Guide de la Côte Est Etats-Unis : Arts et culture

Architecture
Old State House.
Old State House.

Avant la Guerre d'indépendance, le style classique anglais servit d'inspiration au style colonial qui se répandit dans tout l'est du pays. A partir de la fondation de la ville de Washington, vers 1800, le style français commença à servir de modèle aux édifices publics (comme le Capitole par exemple). Au début du XXe siècle, une nette rupture avec la tradition s'amorça : gratte-ciel et maisons particulières de style colonial illustrèrent les nouvelles tendances des constructions architecturales. Au moment des persécutions nazies en Europe, de nombreux architectes s'exilèrent aux Etats-Unis, et avec eux les tendances de l'avant-garde occidentale, comme ce fut particulièrement le cas des architectes du Bauhaus de Munich, représentés, entre autres, par Gropius, Breuer ou encore Mies van der Rohe, dont l'influence fut considérable.

Sur le plan du renouvellement des formes, l'oeuvre de Frank Lloyd Wright connut le plus grand rayonnement : inspiré par l'architecture japonaise classique, Wright s'employa à intégrer le bâtiment dans le paysage, en recourant à des matériaux naturels comme le bois ou la pierre. Richard Neutra reste aussi l'un des grands spécialistes de la maison individuelle. D'autres architectes ont laissé leur empreinte aux Etats-Unis dont, pour n'en citer que quelques-uns, Ero Saarinen (auquel on doit l'usine General Motors de Detroit), Harrisson, Abramovitz, Gordon Bunschaft, Philip Johnson et Nowicki.

Washington D.C.

Dans la capitale fédérale, le visiteur ne trouvera aucun gratte-ciel caractéristique des métropoles américaines. Le paysage urbain s'en trouve particulièrement aéré. On se déplace sur de larges avenues (le National Mall par exemple). Son plan orthogonal, conçu par l'architecte et urbaniste français Pierre Charles L'Enfant, trace des axes obliques différents de la structure en damier (comme à New-York par exemple). Les bâtiments officiels et les monuments ont une place plus importante que les immeubles où les gens habitent. A Washington, l'urbanisme est homogène. L'idée de départ est de créer une ville monumentale. Voici les différents styles d'architecture que l'on y découvre : style néo-classique (dans la tradition des Beaux-Arts) pour le National Mall, le Capitole (inspiré des deux premiers étages de la Leinster House, le siège du Parlement irlandais de Dublin), le Washington Monument, le Lincoln Memorial (de marbre et de calcaire blancs, il reprend la forme d'un temple dorique) et le Jefferson Memorial (inspiré du Panthéon de Rome), et le style gothique pour le Castle (le Château) de la Smithonian Institution, construit par Renwick, un ensemble hétéroclite en brique rouge avec des emprunts byzantins, romans, lombards et d'autres ajouts personnels.

Philadelphie

Philadelphie est une des villes américaines les plus anciennes, dont certains bâtiments datent du XVIIIe siècle, ce qui est rare pour les Etats-Unis. Avant la Guerre d'indépendance, le style classique anglais sert d'inspiration ; c'est ce qu'on appelle l'architecture coloniale. Elle se répand dans tout l'Est du pays et se caractérise par des constructions dans le style géorgien (briques rouges, édifices aux formes simples et relativement symétriques). Independence Hall ou Carpenter's Hall, dans le quartier historique, en sont deux parfaits exemples.

Après la Guerre d'indépendance, la jeune nation s'intéresse au style néo-classique. Affranchie de la tutelle britannique, elle se veut comme une nouvelle Athènes, foyer de la démocratie. Les colonnes, dômes et frontons exercent un véritable attrait sur les architectes travaillant aux Etats-Unis. Ainsi, la façade du Philadelphia Museum of Art, fondé en 1876, évoque clairement un temple grec. De nombreux immeubles à Philadelphie s'inspirent également de la France ; la bibliothèque municipale est une réplique de l'hôtel de Crillon à Paris, et le City Hall est construit dans un style néo-Renaissance qui rappelle le Louvre ou l'Hôtel de Ville de Paris.

Philadelphie dévoile son premier gratte-ciel en 1932. Il s'agit du Philadelphia Savings Fund Society, au coin de Market Street et de 12th Street. Mais, pendant longtemps, la ville n'a pas d'immeubles très élevés, en raison d'une règle tacite qui interdit d'édifier des bâtiments plus hauts que la statue de William Penn, située au sommet de la tour de l'Hôtel de Ville. Pourtant, en 1987, le One Liberty Place, dont l'architecture s'inspire fortement du Chrysler Building de New York, dépasse les 200 mètres de haut. Depuis, Philadelphie a, comme les autres métropoles américaines, son quartier des affaires, et compte cinq gratte-ciels. Les nombreux projets de tours témoignent de la renaissance économique de la ville ; le Comcast Technology Center (342 mètres) est le plus impressionnant. Le Philadelphia Museum of Art va, lui, connaître d'importants travaux d'agrandissements jusqu'en 2024, sous la houlette du célèbre architecte Franck Gehry. La plupart des immeubles résidentiels sont appelés rowhouses, comme à Boston et à Baltimore.

New-York

Eclectisme et contraste définissent parfaitement l'architecture new-yorkaise. Tous les styles, tous les matériaux possibles, toutes les hauteurs et toutes les formes cohabitent à Manhattan. Au fil de son histoire et des innovations techniques, l'architecture de New-York s'est inspirée de l'Europe avant de prendre ses propres marques, vers le milieu du XXe siècle.

Les origines. Du style géorgien caractérisant la période coloniale hollandaise et anglaise au XVIIe siècle, presque rien ne subsiste en raison d'incendies qui ravagèrent la ville, notamment en 1776, et laissèrent place à de nouvelles constructions. De ce style, il reste cependant un vestige : Saint Paul's Chapel, dans le Lower Manhattan. Après l'Indépendance, une architecture de style fédéral s'imposa, un style plus simple que le précédent inspiré des arts roman et grec antique. A l'image du City Hall, qui a une petite touche de Renaissance française. Le style fédéral fut suivi de près par le style néogothique - illustré par Saint Patrick's Cathedral et Trinity Church - et par le style néoclassique, qui fleurit dans les premières décennies de la nouvelle nation sous la forme de bâtiments carrés de deux ou trois étages, avec des balustrades et des éléments décoratifs soigneusement équilibrés.

Les brownstones. Au milieu du XIXe siècle ont été créés de nombreux hôtels particuliers (mansions) ressemblant à de petits châteaux inspirés par la Renaissance française, comme en témoigne le bâtiment du Jewish Museum (1808). Abondante et peu onéreuse, trouvée sur les rivages du Connecticut River, la sandstone (le " grès ") devient le matériau de construction le plus courant des années 1800.

Les cast iron. Lorsque, vers 1850, la fonte fait son apparition, les cast iron buildings supplantent les brownstones, pour des raisons économiques - la fonte est moins chère que la pierre ou la brique - mais aussi pratiques : cela permet de fabriquer les ornements de fonderie à partir de moules pour les façades. L'âge de fer remplace l'âge de la pierre. C'est à New-York que se trouve concentrée la plus grande collection de façades de ce style, complètes ou partielles. Les plus représentatives sont rassemblées dans le SoHo cast iron historic district (1869-1895), notamment l'enfilade allant du 8 au 32 sur Greene Street, et les deux magnifiques spécimens, au 28 et 72 de cette même rue.

Beaux-Arts et Art déco. Durant les années dorées, de 1880 à 1920, l'influence de l'Ecole française d'architecture des Beaux-Arts domine dans les bâtiments publics et les riches résidences privées. La Frick Mansion (Upper East Side, 1914) est un témoin de cette période d'opulence architecturale pendant laquelle ont été bâtis les plus célèbres édifices de la ville, dont le Carnegie Hall (1891) et le Metropolitan Museum (1895), tous deux construits sur les plans de Richard Morris Hunt (premier architecte à avoir étudié à Paris en 1845), la New York Public Library (1911), le Grand Central Terminal (1913), l'United States General Post Office (1913)... L'exposition parisienne des Arts décoratifs, en 1925, est le point de départ d'une course à la créativité pour les architectes, tant pour les immeubles d'habitation - le Majestic (Upper East Side), le San Remo (Central Park West) - que pour les grattes-ciel : General Electric Building, New York Life Insurance Building (1928), Hemsley Building (1929)...

