Guide de LA NOUVELLE-ORLÉANS : Arts et culture
Une sensibilité artistique née de la présence française, espagnole et de l'influence des Caraïbes, un passé riche et complexe, l'époque de l'esclavage au souvenir toujours vivace, un climat influant sur les caractères, une nature amenant l'inspiration, une exubérance et une décadence liées au goût prononcé pour les bonnes choses de la vie malgré l'influence de la religion, tout cela a façonné l'histoire artistique et culturelle louisianaise.
En vraie terre de gastronomie, la Louisiane regorge d'épices, présentés sous forme de mélanges déshydratés et faciles à ramener. Les amateurs ne manqueront pas de se procurer un livre de recettes de John D Folse ou Paul Prudhomme pour les chefs célèbres, ou bien de l'un des multiples cordons bleus cajuns que vous croiserez dans les B&B. Ceux qui ont les moyens trouveront également leur bonheur dans les magasins d'antiquité qui peuplent La Nouvelle-Orléans : meubles anciens, statues, bijoux et autres bibelots venus d'Europe au XVIIIe siècle sont ici réunis pour le plus grand plaisir des connaisseurs. N'oubliez pas non plus les nombreuses galeries d'art moderne et contemporain, qui présentent les artistes louisianais et américains du moment et de demain. Notez également - et ce n'est pas spécifique à la Louisiane - que le matériel hi-fi et vidéo sera aux Etats-Unis moins cher qu'en Europe. Et puis, bien sûr, ne ratez pas une occasion de vous procurer un vinyle de Al Hirt, Louis Armstrong ou des Neville Brothers, et ne négligez pas non plus d'acheter un CD de zydeco, de cajun music. Le mieux sera sûrement de l'acheter directement aux artistes, qui se produisent des les rues et les bars de La Nouvelle-Orléans.
Les vagues d'arrivants aux origines variées ont contribué à la richesse architecturale de la Louisiane : du style créole urbain ou campagnard, enrichi d'apports espagnols en passant par le néo-classicisme d'inspiration grecque ou l'architecture victorienne. Des styles aux adaptations évidemment dictées par le climat et qui donnent à la Louisiane son caractère si particulier.
Très peu d'habitations de style colonial français subsistent à La Nouvelle-Orléans. La plupart ont tout simplement brûlé lors des incendies qui dévastèrent La Nouvelle-Orléans. De ces " cases " aux murs épais, faits de briques et de bousillage (mélange de boue, de crins de chevaux et de mousse espagnole), tenus par des structures en bois (briqueté entre poteaux) aux toits inadaptés au climat louisianais, il ne reste que quelques vestiges dans le Vieux Carré, dont l'un des exemples les plus connus est le Laffitte's Blacksmith Shop (au coin des rues Bourbon et St Philip). La région de Natchitoches conserve elle aussi certaines de ces demeures les plus représentatives du style colonial français.
Avec l'arrivée des Espagnols et suite aux incendies qui ont dévasté la ville, La Nouvelle-Orléans se pare d'habitations à étages plus élevés, aux balcons ornés de fer forgé délicatement travaillé en dentelle avec l'initiale du propriétaire. De rafraîchissantes cours intérieures avec fontaines et jardins exotiques adoucissent la vie en ville.
L'expérience des esclaves noirs, notamment des Sénégalais, fut cruciale dans la construction des demeures coloniales louisianaises. Excellents bâtisseurs, les esclaves réalisent les fondations des plantations en briques et les piliers avec le cyprès des marais avoisinants. Leur technique permettait aux murs porteurs d'évacuer l'humidité des sols tout en conservant un peu de fraîcheur au niveau des fondations, ce qui permettait de mieux stocker les provisions... et surtout le vin importé de France ! La base des habitations, légèrement surélevée, permet une meilleure circulation de l'air, indispensable avec la moiteur de l'été et met leurs habitants à l'abri des inondations. Ce qui différencie les plantations créoles des plantations anglo-américaines, ce sont également les couleurs vives et la simplicité architecturale de la maison.
Avec l'arrivée des Américains et d'une certaine prospérité, les massives plantations de style Greek Revival d'une blancheur éclatante poussent le long des voies fluviales louisianaises. Elles impressionnent de grandeur avec leurs façades à colonnes, plantées au bout d'une perspective formée par des allées de chênes majestueux.
Le style victorien est visible dans tous les quartiers résidentiels de Louisiane. De taille plus modeste que les plantations, ces résidences se caractérisent par leur caractère cossu, leur porche proéminent et leurs façades de bois aux couleurs claires.
Single shotgun. Une longue et étroite résidence construite à l'origine sans couloirs ni placards. Les pièces principales sont alignées les unes après les autres. Faciles à repérer, elles ont souvent un porche avec uniquement une porte et une fenêtre. Ce type d'architecture est le plus courant à La Nouvelle-Orléans. Beaucoup disent que le nom de ce genre d'habitation vient de l'idée qu'un coup de fusil tiré de la porte principale traverserait toutes les pièces et passerait par la porte de derrière, sans rien toucher.
Double shotgun. Comme son nom l'indique, cette résidence est une combinaison de deux single shotguns réunies. Ces habitations étaient construites pour deux familles. Aujourd'hui, beaucoup sont converties en une seule et même maison. On les reconnaît aux deux portes séparées par deux fenêtres.
Camelback shotgun. Il s'agit d'une single ou double shotgun avec un étage à l'arrière. La maison semble petite vue de l'extérieur, mais offre un très large espace intérieur.
Richesse des décors naturels, demeures somptueuses, cités historiques, villes exotiques et à la réputation sulfureuse, autant d'atouts pour inspirer les cinéastes locaux et attirer les réalisateurs du reste du pays. De nombreuses oeuvres, aux acteurs de renom pour certaines, ont eu pour cadre le sud de la Louisiane mais aussi les régions de Natchitoches ou de Sportsmen's Paradise. Depuis l'ouragan Katrina, la commission du film de l'Etat de Louisiane fait tout son possible pour attirer encore plus qu'avant les réalisateurs de film à venir filmer en Louisiane en leur proposant des exemptions de taxes. En 2012, de nombreux films et séries télévisées ont été tournés en Louisiane, principalement à Shreveport et à La Nouvelle-Orléans, ainsi que dans les Celtic Studios de Baton Rouge. Parmi les productions en cours : le chapitre 4 de Twilight, GI Joe, 21 Jump Street ou encore The Lucky One.
All the king's men (Les Fous du roi, 2006). Une adaptation du roman et prix Pulitzer de Robert Penn Warren. Dans ce film dirigé par Steven Zaillian, Sean Penn incarne Willie Stark, un caractère de fiction très proche de l'histoire de la vie du gouverneur louisianais Huey Long. Avec Patricia Clarkson. Ce film a reçu de très mauvaises critiques, catalogué comme numéro 1 des pires films de 2006...
Angel Heart (1987), d'Alan Parker, ou un détective privé (Mickey Rourke) face à une série de morts mystérieuses lors de son enquête sur un certain Johnny Favorite. Vaudou et rencontre avec Lucifer (Robert De Niro) dans un film à déconseiller aux âmes très sensibles !
Cogan - La Mort en douce (Killing them softly, 2012). Le réalisateur Andrew Dominik tourne en Louisiane un polar sombre comme un western crépusculaire avec Brad Pitt et Ray Liotta.
Déjà vu (2006), dirigé par Tony Scott. Le premier film réalisé à La Nouvelle-Orléans après l'ouragan Katrina. Denzel Washington y incarne un agent du gouvernement faisant une enquête sur l'explosion d'un ferry de La Nouvelle-Orléans.
Down by law (1985), de Jim Jarmusch, passage par l'univers carcéral louisianais de personnages accusés de crimes qu'ils n'ont pas commis et tentative d'évasion, par un Tom Waits, Roberto Benigni et une Ellen Barkin attachants.
Easy Rider (1969), de Denis Hopper, bikers en virée, entre Los Angeles et La Nouvelle-Orléans, ou une série de rencontres insolites pour Peter Fonda, Denis Hopper et Phil Spector, en route pour ne pas manquer le défilé de Mardi Gras.
