Guide de Split et sa région : Histoire
900-800 avant J.-C. > Arrivée des Illyriens sur l'actuel territoire croate.
500-400 avant J.-C. > Arrivée des Grecs et des Celtes.
229 avant J.-C. > Début de la domination romaine.
285 > L'empereur romain Dioclétien fait construire le palais fortifié de Split.
600-650 > Venus du nord-est, les Croates s'installent.
812 > Traité d'Aix-la-Chapelle qui divise le territoire en trois duchés.
925 > Couronnement de Tomislav, premier roi croate, qui réunifie le royaume.
1102 > Union de la Croatie et de la Hongrie.
1202 > Zadar et Dubrovnik sont envahis par les Vénitiens.
1301 > Les Anjous sur le trône hungaro-croate.
1358 > Défaite des Vénitiens face à Charles d'Anjou. La Dalmatie est rattachée à la couronne.
1493 > Défaite des armées croates devant les Turcs qui s'installent sur le territoire. Alors que Venise rachète le reste du territoire.
1527 > Couronnement de Ferdinand Ier de Habsbourg qui accède ainsi au trône croate.
1664-1669 > Sous la menace d'une insurrection, les Habsbourg appellent les troupes françaises en renfort.
1667 > Un tremblement de terre détruit Dubrovnik.
1699 > La Croatie reconquiert la Slavonie, alors aux mains des Ottomans.
1797 > Chute de la République de Venise. La Dalmatie et l'Istrie reviennent à l'Autriche.
1809-1815 > Napoléon s'empare des provinces illyriennes, dont il est dépossédé un peu plus tard.
1848 > " La Renaissance croate " : influencés par la Révolution française, les intellectuels croates commencent à réveiller un sentiment national chez les paysans croates jusqu'alors fortement germanisés et italianisés.
1908 > L'Autriche-Hongrie annexe la Bosnie-Herzégovine et contrarie du même coup les visées expansionnistes de la Serbie à l'égard de cette province.
1914 > L'attentat de Sarajevo, perpétré contre le prince héritier François-Ferdinand par le jeune nationaliste serbe Gavrilo Princip, déclenche la Première Guerre mondiale.
1915-1918 > En exil, des hommes politiques slovènes, croates et serbes fondent le Comité yougoslave en vue de la création d'un Etat yougoslave commun, créé en 1918.
1920 > Le traité de Rapallo attribue d'importants territoires croates à l'Italie : Istrie, Zadar et ses environs, les îles de Cres, Lošinj et Lastovo.
Avril 1941 > Invasion allemande de la Yougoslavie et mise en place d'un gouvernement oustachi en Croatie - premier gouvernement croate sous la direction d'Ante Pavelić en collaboration avec les fascistes.
1945 > La Croatie, dirigée par Tito, devient république fédérée de la République fédérale populaire de Yougoslavie, proclamée en 1946.
1971 > " Printemps croate " : en réaction à la forte domination serbe au sein de la République fédérale populaire de Yougoslavie, des intellectuels croates réclament la formation d'une république croate plus autonome dans le cadre de la République populaire - Tito met brutalement fin à ce mouvement, une suite de grèves générales des ouvriers et étudiants.
1980 > Mort le 4 mai de Josip Broz, dit Tito.
1988-1990 > La prise de pouvoir en Serbie de Milošević sera le début de la bataille pour la réalisation de la Grande Serbie. Par un véritable putsch, Milošević abolit l'autonomie du Kosovo et de la Vojvodine et place ses partisans à la tête du Monténégro. Le bloc serbe paralyse ainsi le fonctionnement de la présidence collégiale yougoslave en contrôlant la moitié des huit représentants. En 1990, Franjo Tuđman, chef de la Communauté démocratique croate, est élu.
1991 > La Croatie déclare son indépendance. Dès le printemps 1991, insurrections des terroristes serbes en Croatie soutenues par l'armée yougoslave, devenue l'armée serbe (régions de la Lika, Kordun, Banija et en Slavonie orientale). Début de la guerre contre les armées yougoslaves en Croatie depuis l'été 1991. Un quart du pays tombe aux mains des Serbes. En octobre, bombardement de Dubrovnik. La Serbie est sanctionnée par la Communauté européenne.
