Guide du Paraguay : Les personnalités célèbres : Paraguay

Martín Almada (1937-)

Né en 1937 à Puerto Sastre dans le Chaco, dans une famille pauvre, il part vivre avec sa mère à San Lorenzo, où il sera vendeur ambulant dès l'âge de six ans. Doué et travailleur, il parvient jusqu'à l'université et obtient le titre d'avocat en 1968 après avoir travaillé des années comme éducateur. Il plaide pour la défense des droits des travailleurs et écrit une thèse en Argentine sur le système éducatif du Paraguay, thèse jugée subversive par Stroessner. Victime de l'opération Condor, le " terroriste intellectuel " file directement en prison, où il passe trois ans et demi (1974-1977). Il est brutalement torturé. Son épouse décède suite aux pressions psychologiques exercées contre elle par les tortionnaires de son mari... Libéré grâce à la mobilisation internationale, il réussit à s'exiler avec ses enfants au Panamá en 1978, puis en France, où il travaille en tant qu'expert dans l'éducation pour l'Unesco. Au retour dans son pays en 1992, il découvre cinq tonnes d'archives secrètes de la police politique dans un bâtiment désaffecté de Lambaré. Les "archives de la terreur" confirment l'existence de l'Opération Condor, cette campagne d'assassinats et de lutte anti-subversifs conduite conjointement par les services secrets du Chili, de l'Argentine, de la Bolivie, du Brésil, du Paraguay et de l'Uruguay au milieu des années 1970. En 2002, il obtient le prix Nobel alternatif de la paix. Il est à l'origine d'une enquête sur les comptes bancaires en Suisse de la famille Stroessner et travaille pour différentes commissions internationales sur les droits de l'homme. Il est par ailleurs un fervent défenseur de l'environnement dans son pays.

José Luis Félix Chilavert (1965-)

Né à Luque en 1965, Chila est le footballeur le plus célèbre du Paraguay. S'il a été un gardien de but redoutable (élu par la FIFA meilleur gardien de l'année en 1995, 1997 et 1998), il était aussi un spécialiste des penalties et coups francs, avec presque un but par match sur toute sa carrière ! Son club fétiche était l'Atlético Vélez Sarsfield (Argentine) avec lequel il a remporté les plus grands championnats, mais il a joué aussi à Strasbourg en fin de carrière, club avec lequel il gagne la coupe de France en 2001 (il inscrit le but décisif lors des tirs au but contre Amiens). Aujourd'hui, Chilavert est consultant pour des chaînes de télévision et s'est lancé dans les affaires. Ses déclarations provocatrices, sur le football ou les hommes politiques, sont toujours très médiatisées.

Hermann Guggiari (1924-2012)

Il est considéré comme le plus grand sculpteur paraguayen du XXe siècle. Il découvre la céramique à 8 ans lors d'une exposition de Julián de Herrería et réalise sa première oeuvre à 15 ans, El Arpista Ciego. En 1944, il part étudier la sculpture et l'ingénierie à l'école des beaux-arts de Buenos Aires. Peu après son retour à Asunción, il s'engage dans la révolution de 1947 et devra s'exiler après l'échec de celle-ci. Son oeuvre est vaste mais la thématique directrice est la liberté. Il participe à de nombreuses biennales où il gagne plusieurs prix. Au départ assez classique, il se lance dans des formes plus modernes, simplifiées, à la fin des années 1950. Il suit une ligne abstraite qui se convertit en un " métamorphisme plastique " comme dans Kennedy (1963) ou Parto (1966). Il est cofondateur du centre d'art moderne d'Asunción et fondateur du Mouvement écologique du Paraguay en 1990. Citoyen d'honneur de la ville d'Asunción, il possède le titre de commandant de l'Ordre national du mérite dans son pays. Le "maître du fer et de l'acier" s'est éteint le 1er janvier 2012, à l'âge de 87 ans.

Fernando Lugo Méndez (1951-)

Né en 1951 dans une famille modeste de San Pedro del Paraná (Itapuá), il passe son enfance à Encarnación. En 1971, alors qu'il enseigne à l'école primaire, il décide d'étudier la théologie et d'entrer au séminaire dans la communauté du Verbe Divin. Il est ordonné prêtre en 1977 et part comme missionnaire dans une communauté indigène d'Equateur. Il y découvre la théologie de la libération, un mouvement de pensée apparu en Amérique latine dans les années 1970, qui aspire à libérer les pauvres de leur pauvreté, et à en faire les acteurs de leur propre libération. A son retour au Paraguay en 1982, ses sermons sont jugés subversifs par Stroessner qui l'expulse. Il part à Rome où il étudie la théologie et la sociologie, puis revient au Paraguay en 1987. En 1994, il est nommé évêque du diocèse de San Pedro. C'est là qu'il crée le mouvement citoyen Tekojoja (" Egalité "). Il apparaît sur le devant de la scène politique en mars 2006, quand il prend la tête d'une marche de protestation contre le président de la République, Nicanor Duarte, qui voulait modifier la constitution pour pouvoir se représenter à l'issue de son premier mandat. Le 25 décembre 2006, il annonce sa décision de se présenter aux élections de 2008, à la tête d'une coalition d'opposition au parti Colorado. Contre toute attente, il remporte ces élections et prend ses fonctions le 15 août 2008, après avoir obtenu une dispense papale lui concédant la perte de son Etat clérical. En difficulté dès les premiers mois de son mandat, en raison d'une opposition majoritaire au Congrès, il doit faire face par ailleurs à plusieurs scandales très médiatisés, liés à des paternités non reconnues pour des enfants conçus alors qu'il était encore sous les ordres. Le 22 juin 2012, il fait l'objet d'une destitution éclair par le Parlement, neuf mois avant la fin de son mandat.