Entretien avec un vampire (1994), de Neil Jordan, pendant cinématographique de la romancière Ann Rice, ou le secret de la vie éternelle, mettant en scène un planteur veuf et ruiné (Brad Pitt), cédant à l'offre malfaisante du vampire Lestat (Tom Cruise) et le regrettant amèrement.
In the electric mist (Dans la brume électrique, 2009), de Bertrand Tavernier avec Tommy Lee Jones et John Goodman. Tiré du livre de James Lee Burke. Dave Robicheaux enquête sur des crimes en série.
Jezebel (L'Insoumise, 1938), de William Wyler, grande histoire d'amour dans laquelle irradie Bette Davis, femme du monde de La Nouvelle-Orléans, aux côtés de Henry Fonda.
La Petite (Pretty Baby, 1978), de Louis Malle, mettant à l'écran Brooke Shields, Keith Carradine et Susan Sarandon dans le monde de la prostitution en plein Quartier français
Miller's Crossing (1990), de Joel et Ethan Coen avec Gabriel Byrne, Albert Finney, Marcia Gay Harden et John Turturro. L'architecture ancienne de La Nouvelle-Orléans et le tranway plantent le décor ancien de ce film sur la pègre irlandaise et la guerre des gangs. En 2005, le Time Magazine considère ce film comme l'un des 100 meilleurs films depuis la création du journal.
Nord et Sud (1985-1986), téléfilm de Richard T. Heffron en deux épisodes. Saga se déroulant dans la plantation Greenwood à St. Francisville. Une histoire d'amitié mise à mal par la guerre de Sécession avec une brochette d'acteurs tels Patrick Swayze, Elizabeth Taylor, Lesley-Ann Down, ou Kirstie Alley et une reconstitution tape-à-l'oeil des garde-robes d'époque, tenues saillantes pour les hommes et de Scarlett pour les femmes !
Runaway Jury (2003), inspiré d'un livre de John Grisham racontant l'histoire de Celeste Wood et de son procès contre une compagnie de tabac à cause de la mort prématurée de son mari fumeur. Avec Dustin Hoffman, Gene Hackman and John Cusack.
The Pelican Brief (L'Affaire Pélican, 1994), inspiré également d'un livre de John Grisham et dirigé par Alan Pakula. Julia Roberts joue le rôle d'une jeune étudiante en droit et Denzel Washington est un reporter du Washington Herald.
The Skeleton Key (2005), une infirmière arrive dans la paroisse de Terrebonne pour aider une victime d'une attaque cardiaque et rapidement réalise qu'il se passe des choses bizarres dans la maison. Un film de Iain Softley, avec Kate Hudson, Gena Rowlands, Peter Sarsgaard et John Hurt.
Steel Magnolias (1989), de Herbert Ross. Portrait de femmes soudées face aux aléas de la vie, jouées par Julia Roberts, Shirley MacLaine ou encore Dolly Parton. On retiendra de ce film ses décors puisqu'il livre un tour complet de tout ce que compte la ville de Natchitoches de demeures et sites historiques, et un aperçu du fantastique Festival des lumières organisé chaque année !
The Cincinnati Kid (1965), de Norman Jewison, avec un Steve McQueen, roi du jeu de cartes dans La Nouvelle-Orléans.
The Curious Case of Benjamin Button (L'Etrange Histoire de Benjamin Button, 2008), de David Fincher. Brad Pitt incarne un homme qui naît vieillard et rajeunit avec les ans. Une adaptation du roman de F. Scott Fitzgerald des années 1920 qui se déroule à La Nouvelle-Orléans à la fin de la Première Guerre Mondiale en 1918 jusqu'à nos jours.
Un tramway nommé Désir (1951), d'Elia Kazan, légendaire oeuvre tirée de la pièce de Tennessee Williams livrant un Marlon Brando d'une sensualité... mais aussi d'une brutalité extrême dans le rôle de Stanley Kowalski face à sa belle-soeur Janet Leigh (Vivien Leigh) en visite, dans un Quartier français écrasé par la chaleur.
Vivre et laisser mourir (Live and let die, 1973), un James Bond de Guy Hamilton, avec Roger Moore. Une rampe fut spécialement construite pour la poursuite en bateau dans les marécages. Le saut de 34 m de long est un record mondial à l'époque et sera mentionné dans le Guinness book of world records.
Pendant la période coloniale française, la littérature était essentiellement composée de récits de voyage de créoles. La première imprimerie s'établit durant la période espagnole, mais ne provoqua pas une activité littéraire plus intense. Seuls furent édités des documents officiels et le premier journal de Louisiane, le Moniteur de la Louisiane, fut imprimé en 1794. Les habitants de La Nouvelle-Orléans introduisirent des innovations, inspirées des pensées des philosophes, puis des idées de la Révolution française. La Louisiane devint alors un véritable vivier d'écrivains... Aujourd'hui, le creuset louisianais et la diversité de ses habitants continue d'inspirer les talents littéraires des Louisianais et de ses nombreux visiteurs.
Durant la première moitié du XIXe siècle, la littérature louisianaise est dominée par les créoles français, pour qui l'écriture est un passe-temps pour classes éduquées. A La Nouvelle-Orléans, les populations libres de couleur contribuèrent à la poussée littéraire louisianaise en écrivant poèmes, nouvelles et fables romantiques. Cette production littéraire est globalement en français et dépasse rarement les frontières régionales.
Charles Gayarre (1805-1895). De descendance créole, originaire de la région des plantations autour de La Nouvelle-Orléans, juriste et homme politique, il fut également influent dans le cercle des littéraires et des historiens par ses écrits. Ministre du gouvernement de Louisiane, il rassembla beaucoup de documents historiques français et espagnols qu'il confia à l'Etat de Louisiane. Charles Gayarré est l'auteur d'un grand nombre d'essais historiques, de romans et d'articles de presse.
Armand Lanusse (1812-1867). Esclave libre francophone, enseignant et pionnier de la lutte pour l'égalité de droits civils. Il lança le mensuel L'Album littéraire, Journal des jeunes gens, amateurs de la littérature, premiers recueils d'écrits de Noirs américains de Louisiane. En 1845, il fut à l'origine de la publication du recueil Les Cenelles, comprenant 82 poèmes écrits par 17 poètes noirs, dont 18 écrits par lui-même. C'est la première publication noire américaine de ce type.
Adrien Emmanuel Rouquette (1813-1887). Prêtre missionnaire poète, né à La Nouvelle-Orléans. Il étudia à Paris. De retour en Louisiane, il se consacra à la communauté indienne des Choctaws. Les Savanes, son recueil de poésie le plus remarquable, fut publié en 1841, à la fois à La Nouvelle-Orléans et à Paris. Il publia également La Thébaïde (1852) et La Nouvelle Atala (1879).
Grande période de récits romantiques ; ambiance personnages de plantations, planteurs et créoles, esclaves, populations blanches pauvres. A cette époque, la littérature louisianaise connaît une reconnaissance nationale. Son caractère exotique, un riche passé historique et son grand mélange de population fascinent.
George Washington Cable (1844-1925). C'est l'un des écrivains les plus célèbres de Louisiane. Ses écrits, reconnus dans tout le pays et en Europe, mettent en scène la Louisiane dans toute sa diversité de langues, peuples et paysages. Il fut néanmoins fortement critiqué à La Nouvelle-Orléans sur sa description de la mentalité du sud des Etats-Unis et du traitement réservé aux populations noires.
Kate Chopin (1851-1904). Née à Saint-Louis (Missouri), elle épousa un créole français, Oscar Chopin, originaire de la région de Cane River, autour de Natchichoches, où le couple s'installa après avoir résidé à La Nouvelle-Orléans. Kate Chopin écrivit plus de cent nouvelles comme Bayou Folk (1894), A night in Acadie (1897). Citadine dans l'âme, femme " libérée " marquée par le mouvement féministe européen et américain, elle publia également de courts romans qui firent scandale à l'époque, dont At fault (1890) et surtout The Awakening (1899), dans lequel elle s'inspire d'expériences vécues et de la société louisianaise dépeinte, avec laquelle elle est tentée de régler certains comptes... Bien que née à Saint-Louis où elle finit ses jours, Kate Chopin est aujourd'hui considérée comme un écrivain majeur de Louisiane et du mouvement féministe américain.
