Guide de La Palma : Les Canaries en 20 mots-clefs
Loin d'être tyrannique, l'archipel n'exige rien d'autre que le respect de ses terres et de son peuple. Le touriste doit donc se plier à quelques règles qui, au fond, sont universelles.
Les Canariens sont les gardiens de richesses naturelles rares et ils entendent bien les protéger. Ainsi : ne pas jeter ses déchets à terre, ne pas faire de feu aux endroits non autorisés, ne pas pêcher sauvagement ou encore ne pas cueillir les espèces rares, même pour les offrir à votre dulcinée, seront des gestes bienveillants à l'égard de l'environnement.
De plus, les Canaries ont une personnalité bien à part qui peut parfois surprendre. Laissez les regards ethnocentriques et les a priori de côté : regardez, écoutez, imprégnez-vous de la richesse de cette culture avant de la condamner.
Par exemple, il serait vain de jouer les anticléricaux primaires, ou les laïques secondaires : le catholicisme est encore très influent. Vous serez surpris de l'affluence des Canariens, y compris des jeunes, aux fêtes religieuses - où la ferveur n'est pas toujours la motivation principale - et par les grands rassemblements aux messes dominicales.
Le républicain qui sommeille en vous sera sûrement choqué d'apprendre que les Espagnols ont la possibilité de verser leurs impôts à l'Eglise. Mais il frôlera l'infarctus lorsqu'il s'apercevra que c'est encore ainsi que de nombreux Canariens préfèrent procéder.
Les partisanes du MLF seront révoltées, car si la situation de la femme a évolué dans les grandes villes, ce n'est pas toujours le cas dans les petits villages. Les mariages arrangés n'ont pas totalement disparu. Beaucoup de femmes n'ont d'autres convictions que celles de devenir mère au foyer et il reste de nombreuses étapes avant qu'elles s'autorisent à penser autrement.
Evitez de parler de la famille royale et de la politique : comme dans le reste de l'Espagne, évitez de vous moquer du roi Juan Carlos Ier, de la reine Sofia de Grecia ou de tout autre membre de la famille royale. Elle est respectée et appréciée. Mais on ne vous en voudra pas d'évoquer le sujet. Quant à la politique, elle ressemble plus à des batailles de coqs, dans lesquelles la moindre parole d'un des membres du gouvernement est systématiquement reprise et critiquée par l'opposition. La majorité des Espagnols se sent peu concernée par les débats politiques. Par ailleurs, les Canariens vous diront toujours que leurs îles sont ignorées par le pouvoir central et les godos, les Espagnols de la péninsule.
Evitez également d'évoquer la traditionnelle rivalité entre Tenerife et Gran Canaria : si officiellement elle n'existe pas, elle reste gravée dans l'inconscient collectif. Il est donc inutile de comparer les beautés de Tenerife devant un Gran-Canarien ou vice versa. De toute façon, les îles occidentales et les îles orientales sont incomparables, elles ont chacune leur personnalité et leurs secrets.
Respecter leur code de la route : les insulaires conduisent généralement sans excès de vitesse et sont très respectueux des passages piétons. Gardez vos pulsions prostiennes pour le retour au pays ; aux Canaries les conducteurs sont généralement civiques et si la police se fait discrète, comme les radars automatiques, ils n'en demeurent pas moins réellement présents.
Ces vents des régions intertropicales (entre 23° Nord et 23° Sud environ) soufflent d'est en ouest. Ils ont une influence déterminante sur le climat et la végétation des Canaries. Les alizés poussent les nuages toujours dans le même sens, et ceux-ci restent bloqués par les montagnes de chaque île. Ainsi lorsqu'on monte au sommet, on admire un paysage caractéristique : au nord-est, une mer de nuages cachant une forêt de pins ; au sud-est, un relief très aride toujours dégagé. Le passage des alizés aux Canaries en fait une destination idéale pour tous les sports de glisse : planche à voile, parapente, kitesurf, etc.
