Guide d'HANOI : Survol de Hanoi
Les quais de Tam Coc permettent d'accéder au fleuve Hoang Long.
Les inondations sont depuis longtemps un problème auquel les Hanoiens s'intéressent tout particulièrement, car bien que des projets d'évacuation des eaux aient été réalisés, les risques sont toujours importants aujourd'hui, en particulier lors de la saison des pluies. Ces dernières années, Hanoi a investi dans la rénovation et l'amélioration de son réseau d'évacuation des eaux pluviales du centre-ville. Toutefois, les inondations à Hanoi restent inévitables en cas de pluies torrentielles. Les raisons sont nombreuses :
Le ratio d'égouts par personne est mesuré entre 0,4 et 0,5 m, à comparer à une moyenne mondiale dans les grands centres urbains de 1,5 m à 2 m.
L'urbanisation rapide est un facteur aggravant car aucune mesure générale ni spécifique n'a été prise préalablement, ce qui multiplie d'autant les points d'inondations potentielles.
Le fait que les réseaux d'évacuation des eaux sont pour partie occupés par les habitants en raison d'une gestion relâchée des autorités.
Enfin, depuis 2008, le Viêt Nam subit fréquemment les effets du changement climatique, et notamment des pluies torrentielles qui dépassent les capacités du réseau de la capitale.
D'après Phuong Nga, " Hanoi fait face aux inondations " in Le courrier du Vietnam, 8 mai 2013.
Il y a des milliers d'années, les anciens Viêt sont descendus des hauteurs qui dominaient le delta du fleuve Rouge pour se fixer dans cette plaine largement marécageuse et recouverte d'une forêt tropicale submergée où grouillaient serpents et crocodiles. Au cours d'un très long processus, les hommes ont alors défriché les forêts et comblé lacs et marécages. Très tôt, ils ont pratiqué la culture du riz irrigué.
Dè le XIe siècle, pour se protéger des inondations, les habitants de Thang Long ont commencé à construire des digues qui, au fil des générations, ont transformé le delta du fleuve Rouge en bloquant le dépôt des alluvions. Le réseau hydrographique naturel a été modifié depuis des siècles par l'intervention constante de l'homme dans sa quête de maîtrise de l'eau afin de mettre en valeur les terres fertiles du delta. Celui-ci est devenu un immense espace " poldérisé " parcouru par un réseau naturel ou artificiel de bras et de canaux. L'endiguement généralisé a compartimenté le delta en unités hydrauliques, appelées casiers, indépendantes les unes des autres, destinées d'une part à l'approvisionnement en eau d'irrigation à partir du fleuve et, d'autre part, à l'évacuation des eaux de pluie excédentaires vers ce même fleuve. On peut dire qu'au fil des générations, ce réseau de digues est devenu aujourd'hui un élément naturel du delta du fleuve Rouge.
" L'Administration des Ponts et Chaussées a décidé d'exhausser et de rendre plus épaisses les digues qui jusqu'alors protégaient si mal le delta du fleuve Rouge. Cet énorme travail a battu son plein de 1912, et surtout de 1917, à nos jours. Il est actuellement terminé, et le type de levées établi par la prévoyance des techniciens français, sur une longueur de 700 km, n'a rien à envier aux travaux de défense exécutés contre le Pô, la Theiss, le Mississipi ! Les digues du Tonkin comportent à leur sommet une plate-forme large de 6 m et dont la cote dépasse de 0 m 50 les niveaux atteints en 1918 (11 m 80 à Hanoï). Le talus a une base double de sa hauteur du côté du fleuve et triple sur le flanc opposé. Lorsque la hauteur des digues sur le champ d'inondation dépasse 5 m, on a coupé les talus vers leur base, sur l'une et l'autre face, par une banquette de renforcement large de 5 m. Le profil est encore plus puissant là où les digues s'appuient sur de mauvais terrains. Ces travaux ont coûté 500 000 francs-or, soit 5 900 francs par kilomètre, dépense fort modique, nous semble-t-il, pour l'importance du résultat obtenu. Pour la première fois, une très grande crue, celle de 1923 (11 m 36 à Hanoï), n'a entraîné aucune rupture, sauf, par défaut de surveillance, en un seul point, alors que les eaux avaient déjà baissé de 2 m. De tels accidents seront faciles à éviter à l'avenir. "
Extrait de Maurice Pardé. " Les crues du fleuve Rouge (Tonkin) - d'après un mémoire récent ". Revue de géographie alpine. 1926, Tome 14, n° 4. pp. 787-801.