Grace King (1852-1932). Native de La Nouvelle-Orléans, ses écrits sont des témoignages socio-politiques sur les femmes de La Nouvelle-Orléans pendant et après la guerre de Sécession, et notamment sur les problématiques relations hommes-femmes et inter-raciales. Prenant la tête d'un mouvement littéraire à La Nouvelle-Orléans, ses écrits étaient connus dans tout le nord des Etats-Unis et jusqu'à Paris. A côté de nouvelles et de romans, comme Monsieur Motte (1888) ou The Pleasant Ways of St. Medard (1916), Grace King se montre historienne au travers d'écrits comme New Orleans, The Place and the People (1895), ou encore Creole Families of New Orleans (1921).
La Renaissance du Sud (1920-1950) consacra la littérature du sud des Etats-Unis, qui domina pendant toute cette période l'activité littéraire du pays. Une littérature consciente de son passé, mais bien ancrée dans le présent, au fort sens du concret, de la communauté et religieux, mais aussi du tragique et de l'humilité face à une nature indomptable.
Frances Parkinson Keyes (1885-1970). Auteur de plus de cinquante livres populaires, sur les plantations et la vie en Louisiane, dont Crescent Carnival (1942), Steamboat Gothic (1952) ou Madame Castel's Lodger (1962). Elle est également l'auteur de All this is Louisiana, réalisé en 1950 avec la photographe Elemore Morgan. Arrivée en 1942 à La Nouvelle-Orléans, elle vécut dans le Vieux Carré jusqu'à la fin de sa vie.
Lyle Saxon (1891-1946). Eduqué à Baton Rouge, notamment à l'université de l'Etat de Louisiane. D'abord journaliste, notamment au Times-Picayune de La Nouvelle-Orléans, il publia ensuite plusieurs oeuvres, dont Fabulous New Orleans (1928), Old Louisiana (1929) ou Lafitte the Pirate (1930). Son roman, Children of Strangers (1937) est inspiré de l'histoire de la plantation Melrose, située dans la paroisse de Natchitoches. Abordant les problèmes raciaux et sociaux-économiques, l'oeuvre de Saxon, ardent défenseur du Vieux Carré, décrit de manière très réaliste les Louisianais et leurs coutumes.
Durant les années 1920-1930, de nombreux écrivains non originaires du pays vinrent s'installer dans le Quartier français, séduits par son ambiance exotique, sa vitalité, sa culture et sa beauté : Lyle Saxon, Sherwood Anderson, Ernest Hemingway, Tennessee Williams ou encore William Faulkner.
William Faulkner (1897-1962). Né dans l'Etat du Mississippi, dans une famille aristocrate ruinée par la guerre de Sécession, ce puritain rêvait d'un Sud intact face au Nord mercantile, bancaire et industriel qu'il méprisait. En 1925, il publia ses premiers écrits dans la revue littéraire de La Nouvelle-Orléans, The Double Dealer, distribuée dans tout le pays. Il laisse une oeuvre immense dont sa chronique de Jefferson (Les Larrons, La Ville, Le Hameau, Le Domaine...) où, à travers des générations, court le thème d'une inéluctable déchéance et l'obsession de la fatalité. Prix Nobel de littérature en 1949, il est un des plus grands précurseurs du roman contemporain. Lumière d'août, Les Palmiers sauvages, Sanctuaire, Absalon ! Absalon ! : le Mississippi, les plantations, les destins enchevêtrés des maîtres et des esclaves dans les coins les plus reculés du Sud : une gigantesque saga par un géant des lettres.
Tennessee Williams (1911-1983). Né dans l'Etat voisin du Mississippi, il s'installa à La Nouvelle-Orléans en 1938 où il vécut en pointillés jusqu'à sa mort. Pour Tennessee Williams, La Nouvelle-Orléans était une ville de grande liberté et d'inspiration. Il l'intégra complètement dans son oeuvre et lui fournit de nombreux personnages, scènes et symboles. Sans surprise, sa pièce Vieux Carré a pour cadre Toulouse Street, rue où il loua un appartement. Bien qu'il ne soit pas né à La Nouvelle-Orléans, Tenessee Williams a adopté la ville et en échange la ville a fait de sa pièce Un tramway nommé Désir (1947) un de ses clichés. Il écrit ce succès international dans son appartement sur St. Peter Street et est inspiré par le tramway desservant le Quartier français, surnommé " Desire "... tout simplement parce qu'il se faisait désirer ! Il dépeint un trio amoureux entre une jeune femme, une brute et un tendre. En 1949, cette pièce fut la première de Tennessee Williams a être joué à Paris et ouvra les portes à d'autres pièces du même auteur comme La Chatte sur un toit brûlant ou La Ménagerie de verre.
Aujourd'hui le festival Tennessee Williams à La Nouvelle-Orléans au printemps est un hommage à son oeuvre avec des présentations d'auteurs, du théâtre, des concours, etc.
La littérature contemporaine est un reflet de la Louisiane moderne, où se dégage en filigrane quelques-uns des principaux thèmes traditionnels. Au sortir de la Seconde Guerre mondiale, la Louisiane connaît de profonds changements sociaux, politiques et économiques qui influencent ses auteurs : combats pour l'égalité des droits civiques, passage d'une économie traditionnelle et en retard à la prospérité et à l'essor d'un mode de vie plus urbain.
James Lee Burke (1936). James Lee Burke est né à Houston au Texas mais a grandi sur les côtes de Louisiane. Après avoir travaillé de nombreuses années dans l'industrie pétrolière, il commença à écrire une série de mystères qui se déroulent en Louisiane et sont connus pour leur héros, le détective Dave Robicheaux, qui fut incarné par Alec Baldwin dans Heaven's Prisoners en 1996 et par Tommy Lee Jones dans In the Electric Mist en 2009 dirigé par Bertrand Tavernier. Il reçoit le prix Edgar avec Black Cherry Blues en 1990 et Cimarron Rose en 1998. Sa fille Alafair Burke est aussi un écrivain de mystère.
Arna Bontemps (1902-1973). Né dans la région d'Alexandria, il quitta le pays encore enfant mais continua à écrire sur la Louisiane, à laquelle il resta très attaché. Il écrivit poèmes, romans et contes pour enfants. Son oeuvre fourmille de souvenirs d'enfance et est également marquée par de nombreux passages traitant de l'identité et des racines noires. God sends Sunday (1931) et le livre pour enfants Lonesome Bay (1955) ont pour scène la Louisiane. L'auteur produisit également Story of the Negro (1949), ou encore 100 Years of Negro Freedom (1961). L'oeuvre d'Arna Bontemps est une clé permettant de comprendre et d'apprécier l'histoire et la littérature noire aux Etats-Unis. L'auteur reçut le prix Alexandre Pouchkine en 1926 et 1927 pour ses ouvrages de poésie.
Truman Capote (1924-1984). Ecrivain américain, il fut l'un des représentants de l'école néo-romantique du sud avec La Harpe d'herbe (1951), avant d'évoluer vers le roman-reportage : De sang froid (1965), Les Domaines hantés (1985).
John William Corrington (1932-1988). Souvent comparé à William Faulkner, il fut l'auteur de romans, nouvelles et de recueils de poésie ayant pour cadre les villes de Shreveport et de La Nouvelle-Orléans : And wait for the Night (1964), The Southern Reporter (1981). Avec sa femme, il écrivit une série de romans policiers, tous situés à La Nouvelle-Orléans, tels So small a Carnival (1986) ou A Civil Death (1987).
Ernest Gaines (1933). Né dans une plantation de la paroisse de Pointe Coupée, il suivit sa famille en Californie en 1948. Les romans d'Ernest Gaines sont au programme de cours d'histoire et de littérature dans tout le pays. A Lesson before Dying (1993) reçut de nombreux prix, dont le prix de la Littérature de Louisiane. Ernest Gaines est également auteur de Catherine Carmier (1964) et de A Long Day in November (1970).
