Guide de Syrie : La Syrie en 50 mots-clés

Ahlan

Ou, au complet, ahlan wa sallan. Au palmarès des expressions les plus courantes, ahlan est le leader, et de loin. Ce " bienvenue " à l'arabe suit invariablement les " bonjour ", " bonsoir " ou " merci " dans les échanges de politesse. Mais, contrairement à certaines de nos formules toutes faites, le ahlan est sincère et ne mérite pas de réponse, si ce n'est un sourire.

Alaouites

Ces musulmans reconnaissent pour dernier imam Ali. En Syrie, la communauté, bien que très minoritaire, occupe presque tous les postes clés du pouvoir. La famille Al-Asad en fait partie, tout comme la majorité des militaires. Le temps du règne alaouite unique et des privilèges semble toucher à sa fin, mais encore aujourd'hui le simple terme de " alaouite " est synonyme de pouvoir.

Alphabet

On peut dire que c'est en Syrie que l'homme a écrit l'alphabet pour la première fois. Et plus précisément, c'est à Ougarit, cité antique située sur le littoral, qu'un scribe a tracé les premières trente lettres sur une tablette en argile. Ainsi l'alphabet d'Ougarit, qui date du XIVe siècle av. J.-C., est en quelque sorte toujours vivant. Selon la légende, les Européens ont reçu cet alphabet grâce à Qadmous qui cherchait sa soeur Europe enlevée par Zeus.

Arabesques

Ce pays est un tableau dans lequel les lignes naturelles et architecturales s'entrelacent à l'infini. Avec les croupes ondulantes des montagnes ou les douces courbes des coupoles des mosquées, la Syrie est un livre ouvert pour ceux qui savent observer. Entrelacements floraux, géométriques et calligraphies parsèment les palais, les mosquées.

Décorations et sculptures vous guettent à chaque recoin : colonnes torsadées d'Apamée ou encore chapiteaux aux feuilles d'acanthe tournées à Saint-Siméon....

Archéologie

Il n'y a pas de civilisation connue par les hommes à travers les âges qui n'ait laissé de témoignages sur le territoire de Syrie. Ici et là, dans les plaines, les déserts et les cimes des montagnes, on a vu apparaître sous les pioches des archéologues, palais, églises, mosquées, forteresses, arcs, colonnes, sculptures ou décorations originales. Depuis des millénaires, les hommes se sont attelés à recueillir les restes des civilisations passées. Aujourd'hui encore, la Syrie est l'un des territoires de prédilection des archéologues du monde entier tant ses entrailles sont riches en trésors oubliés. Pour les passionnés d'histoire, d'archéologie, le pays de Cham est donc une véritable mine d'or. De plus, ces merveilles du passé sont souvent lovées dans des paysages magnifiques et variés. Et il y en a véritablement pour tous les goûts : restes néohittites avec l'imposant lion au regard énigmatique d'Aïn Dara, période des croisades avec les châteaux croisés dans lesquels chacun pourra replonger dans ses rêves d'enfance ou encore l'époque romaine avec les colonnes dorées de Palmyre...

Artisanat

La Syrie, c'est un peu la caverne d'Ali Baba. Dans le dédale des souks et des innombrables petites boutiques, on trouvera tour à tour : brocard de Damas, tissus damassés, bijoux, marqueterie (incrustation avec de la nacre et du fil d'argent), damasquiné (incrustation d'argent dans les métaux), verre soufflé (à l'origine du verre de Murano)... Il est bien difficile de rester indifférent devant un tel étalage de merveilles !

Bédouins

Les Bédouins, autrefois uniquement " du désert ", sont des populations à l'origine nomades qui vivent sous la tente, avec leurs familles et leurs bêtes. De plus en plus sédentarisés, ils possèdent pour la plupart des terres données par l'Etat et s'installent progressivement dans les villes, ou se regroupent pour former des villages fixes, " à maisons dures " (autour du lac Asad, sur la route d'Alep).

Réputés pour leur sens de l'hospitalité, il serait dommage de ne pas aller à la rencontre d'au moins l'un d'entre eux. Petit détail : ils sont partout. Si un jour vous crevez, tout seul, perdu au beau milieu du désert, ne paniquez surtout pas, il y a toujours un Bédouin dans le coin, surgissant de nulle part et prêt à vous venir en aide. Même si un processus de sédentarisation est en marche, on peut encore apercevoir beaucoup de tentes bédouines ainsi que des Bédouins gardant leur troupeau. En dépit de l'apparition de quelques éléments modernes comme le camion pour la transhumance ou le téléphone portable, les Bédouins restent très attachés à leurs traditions (tente, codes tribaux, mariage traditionnel...). S'arrêter pour visiter une tente bédouine est une riche expérience car cela permet de mieux comprendre la dureté de leur style de vie mais aussi la recherche d'un certain raffinement. La tente bédouine traditionnelle est fabriquée en poils de chèvre. Elle est ainsi bien isolée et étanche en hiver. L'intérieur est divisé en trois salles : un salon de réception avec beaucoup de coussins dans des couleurs très vives (il s'agit du travail manuel des Bédouines), où trône au milieu un brasero afin de confectionner le café amer, symbole de l'hospitalité chez les Bédouins ; deux autres salles qui sont respectivement la chambre des parents et celle des enfants.

