Guide de La Palma : Arts et culture

Architecture

L'architecture canarienne traditionnelle résulte d'un incroyable mélange des influences andalouses, galiciennes et portugaises. L'architecture typique se révèle surtout dans l'architecture civile.
Dans les villes de l'archipel règnent de grandes et belles maisons seigneuriales de deux ou trois niveaux, aux toits de tuiles, aux portes de bois sculpté, pourvues de patios intérieurs et dont les façades sur rue sont ornées de balcons en bois ouverts avec des montants verticaux soutenant le toit ou fermées par des jalousies. De l'extérieur, seuls ces balcons de pin canarien sculpté tranchent sur les murs, le plus souvent immaculés. C'est à Santa Cruz de La Palma que l'on verra les plus beaux balcons, dont certains colorés, tout comme certaines façades, de brun, bleu, vert, jaune, orange ou rose. On verra aussi des balcons plus classiques à La Orotava et La Laguna à Tenerife, à Teror sur Gran Canaria et dans le quartier aristocratique de La Vegueta à Las Palmas de Gran Canaria. Derrière les jalousies qui autrefois fermaient aux filles les regards de la rue, deux petits sièges face à face permettaient aux nobles de papoter devant le spectacle de la fenêtre. On s'encanaillera à entrer dans un patio lumineux, pour marcher sous les galeries de bois ombragées entourant un petit jardin frais et une fontaine de pierre.
L'architecture traditionnelle rurale est fonctionnelle. Les maisons rustiques s'inspirent des habitations guanches avec des murs de pierres recouverts de chaux, des pierres de basalte soulignant les arêtes (comme à Lanzarote et Fuerteventura), un toit à deux ou quatre pentes. Les Canariens sont très fiers de leurs monuments, mais pas en tant que gardiens des temps, car, sur ces terres de colonisation comme sur les deux Amériques, les églises et autres ayuntamientos (hôtels de ville) n'ont guère plus de 500 ans. Les premiers bâtiments des îles ont été des fortifications, dont on verra de beaux exemples à Arrecife, à Lanzarote et à San Sebastián de La Gomera (Torre del Conde). Toutefois, le touriste de l'Ancien Monde, qui connaît sans doute les églises romanes et gothiques de France et d'Espagne péninsulaire, reste perplexe devant ces bâtiments mélangeant des styles déjà anciens à l'époque de leur construction (Renaissance du XVIe siècle et baroque du XVIIe siècle) et accumulant les néo (néogothique, néoclassique, néomauresque).

On sera surpris aussi par la noirceur du basalte fréquemment employé. Certains préfèreront aux cathédrales de Candelaria ou La Laguna à Tenerife, ou de Las Palmas de Gran Canaria, les petites églises d'El Hierro, moins sophistiquées et pleines de charme. A l'intérieur des édifices religieux, les tableaux et la statuaire relèvent bien souvent de ce mauvais goût si fréquent dans l'art catholique postérieur au XVIIe siècle : des représentations très figuratives du corps livide du Christ et du visage éploré de la Vierge.

Artisanat

Il existe de nombreux magasins d'artisanat, plus ou moins authentiques, et des stands d'artisans sur les marchés dominicaux, mais c'est dans les foires d'artisanat (feria de artesanía) que l'on verra des artisans de toutes sortes travailler en public. Vous remarquerez non seulement des potiers et des brodeuses, mais également des sculpteurs sur bois, spécialistes des balcons traditionnels du nord de Tenerife, ou des sculpteurs sur pierre qui perpétuent les oeuvres ecclésiastiques les plus désuètes. Les pêcheurs exposent des maquettes de bateaux. On y reconnaîtra les barques qui promènent la Vierge lors de la procession de Nuestra Señora del Carmen.

L'art de la poterie sans tour est hérité des Guanches, et certains potiers reproduisent les objets préhispaniques aujourd'hui conservés dans les musées, très semblables aux poteries berbères de l'Atlas marocain et de la Kabylie algérienne. Les poteries les plus appréciées viennent de Chipude, à La Gomera, et de Villa de Mazo à La Palma.

