Guide de la Côte Est Etats-Unis : Mode de vie

Le système éducatif des États-Unis est très nettement différent de celui de la France, surtout dans son financement. Les études supérieures reviennent très cher aux familles ou aux enfants, car l'éducation n'est pas un service public de l'État. En moyenne, une année à l'université coûte entre 23 000 et 45 000 €. Des aides financières existent sur critères sociaux, mais elles restent rares. Chaque famille qui le peut emprunte (le crédit est très courant aux États-Unis, avec pourtant des taux astronomiques) et le jeune commence souvent sa vie active en remboursant ses dettes. Les salaires en sortie d'école sont souvent considérés comme plus élevés qu'en France, mais il faut prendre en compte ces remboursements de prêts. Le Nord-Est des États-Unis compte parmi les universités les plus anciennes et prestigieuses du pays regroupées au sein de l'Ivy League, telles que Columbia à Manhattan, Harvard près de Boston ou encore Princeton dans le New Jersey.

Le lycée est appelé high school, les quatre premières années de faculté college, puis on peut ensuite aller en graduate school, qui pourrait correspondre à nos troisièmes cycles. Bien souvent, les étudiants prennent une gap year, une année sabbatique, ou travaillent pour faire des économies entre ces deux dernières étapes de leur éducation. Il n'est pas rare de croiser des étudiants en master qui ont la trentaine et des enfants.

Le 28 juin 2012, Barack Obama est entré dans l'histoire de la protection sociale aux États-Unis, après les présidents Truman et Roosevelt, avec la réforme de santé Obamacare, entrée en vigueur en octobre 2013. Le projet avait vocation à assurer au plus grand nombre une couverture sociale minimale, qui leur éviterait de risquer la faillite lors d'une éventuelle maladie. Cette loi sur la protection des patients et l'accès abordable aux soins a permis de faire chuter le nombre total d'adultes sans assurance de 18 % à 13,4 % en seulement un an. A son arrivée au pouvoir, Donald Trump tente par tous les moyens de faire abroger Obamacare, mais sa proposition de réforme est rejetée par le Sénat.

Très différente de celle que l'on connaît en France, la sécurité sociale existe néanmoins aux États-Unis. Jusqu'à la mise en place d'Obamacare, elle ne concernait cependant que des catégories de population bien précises : Medicare, pour les personnes de plus de 65 ans et les handicapés, et Medicaid, pour les indigents. Les autres Américains devaient souscrire à des plans privés d'assurance médicale à des prix exorbitants.

Le gouvernement fédéral des États-Unis reconnaît les mariages de personnes de même sexe depuis que la Cour Suprême a jugé inconstitutionnel sa prohibition. 35 États (dont tous ceux couverts dans ce guide), Washington D.C., 21 juridictions de tribus indigènes et certaines juridictions spécifiques d'autres États ont légalisé le mariage pour tous.

La plupart des grandes métropoles américaines ont une tendance politique démocrate et une population diversifiée et nombreuse ; ce qui en font des lieux où la communauté LGBT (Lesbiennes, Gays, Bisexuels et Transgenres) est plus développée. Après Key West en Floride, c'est à Cape Cod, plus précisément dans la ville de Provincetown, que la communauté homosexuelle est la plus présente en Amérique. Sur la façade des hôtels, à l'entrée de galeries d'art, les drapeaux aux couleurs de l'arc-en-ciel flottent toute l'année. De très nombreux artistes travaillent à Provincetown, une drôle de ville à l'atmosphère tranquille et décontractée.

Dans les médias, l'heure est à l'inclusion et au développement de personnages appartenant au groupe LGBT au sens large. Ainsi la série phare de Netflix, Orange Is the New Black (qui se passe et a été tourné dans l'État de New York) a pour la première fois choisit une actrice transsexuelle, Laverne Cox, pour y jouer une prisonnière transsexuelle. Certaines des autres détenues - et actrices - de la prison sont également membres de la communauté. Quant à Amazon Studios, ils ont produit une série sur le parcours d'une famille de Los Angeles dont le père d'une soixantaine d'année joué par Jeffrey Tambor leur annonce qu'il est transgenre. Ces projets médiatiques proposent des histoires inédites et des personnages qui ont été jusque-là cachés dans l'univers cinématographique. Certaines célébrités homosexuelles ou identifiées LGBT comme Jodie Foster, Ellen Page, Neil Patrick Harris et bien d'autres ont mis leur vie privée au premier plan pour faire évoluer les mentalités.

