45. Le vendredi de 7h30 à 12h15, puis après la prière de 14h45 à 15h45.

Les cartes bancaires (Visa et Mastercard) sont acceptées dans la plupart des hôtels de classe internationale et les commerces touristiques.

Les distributeurs automatiques se démocratisent et quasiment toutes les villes moyennes en ont aujourd'hui. A Dakar, on en trouve dans tous les quartiers. Dans le reste du pays, s'il est vrai qu'une ville comme Kafountine (Casamance) n'en dispose pas, on est agréablement surpris d'en trouver à Kedougou, à l'entrée du pays Bassari. Renseignez-vous lorsque vous devez vous éloigner des grandes villes pour une longue période. Quoi qu'il en soit, soyez rassuré : fini le temps où l'on faisait 300 km pour trouver un distributeur !
Il peut aussi être intéressant d'emporter un chéquier, les chèques libellés en euros pouvant être acceptés pour les grosses sommes dans certains commerces.

Pourboire. Il n'est pas de coutume dans le pays. Néanmoins, rien ne vous interdit d'en laisser un !

Marchandage. En wolof, c'est le "  waxale  " (ou "  wakhale  " qui se dit "  wajalé  ", avec le son du "  j  " espagnol). Au Sénégal, beaucoup de choses se marchandent. Quand il n'y a pas d'étiquettes, que les prix ne sont affichés nulle part, il y a possibilité de  waxaler . Pour certains Sénégalais, il est inconcevable d'acheter sans marchander, c'est l'usage même au village artisanal, au marché aux poissons, chez la vendeuse de légumes... La négociation peut durer encore et encore. "  5 000 FCFA pour un T-shirt  ? Amoul waxale  ?   ", "  Hé, vous êtes mon premier client de la journée, je n'ai encore rien vendu  ", "  Les temps sont durs, les affaires ne marchent pas. Vous savez comment c'est, madame, avec des enfants à nourrir  ", etc. Les arguments ne manquent pas. Y a-t-il une technique  ? Certains suggèrent de diviser le premier prix indiqué par trois ou cinq. Mais il ne faut pas oublier le coût de la matière et/ou de la main-d'oeuvre, la complexité du travail ayant abouti à la marchandise et surtout la finition du travail. Sans compter que le Sénégal a vraiment connu ces dernières années une flambée extraordinaire des prix.

Taxes. Les hôtels et les campements font payer, selon les régions, une taxe touristique qui s'élève à 600 FCFA. Quelquefois elle est incluse dans les prix affichés. La TVA est importante  : 18 %.

Un point sur la mendicité. Si l'on ne peut nier la présence de mendiants au Sénégal (notamment des enfants), ne vous attendez pas non plus à être cerné en permanence par des foules implorantes. Pour ce qui est du don, chacun fera selon sa conscience et ce qu'il estime juste. Gardez cependant à l'esprit qu'il est vraiment préférable de donner à une école ou à une association caritative plutôt que d'encourager la mendicité des enfants en leur distribuant de l'argent dans la rue.