Janvier 1992 > Reconnaissance de l'indépendance croate par les membres de l'UE (le Vatican étant le premier) ; dès l'été 1992, la Croatie fait partie de l'ONU.
1995 > Signature des accords de paix de Dayton aux Etats-Unis. Le conflit a fait près de 15 000 morts et 50 000 blessés.
1997 > Réélection de Franjo Tuđman.
1998 > La Croatie monte sur la troisième place du podium à la Coupe du monde de football.
1999 > L'Otan déclenche la " guerre du Kosovo ". Milošević est inculpé pour crimes contre l'humanité par le Tribunal pénal international. Mort de Franjo Tuđman.
Janvier 2000 > Victoire de la coalition d'opposition lors des élections législatives.
Février 2000 > Stjepan Mesić est élu président de la République de Croatie.
2001 > Accord de coopération avec l'Union européenne.
2002 > La Croatie est candidate pour entrer à l'Otan.
Octobre 2003 > Zagreb remet à la Commission européenne le questionnaire d'évaluation de son adhésion.
Été 2004 > Les Français découvrent la Croatie et arrivent en masse sur ses plages. Fleurissement du tourisme en Croatie.
Janvier 2005 > Réélection de Stjepan Mesić.
2007 > Réélection d'Ivo Sanader, Premier ministre pour un mandat de quatre ans.
Juin-Juillet 2009 > Le Premier ministre Ivo Sanader quitte son poste, Jadranka Kosor lui succède et devient la première femme Premier ministre en Croatie.
2009 > Poursuite des négociations pour une entrée dans l'Union européenne en 2010 ou 2011.
2010 > Ivo Josipović est élu président de la République de Croatie ; poursuite des négociations pour l'entrée dans l'UE.
2011 > Ante Godovina, général croate accusé de crime contre l'humanité, est condamné par le Tribunal international. Il est considéré comme un héros de guerre dans son pays.
L'origine des Croates est incertaine, mais il est à peu près sûr qu'ils ne sont pas d'origine slave. C'est dans leur migration vers l'Europe qu'ils auraient pris la langue d'une ethnie slave en conservant leur nom. Quoi qu'il en soit, les tribus croates font partie des peuples qui descendirent du nord des Carpates vers la Méditerranée aux VIe et VIIe siècles. Ils s'installèrent dans l'ancienne Illyrie, qui correspondait alors à ce que nous appelons maintenant la Pannonie et la Dalmatie, avec l'accord de Byzance. Charlemagne (764-814) contrarie la domination byzantine sur la Croatie. En 812, par la paix d'Aix-la-Chapelle, l'Illyrie est intégrée à l'Empire franc à l'exception de trois villes (Zadar, Trogir et Split) et de quatre îles qui restent sous domination byzantine. Ces trois villes et ces quatre îles seront revendiquées par Venise, puis par l'Italie, en 1915 et en 1941. Le premier ban (chef du gouvernement en Croatie) dont l'histoire retient le nom est Višeslav, au tournant des VIIIe et XIe siècles, mais celui-ci est à la tête d'un pays encore morcelé. Son successeur est Mislav (aux alentours de 830-845). Il établit la capitale à Split. Le premier véritable souverain indépendant de Croatie est en réalité Trpimir (845-864). En 925, Tomislav devient le premier roi de Croatie et fonde un puissant royaume uni. La fin de son règne marque le début d'une longue période de déchirements.
Après les deux courts règnes de Trpimir II (928-935) et Krešimir Ier (935-945), l'indépendance de la Croatie se maintient. Malgré cela, les problèmes de succession entraînent une guerre civile, ce qui profite à Venise et à Byzance, qui reprennent possession de certaines villes. Quand le roi Zvonimir est tué en 1088, sa veuve fait appel à son beau-frère, Ladislas Koloman, souverain de Hongrie. Les Croates acceptent celui-ci comme roi de Croatie à condition qu'il garantisse l'autonomie du pays. C'est l'objet du traité Pacta Conventa, signé en 1102, qui place la Croatie sous la tutelle des rois de Hongrie tout en lui garantissant, en principe, son autonomie. Jusqu'en 1301, c'est la dynastie Arpad des rois hongrois qui règne sur la Croatie. De 1301 à 1409, les rois d'Anjou de Naples sont rois de Hongrie et de Croatie. Enfin, de 1409 à 1528, se succèdent des rois de diverses maisons royales comme les Jagellon de Pologne. Cette période se caractérise en Croatie par la fin du système des tribus et le début du système féodal, en somme par un alignement sur le modèle hongrois. La période est aussi marquée par la guerre contre les Ottomans à partir de 1389.