Shirley Ann Grau (1929). Née à La Nouvelle-Orléans, elle a publié de nombreuses nouvelles parmi lesquelles The Black Prince and Other Stories (1955) ou The Wind Shifting West (1973). Elle reçut le prix Pulitzer pour The Keepers of the House (1964).
Anne Rice (1941). Auteur de best-sellers, née et vivant à La Nouvelle-Orléans. Elle écrit beaucoup d'histoires de vampires et connaît un réel succès dans tous les Etats-Unis. Son Interview with the Vampire (Entretien avec un vampire, 1976), adapté pour le cinéma, a été tourné dans le Quartier français avec dans les rôles principaux Brad Pitt et Tom Cruise. L'auteur de Cry to Heaven (1982) et de The Tale of the Body Thief (1992) écrit également sous les pseudonymes d'Anne Rampling ou de A.N. Roquelaure.
John Kennedy Toole (1937-1969). Né à La Nouvelle-Orléans, où il étudia à l'université de Tulane. Il se suicida avant de terminer son roman comique A Confederacy of Dunces (La Conjuration des imbéciles). Sa mère entreprit ensuite de l'achever et de le faire publier. Ce roman posthume reçut le prix Pulitzer et la prix de la Littérature de Louisiane.
Christine Wiltz (1948). Originaire de La Nouvelle-Orléans, auteur du best-seller The Last Madam, A Life of the New Orleans Underworld (2000) biographie de Norma Wallace, tenancière de bordels de luxe prospère et très influente, dans un French Quarter mythique (et aujourd'hui disparu), où évoluaient prostitués, maquereaux et artistes en tous genres face à de hauts responsables de l'ordre public et hommes politiques tentant de mettre fin à la corruption et au vice endémiques dans lesquels ils trempaient eux-mêmes activement... Un roman haut en détails et révélations sur la société de La Nouvelle-Orléans, des hautes sphères aux bas-fonds. Christine Wiltz est également l'auteur de The Killing Circle (1981), A Diamond before you die (1987) et de Glass House (1994), romans dont l'action se situe à La Nouvelle-Orléans.
La tradition acadienne fut transmise essentiellement par oral, sous forme de chansons et de contes peignant des faits historiques, des légendes ou plus simplement la vie quotidienne. Les publications acadiennes ne survinrent que tardivement et un véritable courant littéraire " cadien " se développe depuis les quarante dernières années. En 1976 fut publié Lâche pas la patate de Revon Reed, premier livre en français cadien. En 2001, la maison d'édition Pelican Publishing publie Tante Cydette, premier livre issu du courant littéraire français de Louisiane du XIXe siècle.
Henry Wadsworth dit Longfellow (1807-1882). Il écrivit la plus célèbre légende acadienne en 1847, Evangeline. Le poète américain avait des ancêtres acadiens et transposa la légende acadienne en anglais. Son poème inspira quelques romanciers et metteurs en scène.
Barry Jean Ancelet est un cajun et expert en musique cajun. Il a écrit de nombreux livres sous le pseudonyme de Jean Arceneaux. Parlant couramment le français, il est responsable du département de langues à l'université de Louisiane à Lafayette. Depuis des années, il présente toutes les semaines l'émission de radio Rendez-vous des Cajuns sur KRVS.
Carl Brasseaux (1951) est un historien et le pionnier d'un important travail sur l'histoire cajun. Il est diplômé d'un doctorat à la Sorbonne et écrit de nombreux romans sous le nom d'Antoine Bourque. En 1991, il reçoit les Palmes académiques pour sa contribution à la culture française.
Il n'y a pas de quotidiens en français à La Nouvelle-Orléans. Quelques magazines (Point de Vue, Paris Match, Marie-Claire, Maison Française, Elle Déco...) avec quelques semaines de retard sont disponibles dans certaines grandes librairies (BookStar, Barnes & Nobles). Les journaux (The Times, The Times-Picayune...) sont vendus en magasin ou dans des distributeurs dans la rue et ils sont beaucoup plus épais que nos journaux européens !
Beaucoup de gens diront que le Sud est inséparable de sa musique. Il est tout simplement impossible de l'éviter. Tous les Louisianais semblent marcher en rythme ! Il y en a pour tous les goûts. Vous serez sûrement séduit et entraîné. La musique de Louisiane tient son influence des différentes cultures et générations qui ont fait son histoire. Elle est empreinte de ses rêves, de ses espoirs et de ses lamentations. Plus les Louisianais la partagent, plus elle s'enrichit et plus on comprend ses influences.
La Nouvelle-Orléans est connue pour le jazz et le rythm'n'blues, et offre une multitude d'autres musiques : le cajun et zydeco, le gospel, le rockabilly, le blues. Il n'existe sûrement aucune autre ville qui montre une telle concentration des talents en tout genre (musiciens, compositeurs, chanteurs). Certaines figures de la scène musicale locales vous diront que presque toutes les musiques viennent de New Orleans. Ouvrez grand vos oreilles, laissez-vous porter par cette multitude de rythmes et vous en serez convaincu !
Quel style musical aura laissé une plus grande empreinte sur la musique nord-américaine ? Le blues fut tout d'abord chanté dans les champs de canne à sucre et de coton du delta du Mississippi. Un style de musique jouant puissamment sur les humeurs et émotions puisque aux morceaux très joyeux peuvent succéder des airs vous entraînant dans la plus profonde mélancolie !
Il faut attendre le milieu des années 1950 pour parler de rythm'n'blues, forme plus évoluée où au chant se sont joints divers instruments, guitare, trompette et batterie. Le blues prend alors une forme aux structures plus variées, puisant dans le jazz, la country, le gospel ou le rock. C'est également à cette époque qu'il s'électrifie, avec l'apparition de l'amplification. Il commence alors à envahir le Sud des Etats-Unis puis s'étend au reste du pays et à l'Europe.
De nombreux artistes louisianais ont lancé la légende du blues et ont figuré parmi les premiers à réaliser des enregistrements, de Huddie " Leadbelly " Ledbetter, Danny and Blue Lu Baker aux artistes que l'on retrouve sur le label Jewel and Paula Records. L'apport des musiciens, compositeurs, producteurs et ingénieurs du son de Louisiane a fortement contribué au développement du rythm'n'blues dans tout le pays. Alors que Fats Domino, originaire de La Nouvelle-Orléans devenait une star nationale avec des titres comme Walking to New Orleans, les maisons de disque de New York et de Los Angeles ont commencé à envoyer des artistes de renom comme Little Richard enregistrer des disques à La Nouvelle-Orléans. Les associer à des musiciens locaux, c'était s'assurer de sortir des " hits " nationaux !
D'autres musiciens comme Smiley Lewis, Professor Longhair ou Johnny Adams ont également contribué à l'histoire du rythm'n'blues. Aujourd'hui, cette tradition musicale s'entretient encore avec force dans les clubs de Louisiane et avec de grandes figures telles Irma Thomas, les Neville Brothers ou Huey Smith. Pour des airs de blues traditionnel, les inconditionnels s'aventureront dans les zones rurales du nord-est de l'Etat. Les puristes ne manqueront pas de rendre hommage à Leadbelly en s'inclinant devant sa statue dans le centre-ville de Shreveport ou en passant par Mooringsport, où il finit ses jours.
Violons, banjos, mandolines et guitares résonnent à travers la Louisiane et composent un autre héritage musical : l'héritage country et bluegrass, omniprésent à travers l'Etat. Le style a pris racine avec l'arrivée des colons anglo-irlandais au début des années 1800 venus avec, pour tout bagage, leur talent de violonistes, de compositeurs de ballades et une forte tradition musicale. Le country et le bluegrass diffèrent par les instruments utilisés et les thèmes des chansons, mais les deux styles ont pour même base cet héritage anglo-irlandais.
Avec l'essor de l'industrie pétrolière, après la Seconde Guerre mondiale, Shreveport et son spectacle hebdomadaire le Louisiana Hayride retransmis sur les ondes radio attirait une foule d'artistes country régionaux comme Hank Williams, Webb Pierce ou Faron Young. Shreveport fut aussi un tremplin pour de jeunes artistes rockabilly et futures stars : Elvis Presley, Johnny Cash ou Dale Hawkins électrisèrent ainsi la ville !