Les skyscrapers. Parallèlement apparaissent les premiers skyscrapers et la course aux dimensions : aujourd'hui, plus de 40 édifices new-yorkais dépassent les 200 mètres de hauteur.

Le Flat Iron Building voit le jour en 1902, sous l'oeil sceptique de bon nombre de New-Yorkais doutant de la solidité d'un édifice de 91 mètres, le record mondial à l'époque. La structure ? Des piliers verticaux en maçonnerie enrobant des colonnes de fer, associés à des poutrelles horizontales formant l'ossature portante, ce rôle n'étant plus dévolu à un mur porteur continu. Ces progrès, permettant désormais de construire des bâtiments à charpente de fer, combinés avec l'expansion démographique (population toujours plus dense vivant de plus en plus à l'étroit) accélèrent la multiplication des immeubles. C'est ainsi qu'en 1913 est érigé le Woolworth Building (241 mètres), suivi par le Chrysler Building (1930), de 320 mètres, lui-même détrôné un an plus tard par les 60 mètres supplémentaires de l'Empire State Building. Déterminé à être le plus haut, l'ancien World Trade Center gagne le pari en 1973 en atteignant 411 mètres de hauteur.

Le postmodernisme. A l'heure du postmodernisme, les formes sont très souvent incurvées et à géométrie variable, comme le montrent le World Financial Center (1985), le Grace Building, près de l'hôtel Plaza, ou le Park Avenue Plaza, en forme de prisme de verre. La tour flambant neuve du One World Trade Center, qui s'élève sur le site des attentats du 11 septembre 2001, a été terminée en 2013 et est la plus haute du pays (541 m, soit 1 776 pieds).

Boston

Boston est incontestablement le joyau architectural de la Nouvelle-Angleterre. La ville peut se targuer de posséder une histoire architecturale particulièrement dense. Les Bostoniens sont fiers de leurs monuments, tels que Faneuil Hall (1742), Old North Church (1733) ou encore Old State House (1789), qui comptent parmi les plus anciens édifices du pays. Ils en ont même fait un parcours piétonnier, puisque le Freedom Trail propose une promenade le long des bâtiments les plus anciens de la ville. Les autorités locales ont su préserver ce paysage ancien, tout en l'alliant aux buildings modernes. Plusieurs styles architecturaux dominent à Boston :

Le style colonial : Les premiers Européens qui ont débarqué sur la côte des Etats-Unis, au début du XVIIe siècle, ont construit leurs habitations en utilisant les matériaux à leur disposition. Les premières maisons coloniales ressemblaient à celles que les colons avaient quittées en Angleterre. Elles étaient en bois, rustiques et humbles tout d'abord, puis elles sont devenues plus confortables en se dotant de cheminées, de porches, etc. Quelques exemples : Old State House, Paul Revere House, Old Corner Bookstore, Old North Church et Old South Meeting House.

Le style féderal : A partir des années 1780, les habitations se font plus imposantes, plus sophistiquées également. Elles s'arrondissent, aussi, s'éloignant ainsi du style géorgien très populaire en Grande-Bretagne. Le style fédéral emprunte les formes du néoclassicisme pour devenir son propre style, purement américain. L'un de ses précurseurs est l'architecte Charles Bulfinch, natif de Boston.

Quelques exemples : Massachusetts State House, Quincy Market, Faneuil Hall, Harrison Gray Otis House et Charles Street Meeting House.

Le style victorien : Le milieu du XIXe siècle voit apparaître un nouveau courant. L'architecture victorienne, divisée en plusieurs styles, se veut plus opulente, moins symétrique. Le courant est éclectique et difficile à définir, mais quelques éléments caractéristiques peuvent se retrouver : une superposition de pignons, souvent à motifs, des portes et fenêtres asymétriques, des arches qui côtoient des hexagones pour donner une bâtisse souvent surprenante. Quelques exemples : Trinity Church, Boston Public Library, Old Boston City Hall et New Old South Church.

Le style contemporain : Dans les années 1900, les gratte-ciel commencent à pousser grâce aux progrès de la sidérurgie. Dans les grandes villes, l'architecture devient verticale. Dans le Financial District de Boston, les gratte-ciel se mêlent harmonieusement au Quincy Market et au Faneuil Hall, plus anciens.

Un bâtiment fait néanmoins naître la grogne des habitants. Il s'agit du Boston City Hall et de la place aux alentours, Governement Center. Il faut dire que cette architecture bétonnée a assez mal vieilli. Si vous voulez vous faire une idée de l'opinion des Bostoniens sur cet édifice, demandez-leur, beaucoup le qualifient " de verrue immonde ! " Quelques exemples : John Hancock Tower, Prudential Center et Boston City Hall à Boston.

Artisanat

L'Amérique étant un patchwork de cultures, l'artisanat est également protéiforme. Dans les grandes villes, les communautés rivalisent d'habilité pour proposer des objets correspondant à leur histoire. L'artisanat amérindien est sans doute l'un des plus variés. Ainsi, on trouvera diverses vanneries, bijoux ou couvertures dans les magasins de souvenirs... Sans oublier le traditionnel capteur de rêves.

Vous pourrez également dégotter de petits bijoux dans les brocantes et autres vides-greniers présent dans toute la région, sur le bord des routes ou dans les garages de particuliers.

En Pennsylvanie, vous trouverez des magasins d'artisanat tenus par des Amishs, dont la grande spécialité est la fabrication de couvertures faites de différentes pièces de tissu cousues les unes aux autres, appelées quilt ou patchwork. Pour confectionner un quilt, les femmes amish cousent des pièces de tissu, à la main, avec des aiguilles et du fil. Le résultat est une sorte de patchwork de couleurs et de formes différentes. Elles sont souvent plusieurs à collaborer à un ouvrage, car la confection d'un quilt requiert patience, précision et concentration. Ces quilts se vendent beaucoup dans le Pennsylvania Dutch Country et servent soit de dessus-de-lit, soit d'élément décoratif dans la maison. L'art du quilting vient des immigrés anglais et s'est particulièrement développé dans la région de Lancaster.

Les Américains sont également de grands amateurs de produits culinaires régionaux. Partout dans les villages, de petits marchés vantent les mérites de tel ou tel producteur local. Les produits varient bien entendu selon la région et la saison, mais les tartes maison sont à l'honneur : à la noix de pécan, à la citrouille, aux pommes... En tout cas, gourmandes ! Miels, confitures, sirop d'érable, jus de fruits sont aussi faciles à dénicher... Pas besoin d'arpenter les supermarchés pour se nourrir !

Que rapporter de son voyage ?

Une casquette de baseball des New-York Yankees, un maillot de hockey des Penguins de Pittsburgh ou un tee-shirt des Boston Celtics.

Une reproduction d'oeuvre d'art au MoMA (New-York), ou chinée dans les galeries d'art du Maine.

Quelques canettes de soupe Campbell.

Du sirop d'érable du Vermont.

Un capteur de rêves amérindien (le fameux " dreamcatcher ").

Un polo de l'université d'Harvard.

Un quilt (ou patchwork), réalisé par les femmes amish du comté de Lancaster, Pennsylvanie.

Cinéma

L'histoire du cinéma américain débute à New-York, en 1909, quand Edison y fonde la première compagnie cinématographique du pays, la Motion Picture Patents Company. Mais dès 1915, les studios émigrent en Californie, à Hollywood, une petite ville placée sous le signe du soleil, et donc idéale pour tourner toute l'année, en intérieur comme en extérieur (l'éclairage artificiel n'était pas encore très au point). Dès ce moment et jusqu'à nos jours, l'histoire du cinéma américain est liée au sud-ouest du pays. Mais le Nord-Est, ses grandes villes et son histoire tumultueuse ont toujours été le cadre de grandes fresques cinématographiques.

New York. La grande métropole, avec ses quartiers aux ambiances différentes, ses communautés diverses, ses gratte-ciel, est un cadre de tournage idéal. De New York, New York (1977) à Gangs of New York (2002) de Martin Scorsese, en passant par les comédies musicales West Side Story (1961) ou Fame (1980), ou l'humour des comédies de Woody Allen, New-York est un décor symbolisant les États-Unis pour les spectateurs du monde entier. Prenant la suite de ces cinéastes incontournables, une nouvelle vague de jeunes réalisateurs talentueux est en train de percer. Citons Lena Dunham (Tiny Furniture), Zach Braff (Garden State) ou Daryl Wein (Breaking Upwards). Ces trois réalisateurs ont la particularité de capter à merveille l'air du temps. Ils filment et interprètent ces jeunes un peu perdus, légèrement excentriques et gauches dans leurs relations, incapables de se situer dans le monde, pas plus que dans leur quartier new-yorkais.