A partir de 1493 et jusqu'en 1526, les armées croates sont vaincues à Krbava par les armées turques. La Croatie perd plusieurs villes et se rétrécit progressivement. Après la bataille de Mohač en 1526 et face à l'anarchie qui règne en Hongrie, les seigneurs croates choisissent Ferdinand de Habsbourg comme nouveau roi. La dynastie des Habsbourg régnera sur la Croatie jusqu'en 1918. La lutte contre les Ottomans ne s'interrompt pas pour autant. Malgré la constitution d'une " frontière militaire ", les Turcs pénètrent plusieurs fois en Croatie. Zagreb, cependant, n'est jamais touché. C'est là que s'installent la Diète de Croatie, (le Sabor) en 1557, puis le vice-roi (le ban). Pendant ce temps, les relations entre les empires austro-hongrois et vénitiens se passent presque sans accrocs. Cependant, surgit la " guerre des Uskoks ", du nom des guerriers croates protégés par Vienne qui, fuyant la conquête turque, se sont installés à Senj en 1537. Les raids qu'ils lançaient, d'abord contre les Ottomans puis, sept décennies durant, contre la flotte commerçante vénitienne, furent la principale cause du conflit. Dans le pacte de cessez-le-feu, signé en 1617, les Habsbourg s'engagent à disperser les Uskoks dans l'intérieur des terres. C'est à cause de la paix de 1664 entre Vienne et Istanbul (qui laissait à l'Empire ottoman un certain nombre de territoires croates) que Petar Zrinski, ban de Croatie, prépare une insurrection contre les Habsbourg. Il se rend à Vienne avec un autre noble croate nommé Fran Krsto Frankopan pour soutenir leur cause, et tous deux sont décapités le 30 avril 1671. Après l'échec du siège de Vienne, l'armée de l'Empire ottoman jette les armes et accepte le traité de paix de Karlowitz en 1699. Grâce à celui-ci, Vienne récupère les territoires croates perdus en 1664. Cette paix marque alors pour la Croatie le début d'une longue lutte contre la Hongrie.
L'épisode napoléonien bouleverse la structure du pays. Tandis que Napoléon cède à l'Autriche les possessions du sud de l'Adriatique, il fonde, en 1809, les provinces d'Illyrie qui regroupent l'Istrie, le Kvarner, la Dalmatie et la baie du Kotor. Au congrès de Vienne en 1815, l'Autriche récupère l'Istrie et la Dalmatie pour cent ans. C'est à cette époque qu'un certain nombre de ports de l'Adriatique, comme celui de Pula, se développe, les Autrichiens construisant des chantiers navals pour leur marine de guerre. Des routes sont construites pour relier ces ports à l'arrière-pays, à Vienne et à Budapest. Parallèlement à l'essor économique de la région, on assiste à une politique de germanisation et d'italianisation de la région par le régime austro-hongrois. La première manifestation d'un sentiment national date du début du XIXe siècle quand, dans le contexte du problème de langues posé par le mouvement des Lumières, l'évêque de Zagreb recommande aux Croates d'utiliser davantage la lingua illyrica. C'est Ljudevit Gaj (1809-1872) qui va diriger la nouvelle génération d'intellectuels portés par le mouvement de renaissance nationale en proposant une langue littéraire commune. C'est en 1842 qu'est fondée la Matica hrvatska (Institut croate des sciences et de la culture). Zagreb devient le centre culturel et politique. Le mouvement illyrien est encouragé par les révolutions qui secouent l'Europe en 1848. Il est en partie dû à la présence française dans les provinces illyriennes qui aurait contribué à la diffusion des idées révolutionnaires.