Pour vivre la musique country et le bluegrass, vous n'aurez pas à chercher très loin. Les paroisses situées à l'est du Mississippi et au nord du lac Pontchartrain sont dévouées à la musique country et bluegrass ! Pour une histoire de la musique country du nord de la Louisiane, c'est au Melody Hills Ranch de Ruston qu'il faudra vous rendre avec en bonus une sélection des meilleurs clubs country locaux. Quant au bluegrass, il sera bien entendu à l'affiche des incontournables festivals tout au long l'année.
Très ancré en Louisiane, le black gospel naquit des chants des premiers esclaves, teintés pour certains d'entre eux de tradition anglo-protestante. Les spirituals furent les premières formes de gospel. Rapprochant leur foi religieuse de leurs propre existence et conditions de vie, les esclaves d'avant-guerre exprimaient à travers ces chants leurs souffrances et espoirs d'une meilleure vie dans l'au-delà.
Le gospel colore encore les cérémonies religieuses louisianaises. Chaque dimanche, du matin au soir, est l'occasion de réunir des quatuors/quartets livrant de magistrales interprétations a capella et chorales accompagnées à l'orgue, voire à la guitare et à la batterie. Des formations gospel se produisent également dans les clubs et à l'occasion des nombreux festivals que compte la Louisiane. Le gospel se retrouve lui aussi dans des formes hybrides incorporant du blues, du jazz, de la soul, ou encore du rap (black gospel). Le white gospel est quant à lui teinté de country et bluegrass.
Le plus connu, il a révolutionné la musique de notre siècle, sa façon de l'interpréter et de le danser. Né à La Nouvelle-Orléans, le jazz est issu des chants et de la musique des esclaves. Ils travaillaient dur à des tâches répétitives et bien vite les chants et la musique de leur continent d'origine, l'Afrique, rythmèrent leurs travaux. Le dimanche, jour sacré, donc de repos, ils se réunissaient dans des " bamboulas " (qui donna l'expression encore répandue de nos jours " faire la bamboula "), pour chanter, danser, s'adonner à des rites vaudou, bref se défouler avec des instruments typiquement africains. Cette musique ou ces chants, qui s'interprétaient aussi bien les jours de travail que les jours de repos, firent tout naturellement leur entrée dans les églises. Le negro spiritual était né, appelé tout d'abord " musique humaine ". Après la guerre de Sécession, beaucoup de Noirs qui s'étaient engagés dans l'armée nordiste - c'est ainsi d'ailleurs qu'ils découvrirent cet instrument à vent qu'est le clairon - ne virent pas leur situation s'améliorer. Ils prirent l'habitude de se réunir pour improviser et chanter leur désespoir et leur mal de vivre. Ainsi est né le jazz dont l'improvisation est l'essence même. Les premiers orchestres s'appelaient gangs pour devenir bands, puis jazz bands. Dans les années 1900, La Nouvelle-Orléans était la ville de tous les mélanges, tout y était possible, et dans le Quartier français la musique sourdait de partout et plus précisément dans les bordels de Storyville. Les meilleurs musiciens venaient s'y perfectionner. Les Blancs n'osant pas encore s'y adonner se contentaient de frapper du pied, les Noirs eux s'exhibaient dans des danses provocantes qui choquaient et rappelaient à certains le coït, qui se dit en créole jass. Dans les années 1910, cette musique prit le nom de " jazz ".
Le style se distingue par les instruments utilisés : trombone, trompette, clarinette puis saxophone pour les instruments à vent, banjo ou piano pour les instruments à cordes. Un bon jazz-band, c'est aussi une bonne section rythmique composée d'un batteur, d'un contrebassiste ou d'un tuba !
Louis " Satchmo " Armstrong est l'enfant prodigue de La Nouvelle-Orléans. King Oliver, Edward " Kid " Ory, Sidney Bechet ou Jelly Roll Morton (né Ferdinand La Menthe) se sont eux aussi élevés au panthéon des jazzmen et ont influencé ce courant. La ville continue de produire de nombreux artistes qui ne cessent d'ouvrir de nouveaux horizons au jazz : Wynton Marsalis and The Marsalis Family, Wendell Brunious ou David Bartholomew sont autant de figures marquantes.
Un jazz plus récent est maintenant joué par les brass bands (fanfares), typiques à La Nouvelle-Orléans et que l'on retrouve souvent devant les défilés, pendant le Mardi Gras et aussi à l'occasion d'enterrements (une tradition africaine qui assure une mort décente). A voir dans le James Bond Vivre ou laisser mourir.
Musique des Acadiens francophones du sud-ouest de la Louisiane puisant directement ses racines dans le vieux folklore français, elle vous entraînera dans des rythmes endiablés au son de l'accordéon diatonique et du violon. Un jeu unique en son genre et des paroles en français : la musique cajun est le digne produit d'une culture musicale d'une grande vitalité qui attire, à l'occasion de nombreux festivals des visiteurs venant de tous les coins du continent.
Elle contribue ainsi à nourrir l'activité touristique du pays cajun. Longtemps, cette musique traditionnelle ne fut jamais écrite. Jouer à l'oreille les vieux morceaux de ses parents ou grands-parents permit de transmettre cet héritage de génération en génération. Typiquement acadienne à l'origine, la musique cajun s'est enrichie au passage d'intonations country ou blues et s'est nourrie du melting-pot louisianais mêlant créoles, Italiens, Espagnols et Afro-Américains.
Chaque population a apporté sa petite touche dans la musique cajun, laquelle a vu naître des personnages historiques tels Dennis McGee, Amédé Ardoin, The Hackberry Ramblers, les Balfa Brothers ou D.L. Ménard.
Au contact des Noirs et des créoles, la musique cajun évolua pour donner sa forme plus moderne qui fait fureur depuis des années, le zydeco, appelé ainsi en référence à une célèbre chanson populaire des Noirs acadiens Les haricots sont pas salés devenu " le zarico " et enfin " zydeco ".
Son plus célèbre interprète fut Clifton Chenier. C'est en fait un mélange de musique traditionnelle cajun, de rythm'n blues et de musique noire.
C'est une musique excitante, très joyeuse qui fédère toutes les populations et les catégories sociales. Rien de tel qu'une prestation live pour savourer la musique cajun et le zydeco. Aujourd'hui, Steve Riley and The Mamou Playboys, Michael Doucet et BeauSoleil tiennent le haut de l'affiche et animent les clubs et festivals de Louisiane.
Initiation à la musique cajun traditionnelle. Le meilleur de la musique cajun traditionnelle, vous le trouverez sans doute à l'écoute du Savoy-Doucet Cajun Band. En 2002, le groupe a sorti un best-of de 19 titres sur le label Arhoolie. Une compilation vivante et joyeuse, hymne à la joie de vivre de la communauté cadienne. Le Savoy-Doucet Cajun Band rassemble trois grandes figures de la musique et de la culture cajuns : Marc Savoy à l'accordéon, sa femme Ann Savoy à la guitare et au chant et Michael Doucet au violon.
Ann Savoy est également écrivain, photographe et productrice de disques. Elle est à l'origine du disque Evangeline Made, A Tribute to Cajun Music sorti en 2002 sur le label Vanguard Records. Ce disque rassemble les meilleurs musiciens cajuns ainsi qu'une belle brochette de chanteurs pop et folk : Linda Ronstadt, John Fogerty, Richard et Linda Thompson, Nick Lowe, et Maria McKee qui ont tous en commun leur fascination pour la musique cajun. Une belle prouesse pour ces chanteurs à majorité anglophones qui pour l'occasion ont travaillé leur français pour participer à cette magnifique compilation de chansons traditionnelles. 14 titres mêlant two-steps, ballades et rythmes endiablés à vous faire battre la mesure sur-le-champ. Pour les non-initiés, ce sera très certainement un premier rendez-vous d'amour avec la musique cajun !