Philadelphie est aussi souvent sur le devant de la scène. Le cinéma y fait son apparition dès la fin du XIXe siècle. Le 18 décembre 1895, Charles Francis Jenkins expose son appareil de projection cinématographique à l'Institut Franklin. Siegmund Lubin achète la caméra de Jenkins et tourne plusieurs films dans la ville. Il fonde ensuite la Lublin Manufacturing Company en 1902, et ouvre les premières salles de cinéma de Philadelphie. En 1985, la municipalité inaugure le Greater Philadelphia Film Office, destiné à développer la production cinématographique et audiovisuelle dans la région, grâce à des subventions. La ville a vu naître le grand réalisateur Sydney Lumet, décédé en 2011. Parmi les oeuvres notables tournées à Philadelphie, on notera par exemple les escaliers du Musée d'Art devenus célèbres grâce aux entraînements de Rocky (1976) avec Sylvester Stallone. Le film Witness (1984) de Peter Weir, avec Harrison Ford, se passe entre Philadelphie et Lancaster dans la communauté amish. Impossible de ne pas évoquer également Philadelphia (1993), le long-métrage de Jonathan Demme avec Tom Hanks et Denzel Washington, qui raconte le combat d'un avocat contre son licenciement abusif alors qu'il est atteint du virus du SIDA. En 1995, Terry Gilliam choisit l'Eastern State Penitentiary (ancienne prison de la ville) pour tourner L'Armée des 12 singes avec Bruce Willis et Brad Pitt. Quant au réalisateur M. Night Shyamalan, il a grandi dans la banlieue de Philadelphie et y tourne la majorité de ses films. Le Sixième Sens (1999) a été réalisé dans divers quartiers de la ville et notamment dans le Curtis Building. Pour tourner son dernier thriller Split (2017), qui met en scène James McAvoy, Shyamalan a investi le zoo de Philadelphie et le gigantesque centre commercial King of Prussia, à 20 miles au nord de la ville.

Quant à la Nouvelle-Angleterre, elle a inspiré de nombreuses oeuvres visuelles. La ville a également inspiré plus d'un réalisateur, que ce soit grâce au cadre proposé par ses universités (Will Hunting, de Gus Van Sant (1997), ou à travers ses différentes communautés. Clint Eastwood avec Mystic River (2003), Martin Scorsese avec Les Infiltrés (2006) et Ben Affleck avec Gone Baby Gone (2007) mettent à l'honneur la communauté irlandaise de la ville. Mais Boston n'est pas la seule localité de la Nouvelle-Angleterre à servir de décor à de nombreux films cultes. Ainsi, Le Cercle des Poètes Disparus de Peter Weir (1989) a sinon révélé, du moins mis à l'honneur le Vermont. Hitchcock trouve dans la Nouvelle Angleterre le décor à sa farce macabre Mais qui a tué Harry ? (1955). Lolita (1962) de Stanley Kubrick a pour décor le New Hampshire, Les Évadés (1994) de Frank Darabont prend place dans un pénitencier du Maine, Moonrise Kingdom de Wes Anderson est en partie tourné sur L'île Prudence, dans l'État de Rhode Island... Autant de petites villes dont les attraits visuels et les populations, très représentatives de la classe moyenne du nord-est des États-Unis, sont une mine d'or pour qui veut expliquer l'Amérique au grand public. Dernier film notable en date, le drame Manchester by the Sea de Kenneth Lonergan qui a raflé deux Oscars en 2017, dont celui du meilleur acteur pour le talentueux Casey Affleck.

Au-delà du grand écran, d'innombrables séries télévisées cultes ont été tournées sur la côte est. Pas un jour ne passe sans que les rues de New York ne servent de décor à l'une d'entre elles. La série Girls de Lena Dunham, qui se déroule dans le Brooklyn branché, rencontre un grand succès aux États-Unis et est diffusée en France depuis la rentrée 2012. Les Sopranos, série culte s'il en est, était tournée entre les États de New York et du New Jersey. Boston n'est pas en reste, puisque trois séries télévisées à succès, toutes trois créées par David E. Kelly, l'ont eue pour décor : Ally Mc Beal, The Practice, et Boston Justice. Enfin, si la série House of Cards, dont le personnage principal est interprété par Kevin Spacey, se déroule à Washington, c'est dans le Maryland, à Baltimore et dans ses environs, qu'elle a été en grande partie tournée.

Quelques grands cinéastes de la côte Est

Woody Allen. Malgré l'affaire de moeurs supposée qui empoisonne le cinéaste depuis des années et qui a refait surface avec grand bruit dans un monde médiatique traumatisé par l'affaire Weinstein, les films de ce New-Yorkais pur jus ont toujours la cote auprès des Français. Pour des millions de cinéphiles dans le monde, il est le New-Yorkais par excellence : un citadin névrosé sur les bords, juif errant en perpétuel questionnement qui met en images et en mots les maux de la vie urbaine. Il a la réputation de ne jamais quitter New York et vit sur la 5th Avenue dans les lourdes boiseries d'un penthouse de luxe dont les terrasses dominent Central Park. Ses fêtes du Nouvel an figurent parmi les plus courues de la ville. Woody Allen a commencé sa carrière à Brooklyn, alors qu'il était encore enfant, en expédiant des blagues d'une ligne à des éditorialistes de la presse, des chroniqueurs du genre d'Earl Wilson, avec pour résultat d'être payé le double de la somme annoncée ! Après sa rupture avec Mia Farrow, il se remarie en 1997 avec Soon Yi Previn, la fille adoptive de cette dernière. Il a réalisé de nombreux films et joué dans un bon nombre d'entre eux. Woody Allen a été récompensé pour Annie Hall (Oscar du meilleur film et meilleur réalisateur), Hannah et ses soeurs (Oscar du meilleur scénario), La Rose pourpre du Caire (Golden Globe du meilleur scénario), et a remporté le César du meilleur film étranger pour Manhattan et La Rose pourpre du Caire. Après avoir travaillé avec Scarlett Johansson dans Match Point, Scoop et Vicky Cristina Barcelona, c'est de nouvelles muses qu'il trouve en Cate Blanchett qui gagne l'Oscar de la meilleure actrice pour Blue Jasmine en 2014 et Emma Stone avec qui il travaille sur Magic in the Moonlight (2014) puis Un homme irrationnel (2015). En 2016, Woody Allen produit Cafe Society, dont le personnage principal, interprété par Jesse Eisenberg, est un jeune juif originaire du Bronx parti tenter sa chance sur la côte ouest. La sortie de son dernier film, A Rainy Day in New York, initialement prévue pour 2018, a été repoussée jusqu'à une date indéterminée par les Studios Amazon qui l'ont produit.

Sidney Lumet. Réalisateur né en 1924 à Philadelphie et mort en 2011 à New-York, on lui doit une cinquantaine de films dont le très célèbre Douze hommes en colère avec Henry Fonda, Ours d'or à Berlin en 1957. Tourné en 19 jours, avec un sens de la mise en scène incroyable, ce film contient tous les ingrédients de son oeuvre future : les rapports conflictuels entre l'homme et l'institution, son intérêt pour l'injustice... En 2005, il reçoit un Oscar d'honneur pour l'ensemble de sa carrière. Son dernier film est un drame intitulé 7h58 ce samedi-là, sorti en 2007 avec les acteurs Philip Seymour Hoffman et Ethan Hawke.