Les forces politiques croates élaborent à cette période leur programme, fondé sur l'abolition du régime féodal, l'unification des régions croates et l'élection d'une assemblée représentative. Josip Jelačić (1801-1859) promulgue le premier programme politique croate lors de la grande réunion de l'Assemblée nationale qui se tient à Zagreb en 1848. Le comte Janko Drašković, acteur du mouvement, réclame dans son oeuvre Dissertation, la réunification des territoires croates, la constitution d'un gouvernement autonome et l'adoption du croate comme langue officielle. Dans l'espoir de contrer ce mouvement, les Habsbourg le nomment nouveau ban. Il envoie alors l'armée croate combattre la révolution qui menace les Habsbourg en Hongrie. L'autorité des Habsbourg rétablie, ceux-ci imposent leur autorité sur la Hongrie comme sur la Croatie dont ils suppriment les institutions qui ne seront rétablies qu'en 1860. Ce sont les revendications nationalistes qui poussent François-Joseph (1848-1916) à diviser le pays : tandis que l'Istrie et la Dalmatie restent sous autorité autrichienne, le reste de la Croatie passe sous autorité hongroise, avec un ban à sa tête. L'accord croato-hongrois de 1868 établit un simulacre d'indépendance. Dans ce contexte d'un pays politiquement reconnu mais divisé, un certain nombre de partis politiques voient le jour après l'échec du mouvement illyrien. Ante Starčević crée le parti du droit dont le but est la constitution d'un Etat croate indépendant. L'évêque Strossmayer et son parti national réclament aussi l'union des Slaves du Sud. Apparaissent également des mouvements politiques qui ne sont pas favorables à la constitution d'un Etat croate. En particulier, en Serbie, certains commencent à réclamer le rattachement de la Dalmatie à la Serbie. En Dalmatie justement, les opposants à cette union avec la Croatie créent un mouvement autonomiste, qui met l'accent sur la parenté avec l'Italie. A la fin du XIXe siècle se constitue une coalition serbo-croate qui se rassemble autour de l'opposition à l'Autriche-Hongrie. Elle remporte les élections de 1906.
La Première Guerre mondiale bouleverse la carte de l'Europe, et notamment l'organisation étatique des Balkans. Le sort de la région est dicté par le fait que la Serbie se trouve du côté des vainqueurs. L'hégémonie serbe l'emporte sur la volonté croate de fonder un vaste Etat rassemblant de manière égalitaire les peuples slaves du Sud. Un royaume des Serbes, Croates et Slovènes, dominé par la Serbie, se constitue. La Diète croate n'existe plus et la Croatie perd son identité étatique. Belgrade exerce une pression policière sur le nouvel Etat. En 1928, Stjepan Radić, le président fondateur du parti paysan croate, qui s'exprime pour une orientation fédérale de l'Etat, est victime d'un attentat. En 1929, le roi Alexandre Karađorđević crée la Yougoslavie. C'est le début d'une période de dictature qui s'accompagne d'une intensification de la répression. Le roi est assassiné à Marseille en 1934 par un membre des Oustachis (Les Insurgés), mouvement révolutionnaire nationaliste fondé dans l'ombre par Ante Pavelić. A la veille de la Seconde Guerre mondiale, un accord est signé entre Vlatko Maček, qui a succédé à Stjepan Radić et le régent Paul. Les Croates obtiennent l'autonomie pour les affaires intérieures sur un territoire qui rassemble à peu de choses près la totalité des terres historiques du pays.
La Seconde Guerre mondiale bouleverse ce compromis. La Yougoslavie est démantelée pendant le printemps 1941 et subit l'invasion des troupes allemandes, italiennes, hongroises et bulgares. Ante Pavelić, soutenu par les Italiens, devient le chef de l'Etat indépendant de Croatie, qui comprend, en fait, la Croatie et la Bosnie-Herzégovine, tandis que Pierre II et le gouvernement légal émigrent à Londres. A quelques territoires près, la Dalmatie devient italienne. La résistance croate commence à s'organiser pendant l'été 1941. Deux mouvements principaux voient le jour : celui des tchetniks, royaliste, dirigé par le général serbe Draža Mihajlović et au début soutenu par les Anglais, et celui de Tito, secrétaire du parti communiste depuis 1937, " les partisans ". Par un mécanisme qui n'est pas propre à l'histoire du parti communiste en Croatie, c'est la résistance qui va conduire les communistes au pouvoir. Les deux mouvements de résistance, d'abord unis, entrent bientôt en opposition. Les partisans de Tito, en Bosnie, repoussent des offensives allemandes avec beaucoup de succès, appuyées par les tchetniks. En 1942, un conseil antifasciste de libération nationale (AVNOJ) se constitue et, en 1943, les Alliés qui soutenaient Mihajlović dans la première partie de la guerre apportent leur soutien à Tito. Celui-ci prend la tête du gouvernement en mars 1945 et constitue un gouvernement dont plusieurs ministres en exil sont membres.
