Guide de SETOUCHI : Population et langues
Le Japon comptait en 2016 800 000 habitants de moins qu'en 2013. La population est estimée à un peu plus de 126,5 millions d'habitants, elle sera moitié moins en 2100. Du fait de son territoire exigu, la densité nationale de la population atteint 339 habitants au kilomètre carré à comparer avec les 99 habitants au kilomètre carré en France. Mais ce chiffre augmente encore dans la région de Tōkyō où sont concentrés 34 millions d'habitants (Tōkyō-Yokohama-Kawasaki). Plus de 50 % de la population vit sur 2 % du territoire, alors qu'un peu plus de deux tiers des Japonais vivent en ville.
La pyramide des âges de la population japonaise est celle d'un pays âgé, même si la moyenne d'âge à Tōkyō est légèrement inférieure à celle rencontrée dans le reste du pays. Le pays connaît l'une des espérances de vie les plus élevées au monde (86 ans pour les femmes et 79 ans pour les hommes). Combinée à une baisse de la natalité, elle entraîne une diminution de la population. La bascule s'est faite en 2005. Pour la première fois depuis 1899, la population japonaise était en baisse par rapport à l'année précédente. Aujourd'hui plus de 20 % de la population a plus de 65 ans. Le Japon enregistre l'un des taux de natalité les plus faibles du monde, avec 7,8 naissances par an pour 1 000 habitants. Le pays du Soleil Levant apparaît aujourd'hui comme l'un des pays les plus vieux du monde avec l'Italie et l'Allemagne. Les centres-villes sont habités par une population plus jeune, souvent célibataire alors que l'on retrouve les familles et les personnes âgées en périphérie urbaine. D'une manière générale, les campagnes japonaises connaissent un vieillissement important avec un exode rural des populations jeunes vers les villes (pour le travail). De nombreux départements tentent aujourd'hui de redynamiser la natalité sous forme d'aides financières pour les familles désireuses d'avoir un troisième enfant.
La population japonaise une est des plus homogènes au monde. De sources officielles, il n'y aurait que deux millions d'étrangers au Japon, soit moins de 2 % de la population. En comparaison, les pays industrialisés comptent environ 10 % de leur population comme étant immigrée.
Le Japon a enregistré deux vagues d'immigration dans son histoire : la première venue de Chine et de Corée lors de la période coloniale, et la deuxième arrivée d'Amérique latine, des Philippines, du Viêt Nam et de Thaïlande dans les années 1980. Il existe une discrimination relative à l'égard des Japonais d'origine chinoise ou coréenne. Après la Seconde Guerre mondiale, ces derniers ont perdu leur nationalité nippone, ce qui n'a pas facilité leur intégration. Avec le temps, des cartes de citoyenneté japonaise ont été distribuées, mais environ 500 000 individus appartenant à la descendance de cette vague d'immigration des années 1930, vit toujours avec le statut de " résident spécial permanent ". Les Coréens constituent aujourd'hui la plus forte communauté étrangère du Japon, avec près de 600 000 individus. Il n'est pas si facile de devenir japonais. Le droit du sol ne prévaut pas nécessairement.
Aujourd'hui et depuis les années 1990, une politique d'immigration " choisie " a été mise en place. Les autorités privilégient les Sud-Américains d'origine japonaise. Elles n'ont jamais caché leurs intentions de maintenir une nation ethniquement et culturellement homogène. Dès lors il n'est pas étonnant de voir que la troisième plus grande communauté étrangère du Japon est d'origine brésilienne. Elle compte près de 350 000 individus.
L'immigration reste un thème d'actualité récurrent au Japon. Car pour maintenir la part actuelle de sa population active dans la population globale, les autorités n'ont pas d'autre choix que d'attirer des étrangers.
Au Japon, 125 millions de Japonais parlent... japonais. Les deux millions restant, issus de l'immigration, tentent de s'y mettre, avec plus ou moins de succès. En dehors du japonais, le coréen, le mandarin, le portugais et l'anglais, sont les langues courantes entendues, même si elles restent marginales.
Quelques dialectes sont pratiqués par des personnes, essentiellement originaires d'autres parties de l'archipel. Le japonais s'est développé, entre autre, sur et autour des dialectes de la région du Kansaï (Kyōto, ancienne capitale). A partir du XVIIe siècle, elle s'est construite autour du dialecte principal de la région du Kantō, et donc de celui pratiqué à Tōkyō. Le poids politique de plus en plus important d'Edo a permis l'influence de ce dialecte dans le japonais tel qu'il est pratiqué aujourd'hui.
Pour retrouver tous les signes nécessaires à l'écriture du japonais, il faut connaître trois systèmes : le kanji (caractères empruntés au chinois), le katakana et l'hiragana. Ces deux derniers ne sont autres que des alphabets syllabaires. Comme pour le chinois, le japonais s'écrit traditionnellement de haut en bas et de droite à gauche, sans espace entre les mots. Ce type de mise en forme se nomme le tategaki. L'écriture japonaise daterait de 400 av. J.-C. Influencée par des caractères chinois, elle ne fut complétée qu'à partir des VIIIe et XIXe siècles, avec la création du katakana par Kibi-no-mabi, et de l'hiragana, inventé par le saint bouddhiste, Kobō-daïshi.
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