Café

Le lieu est incontournable, tout comme la boisson. Très souvent moulu avec de la cardamome, il possède une saveur inimitable. Mais attention, il ne faut pas l'avaler jusqu'à la dernière goutte, sous peine de se retrouver la bouche pleine de marc. Le Nescafé attire de plus en plus les consommateurs syriens. On le boit de préférence le soir. Dans l'est du pays, vous aurez l'occasion de goûter au café arabi servi dans de jolies cafetières en étain de différentes tailles. Ce dernier n'est pas mixé à la cardamone ; extrêmement concentré, il se boit en très petite quantité. Ne soyez donc pas étonné si vous avez à peine un centimètre au fond de votre tasse !

Carrefour régional

Avec un accès à la mer et des frontières avec l'Irak, la Turquie, le Liban et la Jordanie, la Syrie occupe une position stratégique. Si le pays n'est pas directement menacé d'un conflit sur son territoire dans les prochaines années, il est indirectement lié à toutes les tensions qui agitent la région. Le plateau du Golan reste un lieu de dispute avec Israël, et le pays affiche des liens plus ou moins à la cause palestinienne, au Hezbollah libanais, et augmente ses contacts avec l'Iran de Mahmoud Ahmadinejad.

Cham

Au Moyen Age, les géographes arabes appelaient Bilad al-Cham la branche occidentale de l'espace cultivable qui s'étend du Sinaï à la vallée de l'Euphrate (le Liban, Israël et les territoires occupés, la Jordanie et la Syrie). Aujourd'hui, les Syriens ont gardé l'habitude d'appeler Damas " Cham ". Aussi ne soyez pas étonné de ne pas entendre " Damas " mais " Cham " dans les gares routières notamment, mais aussi partout ailleurs. C'est une habitude à prendre pour mieux être compris et se faire comprendre.

Chrétiens

Contrairement aux juifs (on ne dénombre aujourd'hui que quelques milliers d'âmes juives, vivant majoritairement à Damas), les chrétiens sont toujours présents en Syrie. Ils constituent 11 % de la population et vivent sans aucune difficulté aux côtés de leurs frères musulmans. Ils sont pour leur grande majorité Grecs orthodoxes et on les croise surtout dans les villages du nord de Damas (Maaloula pour le plus connu) et à Lattaquié.

Cigarette

Depuis le 21 avril 2010, la Syrie est à son tour devenu un pays non-fumeurs. Il est désormais interdit de fumer cigarette, cigare ou narguilé dans les espaces publics, incluant café et restaurant. Ces derniers peuvent tout de même aménager des espaces fumeurs bien ventilés, une condition facile à respecter pour ceux qui sont situés dans d'anciennes maisons arabes comportant le plus souvent une cour intérieure en plein air.

Cohabitation

La cohabitation est un terme qui sied bien à la population syrienne. On peut même parler d'une double cohabitation. Une cohabitation entre différentes nationalités : arabe, kurde, arménienne, turkmène, palestinienne... Mais aussi, une cohabitation religieuse entre chrétiens, musulmans et juifs. La clé de cette cohabitation peut être le sentiment partagé par tous d'être avant tout citoyen arabe-syrien. On parle et on écrit arabe.

Cuisine

La cuisine syrienne est en soi révélatrice de tout un art de vivre. On aime prendre son temps autour d'un grand plateau sur lequel défile une variété infinie de plats mêlant saveurs méditerranéennes et parfums d'Orient. Les mezze, délicieuses entrées froides et chaudes, sont un des meilleurs exemples pour illustrer cette richesse culinaire. Même les plus difficiles ne pourront pas résister à l'hommos, une délicieuse purée de pois chiches arrosée d'huile d'olive, au baba ghanouge, caviar d'aubergine ou encore au warak, feuilles de vignes farcies avec du riz savamment préparé...