Les albums de BeauSoleil, primés au Grammy Awards (Live at the Jazz Fest 2008 et L'amour ou la folie), sont aussi un bon exemple de la musique zydeco et cajun actuelle.
C'est à La Nouvelle-Orléans que fut joué le premier opéra aux Etats-Unis en 1796. Cette forme de musique a toujours été vénérée en Louisiane.
Est-il surprenant aujourd'hui encore de voir un grand nombre de musiciens et chanteurs sortir diplômés des universités et écoles louisianaises ? Louis Moreau Gottschalk fut le premier citoyen de La Nouvelle-Orléans à réussir une carrière internationale. C'est également le premier musicien classique à avoir intégré dans sa musique des thèmes et rythmes africains et des Caraïbes. Shirley Verret fut acclamée aux Etats-Unis en tant que chanteuse d'opéra et le pianiste Van Cliburn, originaire de Shreveport, fut le premier Américain à remporter un prix Tchaïkovsky en Russie.
La plupart des villes de Louisiane offrent régulièrement programmes classiques et opéras interprétés par des orchestres symphoniques et compagnies locales ou de renom.
La première musique, louisianaise comme américaine d'ailleurs, est indienne puisque les Indiens (ou plutôt les natifs américains) furent les premiers occupants de cette terre. On peut encore, lors de festivals ou en disque, entendre leurs mélopées lancinantes et poétiques invitant à la rêverie. Cette musique a en fait très peu évolué.
Good Rockin' Tonight : premier titre à utiliser le terme " rock ". Le compositeur louisianais Roy Brown fut un des pionniers de ce style musical qui se développa de manière universelle. L'apport des artistes louisianais est là encore indéniable. Le piano de Fats Domino lui-même influença les Beatles ! Toute une collection de hits rock'n'roll fut enregistrée dans les studios mythiques de Cosimo Matassa à La Nouvelle-Orléans, influence notable dans l'évolution du genre.
Louis Armstrong (1901-1971). On ne vous fera pas l'affront de vous présenter le trompettiste de jazz le plus connu du monde. Après ses tournées internationales, celui que l'on surnommait Satchmo (de satchel, " sacoche ", car lorsqu'il soufflait dans sa trompette, on aurait dit qu'il avait des sacoches à la place des joues), revenait toujours dans sa ville natale où il distribuait dollars et cadeaux aux plus déshérités. Une statue a été érigée dans le parc qui porte son nom.
Sidney Bechet (1897-1959). Beaucoup d'entre vous ont découvert le jazz grâce à ce clarinettiste de talent. Bien que Louisianais, il vécut en France, pays d'adoption qu'il aimait particulièrement. Il y enregistra notamment Petite Fleur, l'un de ses plus grands classiques. Sidney Bechet vécu une bonne partie de sa vie à Garches dans les Hauts-de-Seine où il est mort entouré de sa famille. Avec Louis Armstrong, c'est une des personnalités qui a façonné le style néo-orléanais. Un buste à son effigie donné par la France à La Nouvelle-Orléans est lui aussi installé dans le parc Louis Armstrong.
Harry Connick Jr. (1967). Musicien, chanteur crooner né à La Nouvelle-Orléans. Il étudie le piano avec des pointures telles James Booker et Ellis Marsalis. Dès l'âge de 13 ans, il se produit dans les clubs du French Quarter. Il connaît son premier gros succès à l'âge de 23 ans avec l'enregistrement la bande originale du film Quand Harry rencontre Sally. Sorti en 2003, l'album live The Marsalis Family : A Jazz Celebration, sur lequel il apparaît, est une référence pour les amateurs de jazz. En 2007, son album Oh my Nola rend hommage à la ville de La Nouvelle-Orléans qui peine encore à se remettre de Katrina.
Michael Doucet (1951). Violoniste cajun né à Lafayette. Il oeuvre depuis des décennies pour la reconnaissance et le renouveau de la musique cajun, dont il est considéré comme l'un des plus grands experts. Michael a ainsi redonné vie à de nombreux vieux airs cajuns et il enseigne cette musique à l'université de Lafayette. Outre sa collaboration avec les époux Savoy, Michael Doucet a enregistré de nombreux disques au sein du groupe BeauSoleil et a gagné deux Grammy Awards.
Peter Fountain Jr. (1930). Jazzman né à La Nouvelle-Orléans. Enfant, il traînait aux portes du Top Hat, bastion du dixieland jazz et du jazz. Une formation rêvée pour une vocation coulant de source : le jazz ! Pete se forgea son propre son et sa réputation ne cessa de grandir à La Nouvelle-Orléans. Pete joua avec les meilleures formations jazz du pays et ouvrit son propre club de jazz, référence à La Nouvelle-Orléans pendant des décennies. Pete Fountain a enregistré et joué sur près d'une centaine de disques et a accompagné sur scène les plus grands noms du jazz. Il se produit toujours avec une passion intacte. Le jour de Mardi Gras, son groupe Half Fast Marching Club défile en premier devant les parades de Rex et Zulu.
Al Hirt (1922-1999). Né à La Nouvelle-Orléans, trompettiste depuis l'âge de 6 ans. Après un passage par l'armée américaine comme musicien, il retourna à La Nouvelle-Orléans où il débuta sa longue et prestigieuse carrière publique. Il fut à l'affiche d'innombrables concerts à travers le pays et dans le monde entier avec des performances jazz latinos, pop, et classiques et joua pour de nombreux chefs d'Etat. Il enregistra plus de cinquante disques.
Mahalia Jackson (1911-1972). Née à La Nouvelle-Orléans, Mahalia Jackson est considérée comme la plus grande chanteuse de gospel de tous les temps. Elle fait ses débuts dès l'âge de 4 ans au sein d'une chorale baptiste. Son premier enregistrement date de 1937. Thomas A. Dorsey, maître de la musique gospel, devient alors son mentor. Elle popularise plus de 400 chansons, parmi lesquelles le magistral Precious Lord take my hand. Outre des passages dans des émissions de télévision et de radio, elle tourne jusqu'en Europe et notamment en France où Paris l'acclame. Lors de la marche pour les droits civiques en 1964 à Washington, elle introduit le discours de Martin Luther King et son historique I have a dream par un mémorable spiritual I been 'buked and I been scorned. Elle assiste à ses funérailles et lui rend hommage en chantant Precious Lord.
Huddie Ledbetter, dit Leadbelly (1885-1949). Figure incontournable du blues du Sud des Etats-Unis, considéré comme le père du blues par les plus grands guitaristes rock, Leadbelly a composé des classiques comme Goodnight Irene ou Midnight Special. Leadbelly était originaire de Shreveport, où il jouait notamment au St. Paul's Bottom, club qui porte aujourd'hui le nom de Ledbetter Heights.
Jerry Lee Lewis (1935). Chanteur et pianiste né à Ferriday, dont les tubes Whole Lotta Shakin' Goin' On et Great Balls of Fire ont fait le tour de la planète, tout autant que la controverse sur sa vie très " rock'n'roll ".
Jelly Roll Morton (1885-1941) revendiquait l'invention du jazz en 1901. Il composa un opéra et des ragtimes, King Porter Stomp, et fut le premier à jouer son répertoire sur les rythmes du jazz. Il fonda les Red Hot Peppers en 1926.
The Neville Brothers (Aaron, Art, Charles et Cyril). Auteurs-compositeurs et musiciens, nés à La Nouvelle-Orléans. Les frères Neville, en groupe ou à travers leurs carrières solo marquent la scène musicale de leurs compositions teintées de R&B, et par la voix angélique, très gospel d'Aaron. Charles, excellent saxophoniste, donne une touche jazzy à leur répertoire. Aaron est l'auteur du tube planétaire Tell like it is et qui a aussi été interprété et enregistré en duo avec Eddy Mitchell.
King Oliver (1885-1938). Compositeur et chef d'orchestre noir américain, il fut le pionnier du jazz style Nouvelle-Orléans.