Martin Scorsese. Né à Flushing (Queens) et élevé à Little Italy (comme Robert de Niro, ce garçon timide qui deviendra son acteur fétiche), Martin Scorsese, asthmatique et souvent malade, se passionnera de cinéma pour occuper sa solitude. Cinéphile invétéré, il est fasciné aussi bien par Alain Resnais que par John Ford et Antonioni. Scorsese navigue sans cesse entre le bon garçon (sa mère apparaît dans presque tous ses films) et le cinéaste à l'inspiration torturée. Nombre de ses collaborations avec de Niro font partie de l'histoire du cinéma (Raging Bull, Taxi Driver, Mean Streets, Les Affranchis), mais, derrière la reconnaissance de la critique et des amateurs, Scorsese stigmatise la lutte perpétuelle du metteur en scène, qui porte ses projets sur ses épaules contre les studios et les financiers du cinéma. New York, New York coûtera très cher, dépassera son budget et sera un échec artistique et commercial. Sa carrière est dans l'impasse au milieu des années 1980. Par conséquent, il accepte des commandes comme La Couleur de l'argent, pour Disney (un succès commercial), et le clip vidéo de Bad, pour Michael Jackson. Il se refait une virginité auprès des décisionnaires de l'industrie et peut dès lors réaliser son rêve d'enfance : La Dernière Tentation du Christ. Un film très controversé, même par ses proches (de Niro refusera le rôle de Jésus, interprété in fine par Willem Dafoe), mais qui annonce son come-back. Suivront Les Affranchis, Cape Fear et Casino, des films aboutis qui confortent sa crédibilité à Hollywood. Après 25 ans de bataille continue, Gangs of New York (tourné à Cinecitta) voit enfin le jour. Aviator suit, toujours avec Leonardo Di Caprio qui, malgré sa remarquable prestation, ne sauve pas le film. Ce qui ne décourage pas Scorsese qui décroche l'Oscar du meilleur film avec son acteur fétiche en 2007, grâce au thriller Les Infiltrés. Infatigable combattant d'un cinéma personnel dont il porte l'étendard avec conviction, faisant fi des vents contraires, Scorsese s'intéresse à des sujets éclectiques, en témoigne la série de films documentaires sur le blues et son magnifique hommage aux Rolling Stones dans le dynamisant Shine a Light. En 2013, il collabore de nouveau avec Leonardo Di Caprio dans Le loup de Wall Street. En 2016 sort Silence, son dernier film qui a attendu 28 ans avant d'être réalisé.

Littérature

Tout comme pour le cinéma, les grandes cités du nord-est des États-Unis jouent un rôle prépondérant dans la littérature américaine. New-York surtout, vibrant centre culturel, mais aussi Boston avec ses universités, Philadelphie ou Washington, sont soit le cadre de l'histoire de nombreux romanciers, soit le berceau d'écrivains célèbres.

New-York accorde une grande importance à l'art littéraire. Pour preuve, la présence de centaines de librairies et de nombreuses bibliothèques dans tous les quartiers de la ville, du plus aisé au plus populaire. De grandes chaînes de librairies comme Barnes & Nobles ou Bookers se posent en véritables supermarchés du livre, fiers de leur catalogue exhaustif dans lequel on peut retrouver tous les genres et tous les auteurs. Mais la ville regorge aussi de petits établissements spécialisés dans le manga, le roman de science-fiction, la littérature noire... Côté bibliothèques, la New York Public Library, certainement la plus célèbre, peut être visitée tous les jours sauf le dimanche. Les magnifiques salles de lecture de ce bâtiment de style Beaux-Arts invitent à prendre un moment pour se plonger dans un livre. Parmi les écrivains qui ont mis en scène New-York, Paul Auster est sans doute celui qui vient le plus rapidement à l'esprit. La Trilogie New-Yorkaise ou Moon Palace sont de véritables odes à cette cité, qu'il adore et qui le lui rend bien. Truman Capote a longtemps défrayé la chronique de ses frasques incessantes. Pourtant originaire du Sud du pays, il est un des symboles de la scène culturelle new-yorkaise. On peut citer également Tom Wolfe, dont le Bûcher des vanités est une vive critique du monde de Wall Street ; Norman Mailer, que l'amour pour New-York poussa à se présenter à la mairie en 1969 ; ou Francis Scott Fitzgerald, dont la vie tumultueuse fut plus ou moins calquée sur celle du héros d'un de ses romans, Gatsby le magnifique.

Boston et Philadelphie ont très tôt été les berceaux d'une littérature inventive. Dès les premiers pasteurs de la colonie, des oeuvres sont publiées. Originaire de Boston, Samuel Adams, inspiré par la philosophie des lumières, édite à la fin du XVIIIe siècle de nombreux ouvrages politiques. À Philadelphie, c'est Benjamin Franklin qui prend la plume, lui aussi dans un but politique. Le courant abolitionniste est vivace à Boston comme à Philadelphie, et des écrivains comme Samuel Sewall au XVIIe siècle ou William Ellery Channing aux XVIIIe et XIXe siècles pour Boston, ou Antoine Bénézet pour Philadelphie, ont été prolixes contre l'esclavage. La bostonienne Phyllis Wheatley (1753-1784) est considérée comme la première poétesse afro-américaine. Au XIXe siècle, de nombreux écrivains américains, mais aussi des réfugiés étrangers, habitent Boston. C'est le cas notamment d'Henry James, figure emblématique du réalisme litteraire du XIXe siècle, dont l'oeuvre offre une rencontre des sociétés américaine et européenne, ou d'Edgar Allan Poe, connu surtout pour ses comptes et ses nouvelles, mais étalement considéré comme l'inventeur du roman policier. Ce dernier a également passé une partie de sa vie à Philadelphie.

Mais si les grandes villes de la côte sont des bouillons de culture, les petites bourgades, de la frontière canadienne au sud de la Virginie, ont également alimenté l'imagination d'écrivains qui ont marqué le paysage littéraire mondial. Emily Dickinson, célèbre poétesse américaine, a passé sa vie à Amherst dans le Massachusetts. La plus grande majorité de ses écrits, qui représentent près de 2 000 poèmes, n'ont été connus et publiés qu'après sa mort. Mark Twain, l'auteur des Aventures de Tom Sawyer, a passé une grande partie de sa vie dans le Connecticut. Il écrit quelques années après son installation dans cet état l'ouvrage qui le rendra célèbre. Sa sévérité, sa plume acerbe et son cynisme à l'égard de ses concitoyens en ont fait l'un des auteurs américains les plus célèbres de son époque. Harriet Beacher Stowe a passé elle aussi une grande partie de sa vie dans le Connecticut. Son ouvrage La Case de l'oncle Tom reste une référence dans le monde entier. Le Maine donne sa couleur aux romans d'épouvante de l'auteur à succès Stephen King, qui pour ses lecteurs laissent penser que chaque arbre ou chaque petite maison de la campagne de cette région abrite un phénomène surnaturel. Le Maine a d'ailleurs également charmé Marguerite Yourcenar, qui s'est installée sur l'Île des Monts Déserts en 1950 pour y passer les 37 dernières années de sa vie.
John Irving, dont le roman Le Monde selon Garp fut un succès planétaire et fit l'objet d'une adaptation au cinéma, est un romancier-phare mettant en scène la Nouvelle-Angleterre, comme c'est le cas dans Dernière nuit à Twisted River, une saga familiale entre le nord du New Hampshire et Boston.

Quelques écrivains notables

Paul Auster. Cet écrivain vit loin des feux de la rampe, à Brooklyn, dans le quartier de Park Slope. Il vit avec sa compagne Siri et leurs deux enfants. " Quand j'écris, je souffre comme si on m'arrachait une dent ", confie-t-il. Ouvrier consciencieux de la plume, auteur de polars métaphysiques, Paul Auster est un écrivain qui " pointe " chaque matin à son studio de travail. Il a la réputation d'être le plus européen des romanciers américains, se plaisant à relire Pascal et Montaigne. Tous les livres de Paul Auster sont publiés en France aux éditions Actes Sud. Il faut lire La Trilogie new-yorkaise qui l'a fait connaître, puis L'Invention de la solitude, Le Voyage d'Anna Blum, Moon Palace, La Musique du hasard, M. Vertigo, Brooklyn Follies... En 1991, la France le fait chevalier de l'Ordre des Arts et des Lettres. En 1995, il écrit et réalise Brooklyn Boogie, la suite de Smoke, réalisé par Wayne Wang. Ce film contribue à élargir son audience. En 2017, il sort 4 3 2 1, son dernier roman dont le protagoniste est un jeune juif du New Jersey.

