Guide de Syrie : Sécurité et accessibilité

Accueil. Un voyage en Syrie est le prétexte à de formidables rencontres, furtives ou engagées le temps d'un thé dans le souk, ou plus profondes. L'étranger est très apprécié dans ce pays. L'hospitalité des Syriens étonne et émerveille le voyageur.

Le rapport des autochtones à l'étranger se caractérise par une générosité sans bornes. Cafés, thés, sodas, gâteaux, passages en voiture, voire billets de bus... tout s'offre, malgré les difficultés de la vie quotidienne (rappelons que le salaire moyen ne va pas au-delà de 5 000 LS, soit 100 $). Leurs journées bien remplies, les Syriens travaillent beaucoup (voir "  Mode de vie  "), ne les empêchent pas de vous consacrer toute leur attention. En outre, la France jouit d'une aura toute particulière auprès des Syriens avertis, d'une part parce que le pays garde un bon souvenir de sa "  collaboration  " avec la France, qui a occupé son territoire jusqu'en 1946 (voir la rubrique "  Histoire  "), mais aussi et surtout parce que notre gouvernement ne s'est pas engagé dans la guerre en Irak.
Toujours est-il qu'il serait dommage de se priver de ces fabuleux moments d'amitié sous prétexte de manque de temps. Laissez-vous tout simplement porter par ce flot de curiosité et de bienveillance qui vaut bien plus que toutes les excursions du monde.
Les hôtes syriens n'attendent rien en échange de leur hospitalité. L'envoi d'une photo au retour ne coûte pas grand-chose et fait plaisir à coup sûr.
Pendant ces moments simples et chaleureux, évitez les discussions politiques qui mettent les Syriens mal à l'aise. N'oubliez pas que, si bons soient-ils, les Syriens sont gouvernés par un parti unique et dictatorial qui ne fait preuve d'aucune indulgence. Les oreilles indiscrètes se glissent partout, et ils redoutent parfois les questions trop curieuses des journalistes... Autres sujets à éviter  : la famille Al-Asad, Israël, les militaires, les rapports syro-libanais...

Danger potentiel. En dépit d'une certaine image et de l'instabilité de la région, la Syrie est un pays très sûr. Les vols et les agressions sont très rares en Syrie. Pour être franc, le touriste court moins de danger en Syrie que chez lui  ! Néanmoins, un peu comme partout, une femme seule devra toujours rester sur ses gardes. Près des frontières, veillez à être discret et ne photographiez pas les installations militaires sous peine d'avoir de graves problèmes avec les services de sécurité.

Voyager seule ne présente aucun danger en Syrie, mais plutôt une suite de petites contrariétés qui à force peuvent peser sur les nerfs. L'enfermement et les frustrations dans lesquels vivent les jeunes hommes en particulier tendent à les rendre relativement mal élevés en présence des Occidentales. Ajoutez à cela l'image de la femme occidentale répandue via les films diffusés au cinéma (films érotiques) et vous comprendrez la situation à laquelle les femmes seules peuvent ici être confrontées.
Les règles de base  : se dire mariée, et éviter les contacts visuels avec les hommes. A vous de fixer les bornes que vous désirez imposer à vos relations avec les hommes syriens. Il serait en effet dommage de se priver de tout contact. Certaines rencontres, heureusement, sont complètement désintéressées. Il faut cependant savoir que certains comportements (comme s'afficher seule en public ou avec un jeune homme, ne pas se montrer suffisamment farouche...) choquent et provoquent des regards réprobateurs, voire des moqueries de la part des femmes. Si vous êtes une jeune femme seule (ou en groupe d'ailleurs), évitez simplement les provocations vestimentaires (mini-jupes, bras trop nus ou décolletés trop plongeants). Il n'est pas nécessaire de se voiler la tête.

Voyager en Syrie avec ses enfants ne pose pas de problème. Les conditions sanitaires sont bonnes et aucun vaccin n'est exigé pour se rendre dans le pays. Vous ne trouverez pas de services spécifiques pour les plus jeunes, et les activités leur étant destinées sont maigres. Toutefois les sites archéologiques particulièrement bien conservés constituent la meilleure des occupations. Une balade à dos de chameau dans l'allée romaine de Palmyre ou l'ascension du château fort du Krak des Chevaliers séduiront à coup sûr les bambins qui se prendront, le temps d'une visite, pour de vrais petits explorateurs.

Soyons clair, la Syrie n'est pas un pays fait pour le voyageur handicapé. Dans les villes, aucune facilité n'existe pour les personnes à mobilité réduite, les trottoirs sont hauts, non systématiques, les escaliers nombreux, sans rampes d'accès et ne parlons pas des parties les plus anciennes des cités. A Damas, les ruelles de la vieille ville sont comblées de nids-de-poule, et alternent entre pavés et béton lisse. Dans les immeubles, les ascenseurs sont rares. Côté transports publics, ce n'est guère mieux. En 2010, aucun bus n'était équipé d'accès spéciaux. Ne comptez pas non plus sur les emplacements réservés aux voitures handicapés, ils ne sont jamais respectés.

Cependant, la situation devrait s'améliorer. Fin 2011, 1 000 bus adaptés aux personnes handicapées devraient être importés en Syrie et 25% des transports publics devraient avoir des espaces réservés pour les fauteuils roulants. D'autre part, un code de bonne conduite pour les immeubles prévoit de les rendre plus accessibles aux personnes à mobilité réduite.

Si vous présentez un handicap physique ou mental ou que vous partez en vacances avec une personne dans cette situation, différents organismes et associations s'adressent à vous.

Les couples homosexuels ne rencontreront pas de problèmes majeurs en Syrie que se soit pour partager une même chambre ou voyager ensemble. L'unique précaution à prendre, qui vaut aussi pour les couples hétérosexuels, est d'éviter toutes effusions en public. Si le pays interdit par la loi l'homosexualité, elle est tolérée et même de plus en plus répandue dans le pays (voir rubrique "Mode de vie/Moeurs/Gay").