Ce sujet controversé se voit ranimé régulièrement dès qu'une tragédie explose. Ce fut le cas lors de la tuerie de Newton au Connecticut le 14 décembre 2012. Le tueur armé d'un fusil d'assaut tua 26 personnes dont 20 enfants au sein de l'école Sandy Hook. Plus récemment, l'attaque terroriste du 1^er octobre 2017 à Las Vegas, fusillade la plus meurtrière de l'histoire moderne du pays qui a coûté la vie à 59 personnes, a remis le débat au premier plan. Le second amendement de la Constitution qui garantit le droit à tout citoyen de porter des armes est remis en cause. La loi signée en 1791 est défendu corps et âme par le lobby National Rifle Association (NRA) qui a un grand pouvoir politique. A l'opposé de ce champ de bataille se trouvent les partisans du contrôle des armes à feu qui trouvent le système trop laxiste. Chaque État a ses propres lois concernant le port d'armes, l'achat et les permis nécessaires.

Elle est encore légale dans 30 États dont le New Hampshire, la Pennsylvanie, et la Virginie. En mars 2019, 2 651 détenus attendaient leur exécution dans le couloir de la mort dont 55 femmes. La peine de mort a toujours été le centre de controverses houleuses mais depuis quelques années, les " bavures " s'enchaînent dans les salles d'exécution et relancent le débat inépuisable autour de l'ultime châtiment. En 2006, le gouverneur de Floride suspend la peine après l'exécution d'un prisonnier qui a reçu deux injections et a mis plus de 30 minutes à mourir. En 2011, une entreprise pharmaceutique fabricante du médicament utilisée par le personnel d'exécution limite sa distribution pour parer à la peine capitale. Le médicament n'étant plus disponible, le personnel médical invente de nouveaux cocktails mortels de médicaments. C'est ainsi que le 16 janvier 2014, en Ohio, un condamné à mort met 24 minutes à mourir dont plus de 10 minutes à lutter pour respirer. Le 23 juillet de la même année, c'est un nouveau cocktail létal qui met plus de deux heures à tuer un prisonnier d'Arizona. Les témoins ne savent pas s'il ronflait ou luttait pour respirer en mourant. En avril 2014, c'est 43 minutes qu'il a fallu à un détenu de l'Oklahoma pour mourir.

Face à cette pénurie de médicaments destinés à l'injection létale, certains États n'hésitent pas à rétablir les pelotons d'exécution pour les condamnés à mort, c'est le cas de l'Utah en mars 2015.

Les lois concernant l'usage de la drogue douce varient selon les États. Dix États américains ont aujourd'hui légalisé le cannabis à usage récréatif, dont le Massachusetts, le Maine, le Vermont ainsi que le district de Columbia. D'autres États, dont font partie New York, le New Jersey, la Virginie, le Connecticut, Rhode Island, le New Hampshire, la Pennsylvanie, le Vermont et, depuis 2017, le Maryland, ont également légalisé le cannabis médical.

La diversité des confessions est importante sur la côte Est des Etats-Unis. Depuis le XIX^e siècle, Boston est le centre majeur du catholicisme aux Etats-Unis, avec le Boisi Center for Religion and American Public Life, la plus ancienne université jésuite des Etats-Unis. Le chef-lieu du Massachusetts est également le siège d'un archevêché catholique. Enfin, les descendants des émigrés d'Europe de l'Est constituent une communauté orthodoxe importante. Le judaïsme se trouve également bien représenté.

Mais la population de la côte Est est, à l'image du pays, de confession protestante. Plus de 46 % de la population se réclame de cette appartenance, qui offre cependant de nombreux visages. La mouvance la plus commune est l'église évangélique, avec plus d'un quart de la population américaine. Suivent les églises libérales (15 %), et les églises noires historiques (6 %). Parmi les croyances protestantes, la communauté des Amish de Lancaster, en Pennsylvanie, est l'une des plus importantes des Etats-Unis, avec celles de l'Ohio, du Michigan et de l'Indiana. Cette organisation rejette les principes de conformisme à la société de consommation pour rester centrée sur la famille et le respect des principes stricts de la Bible. Cette communauté protestante rigoureuse, vivant de façon simple et à l'écart de tout confort moderne, est donc incontournable en Pennsylvanie (bastion historique des Amish) où ils sont environ 47 000 à y vivre.

Quant au mouvement religieux mennonite, il a été fondé en Suisse par Ulrich Zwingli, après la période de la Réforme, au début du XVI^e siècle. Il s'est ensuite organisé autour de Menno Simons, un prêtre qui avait quitté l'Eglise catholique. Les mennonites refusent notamment le baptême des enfants, mais approuvent celui des adultes. C'est pourquoi on les a appelés des anabaptistes. Plus tard, le leader anabaptiste Jacob Amman s'est détaché des mennonites pour former le mouvement amish, plus radical.