John Irving. John Winslow Irving est né en 1942 dans la petite ville d'Exeter, dans le New Hampshire. Le cinéaste et romancier passe toute son enfance dans la région et étudie un temps à Pittsburgh. Son oeuvre est empreinte de ses origines et de son attachement à sa terre natale du New Hampshire. Sa mère Helen Winslow est issue d'une riche famille de la région. Son fils est issu d'une relation hors mariage et elle ne dévoilera jamais le nom du père biologique à l'enfant, qui sera adopté plus tard par son mari Colin F. Irving. C'est avec son quatrième roman, Le monde selon Garp, que l'écrivain connaît un début de notoriété en 1978. En 2009, son ouvrage Dernière nuit à Twisted River, dont l'intrigue se passe entre Boston, le Vermont et le New Hampshire a connu un franc succès dans le monde entier. Son dernier roman Avenue des Mystères, dont le personnage principal est un écrivain vieillissant, a été édité en 2015 aux États-Unis et est sorti en France en mai 2016.

Jack Kerouac. L'auteur de Sur la Route et chef de file de la Beat Generation est né en 1922 à Lowell dans le Massachusetts, d'une famille de Canadiens français. Il quitte rapidement le Massachusetts pour étudier à New-York, puis part à la découverte de grands espaces, au travers de longs voyages sur les routes du continent américain. À Lowell, aujourd'hui, une plaque commémorative est érigée en mémoire de l'écrivain voyageur, décédé en 1969, dont les textes ont marqué toute une génération d'Américains. Sur la route, Les clochards célestes, Satori à Paris comptent aujourd'hui encore parmi les incontournables de la littérature américaine.

Louisa May Alcott. Née en 1832 à Germantown, Pennsylvanie, Louisa May Alcott écrit dès son plus jeune âge. Infirmière durant la guerre de Sécession, elle publie un livre sur cette expérience et un premier roman en 1864. Trois ans plus tard, alors qu'elle dirige un journal pour enfants à Boston, elle rédige une histoire intitulée Little Women ou Les Quatre Filles du Docteur March. Le succès est tel que cette biographie à peine voilée n'a jamais cessé d'être publiée depuis sa parution en 1868. Inspirée par ses parents, ses soeurs, ses amis de la Nouvelle-Angleterre et d'Europe, l'auteur s'est peinte fidèlement dans ce tableau d'une famille américaine dans le seconde moitié du XIXe siècle, sous les traits de Jo. Elle meurt en 1888. Le roman a été adapté pour la première fois au cinéma dès 1917, et cinq autres fois ensuite. Une nouvelle adaptation cinématographie, avec Meryl Streep et Emma Watson, est prévue pour fin 2019.

Joyce Carol Oates. Elle est née à Lockport, au nord de l'Etat de New York, en 1938. Influencée par les soeurs Brontë et profondément marquée par la lecture, lorsqu'elle était enfant, d'Alice au Pays des Merveilles de Lewis Carroll, Joyce Carol Oates publie son premier recueil de nouvelles à l'âge de 25 ans. Sa productivité est légendaire : elle publie en moyenne deux livres par an, alternant romans noirs dépeignant les réalités sociologiques de l'Amérique, et romans gothiques contemporains, notamment la Saga Gothique publiée entre 1983 et 2013. Celle qui a remporté de multiples prix depuis les années 1960 s'est vue décerner, en 2019, le Prix Jérusalem pour l'ensemble de sa carrière.

Philip Roth. Ce géant de la littérature américaine naît à Newark, dans le New Jersey, de parents juifs. Après le lycée, il intègre la Bucknell University de Philadelphie puis reçoit une bourse pour poursuivre ses études de littérature à Chicago. Il décide ensuite de se consacrer à l'écriture, et il connaît ses premiers succès dans les années 1960, alors qu'il est installé à New York, avec Laisser courir (1962), Quand elle était gentille (1967) et Portnoy et son complexe (1969). Dans ses oeuvres, il mêle fiction et autobiographie, dépeignant avec lucidité les travers de l'Amérique et s'inspirant sans vergogne du Newark dans lequel il a grandi. A sa mort en 2018, il laisse derrière lui une oeuvre gigantesque, composée notamment de 26 romans, les plus connus étant Opération Shylock : Une Confession (1995), La Tache (2000) ou encore Le Complot contre l'Amérique (2006).

Mark Twain. De son vrai nom Samuel Langhorne Clemens, l'auteur des Aventures de Tom Sawyer a passé une grande partie de sa vie dans le Connecticut. Il s'installe avec sa famille à Hartford en 1870. Il écrit quelques années après son installation dans le Connecticut l'ouvrage qui le rendra célèbre. Sa sévérité, sa plume acerbe et son cynisme à l'égard de ses concitoyens ont fait de Mark Twain l'un des auteurs américains les plus célèbres de son époque. Les aventures de Tom Sawyer est aujourd'hui considéré comme l'un des classiques de la littérature jeunesse.

Tom Wolfe. Célébrissime, non seulement pour son oeuvre mais aussi pour ses costumes blancs crème et ses chapeaux qui ne le font pas passer inaperçu dans les réunions mondaines, ce romancier venu du journalisme a écrit une série de best-sellers : Acid Test, L'Étoffe des héros, Le bûcher des vanités, et I am Charlotte Simmons. Tom Wolfe est un dandy, qui s'est volontairement qualifié de réactionnaire pour épingler la décadence des riches et pour tourner en dérision les gauches imitations des nouveaux riches.

Comics

Les bandes dessinées sont un genre littéraire particulièrement populaire aux Etats-Unis. Parmi les plus grands noms d'éditeurs de comics américains, citons DC et Marvel, dont les bureaux sont installés à Manhattan depuis leur création dans les années 1930. Stan Lee, disparu en 2018 à l'âge de 95 ans, était un pionnier du genre et l'un de ses représentants les plus notables. Avec son acolyte Jack Kirby, rencontré dans les bureaux de Timely Comics (l'ancêtre de Marvel) à New York, il révolutionna l'univers des comics. Ensemble, Lee et Kirby donnèrent vie à plusieurs centaines de personnages, des héros complexes et faillibles devenus de véritables icônes de l'univers Marvel, à grand renfort de dialogues irrévérencieux et remplis d'humour qui s'éloignent des clichés du genre. Spider-Man, Hulk, Iron-Man, Black Panther, Thor mais aussi les X-Men, sont leurs créations. Autant de personnages qui ont depuis été repris sur le grand écran, et qui continuent à nourrir les imaginaires.

Médias locaux

Civilisation de la communication par excellence, les Etats-Unis sont les rois des medias. Télévision, presse, radio, Internet... L'information est partout, le divertissement est sur toutes les ondes. La côte Nord-Est, qui compte quatre des plus grandes villes du pays, est aussi le siège des principaux medias.

Presse

New-York, plus grande ville américaine, abrite des medias parmi les plus influents du pays, et même du monde. Deux des trois quotidiens nationaux sont édités à Big Apple : The Wall Street Journal et The New York Times. Plusieurs tabloïds new-yorkais comptent également parmi les plus lus des Etats-Unis : le Daily News et le New York Post, édité depuis 1801. Melting-pot ethnique par excellence, la ville compte également plus de 270 journaux et magazines, publiés en plus de 40 langues. A Boston, le Boston Globe, qui appartient d'ailleurs au New York Times, est un des quotidiens les plus lus du pays, avec le Boston Herald. L'importante communauté hispanique de la ville a donné naissance à un grand nombre de publications en espanol, dont El Paneta, El Mundo et La Semana. A Philadelphie, ce sont le Philadelphia Inquirer, fondé en 1829, et le Philadelphia Daily News qui tiennent le haut de l'affiche, et à Washington le Washington Post. Ce dernier est le plus lu dans la capitale, mais aussi l'un des plus respectés nationalement, après avoir révélé de nombreuses affaires comme celle du Watergate.

Télévision

Les quatre principales chaînes de télévision nationales ont toutes leur quartier général à New-York. ABC, CBS, NBC et FOX sont suivies tous les jours par des millions d'Américains avides d'information et de programmes de divertissement. Plusieurs chaînes câblées mondialement connues sont également basée dans la ville, comme Comedy Central, HBO, MTV et Fox News. Le secteur est un des premiers employeurs de New-York. Dans la région de Washington, ces principaux réseaux ont leurs antennes, mais la région capitale abrite également le siège de plusieurs chaînes de renom, parmi lesquelles Discovery Channel ou National Geographic.