Les élections du 11 novembre 1945 à l'Assemblée constituante, les premières depuis la libération, sont favorables au front populaire que domine le parti communiste. Le 29 novembre, l'Assemblée proclame la république avec Tito comme président. Une fédération de six républiques (Slovénie, Croatie, Serbie, Bosnie-Herzégovine, Monténégro et Macédoine) et de deux régions autonomes (Kosovo et Vojvodine) est constituée. La Constitution du 31 janvier 1946 organise la seconde Yougoslavie en un Etat totalitaire sur le modèle soviétique. Un régime de parti unique s'établit, dominé par la personnalité de Tito. Un processus de planification et de nationalisation est mis en place. La rupture avec l'Union soviétique en 1948 entraîne des difficultés économiques, mais la Yougoslavie n'abandonne pas le titisme, fondé sur l'autogestion, la décentralisation économique et l'assouplissement de la collectivisation et de la planification. Les institutions stratégiques sont progressivement dominées par les Serbes, de loin le peuple le plus nombreux dans le nouvel Etat. Le régime suit une évolution démocratique entérinée par la Constitution de 1963 qui donne plus de poids à la démocratie directe, renforce l'autonomie des fédérations et laisse une place à l'économie de marché. En 1970, le parti communiste croate condamne l'unitarisme, mais le " printemps croate " de 1971 est un échec : le mouvement d'indépendance anti-yougoslave est réprimé dans le sang, et Tito dissout la section procroate du parti communiste de Croatie (KPH). Des dissidents politiques sont condamnés à des peines de prison. En 1981, Franjo Tuđman, ancien général de l'armée des partisans, historien militaire, est condamné à trois ans de prison avec interdiction de s'exprimer en public pendant cinq ans. Il y a quand même un changement de Constitution en 1974, qui constitue à peu de chose près une Yougoslavie confédérale. Après la mort de Tito en 1980, les fonctions présidentielles sont exercées collégialement. Cependant, ce n'est pas le changement de Constitution qui résout les problèmes nationaux ni les difficultés économiques et politiques. Les changements de président ainsi que plusieurs scandales économiques nourrissent le mécontentement de la population. Schématiquement, on peut dire que la Slovénie et la Croatie, qui sont les moteurs économiques de la Yougoslavie, revendiquent une participation aux assemblées qui se tiennent à Belgrade où sont prises les grandes décisions économiques et politiques, tandis que le gouvernement de Belgrade, de son côté, se concentre essentiellement sur la répression des revendications nationalistes qui fleurissent au Kosovo à partir de 1983 et sur le maintien de son autorité.