Vous ne parcourrez pas un marché sans rencontrer un vendeur de crème, huile, gel ou savon à base d'aloe vera. Cette plante provient originalement du Moyen-Orient, d'Afrique du Nord, des îles du Cap-Vert et des Canaries, mais on la trouve aujourd'hui partout dans le monde. Ses longues feuilles épinées ont des vertus cosmétiques et médicinales. Surnommée plante miraculeuse, guérisseur silencieux, docteur du Paradis ou élixir de longévité, l'aloe vera est une plante reconnue pour son action cosmétique sur l'épiderme (stimulation de collagène, cicatrisation...) et ses propriétés nourrissantes (riche en protéines et vitamines). Vérifiez cependant que seuls la pulpe et le jus de la plante (et pas les feuilles entières) ont été utilisés pour concevoir les produits achetés car la présence excessive d'aloïne s'avère toxique.
Les plantations de bananiers en plateaux sont typiques des paysages ruraux des Canaries, notamment sur les îles de Tenerife et de La Palma. Originaires d'Asie, les bananes (plátanos en espagnol) ont été introduites en 1855 par Sabin Berthelot, consul de France à Tenerife, pour développer l'économie de ces îles. Aujourd'hui, les Canaries produisent de 300 000 à 400 000 tonnes de bananes par an, exportées en majorité vers la péninsule espagnole. Les bananes sont consommées ici comme fruit mais aussi comme ingrédient de plats salés : banane frite, banane avec du gofio (farine de maïs), etc., et sont utilisées pour préparer la sangria et une liqueur locale, très sucrée.
Il s'agit d'un café au lait très sucré qui ne se boit qu'aux Canaries. Il est servi traditionnellement dans un petit verre, avec de la liqueur, du citron, de la cannelle, mais la grande majorité des bars vous le serviront sans liqueur, ni citron ni cannelle, juste un café avec une bonne dose de lait concentré.
Aux Canaries, le carnaval est une affaire aussi sérieuse qu'au Brésil. Le carnaval de Santa Cruz de Tenerife, déclaré d'intérêt touristique international, se tient au mois de février et la population s'y prépare des mois durant et ne cède en affluence qu'à celui de Rio de Janeiro mais non en intensité. Les autres carnavals importants sont ceux de Santa Cruz de La Palma et de Las Palmas de Gran Canaria. Les festivités durent généralement trois jours et se terminent par le traditionnel enterrement de la sardine, un poisson que l'on brûle autour d'une bonne table.
Depuis le XIXe siècle, les Canariens immigrés à Cuba de retour au pays ont rapporté un savoir-faire unique : la culture du tabac et la fabrication de cigares, notamment sur l'île de La Palma où les puros sont devenus une institution qui a largement dépassé les frontières insulaires. Les Don Miguel sont très appréciés des habitants, et pas seulement des riches. Ne vous étonnez pas de voir des effigies de cow-boys ou de chameaux un peu partout. Ici, la publicité pour le tabac est autorisée.
Les Canariens ont une grande passion pour les coqs, que vous retrouverez non pas dans votre assiette, mais sur un ring. Aujourd'hui, les combats sont officiellement interdits, mais ils existent encore clandestinement. La saison débute en février sur l'île de La Palma et dure jusqu'en été. Les coqs sont préparés comme de véritables champions dans des poulaillers spéciaux que l'on appelle galleras. Ils s'affrontent pour défendre l'honneur de leur ville jusqu'à y laisser leurs dernières plumes.
De sable ou de lave, les îles Canaries regorgent d'étendues désertiques. C'est au coeur des parcs du Teide à Tenerife et de Timanfaya à Lanzarote que les déserts volcaniques sont les plus spectaculaires. Les coulées de lave dessinent des paysages lunaires à couper le souffle. A Fuerteventura et Gran Canaria, vous pourrez admirer des dunes de sable à perte de vue. Les plus connues, celles de Maspalomas au sud de Gran Canaria, sont déclarées Réserve de biosphère depuis 2005, mais souffrent de l'urbanisation touristique envahissante dans la région.