Désert

De 40 °C en été à - 10 °C en hiver avec de la neige, le désert syrien est fascinant et recouvre 60% de la surface du pays. Chaque saison en offre un visage différent, le plus beau et le plus irréel étant sans doute le visage printanier. Après le passage miraculeux de la pluie, un joli duvet vert parsème les montagnes auparavant ocrées et arides. Les moutons, tels des grains de riz dispersés ici et là, paissent cette manne précieuse et éphémère. Mais le désert, c'est aussi la très belle palmeraie de Palmyre dont les murs cachent une végétation luxuriante. Il faut prendre alors le temps de déguster les innombrables variétés de dattes. C'est également, le coucher de soleil qui enveloppe de ses drapés d'or la colonnade de Palmyre... Enfin, les amoureux de sensations fortes et de poussière pourront se livrer à des escapades à dos de dromadaires, en quad ou en 4x4.

Dromadaires

Appelés " bateaux du désert " dans le jargon local. Autrefois utilisés pour les caravanes du sel, des épices et de la soie, ils sont plutôt aujourd'hui des " bateaux du désert " pour touristes. On peut croiser ces paisibles mais parfois lunatiques ruminants le long de la route depuis Bagdad Café jusqu'à Deir ez-Zor. Et si quelques camions, bus et voitures ont envahi leur espace naturel, ils ne semblent pas le moins du monde dérangés ; ils continuent à traverser la route ou à marcher paisiblement sur la longue écharpe infinie de bitume.

Druze

Si les musulmans représentent plus de 90 % de la population syrienne, ils ont laissé éclore, au fil des siècles, une constellation de sectes : sunnites, alaouites, chiites... Au sein de la communauté chiite, qui représente moins de 5 % de la population musulmane, on trouve les druzes. Géographiquement très localisés (dans les villages du sud de Damas), ils croient autant en les enseignements des philosophes de l'Antiquité qu'en ceux du Prophète ou de l'Ancien Testament.

Falafel

Au Liban comme en Syrie, on ne saurait passer à côté du falafel. Le mot désigne d'abord la boulette de pois chiches frite mais, par extension, il s'agit aussi du sandwich. Economique et délicieux, c'est en quelque sorte l'équivalent du jambon-beurre. Les végétariens ont tout intérêt à l'apprécier. Les vertus nutritionnelles des pois chiches sont précieuses, dans un pays où 99 % des plats contiennent de la viande.

Ferveur

Les jours de prière et de fête sont les plus révélateurs de la grande ferveur qui habite le pays de Cham. A Noël ou pendant le ramadan, on assiste à une véritable liesse dans la rue avec un déballage incroyable de marchandises qui s'accumulent sur les trottoirs et des vendeurs qui crient à en perdre la voix ! C'est également l'occasion de goûter à des plats typiques cuisinés juste pour ces occasions. Enfin, participer à une messe ou écouter la voix vibrante et émouvante du muezzin sont de très belles expériences.

Foul

Le plat du dimanche chez les chrétiens : des grosses fèves baignant dans le yaourt, l'huile d'olive et les épices. Plat du pauvre également, il se savoure avec du pain et des oignons, dans des gargotes populaires, plus rarement au restaurant. Selon des tests effectués sur de jeunes touristes, un plat de foul tiendrait au corps entre 6 et 7 heures. Bref, un investissement rentable.

Garaj’

Rien à voir avec le réparateur de voitures, le garaj' syrien correspond à nos gares routières. C'est l'endroit où se regroupent tous les " micro " et les " pullman ". Un ensemble grouillant, où règne une concurrence féroce entre transporteurs. Ils emploient d'ailleurs des rabatteurs, chargés d'attirer les clients (syriens ou étrangers) vers leurs bus.

Gestes

Peu agités lorsqu'ils parlent, les Syriens utilisent cependant tout un tas de mimiques dont il faut connaître la signification. Quand un Syrien lève les yeux au ciel, cela veut dire " non ", quand il agite la main de gauche à droite dans un mouvement de moulinet sans bouger le poignet, cela signifie " Que veux-tu ? " ou " Où veux-tu aller ? ".

Hommos

En Syrie, le hommos est légion. Impossible de passer à côté de cette purée de pois chiches. Quel que soit votre budget, ce plat est celui des riches comme des pauvres. Simplement nappé d'huile d'olive pour le plus fauché, il peut être à la viande hachée pour les autres, assaisonné aux épices, aux herbes fines ou encore préparé à l'huile de sésame. Le hommos est de loin le plat le plus courant. Servi avec des pains pitas, il se déguste à tout bout de champ.

Hospitalité

S'il est un pays où l'authenticité et l'hospitalité sont toujours en vigueur, c'est bien la Syrie. Chez l'habitant ou sous une tente bédouine, le touriste sera toujours accueilli avec gentillesse sans aucune arrière-pensée lucrative. On vous proposera le plus couramment du café ou du thé mais, parfois, on vous apportera du yaourt, des fleurs, voire un repas ! Profitez alors de ce moment unique de pur partage ! Enfin, même en cas de panne sur la route, il y aura toujours quelqu'un pour vous aider, voire également vous proposer le gîte et le couvert.