Pa'í Oliva (1928-)

Francisco de Paula Oliva est né à Séville en 1928. Ce pa'í (" prêtre ") jésuite est une grande figure de la société civile paraguayenne. Après des études en philosophie et théologie, il devient directeur d'une radio à Córdoba. En 1964, il quitte l'Espagne de Franco, pour le Paraguay de Stroessner. Il enseigne alors la communication sociale à l'Université catholique d'Asunción. Considéré comme subversif par la dictature, il est expulsé en 1969. Il passe alors neuf ans à Buenos Aires, où il enseigne la communication, puis séjourne quelques mois en Equateur, avant de s'installer au Nicaragua, de 1979 à 1985, où il est journaliste et accompagne le mouvement révolutionnaire sandiniste, au grand désarroi des autorités ecclésiastiques. Il rentre une dizaine d'années en Espagne, où il travaille pour différentes radios, puis retourne au Paraguay en 1996. Il s'occupe des jeunes d'un quartier marginal d'Asunción, le Bañado Sur. Parallèlement, il écrit une tribune quotidienne dans le journal Última Hora et enseigne à l'institut de philosophie. Personnalité charismatique, il a joué un rôle important dans la mobilisation populaire du " Marzo Paraguayo " qui aboutit à la démission du président Raúl Cubas en mars 1999. En 2008, il est nommé citoyen d'honneur d'Asunción par le conseil municipal de la capitale. Aujourd'hui, malgré son âge, il est sur tous les fronts, tient un blog (paioliva.blogspot.com.co) et met un point d'honneur à dénoncer les manipulations politiques et à éduquer la jeunesse à la démocratie.

Josefina Plá (1903-1999)

Née aux Canaries, Josefina Plá va traverser l'océan en 1927 après avoir rencontré le céramiste paraguayen Andrés Campos Cervera, connu sous le pseudonyme de Julián de la Herrería. Tout au long du XXe siècle, elle s'adonnera dans son pays d'adoption à de nombreuses disciplines. Poète, dramaturge, romancière, conteuse, essayiste, journaliste, critique d'art, elle fut également une excellente femme sculpteur, peintre et céramiste. Elle fonda au début des années 1950, avec les Brésiliens Joao Rossi et Olga Blinder, le " Groupe Art Nouveau ", à la base des plus grandes innovations dans le domaine des arts plastiques au Paraguay. En 70 ans d'une carrière bien remplie, cette grande dame publia une cinquantaine de livres dans tous les domaines (essais, poésie, théâtre...). Elle reçut de nombreux prix littéraires mais aussi des distinctions pour son implication dans la défense des droits de l'homme et pour l'égalité des sexes. Bien qu'espagnole de naissance, son nom et son oeuvre sont totalement identifiés à la culture paraguayenne du XXe siècle.

Rubén Bareiro Saguier (1930-2014)

Poète, écrivain, critique littéraire, journaliste et avocat, Bareiro Saguier est aussi un grand francophile. Né en 1930 à Villeta, au bord du Río Paraguay, il a commencé sa carrière très jeune avec des poèmes et la fondation de la revue littéraire Alcor, avec Julio César Troche. En qualité de conteur, il obtient en 1971 le prix cubain Casa de las Américas pour Ojo por diente. Mais Stroessner ordonne alors qu'il soit mis en prison. Des intellectuels du monde entier comme Jean-Paul Sartre, Gabriel García Márquez, Ernesto Sábato, Mario Vargas Llosa, ou Simone de Beauvoir, se mobilisent pour demander sa remise en liberté et obtiennent son exil à Paris. En 1991, il obtient le titre de Docteur d'Etat ès lettres et sciences humaines à l'université Paul-Valéry de Montpellier. Il sera ambassadeur du Paraguay en France de 1994 à 2003. Ses oeuvres les plus connues sont Biografía de ausente, A la víbora del mar, Literatura guarani del Paraguay et El séptimo pétalo del viento. Avec Carlos Villagra Marsal, il publie en 1990 Poésie paraguayenne du XXe siècle, une anthologie bilingue espagnol-français. En 2005, il reçoit le prix national de littérature dans son pays pour La Rosa azul. Il quitte la France en 2003 pour passer les dernières années de sa vie au Paraguay.

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