Radio

Sur les ondes radio, New-York peut s'enorgueillir d'abriter le siège de WNYC, la station de radio la plus écoutée dans le pays, propriété de l'Etat jusqu'en 1997. Chaque ville de la côte Nord-Est émet sur des centaines de fréquences, sur des thèmes musicaux ou liés à l'information, et les villes étant proches les unes des autres, on peut souvent écouter la station de la ville voisine, quelle que soit sa situation. De ce fait, le paysage radiophonique de la région ne manque pas de diversité.

NY
Musique
Musique classique et contemporaine

À Washington, la musique classique tient une place prépondérante, le National Symphony Orchestra étant l'un des meilleurs du pays. Un centre dédié à l'art et à la musique classique a d'ailleurs ouvert ses portes en 2005 à Bethesda, commune limitrophe de la capitale. Vous pourrez également assister à des concerts au Kennedy Center ou dans certains musées de la ville (à la Phillips Collection ou à la National Gallery of Art). Le directeur général du Washington Opera a, pendant longtemps, été Plácido Domingo, suivi du Français Philippe Auguin qui a assuré la direction musicale de cette prestigieuse institution de 2010 à 2018.

Boston a particulièrement marqué l'histoire de la musique classique avec son école, qui s'est développée tout au long des XIXe et XXe siècles, autour de compositeurs américains qui ont participé à poser les fondations du mouvement de musique classique aux États-Unis. En Nouvelle-Angleterre, le festival de Tanglewood est l'événement de l'été. Le Boston Symphony Orchestra vient alors poser ses partitions sur les pelouses de la commune de Lennox pour plusieurs semaines de concert. En règle générale, les Bostoniens sont très friands de musique et de création artistique. La ville jouit de plusieurs lieux de représentations, comme le Boston Symphony Orchestra, le Boston Ballet, le Wang Center for the Performing Arts, le Boston Pops, le Boston Philharmonic et le Boston Lyric Opera. L'académie de musique de Boston est l'opéra le plus célèbre de la ville.

New York a attiré bon nombre de grands compositeurs et interprètes. Citons par exemple Anton Dvorak (qui y composa sa 9e Symphonie dite " du Nouveau Monde "), Charles Ives, Aaron Copland, George Gershwin, Leonard Bernstein, Maria Callas, Elliott Carter ou encore John Cage. Les salles de concert comptent parmi les meilleures au monde : le Metropolitan Opera, le Lincoln Center, le Carnegie Hall ou la Brooklyn Academy of Music ont vu défiler les artistes majeurs du XXe siècle. Et l'orchestre philharmonique de New York, dirigé par le New-Yorkais Alan Gilbert, reste une référence absolue.

Jazz

A Philadelphie, le jazz tient une place à part. C'est entre Philadelphie et Atlantic City que l'immense Nina Simone débute sa carrière de pianiste de jazz, suite à sa déception de ne pas intégrer le prestigieux Institut Curtis de musique classique de la ville. Le grand violoniste Joe Venuti est lui aussi originaire de Philly, et le saxophoniste de génie et père du mouvement free jazz, John Coltrane, y a composé bon nombre de ses classiques dans les années 1970. Mais Philadelphie est surtout le foyer du fameux Sound of Philadelphia, un courant musical souvent présenté comme le précurseur du disco, renouvelant la soul en y mêlant jazz et funk avec des arrangements sonores riches. Les figures de proue de ce mouvement sont certainement les producteurs de Philadelphia International Records, Kenneth Gamble et Leon Huff, ou encore la chanteuse Patti La Belle, à l'origine du tube Lady Marmelade en 1974. Aujourd'hui, c'est Melody Gardot qui triomphe dans le monde avec sa voix puissante entre jazz, blues et folk.

New York devient, à partir de 1930, le centre d'une réaction contre le swing. Pendant la Seconde Guerre mondiale, la contestation gronde chez bon nombre d'artistes, qui revendiquent le jazz comme la musique des Noirs (on parle de revival, ou retour au style New Orleans) et souhaitent le réhabiliter en tant qu'art afin qu'il cesse d'être considéré comme simple divertissement. Les musiciens affluent à Harlem et de nombreux styles y voient le jour : Be-bop, Cool Jazz, East Coast, Fun-Funky... Les clubs jouent un rôle important dans la création et la diffusion musicale. Birdland, Village Vanguard ou le Blue Note sont des incontournables pour les amateurs de jazz. De nos jours, la tendance est au jazz-rock, expression musicale à double influence, mélan-geant la violence et l'instrumentation électrique du rock et du funk, et la subtilité harmonique et sonore du jazz

C'est à Washington qu'est né le grand Duke Ellington. Du côté de U Street, le Howard et le Lincoln Theater ont vu se succéder de grands noms du jazz tels que Pearl Bailey, Bessie Smith ou le Duke. A Georgetown en revanche, c'est le mythique Blues Alley qui fait figure de lieu de passage incontournable.

Rock

La scène alternative de New York a vu naître, dans les années 1960, des groupes de rock aussi mythiques que le Velvet Underground, gravitant autour de la Factory d'Andy Warhol. En 1970, Jimi Hendrix installe ses Electric Lady Studios à Greenwich Village. Quelques années plus tard, débarquent les Ramones, pères fondateurs du mouvement punk-rock, aux cheveux longs, blousons de cuirs et jeans déchirés. C'est en partie parce que les clubs et les salles de concerts y foisonnent que New York occupe une telle place dans l'histoire du rock. Un nombre impressionnant de groupes se font connaître sur ces scènes, parmi eux citons les New York Dolls, Patti Smith, Television, Blondie, Kiss ou encore Bad Brains. La scène indé a toujours su garder sa vitalité à New York et aujourd'hui c'est Brooklyn, longtemps méprisé, qui a pris la relève. De nouveaux groupes se sont formés, de Sonic Youth à Antony and the Johnson, Interpol, Clap Your Hands Say Yeah, The Raptures, LCD Soundsystem, TV on the Radioou encore The Strokes, qui incarnent le renouveau post-punk des années 2000.

A Boston, on retient notamment les performances du groupe bien-nommé Boston, fondé en 1976 et qui inspira notamment le riff de Smells like Teen spirit de Nirvana - Kurt Cobain était fan de Boston. Le groupe The Breeders enflamma la scène underground de Boston à la fin des années 1980. Evidemment, il y a aussi l'inénarrable Steve Tyler, chanteur célèbre d'Aerosmith. Dans le Maine, Nick Curran secoue Biddeford avec ses rythmes blues/rock. A Portland, on connaît Bill Chinock, considéré comme précurseur du boss du New Jersey, Bruce Springsteen. Formé en 1986 à Boston, le groupe de rock alternatif les Pixies est à l'origine de tubes planétaires.

Hip Hop

C'est à New York, dans le South Bronx plus précisément, que naît le hip-hop au début des années 1970. Originaire des ghettos noirs de la ville, il se répand rapidement dans le monde, au point de devenir une culture urbaine à part entière. Rois incontestés de cette culture, RZA, leader du Wu-Tang Clan, considéré par le magazine Rolling Stones comme le meilleur groupe de rap de tous les temps. Autre natif célèbre de Brooklyn, Biggie (ou The Notorious B.I.G.), un rappeur qui connut la gloire dans les années 1990 grâce à son flow très lourd et ses paroles violentes et provocatrices. Enfin, comment ne pas citer Jay Z, l'un des rois de New York, et aujourd'hui rappeur le plus célèbre de la planète. Il a d'ailleurs dédié à sa ville l'un de ses plus gros succès, Empire State of Mind, sorti en 2009.

Boston n'est jusqu'à maintenant pas vraiment une référence dans le milieu du rap. On connaît Sammy Adams, originaire de Cambridge, et qui signe en 2011 un deuxième album avec le label RCA. On n'oublie pas non plus Keith Elam, alias Guru, décédé en 2010. Il était fondateur du groupe Gang Starr avec DJ Premier. C'était la référence numéro 1 en matière de rap et de hip-hop à Boston. Dernièrement, plusieurs groupes sont révélés sur les scènes bostoniennes : Remi Grey, Avenue ou encore Black El and Durkin. Boston serait peut-être enfin en train de se réveiller sur le plan du rap...