La culture des Canaries est marquée par ses premiers habitants, les Guanches. Leur présence remonte à 200 ans av. J.-C. et leur civilisation s'est éteinte durant la colonisation hispanique, avec l'apparition de maladies continentales mortelles (grippe, vérole...) mais aussi par la répression sanglante des conquistadores. Au Moyen Age, différentes tribus, souvent ennemies, se partageaient les îles et étaient dirigées par des mencey ou guanarteme (rois). Les Guanches étaient décrits comme des hommes grands et blonds vivant de manière primitive dans des grottes, s'habillant de peaux de bêtes, pratiquant la chasse et la cueillette mais ayant une structure sociale hierarchisée. Ils développèrent à La Gomera, le silbo, langage sifflé qui sert à communiquer à travers les ravins. Persiste aussi dans la culture populaire le jeu de bâton canarien, ou juego del palo canario, directement issu de la tradition guanche.
Quel Canarien n'a pas de la famille à Cuba ou au Venezuela ? Certains sont arrivés avant l'instauration du castrisme, d'autres après. Certains ont soutenu Fidel Castro, d'autres se sont battus contre lui. Les colons canariens ont laissé leur empreinte en Amérique du Sud, tandis que les Canarios revenant du Nouveau Monde ont ramené aux Canaries de nombreuses traditions sud-américaines, culturelles et linguistiques, musicales, architecturales et culinaires. La musique latino est très appréciée des locaux.
Vous serez surpris par la présence de gros lézards dans les rocailles, partout sur les îles Canaries. Le lézard à gorge bleue est une espèce endémique magnifique qui se montrera souvent, surtout si vous mangez un sandwich. Attention si vous pensez faire une sieste sous un arbre, les lézards sont inoffensifs mais tout de même impressionnants, et n'hésitent pas à vous courir dessus par simple curiosité ! Et que dire de la présence considérée comme usuelle si ce n'est souhaitée des geckos, ces reptiles nocturnes rentrant dans les habitations pour y chasser toutes sortes d'insectes.
Sport autochtone ancestral, la lutte canarienne, lucha canaria, est toujours enracinée dans la culture locale. Deux équipes de douze lutteurs s'affrontent lors des rencontres. Mais les bregas (matchs) opposent seulement deux lutteurs. Celui qui met son adversaire au sol deux fois en moins de trois minutes remporte la partie. Les compétitions ont lieu le week-end et pendant les fêtes locales, ne manquez pas d'y assister si vous en avez l'occasion.
Le marché est un excellent endroit pour faire ses courses : les prix y sont peu élevés et les produits sont de qualité (fruits et légumes, fleurs, viandes et poissons, etc.). C'est en outre un bon moyen pour découvrir la vie locale, loin de l'agitation touristique. Le marché permanent de Santa Cruz de Tenerife dédié à Notre-Dame d'Afrique (Nuestra Señora de Africa) vaut la visite : on y trouve notamment des épices venues de partout, ou cultivées aux Canaries, comme le safran. Les marchés dominicaux en plein air sont plus pittoresques. On y trouve aussi du pain frais, des fromages du pays et des objets artisanaux : poteries, broderies, timples (sorte de petites guitares typiques des Canaries).
Grandes barques ou simples Zodiac, c'est à bord de ces bateaux que les immigrés venus d'Afrique subsaharienne tentent d'atteindre l'Europe par les Canaries. Le terme patera a été récemment remplacé par cayuco, bateau de pêcheur sénégalais, pour désigner les bateaux de fortune à bord desquels s'embarquent les Subsahariens, la patera restant celle des Maghrébins. Les traversées durent plusieurs jours et arrivent principalement de Mauritanie, du Maroc ou du Sénégal. Beaucoup ne réussissent pas à atteindre les côtes de Lanzarote ou de Fuerteventura, les îles les plus proches du continent, et périssent en mer. Depuis l'accord international passé entre l'Europe et les pays concernés, le nombre de clandestins débarquant aux Canaries a chuté de 30 000 à 3 000 par an en quelques années, mais il en arrive toujours en été, la meilleure période pour naviguer.
Les pêcheurs canariens répertorient plus de 700 espèces de poissons dans les eaux de l'archipel. Les plus connus sont le mérou, le cabillaud, le bar, le maquereau, la daurade et le vieja, une sorte de poisson perroquet souvent servi avec de la sauce verte à la coriandre (mojo). Une autre façon de les consommer est en sancochados à base de poisson salé et séché, puis bouilli. D'autres espèces peuvent en dehors de l'aspect culinaire être observées au large des différentes îles tels les dauphins ou les baleines pilotes qui ne craignent pas la présence de l'homme.