Zachary Richard (1950). Né à Scott, auteur, compositeur, chanteur et poète, Zachary Richard est l'un des artistes les plus importants de la francophonie nord-américaine, réussissant à faire de ses compositions un vrai mélange des saveurs louisianaises. C'est lors de son passage de quelques années à Montréal, qu'il compose Travailler, c'est trop dur. Avec l'album Cap enragé, il confirme son attachement à la culture acadienne. Zachary Richard est membre fondateur de l'Action cadienne, organisme bénévole dédié à la protection et la promotion de la langue française en Louisiane.
Scott Joplin (1868-1917). Ce pianiste et auteur d'opéra texan était aussi un merveilleux interprète de rags.
Marc Savoy (1950). Né à Eunice, c'est un grand nom de la musique cajun. Accordéoniste depuis son jeune âge, formé en famille et dans les bals cajuns. Puriste et défenseur de la musique cajun traditionnelle, il forme le Savoy-Doucet Cajun Band avec sa femme Ann et Michael Doucet. Le centre culturel qu'il a ouvert à Eunice est un lieu de passage mondialement connu de tous les amateurs de musique cajun qui viennent y " jammer " ou acheter ses accordéons faisant partie des meilleurs au monde.
Irma Thomas (1941). Née à Pontchatoula, Irma Thomas est connue comme la reine de la musique soul de La Nouvelle-Orléans. On la compare souvent à Aretha Franklin ou Etta James, mais elle n'a jamais eu leur succès commercial. Finalement au Grammy Awards de 2007, elle reçoit après quarante-cinq ans de carrière, le prix du meilleur album de blues avec son disque After the rain.
Bamboula : danse africaine des mulâtres de La Nouvelle-Orléans avant l'apparition du jazz.
Be-bop : mouvement jazz qui s'est épanoui dans les années 1940, représenté par Charlie Parker, Dizzy Gillespie, Thelonius Monk...
Big band : grand orchestre de 15 à 20 musiciens, en vogue dans les années 1930 et 1940 (Count Basie, Duke Ellington...).
Blues : forme la plus ancienne du jazz, à l'origine chant de désespoir, sur une base harmonique où se succèdent modes majeur et mineur. Perpétué sous forme folklorique par John Lee Hooker, B.B. King.
Boogie-woogie : façon originelle de jouer le jazz au piano en utilisant un tempo rapide.
Chant jazz noir : Louis Armstrong, Billie Holiday ; il existe aussi une variante soul, représentée par James Brown, Ray Charles. Le timbre de la voix est en général moins métallique et clair, la technique plus gutturale, l'attaque plus soudaine et forte, les inflexions nombreuses et rapides.
Dirty : jouer avec âpreté, dureté par opposition à jouer " joli ".
Dixielands : Etats du sud des Etats-Unis. Style des orchestres de jazz blancs qui ont assimilé à leur façon le style Nouvelle-Orléans des Noirs. L'original Dixieland jazz-band effectua le premier enregistrement de musique jazz en février 1917.
Drive : force impulsive d'un musicien.
Free jazz : jazz dégagé de la règle harmonique et métrique pour retrouver une expression spontanée. Un de ses précurseurs fut John Coltrane.
Groove : exprime la perfection de l'inspiration parfaitement accordée au climat de l'interprétation.
Hard bop : retour au jazz noir dans les années 1960, après la période cool.
Honky tonk : nom des cabarets de La Nouvelle-Orléans fréquentés par les Noirs pauvres. Il y avait une salle où l'on dansait sur des airs joués au piano et une arrière-salle tripot.
Jam session : réunion de musiciens improvisant librement.
Hot : improvisation passionnée, par opposition à " straight ".
Jazz-rock : rencontre de l'instrumentation électrique du rock et du raffinement harmonique du jazz, illustrée par John Mc Laughlin, Herbie Hancock, ou Chick Corea.
Lazy : jouer sans effort apparent.
Mahogany Hall : ancienne maison close de Lulu White à La Nouvelle-Orléans, haut lieu du jazz.
Minstrels : Blancs qui au XIXe siècle parcouraient le Sud des Etats-Unis travestis en Noirs et interprétaient des chansons folkloriques.
Negro spiritual : psaume religieux afro-américain ayant subi l'influence du choral luthérien et du chant grégorien. Alterne en général un verset chanté en solo et un verset en choeur. Né au XVIIIe siècle dans les réunions de prière et codifié au XIXe siècle.
Nouvelle-Orléans : style qui se caractérise extérieurement par une structure orchestrale, évolution des petits ensembles des tonks et des saloons. Cette structure comprend en général de 5 à 8 instruments, parmi lesquels on distingue une section rythmique et une section mélodique. Celle-ci se compose d'un trombone et d'une clarinette, parfois aussi d'un saxo. A la trompette revient l'exposé de la mélodie, thème et variations. Au trombone, une partie de basse, tandis que la clarinette brode du grave à l'aigu. L'invention des musiciens s'exprime fréquemment dans les breaks qui les placent fugitivement dans la position de solistes. Leur cohésion se trouve renforcée par l'appui de la section rythmique, composée d'une batterie, d'un tuba ou d'une contrebasse. Le piano, d'abord rare, s'y établit par la suite.
Orchestres célèbres : le jazz-band de King Oliver, Hot Seven de Louis Armstrong, Red Hot Peppers de Jelly Roll Morton. C'est par l'augmentation progressive des effectifs que l'instrumentation néo-orléanaise nourrit les grands orchestres.
Perdido : quartier noir de La Nouvelle-Orléans qui a disparu aujourd'hui.
Ragtime : style au piano antérieur au jazz, très syncopé.
Rythm'n'blues : forme populaire du jazz apparue dans les années 1950, fondée sur les harmonies du blues et l'importance du rythme. Les grands interprètes : Ray Charles, James Brown, Erskine Hawkins, Tina Turner.
Riverboat : bateau fluvial du Mississippi sur lequel jouaient des orchestres noirs.
Swing : véritable vie rythmique dans une interprétation, accentuation sur les temps faibles et naturels qui font la différence entre un exécutant au jeu mécanique et un véritable jazzman.
Ere Swing : années 1930, avènement des grands orchestres, Duke Ellington, Count Basie, du sax ténor, évolution du jazz vocal.
La Louisiane a un paysage que de nombreux artistes ont reproduit ou influencé. Tout particulièrement la ville de La Nouvelle-Orléans qui fut selon le Dr Isaac Cline, un collectionneur et marchand d'art dans les années 1820-30, la Mecque pour les artistes américains. La liste des peintres plus ou moins connus qui sont venus en Louisiane pour trouver une inspiration est longue. Encore aujourd'hui les artistes louisianais sont privilégiés.
Jean-Jacques Audubon (1785-1846). Le plus célèbre de tous. Né à Saint-Domingue en 1785, de Jean Audubon, riche planteur, et d'une femme de chambre qui mourut très jeune. Son père épousa une autre femme et rentra en Bretagne en imposant son fils adultérin et lui donna officiellement son nom. Petit, il se montra fort doué pour le dessin, mais son père l'envoya à l'école navale. Il parvint tout de même à le convaincre et il put étudier la peinture. Mais l'académisme de son école ne lui convenait pas, il partit en Amérique s'occuper des terres de son père. Il dut revenir en France, les finances de son père périclitant, puis retourna à nouveau en Amérique où il épousa Lucy en 1808. Cet amoureux de la nature passa son temps à la peindre. Mais il fut bientôt ruiné et devint taxidermiste au Western Museum de Cincinnati où il étudia l'anatomie, la zoologie, et surtout, rencontra le grand ornithologue Alexandre Wilson. En 1821, il ouvrit son premier atelier où il donna des cours de peinture et fit la connaissance de la mère d'une de ses élèves, Elizabeth Pirrie, qui lui proposa de devenir le précepteur de sa fille dans la célèbre plantation Oak Alley. Pendant quelques mois, il peignit la campagne environnante.