Cinq années après l'extension des limites administratives de la capitale Hanoi, le revenu per capita s'y est élevé en 2012 à 2 257 dollars US$, contre 1 697 dollars US$ en 2008. Lors de ces cinq dernières années, la croissance moyenne annuelle de l'économie de Hanoi a été de 9,45 %, les plus forts taux ayant été constatés dans les secteurs du commerce, de la banque et du tourisme. Hanoi conserve son rôle de locomotive du développement socio-économique du pays et, plus particulièrement, de la région du Nord. Elle représente 10 % du PIB national, 9 % du chiffre d'affaires à l'exportation, 13 % de la valeur nationale de production industrielle. En 2010, le 15e Congrès de l'organisation du parti communiste de Hanoi a adopté une résolution sur le développement de la capitale fixant les objectifs à atteindre durant le prochain quinquennat (2011-2015) dont une croissance annuelle moyenne de 12-13 % et un PIB per capita de 4 100-4 300 dollars US$.
Fin 2012, avec une progression du produit intérieur brut (PIB) de 5,3 %, le Viêt Nam enregistrait sa plus faible croissance depuis 13 ans. Selon le Premier ministre Nguyen Tan Dung, " la situation macro-économique n'est pas bonne, l'inflation pourrait encore grimper, les mauvaises créances s'accumulent ".
Fin 2012, le PIB de Hanoi atteignait 87 504 milliards de VND, soit l'équivalent de 4,2 milliards de dollars US, pour une croissance annuelle de 8,1 %, très inférieure à l'objectif fixé de 8,5 %. Dans une conjoncture internationale difficile, cette croissance, supérieure à la moyenne nationale, représentait néanmoins une performance significative.
C'est le secteur des services qui s'est le plus fortement développé, avec une croissance de 9,3 %, suivi du secteur mixte de l'industrie et du bâtiment (+7,7 %) et du secteur agricole (+0,4 %).
En juillet 2013, le salaire minimum légal pour les fonctionnaires au Viêt Nam a été porté de 1 050 000 VND/mois à 1 150 000 VND (41,4 €/mois). A Hanoi, le salaire moyen dans une entreprise à capitaux étrangers a été relevé de 17,5 % pour atteindre 2 350 000 VND/mois (85 €/mois).
A noter que le montant salarial diffère selon les villes/provinces où sont implantées les entreprises. Ces localités sont classées en 4 catégories (I, II, III et IV). Chacune est définie selon trois grands critères qui sont la croissance économique, le coût de la vie, l'offre et la demande sur le marché du travail. Les entreprises implantées dans les villes/provinces les plus développées (dont Hanoi, Ho Chi Minh Ville qui sont classées en catégorie I) doivent payer à leurs employés un salaire minimum plus élevé que celui versé par celles qui sont installées dans des régions moins développées. En catégorie IV, le salaire minimum légal dans une entreprise à capitaux étrangers n'est que de 1 650 000 VND/mois (60 €/mois).
D'après le ministère vietnamien du Travail et des Affaires sociales, le salaire minimum légal ne permet de couvrir que 60 à 65 % des besoins vitaux des travailleurs. Un plan quinquennal de majoration a été mis en place, qui doit permettre aux Vietnamiens d'assurer 100 % de leurs besoins vitaux avec un salaire minimum d'ici 2017 ! Les salaires minimums vietnamiens ont connu d'importantes augmentations depuis 2011 mais restent cependant bien en-dessous de ceux des travailleurs chinois
Les disparités de plus en plus importantes accompagnent la croissance, les inégalités les plus criantes séparant la campagne et la ville. Aussi, il ne faut pas se laisser abuser par la cohorte des voitures de grand luxe, des motos hors de prix et par les sonneries des téléphones portables du dernier cri, qui sont l'apanage d'une petite partie de la population.