Quelques musiciens illustres

Leonard Bernstein. Originaire de Lawrence, dans le Massachusetts, Leonard Bernstein était un chef d'orchestre, compositeur et pianiste. Il fut pendant onze ans le directeur musical de l'Orchestre philharmonique de New York. En tant que chef d'orchestre, il dirigea plus de concerts que n'importe lequel de ses prédécesseurs et acquis une renommée internationale. Compositeur prolifique, il est l'auteur d'innombrables oeuvres. Il composa notamment la partition de sept comédies musicales, dont West Side Story en 1957, trois ballets et trois opéras.

Duke Ellington. Né à Washington le 28 avril 1899 sous le nom de Edward Kennedy Ellington, Duke Ellington était compositeur, pianiste et chef d'orchestre. C'est l'une des figures incontournables du jazz, surnommé " duc " en raison de son élégance. Ses morceaux les plus célèbres sont Black Beauty, Symphony in Black, Rockin' in Rhythm ou encore Harlem. Il créa notamment le groupe Washingtonians en 1923 (où jouera Sydney Bechet). Ce fut l'un des premiers artistes à offrir au jazz ses lettres de noblesse. Il décédera à New York en mai 1974.

George Gershwin. Ce compositeur et musicien de jazz a vu le jour à Brooklyn en 1898. Il connait le succès en 1919 avec sa chanson Swanee, portée par le célèbre chanteur de Broadway Al Jolson. Parmi ses compositions les plus notables, citons l'oeuvre pour orchestre Rhapsodie in Blue, l'oeuvre symphonique Un Américain à Paris et l'opéra Porgy and Bess, respectivement réalisées en 1924, 1928 et 1935. Certaines de ses compositions ont été chantées par les plus grands noms du jazz, notamment Ella Fitzgerald et Louis Armstrong, qui lui ont permis de passer à la postérité.

Billie Holiday. De son vrai nom Eleanora Fagan, elle naît et grandit à Baltimore, où elle connaît une enfance difficile. Dans les années 1930, âgée de 15 ans à peine, elle rejoint sa mère à New York et commence à chanter dans les clubs de jazz de Harlem, où elle se fait remarquer par un producteur de disques. Sa carrière débute et elle collabore avec les plus grands, notamment le saxophoniste Lester Young. Ensemble, ils produiront certains titres mythiques du jazz, tels que Fine and Mellow et All of Me. C'est en 1939, avec la chanson Strange Fruit qui traite du lynchage des Afro-Américains dans les États du Sud, qu'elle est propulsée au rang de star mondiale. En 1959, après une vie d'abus, Billie Holiday décède d'une cirrhose, quelques mois seulement après la mort de son ami Lester Young.

Bruce Springsteen. Impossible de parler de la musique à Philadelphie sans penser à la fameuse chanson de Bruce Springsteen, Streets of Philadelphia, écrite et composée pour le film de Jonathan Demme, Philadelphia. Mais Bruce Springsteen, c'est surtout le chanteur le plus emblématique du New Jersey : né à Long Branch, non loin d'Asbury Park, le rockeur a passé toute sa vie à oeuvrer à la revitalisation de son Etat de naissance. Il lui dédie d'ailleurs son premier album, Greetings from Asbury Park, N.J. Depuis, le rockeur a sorti dix-huit albums, dont Born in the USA, sur lequel figure la mythique et très patriotique chanson du même nom, devenue l'emblème de tout un pays. Désormais âgé de 69 ans, Springsteen reste l'icône d'Asbury Park et son premier ambassadeur. Il retourne régulièrement y chanter et s'y est produit pour la dernière fois en octobre 2018.

Sonic Youth. Ce groupe de rock avant-gardiste, connu pour ses tubes Teenage Riot, Kool Thing ou encore Expressway to Yr Skull, s'est formé à New York en 1981. C'est au Club 57 que Thurston Moore, Kim Gordon et Lee Ranaldo se produisent pour la première fois sous le nom de Sonic Youth. Le groupe va rapidement devenir une figure majeure de la scène alternative de New York. Le succès est tel qu'en 1990, Sonic Youth signe avec DGC Records, le label de Nirvana. Le groupe cesse d'exister en 2011, suite au départ de deux de ses membres.

Peinture et arts graphiques

Le climat intellectuel américain a été longtemps défavorable à la peinture. Jusqu'à la fin du XVIIIe siècle, elle se limite à l'exécution de portraits et ce n'est que vers la première moitié du XIXe qu'apparaît le paysage, sous forme de scènes romantiques ou de vastes panoramas. Les peintres de l'époque se nomment James Whistler (le premier grand peintre américain), Mary Cassatt et John Singer Sargent. A l'échelle régionale, la Hudson River School se développe véritablement au milieu du XIXe, portée par des peintres originaires ou amoureux de la vallée de l'Hudson, notamment Frederic Edwin Church. Les paysages de la Hudson Valley, des Adirondacks et des Catskills sont représentés dans de larges tableaux influencés par le romantisme.

Au début du XXe siècle, la peinture américaine est dominée par des tendances réalistes et des soucis d'ordre social : c'est ainsi qu'apparaît une école nationale réaliste à dimension nettement documentaire (le peintre le plus connu appartenant à ce courant est George Bellows). L'art contemporain occidental fait ses débuts en Amérique à partir de la grande exposition Armory Show, qui a lieu à New York en 1913. Dès lors, deux styles se développent parallèlement : une peinture orientée vers le témoignage social, et une peinture abstraite issue des tendances cubistes. Quelques années plus tard, une école appelée American Scene réunit certains artistes (Grant Wood, Edward Hopper, etc.) dont le désir commun est de redécouvrir une réalité familière et provinciale propre à leur pays, en réaction à des courants expressionnistes véhiculés par des artistes venus d'Europe centrale, comme Max Weber, Gorky, John Marin... Le précisionnisme, mouvement axé sur la représentation de l'urbanisation et de l'industrialisation du paysage américain, fait son apparition au début des années 1920. Ses principaux représentants sont Charles Demuth, Elsie Driggs, Preston Dickinson mais aussi Georgia O'Keeffe.

Dans les années 1930, la peinture américaine moderne, dont les représentants sont réunis autour de l'école du Pacifique créée par Clyfford Still, Motherwell, etc., est fortement teintée d'orientalisme. Pendant la Seconde Guerre mondiale, l'Amérique accueille de nombreux artistes étrangers (dont les français Max Ernst, Yves Tanguy, André Masson, Fernand Léger, Salvador Dali ou Marc Chagall), chassés par le nazisme : c'est ainsi que le pays devient le foyer international des arts.

L'avant-garde occidentale est très bien accueillie, le surréalisme connaît un nouvel essor - bref, nombreux sont les adeptes de la tendance européenne.

La réaction ne se fait pas attendre : las du poids de l'influence européenne et de son envergure, quelques peintres américains (expressionnistes abstraits, comme Jackson Pollock, Willem De Kooning, Mark Tobey et Franz Kline) fondent l'école de New-York, qui donne à la ville une importance internationale en matière artistique. Dans les années 1960, cette école tente de se renouveler en ressuscitant le dadaïsme : ce néodadaïsme (Rauschenberg, Jasper Johns, Louise Nevelson, etc.) engendre une peinture inspirée de la bande dessinée, des héros de cinéma ou des personnages de science-fiction. Originaire d'Angleterre, le pop-art se propage aux États-Unis, et particulièrement à New-York, à la fin des années 1950. Dans cet art, qui intègre aux oeuvres des débris d'objets de la vie quotidienne et des images tirées de la publicité ou des magazines, se distinguent Andy Warhol, Roy Lichtenstein, Claes Oldenburg... Graviteront dans l'entourage d'Andy Warhol et sa Factory une multitude de musiciens, d'écrivains et d'artistes qui allaient connaître la célébrité, comme Jean-Michel Basquiat ou Keith Haring, très inspirés par le street art.

Mais, bientôt, une nouvelle génération d'artistes va créer des oeuvres en trois dimensions, genre renouvelé dans les années 1990 par la notion du cadre sortant de sa fonction traditionnelle et devenant une oeuvre d'art à part entière : James Rizzi et Charles Fazzino (tous deux new-yorkais) en sont les principaux précurseurs. D'autres, comme Terry Fugace Wilcox, inventent cependant l'art réel (Actual Art), qui exige que l'artiste prenne en compte les changements naturels engendrés par le facteur temps, comme la rouille ou l'usure, et qu'ils intègrent dans leurs tableaux.