La vannerie est elle aussi réputée et l'on trouve facilement, notamment à Ingenio et Teror sur Gran Canaria, des paniers ou des chapeaux en osier, en jonc ou en feuilles de palmier.

La broderie reste très pratiquée par les femmes, notamment pour le linge de table. Les rosettes de dentelle de Vilaflor, sur Tenerife, ainsi que les broderies d'Ingenio, sur Gran Canaria, sont les plus prisées.

Les broderies sont, sans aucun doute, le travail artisanal le plus remarquable de la province de Santa Cruz. Mentionnons, tout particulièrement, les célèbres broderies de Tenerife Patas de Mosca caractérisées par leur incroyable polychromie. Peu de femmes maîtrisent de nos jours cette délicate et difficile technique. Vous verrez peut-être une vieille fileuse ou une vieille tisseuse cachée dans un village comme celui de Tagana ou Tegueste. A La Palma, une école d'artisanat a été créée dans le village de Villa de Mazo où l'on peut visiter les différents ateliers. On peut acheter des broderies et des ouvrages ajourés au marché de l'artisanat de Santa Cruz, à Puerto de la Cruz, à Los Realejos, dans la célèbre casa de los Balcones située dans la vieille ville de La Orotova, à La Palma, au marché de Mazo le samedi après-midi et le dimanche matin.

Timples. On pourra aussi rapporter des instruments de musique (les fameux timples), des couteaux (ceux de Guía sur Gran Canaria), des ceintures de cuir (on peut choisir séparément la ceinture et sa boucle, et les trous sont faits sur mesure), ainsi que des bijoux de qualité variable.

Les ferias d'artisanat

Les ferias sont l'occasion de faire la fête et de déguster des spécialités locales : fromages et vins locaux, d'écouter de la musique du pays et d'assister à des démonstrations de lutte canarienne.

A Tenerife, les ferias d'artisanat ont lieu l'été, en mai et juin à Los Realejos, en juin à Güimar et La Orotava, en juin-juillet à El Sauzal, en juillet à Puerto de la Cruz, La Laguna et Santiago del Teide, en juillet et août à Los Cristianos, en août à Fasnia, El Rosario, Garachico, la Victoria de Acentejo, Buenavista del Norte, la Matanza, en août-septembre à Vilaflor, en septembre à San Juan de la Rambla, San Miguel de Abona, Guía de Isora et Tacoronte, en octobre à El Tanque.

Littérature

Les îles Canaries comptent peu d'écrivains célèbres. Seul Benito Pérez Galdós est resté dans les mémoires. Pedro Garcia Cabrera (1958-1981), né à Vallehermoso à la Gomera, est quant à lui l'un des poètes les plus prestigieux de l'archipel. Auteur de nombreux recueils, dont Liquenes et Transparencias fugadas, il fut condamné à trente ans de prison après la guerre civile pour son militantisme socialiste et libéré en 1945.

Les îles Canaries ont en revanche inspiré de nombreux auteurs internationaux. En France, Michel Houellebecq a publié Lanzarote en 2000 et La Possibilité d'une île en 2005 dont l'histoire se déroule à Lanzarote. L'adaptation de ce dernier roman au cinéma a d'ailleurs été tournée dans l'archipel. Le célèbre cinéaste espagnol Pedro Almodóvar a quant à lui choisi Lanzarote pour décor de son film Etreintes brisées.