Le rhum est une grande production locale, notamment à La Palma (rhum Aldea), Gran Canaria (rhum miel) et il est bu autant en apéritif qu'en digestif. Petit rappel historique : le rhum trouve son origine dans une plante, la canne à sucre. En 1493, Christophe Colomb l'exporte des Canaries pour la planter sur l'île d'Haïti, puis celle-ci a ensuite été exploitée sur tout le continent. Côté fabrication, la sève fermente plusieurs mois pour se transformer en alcool. Après distillation, on obtient une eau-de-vie de canne, le rhum. Le rhum Aldea est produit de manière artisanale à La Palma. Pour bien connaître l'histoire du rhum et sa fabrication, vous pouvez visiter l'usine Arehucas de Gran Canaria.
Les Canariens adorent célébrer les saints patrons de leur île ou de leur village, lors de célébrations religieuses appelées romerías. Ces fêtes patronales sont des traditions rurales mélangeant folklore populaire et cérémonies religieuses. Une Vierge est souvent portée en procession par les villageois (sur la mer, dans la montagne), des défilés de chars fleuris et décorés sont organisés, et des feux d'artifice sont tirés. C'est aussi l'occasion de manger des plats typiques, boire du vin de pays et danser sur des musiques locales populaires toute la nuit.
Tradition espagnole, la sieste est également sacrée aux Canaries. Elle se déroule généralement de 14h à 16h30 et entraîne la fermeture des magasins et le vide dans les rues. En contrepartie, les boutiques restent ouvertes plus tard qu'en France, jusqu'à 20h30 ou 21h. Le rythme canarien s'impose donc aux touristes, mais il n'est pas désagréable ! Seuls les endroits très touristiques ne respectent pas la sieste, vous y trouverez tous les magasins ouverts l'après-midi.
Le silbo est le langage sifflé des Gomeros, habitants de l'île de La Gomera. Utilisé pendant des siècles, il permettait aux habitants de cette île escarpée de se parler d'une vallée à l'autre. La construction de routes et les nouveaux moyens de communication ont contribué au déclin du silbo, mais il persiste encore dans quelques rares endroits de l'île. Des démarches sont en cours pour que le silbo soit protégé en tant que Patrimoine culturel immatériel à l'Unesco au même titre que les tours humaines ou le flamenco pour l'Espagne en 2010.
Les Canaries sont nées d'une activité sismique importante dans cette région de l'océan, et chacune des îles compte de nombreux volcans qui ont craché leur magma pendant des milliers d'années formant des reliefs très marqués sur chaque île. Le plus connu est le volcan du Teide sur Tenerife, qui culmine à 3 718 m (le plus haut sommet d'Espagne). La dernière éruption concerne le volcan de Teneguia, sur l'île de La Palma, en 1971. Ne manquez pas la visite de ces sites exceptionnels ainsi que celle de quelques cuevas, des tunnels souterrains par lesquels s'écoulait la lave et qui désormais sont impressionnants par leur longueur et leurs formes intérieures, telle la cueva del Viento à Icod de los Vinos.
Découverte du pays
Infos pratiques
Histoire & culture
Autre
- ¡ Bienvenidos a La Palma !
- Fiche technique
- Comment partir ?
- Les Canaries en 20 mots-clefs
- Histoire
- Mode de vie
- Monnaie
- Coût de la vie
- Budget
- Banques et change
- Moyens de paiement
- Pourboires, marchandage et taxes
- Duty Free
- Choisir son assureur
- Choisir ses prestations
- Réglementation
- Excédent
- Perte – Vol
- Matériel de voyage
- Obtention du passeport
- Formalités et visa
- Douanes
- Photo sous-marine
- Conseils pratiques
- Développer – Partager
- Climat
- Haute et basse saisons touristiques
- Manifestations spéciales
- Conseils
- Centres de vaccination
- En cas de maladie
- Assistance rapatriement – Assistance médicale
- Trousse à pharmacie
- Médecins parlant français
- Hôpitaux – Cliniques – Pharmacies
- Femme seule en voyage
- Voyager avec des enfants
- Voyageur handicapé
- Voyageur gay ou lesbien
Galerie Photos