Nombre d'artistes, à la fin du XXsiècle, révolutionnent totalement la notion d'art, en composant des installations et/ou en recourant à la vidéo, laquelle devient de plus en plus une forme d'art à part entière. En ce début de troisième millénaire, l'art a pris un nouveau tournant, notamment à New-York, d'où nous viennent tant d'admirables nouveautés... Avec Jeff Koons, la relève de l'art contemporain et du pop art est assurée. Les oeuvres temporaires de l'artiste poussent comme des champignons, particulièrement à New York. Même le Metropolitan Museum lui a réservé une place de choix sur son toit où, en 2008, l'artiste a fait installer trois sculptures pop géantes.

La côte Est abrite des musées d'art absolument incontournables. À New-York, tout d'abord, le Museum of Modern Art (MOMA) et le Metropolitan Museum of Art (Met) sont de véritables stars, solidement épaulés par le Guggenheim ou encore la Frick Collection. À Philadelphie, le Philadelphia Museum of Art, créé en 1876, est le troisième plus grand musée d'art du pays, et la Fondation Barnes présente une collection spectaculaire regroupant de nombreuses oeuvres impressionnistes. Washington D.C. n'est pas en reste avec de nombreux musées comme la National Gallery of Art, la Phillips Collection, le National Museum of Women in the Arts... Boston a son Museum of Fine Arts, la collection de l'Isabella Stewart Gardner Museum, ou encore l'Institute of Contemporary Art (ICA).

Quelques artistes célèbres

Alexandre Calder. Né à Philadelphie en 1898 et décédé en 1976, Alexander est fils et petit-fils de sculpteurs célèbres. Son grand-père, Alexander Milne Calder a dessiné tous les éléments architecturaux du City Hall de Philadelphie. Influencé par l'art de Miró et Mondrian lors d'un voyage à Paris en 1930, Calder devient un des sculpteurs les plus innovants de sa génération, surtout connu pour ses mobiles (assemblages de formes souvent très colorées animées par les mouvements de l'air). En 1952, il obtient le Grand Prix de la Biennale de Venise. Le Musée d'Art moderne de New-York possède plusieurs de ses oeuvres, et il a également réalisé le mobile du siège de l'Unesco à Paris (10 mètres de haut, 5 bras et 2 tonnes).

Edward Hopper. Le célèbre peintre naturaliste est né à Nyack dans l'État de New York et est décédé à Manhattan, où il a vécu une grande partie de sa vie. C'est en 1908, à 26 ans que le peintre s'installe dans la Grosse Pomme comme illustrateur publicitaire. Blasé par cette vie de bureau et par ces dessins qu'on lui commande, Edward Hopper ne peint que très rarement. Ce qui ne l'empêchera pas d'être remarqué par plusieurs galeristes new-yorkais. La consécration arrive en 1925 avec Maison au bord de la voie ferrée. Huit années plus tard et après plusieurs autres tableaux vendus à prix d'or, Edward Hopper est invité par le MoMA a faire une rétrospective de son oeuvre et devient mondialement célèbre. On trouve aujourd'hui nombre de ses oeuvres au musée d'art moderne new-yorkais.

Jackson Pollock, originaire du Wyoming, déménage à New York à 18 ans pour rejoindre son frère. Inspiré par les tableaux de Picasso qu'il peut admirer au MoMA et par ses rencontres avec plusieurs peintres dont David Alfaro Siqueiros, Jackson Pollock apprend la technique dit du drip, un art abstrait qui consiste à jeter, de manière réfléchie, de la peinture sur un canevas. Cette technique si particulière, qu'il maîtrise à merveille, lui permet de se faire un nom à New York puis dans le reste des États-Unis. L'artiste, alcoolique, décède à New York dans un accident de voiture alors qu'il était sous l'emprise de l'alcool. On peut voir aujourd'hui ces oeuvres au MoMA, au Whitney Museum et au Met.

Andy Warhol. Lorsque les New-Yorkais de naissance, souvent un peu âgés, vous disent que New York " ce n'est plus ce que c'était ", ils font généralement référence aux folles années 1960-1990 de la Grosse Pomme. À cette époque (et peut-être toujours aujourd'hui), New York était la capitale de l'anti-conformisme, et de l'art contemporain. Et parmi tous les artistes installés à New York durant cette période, Andy Warhol fut l'un de ceux qui eut une influence capitale sur le monde de l'art. En 1962, l'artiste se construit son studio, au 231 East 47th street. Appelé The Factory, le studio était le lieu de rendez-vous de tous les plus grands artistes de l'époque. On peut citer notamment Salvador Dali, Jean-Michel Basquiat, Keith Haring, mais aussi les musiciens Lou Reed (décédé le 27 octobre 2013), Bob Dylan, David Bowie, Mick Jagger, ou les écrivains Allen Grinsberg et Truman Capote. Tous se retrouvaient à la Factory pour des soirées déjantées où costumes extravagants et amphétamines étaient de rigueur. De très nombreuses oeuvres d'art sont sorties de The Factory, et pas seulement les tableaux pop art d'Andy Warhol. La très populaire chanson Walk on the Wild Side de Lou Reed raconte l'histoire des stars croisées par le chanteur dans le studio. The Factory a fermé en 1984, trois ans avant la mort d'Andy Warhol. Aujourd'hui encore, l'artiste se vend très bien. Le 13 novembre 2013 son oeuvre monumentale Silver Car Crash (Double Disaster) a été vendue à plus de 105 millions de dollars aux enchères à New York, un record pour une oeuvre d'Andy Warhol.

Graffitis, tags et street art

A New-York, jusque dans les années 1970, pas un mur de la ville, pas un wagon ni une station de métro n'est vierge de graffitis ; le métro ressemble à une sorte de toile d'expérimentation où chacun peut donner libre cours à son inspiration. Cependant, cela ne va pas sans une certaine anarchie : si certains graffitis sont des oeuvres d'art, et si certains tags reflètent une indéniable recherche calligraphique, d'autres, en revanche, ne sont que des mots orduriers lamentablement bombés sans la moindre considération. La ville ressemble bientôt à un gigantesque gribouillage et les graffs deviennent, pour beaucoup, synonymes de révolte et de violence.

De l'art urbain au vandalisme, il n'y a qu'un pas. Ainsi, une vaste campagne contre les graffitis nettoie la ville mais, ce faisant, fait également disparaître des oeuvres d'art et, avec elles, les souvenirs des années antérieures. L'âge d'or des graffitis est aujourd'hui révolu : seuls quelques vestiges dans certains coins pas encore nettoyés subsistent. A noter que certains artistes ont porté le graffiti au rang de véritable art. C'est le cas du New-Yorkais d'origine haïtienne Jean-Michel Basquiat, héros de la peinture underground des années 1980, dont l'oeuvre et la carrière fulgurante ont acquis une reconnaissance internationale. Originaire de Philadelphie, Keith Haring gravitera tout comme Basquiat dans la sphère de la Factory de Warhol et ses oeuvres de street art le rendront célèbre. Malgré une campagne de répression très dissuasive à l'époque, quelques artistes se risquent encore à apposer leurs tags çà et là.

A ce propos, allez voir la plus grande galerie en plein air du monde : elle se trouve à Harlem et elle abrite les oeuvres d'un certain Franco, artiste qui expose depuis l'Hudson River jusqu'à Harlem River, sur les rideaux métalliques de la 125th Street, laquelle porte le nom de " Franco's Boulevard ". Dans les boroughs voisins, si l'immense usine désaffectée de 5Pointz, surnommée La Mecque du graffiti a malheureusement été rasée, c'est du côté de Bushwick, à Brooklyn, que les choses bougent actuellement.

Le street art est aujourd'hui plus en vogue que jamais. En 2013, le célèbre et mystérieux street artist britannique Banksy a débarqué à New York pour y réaliser toute une série de graffitis et d'installations lors d'un véritable marathon artistique de plusieurs semaines baptisé Better Out Than In (mieux dehors que dedans).

Philadelphie est la ville des fresques murales. Le Mural Art Program est né en 1984 pour lutter contre la prolifération des graffitis sous l'impulsion du maire de l'époque, Wilson Goode. L'idée était d'embellir la ville, de donner du travail aux graffeurs et de réhabiliter certains secteurs en promouvant l'intégration et le collectif, puisque chaque oeuvre est réalisée par un artiste et des personnes du quartier. Des cours de peinture sont dispensés aux participants. C'est le plus grand programme d'art public du pays.

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