Benito Pérez Galdós (1843-1920) : la plume des Canaries

Benito Pérez Galdós est le plus important écrivain des Canaries, et l'un des plus grands romanciers espagnols de la fin du XIXe siècle. Né à Las Palmas de Gran Canaria, il quitta les Canaries pour la péninsule à l'âge de 20 ans. Il passa le reste de sa vie à Madrid et voyagea à travers l'Europe. Il ne revint qu'une fois dans son archipel natal. Cela n'empêche pas les Canariens de le célébrer : sa maison natale de Las Palmas est devenue un musée, et son portrait ornait l'ancien billet de 1 000 pesetas, au verso d'une vue du pic du Teide. L'oeuvre de Benito Pérez Galdós n'est pas particulièrement facile d'accès. En effet, son ouvrage le plus connu, les Episodios nacionales, compte 46 volumes qui racontent, d'une manière romancée, l'histoire du XIXe siècle espagnol.

Médias locaux
Musique

La musique folklorique canarienne réunit des influences espagnoles et portugaises, mais aussi françaises, en raison de l'immigration aux Canaries de Normands à la suite de la venue de Jean de Béthencourt. L'importance de l'émigration canarienne vers Cuba et le Venezuela est à l'origine des influences latino-américaines. En outre, la musique guanche semble avoir également influencé le folklore propre à certaines îles, en particulier La Gomera et El Hierro. Aux tambours et aux flûtes des Guanches, les Canariens ont joint des percussions typiquement espagnoles (tambours, tambourins, castagnettes), des cuivres aux accents latinos, l'indispensable guitare et, surtout, l'instrument canarien par excellence, le timple. C'est une petite guitare à quatre ou cinq cordes selon les îles, et au son aisément reconnaissable.

Des artisans de Tenerife et de Lanzarote en fabriquent toujours, les premiers à quatre cordes et les seconds à cinq. C'est un beau souvenir à rapporter des îles. Quant aux chants, la plupart vantent la beauté de chaque île et honorent l'identité canarienne. La diversité des apports étrangers et les spécificités de chaque île sont particulièrement remarquables dans les danses. Comme son nom l'indique, le tajaraste est, tout comme le sirinoque et le tango d'El Hierro, d'origine guanche. D'autres danses ont été importées par les conquistadores : comme son nom l'indique aussi, la malagueña vient d'Andalousie, tout comme le santo domingo, également d'inspiration religieuse, et les séguedilles, apparentées au fandango, mais aussi à leurs homonymes de La Manche, tandis que la folia vient plutôt du fado portugais. On danse le vivo à El Hierro, le sorondongo à Lanzarote, l'isa à Gran Canaria, le tanganillo à Tenerife, et une polka locale à Fuerteventura... On entendra facilement de la musique canarienne, accompagnant souvent des danses, dans les fêtes traditionnelles, en particulier les pèlerinages et les foires d'artisanat. C'est un folklore lent et cadencé, quelque peu nostalgique et typique des rituels pastoraux et ruraux. A Teror, sur Gran Canaria, les anciens perpétuent la tradition du rancho de animas en formant, de novembre à janvier, un orchestre de rue qui improvise des chansons pour payer les messes destinées aux âmes du purgatoire. A Tenerife, trois festivals ont lieu en été : le festival de folklore de La Laguna en juillet, celui de Los Cristianos en août et le festival Sabandeños, également à La Laguna, pendant les fêtes du Christ de septembre.

Peinture et arts graphiques
Manuel González Méndez : le pinceau canarien le plus français

Né à La Palma en 1843 et mort à Barcelone en 1909, cet artiste peintre eut droit aux plus grands honneurs de la République française en recevant la Légion d'honneur. Une distinction d'exception à l'époque où elle était synonyme d'excellence et de mérite, et qui n'était accordée aux étrangers qu'à titre exceptionnel. Originaire de l'île de La Palma, et plus précisément à Santa Cruz de la Palma, Manuel González Méndez commença par exposer en 1875 à Paris et ne cessa d'y produire, recevant même une distinction lors de l'Exposition universelle de 1900 se déroulant dans la capitale. Comblé de gloire, il deviendra membre de l'Académie des beaux-arts et rentrera aux Canaries pour y accomplir diverses commandes privées et publiques. C'est sur le chemin le ramenant à Paris qu'il s'éteindra à Barcelone.

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