Malheureusement mademoiselle Pirrie était malade et de surcroît ne le portait pas dans son estime. Il ne continua donc pas son travail de précepteur. Il partit s'installer à St. Francisville, avec sa femme et ses enfants qu'il fit venir de Cincinnati. Pendant huit ans, alors que sa femme faisait de son mieux pour gagner de quoi faire vivre convenablement la famille, il passa son temps à peindre les planteurs de la région et voyager à travers les Etats-Unis. Ayant tant bien que mal réussi à faire quelques économies, sa femme Lucy le poussa à partir en Europe. Là, il y rencontra le peintre Cuvier Redouté, peintre spécialisé dans les fleurs déjà très connu, et le baron Gérard. En avril 1829, Jean-Jacques Audubon regagna les Etats-Unis où enfin son talent fut reconnu. En 1846, le malheur lui fit alors connaître la pire des calamités pour un artiste-peintre, il devint aveugle. Il mourut quelques années plus tard, le 27 janvier 1846. L'oeuvre qu'il nous laisse est immense. Les Oiseaux d'Amérique, un chef-d'oeuvre de 435 planches, Quadrupèdes d'Amérique du Nord, de 500 planches et Biographie ornithologique, autre chef-d'oeuvre comprenant 1 055 dessins avec les notices descriptives.
Alvin Batiste (1962). Né à Donaldsonville où il vit toujours. Il peint depuis l'âge de 3 ans. Encouragé par sa mère, qui dès cet âge, décèle en lui un talent à encourager. Autodidacte Alvin Batiste est devenu au travers de milliers d'oeuvres un symbole louisianais de l'art rural dit " primitif ". Son oeuvre est emplie de scènes joyeuses, mais aussi spirituelles et parfois dramatiques de la vie du delta du Mississippi d'antan pour une part inspirée d'histoires contées par sa mère et grand-mère sur la vie dans les plantations ou dans les champs de canne à sucre et de coton : travail, fêtes de la récolte, carnaval, naissances, funérailles, cérémonies vaudou et gospels. Alvin est aussi le témoin de son temps : communauté noire louisianaise en proie à la délinquance et à la drogue, portrait de Louisianais d'aujourd'hui, cérémonies de mariages réalisées sur commande. Billy Bob Thornton lui a demandé de faire la couverture de son CD Private Radio sorti en 2001.
Artiste en résidence, dans le magasin Rossie's Art Gallery, dans lequel sa gérante Sandra Imbraguglio lui a installé un mini-atelier, Alvin y peint tous les jours, pour la plus grande joie des visiteurs avec qui il prend plaisir à discuter. Vous ressortirez conquis par cette rencontre. Maître et étoile montante de l'art populaire " primitif ", Alvin peint sur tous les types de supports : toiles, bois, verre, portes, poteries. Reconnues en Louisiane, ses oeuvres font aussi le tour du monde. Alvin a ses inconditionnels en Australie, en Europe et en Amérique du Nord qui lui achètent des toiles par séries entières.
Alvin ou la tradition africaine d'histoires contées posée sur des toiles : enfants et Big Mamas sont omniprésents dans son oeuvre et rappellent cette relation. Avec une extrême gentillesse et d'une voix harmonieuse, Alvin vous dira tout sur son art célébrant l'histoire de la Louisiane rurale, l'humanité et l'amour parents-enfants, et la beauté. Un artiste à rencontrer d'urgence !
Clyde Connell (1901-1998). Sculptrice née dans la région de Shreveport, représentative de mouvements comme l'expressionnisme abstrait et le minimalisme. Le travail de Clyde Connell fut également nourri de culture noire, de religion et d'art primitif et livra des oeuvres étroitement liées à la nature louisianaise par les matériaux utilisés et à l'identité du sud affirmée.
George David Coulon (1822-1904). Natif de France, il s'installe avec sa famille à La Nouvelle-Orléans. Dès l'enfance, il dessine à l'aide de matériaux tels l'indigo, des mélanges d'herbes et de baies. A la fois, professeur et peintre, Coulon est connu pour ses paysages, ses natures mortes et ses portraits allégoriques, parmi lesquels le Spirit of Louisiana, peint en 1884. Nourri d'influence néoclassique française, il introduisit divers éléments architecturaux en arrière-plan de ses portraits. Il accueillit avec enthousiasme l'arrivée de la photographie, qui fit évoluer sa technique de portraitiste, lui faisant saisir jusqu'aux infimes détails vestimentaires de ses modèles.
Clementine Hunter (1886-1988). Première femme noire mise à l'honneur au travers d'une exposition au musée d'Art moderne de La Nouvelle-Orléans, Clémentine Hunter est considérée comme une artiste majeure dans l'histoire de l'art de la Louisiane. Née dans la plantation d'Hidden Hill à Cloutierville, cette descendante d'esclaves vint travailler à 15 ans dans la plantation Melrose, propriété de François Mignon, bibliothécaire. C'est lui qui donna à Clémentine l'idée de peindre, ce qu'elle fit à merveille, réalisant plus de 5 000 tableaux. De style naïf, ses toiles les plus connues sont de formidables témoignages de la vie quotidienne des plantations, de scènes religieuses et de loisirs dans les célèbres honky tonks louisianais. Son style influence de nombreux peintres louisianais, dont le fameux Alvin Batiste.
James Michalopoulos (1953). Cet artiste-peintre a vraiment percé au début des années 1990. Il est connu pour son style architectural quand il peint les maisons de La Nouvelle-Orléans de couleurs vives souvent à la lumière de la lune. Son style, lui, est unique et inspire de nombreux artistes en herbe. Il vit principalement dans le Quartier français où se trouve sa galerie mais passe de longs étés en France.
Garland Robinette (1943). Né a Boutte, cet artiste a multiplé les cordes à son arc. Il est animateur-journaliste d'une émission de radio sur WWL AM, The Think Tank. Il a été présentateur et reporter pendant vingt ans sur une chaîne locale de TV. En 2005, il attire l'attention nationale juste après l'ouragan Katrina en menant l'interview du maire Ray Nagin quand celui-ci provoque le gouvernement fédéral en leur demandant de respecter leur promesse. Sa seconde carrière en tant qu'artiste a commencé pendant ses années à la télévision quand il griffonnait nerveusement dans les marges de ses scriptes. Autodidacte, il étudie à l'Académie des Arts de New Orleans et sa première commande fut le portrait du pape Jean-Paul II pour commémorer sa visite de 1987. Ses portraits sont très connus. On peut les trouver à Covington dans la galerie Spectrum.
George Rodrigue (1944). Cet Acadien, né à New Iberia, a magnifiquement dépeint au travers de ses 300 toiles toute la culture folklorique du pays cajun. " Surréaliste naïf " selon ses propres mots, il peint en 1984 un Blue Dog (chien bleu), premier d'une longue série représentative de son oeuvre contemporaine et phénomène commercial omniprésent à La Nouvelle-Orléans. L'Etat lui commande une série de toiles, parmi lesquelles des portraits de Ronald Reagan, George Bush (père) ou encore Michael Gorbatchev. En 1989, il ouvre une première galerie dans le Quartier français, suivie d'une autre ouverture en grande pompe à Carmel, Californie, en 1991. Whoopi Goldberg s'intéresse à lui en 1992, au travers d'un documentaire qu'elle réalise et qu'elle intitule Rodrigue : A Man and his Dog. Aujourd'hui, George Rodrigue travaille entre son atelier de Lafayette et de Carmel, son oeuvre évolue et est influencée par les changements que connaît le monde actuel.
Né à Paris en 1834, Degas est le fils d'un banquier parisien et d'une mère créole, originaire de La Nouvelle-Orléans. S'il passe la plupart de sa vie à Paris, il séjourne un an à La Nouvelle-Orléans, de 1872 à 1873, lorsque la guerre avec la Prusse éclate. Il est le seul impressionniste à avoir visité la ville emblématique de Louisiane. Si sa mère Célestine meurt quand il n'a que 13 ans, Degas conserve des attaches à La Nouvelle-Orléans car ses deux frères y vivent. Durant son séjour, il peint un portrait de sa belle-soeur, Estelle, pour laquelle il éprouve une certaine fascination. Il mettra en lumière également le marché de coton, sur Carondelet Street. Pendant cette année, il vécut au 2306 Esplanade Avenue, et on peut encore aujourd'hui voir sa maison. Une de ses oeuvres, Portrait of Mme Rene De Gas, appartient à la collection permanente du musée de La Nouvelle-Orléans.
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