Alors qu'en 1989, Milošević part en croisade pour anéantir l'autonomie du Kosovo et de la Vojvodine et cherche à contrôler les autorités yougoslaves, en Croatie, on instaure le pluripartisme. Les élections croates d'avril et mai 1990, les premières élections libres avec plusieurs partis, sont remportées par le HDZ (Union démocratique croate) de Franjo Tuđman. Trois mois plus tard, on assiste au début de la rébellion des Serbes de Krajina (une république serbe autonome, qui prend pour capitale la ville de Knin, est proclamée à Krajina). Le 22 décembre de la même année, le Parlement proclame Franjo Tuđman président de la Croatie, avec une nouvelle Constitution. Le 19 mai 1991, un référendum autorise les dirigeants croates à continuer les pourparlers de confédération avec la Yougoslavie ou, en cas d'échec, à proclamer l'indépendance de la Croatie. Le 13 juin, l'armée yougoslave attaque la Croatie et, huit jours plus tard, le Parlement déclare la souveraineté et l'indépendance du pays. La Croatie est envahie. Dubrovnik est bombardé. Finalement, au début de l'année 1992, l'indépendance de la Croatie est reconnue par la communauté internationale, en même temps que celle de la Slovénie. L'armée yougoslave (JNA), dont l'état-major est désormais constitué uniquement de Serbes, se fixe alors pour mission le salut de l'Etat yougoslave. La guerre commence. En Croatie, les combats qui opposent les Serbes aux Croates ont notamment pour enjeu la ville de Vukovar et la Krajina. Le conflit gagne ensuite la Bosnie-Herzégovine, opposant Croates, Serbes et Bosniaques. L'Istrie et le golfe du Kvarner n'ont pas été directement touchés par les combats, tandis que Zadar, Šibenik et Dubrovnik ont subi des tirs de roquette. La libération du territoire est entamée au cours de l'été 1995 et dure jusqu'au début de 1998. La Croatie signe en 1995 les accords de Dayton avec les Serbes et les Bosniaques qui garantissent les conditions de la paix en Bosnie-Herzégovine. Quand l'OTAN lance au printemps 1999 des représailles aériennes contre la Serbie en raison du nettoyage ethnique opéré contre les Albanais du Kosovo, le gouvernement croate apporte son soutien politique et logistique. Milošević est inculpé pour crimes contre l'humanité par le Tribunal pénal international. En juin de la même année, la Croatie participe à l'inauguration du pacte de stabilité pour l'Europe du Sud-Est. Franjo Tuđman meurt d'un cancer le 12 décembre 1999.
Stjepan Mesić, leader de l'opposition, est élu président de la République de Croatie en février 2000. Son mouvement politique rassemble six partis du centre gauche. En janvier, les élections législatives avaient vu la victoire, avec plus de 56 % des suffrages, de la coalition d'opposition rassemblant six partis autour du SPD et du HSLS. Le HDZ sortant n'avait guère récolté que 27 % des voix. Une des propositions principales de leur programme est l'intégration de la Croatie au sein de l'Union européenne. Depuis l'an 2000, la Croatie cherche à se mettre en avant sur la scène internationale. Le gouvernement de Zagreb s'efforce alors de rentrer dans L'Union européenne. Stjepan Mesić est reconduit dans ses fonctions de président lors des élections de 2005. En 2010, Ivo Josipović est élu président de la République de Croatie. Sa politique est basée sur la lutte pour la justice en Croatie, afin de faciliter son entrée dans l'U.E.
En juin 2004, le Conseil européen ouvre la voie en octroyant à la Croatie le statut de pays candidat à l'adhésion. Le gouvernement croate souhaite alors conclure un accord avec Bruxelles pour 2007. Zagreb devra se conformer aux exigences européennes : coopération avec le tribunal pénal international, bonnes relations avec ses voisins (Slovénie, Bosnie, Serbie), lutte contre la corruption, réforme judiciaire, etc. En 2006 les réformes vont bon train en Croatie pour remplir les critères d'adhésion. Mais les négociations butent encore sur quelques points importants tels que la lutte contre la corruption, le retour des réfugiés et le soutien sans faille à l'action du Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie. La Croatie avait néanmoins toutes les raisons d'espérer une adhésion à l'horizon 2008/2009. Cependant, le rejet du traité de Lisbonne par les Irlandais le 12 juin 2008 donne un sérieux coup d'arrêt aux négociations, répandant l'idée qu'il ne peut y avoir d'autres élargissements sans traité de Lisbonne. En 2009, à cause de la crise institutionnelle en Europe, l'entrée de la Croatie est déplacée. Actuellement, il reste encore quelques problèmes à régler dont celui de la frontière maritime entre la Slovénie et la Croatie, celui des criminels de guerre au tribunal de La Haye et celui de l'éradication de la corruption. En 2010, le nouveau président de la République Ivo Josipović commence une politique de lutte contre la corruption. Son slogan est " la lutte pour une Croatie meilleure et plus juste ". 2010 et 2011 sont marquées par la crise économique, comme dans le reste de l'Europe.
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