En décembre 2010, le Comité populaire de la capitale a défini le seuil de pauvreté pour la période 2011-2015.
Les familles du centre-ville de Hanoi qui vivent avec un revenu mensuel per capita inférieur à 750 000 VND seront classées dans la liste des foyers démunis. Cette liste comprend également les familles de banlieue qui ont un revenu mensuel per capita inférieur à 550 000 VND.
Un foyer est considéré comme proche du seuil de pauvreté s'il a un revenu mensuel per capita de 751 000 à 1 000 000 VND pour le centre-ville et de 551 000 à 750 000 VND pour la banlieue.
Selon cette nouvelle décision, la capitale compte actuellement 114 630 foyers démunis et 209 600 familles vivant à proximité du seuil de pauvreté, soit respectivement 9,6 % et 13,59 % de la population de Hanoi. La ville s'efforce à ramener le taux des foyers démunis à moins de 2% en 2015.
Source : Agence vietnamienne d'informations (AVI).
Selon les estimations fondées sur le dernier recensement conduit en avril 2009, la municipalité de Hanoi compte actuellement près de 6,5 millions d'habitants (dont près de 3 millions dans les districts urbains). En termes de population, elle vient après Hô Chi Minh-Ville où résident près de 9 millions d'habitants. Le Viêt Nam est entré dans une phase d'urbanisation rapide et les deux métropoles Hanoi et Hô Chi Minh-Ville concentrent la majeure partie de la croissance urbaine.
Le démographe français Patrick Gubry, qui a étudié les changements démographiques en cours au Viêt Nam, observe que " dans un contexte où l'accroissement naturel de la population est devenu très faible en ville, par suite de la transition démographique, avec la baisse de la fécondité, la croissance migratoire est le facteur essentiel de la croissance urbaine. La migration rurale-urbaine est impulsée par la concentration des investissements et l'accroissement des disparités économiques entre la ville et la campagne, au bénéfice de la première ".
Concernant la distribution sociale de la population au sein de la capitale, P. Gubry constate " une gentrification " du centre-ville, avec le " glissement " des ménages modestes vers la périphérie. Mais il note également que des ménages très aisés n'hésitent pas à gagner la zone périphérique après avoir fait construire une villa sur une parcelle étendue ou acquis un appartement dans l'un des vastes programmes immobiliers modernes.
Le hô khâu (livret d'enregistrement des ménages) qui indique le lieu de résidence constitue pour les autorités un moyen de réguler les migrations entre la ville et la campagne. Lors d'une demande de services (scolarité, traitements médicaux, immatriculation des motos...) ou de documents officiels nécessitant une preuve d'identité ou de résidence, le livret sert de preuve principale sans laquelle les fonctionnaires locaux refuseront fort probablement des avantages à quiconque n'y est pas inscrit. Quiconque n'est pas enregistré auprès de la police locale ou n'a pas informé la police d'un changement d'adresse est ainsi théoriquement susceptible d'être sanctionné. Dans les faits, ce système de contrôle social tend à se relâcher.
Une loi sur la résidence entrée en vigueur le 1er juillet 2007 a de surcroît assoupli les exigences concernant le statut de résident permanent. Par exemple, les citoyens ne sont plus tenus de prouver qu'ils sont propriétaires ; ils peuvent maintenant s'inscrire s'ils ont un logement légal. En outre, les personnes qui vivent à Hanoi, à Hô Chi Minh-Ville, à Haiphong, à Da Nang et à Cân Tho peuvent obtenir le statut de résident permanent si elles peuvent prouver qu'elles ont vécu dans l'une de ces villes pendant un an ; auparavant, la période nécessaire était de trois ans.
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