Ibis chauve

Oiseau très rare (répertorié uniquement dans trois régions du monde : Maroc, Turquie et Syrie), à la silhouette étrange entre l'ibis et le vautour. Des ibis chauves, après un long voyage annuel qui les emmène jusqu'en Ethiopie, viennent nicher dans une réserve naturelle située à 20 km au nord-ouest de Palmyre. Cet oiseau a été identifié pour la première fois en 2002 dans le désert de Palmyre et, depuis, cette espèce rare en voie de disparition fait l'objet de beaucoup d'attention.

Keffieh

Non non, le keffieh, ce long turban rouge et blanc (ou noir et blanc) n'est pas la seule propriété de l'ami Arafat. Oubliez d'ores et déjà tous les préjugés que vous aviez peut-être sur le port du keffieh, car en Syrie, il ne signifie rien de politique. Tous les Syriens de la campagne le portent (et pas seulement les Bédouins du désert), beaucoup de citadins aussi, et vous allez sans doute très vite en saisir toute l'utilité. Bien sur, le keffieh fait partie de l'habit traditionnel, mais il est avant tout utilisé contre le soleil l'été, et en foulard contre le froid l'hiver ou la nuit.

Khan

Ou caravansérail. Des commerçants de toute l'Asie et d'Europe venaient y vendre leurs marchandises. Consacrés au commerce la journée, ils servaient de dortoir la nuit. Les montures avaient leur place dans la cour où elles se remettaient des longues distances. Alep possède les plus vastes khan de Syrie, aujourd'hui souvent aménagés en échoppes.

Klaxon

En Syrie, et comme dans la plupart des grandes villes orientales, le klaxon est bien plus qu'un moyen sonore de signifier sa présence ou son mécontentement, c'est - n'ayons pas peur des mots ! - un art. Et comme tout les arts, il demande patience, expérience et surtout du talent. Dès votre arrivée à Damas, vous apprécierez instantanément le chant mélodieux et ininterrompu de ces petites machines à vous coller la migraine. En Syrie, on klaxone pour faire passer un certain nombre de messages : " bonjour ", " dégage du passage ", " j'arrive ", " attention je te double ", " mignonne, la petite touriste néerlandaise là ", ou encore tout simplement " merci ". C'est un véritable festival, et attention, ces klaxons-là ne se contentent pas du pauvre " tut tut ", bien trop banal, ils ont tous leur petit air à eux, de la lambada aux airs de cithare.

Marche

On en prend plein la vue... et plein les pattes aussi ! La Syrie n'est pas un pays très vaste, mais le nombre de richesses au kilomètre carré étonne.

Sans trêve, le voyageur goûte à ces beautés ; sans fin, sa curiosité s'aiguise. Tant et si bien que ce n'est souvent que le soir que le corps gémit. Les sites sont souvent très vastes, sans compter les nombreuses parcelles de désert qui peuvent parfois faire un peu peur. Mais chacun à son rythme, avec ou sans l'aide des chameaux, chevaux ou ânes souvent mis à la disposition des touristes, on y arrive ! Bref, un voyage qui muscle les jambes autant que l'esprit...

Minarets

On peut qualifier Damas et Alep de ville aux mille et un minarets. Essayez de les compter depuis la montagne Quassioun qui domine Damas ou depuis la citadelle d'Alep s'avère une tâche presque impossible. Cependant, s'il est difficile de pouvoir les dénombrer, il est en revanche possible d'apercevoir les différents types de minarets, témoins des divers règnes des siècles passés. Le plus facile à repérer étant le minaret turc : élancé et élégant, rond ou polygonal, il se termine en pointe de crayon et son balcon n'a pas de toiture. Enfin, la nuit, ils s'offrent à nos yeux tel un chapelet de phares à la lumière verte (couleur de l'habit des fidèles au Paradis) perdus au milieu de l'océan de la nuit.

Mosaïque

Le peuple syrien est à l'image d'une mosaïque composée de différentes tesselles, de différentes couleurs et de différents tons. Les visages, les gestes, les accents sont déjà en soi un véritable voyage au coeur d'une cohabitation harmonieuse.

Certains visages au teint clair et aux yeux bleus ou verts rappelleront le temps des croisades. D'autres au contraire, au teint mât et aux yeux foncés, sont le témoignage de la suprématie arabe. Un des symboles de cette cohabitation millénaire : Doura Europos, une petite ville au bord de l'Euphrate.

Durant les trois premiers siècles apr. J.-C., elle connut l'existence de 16 religions en même temps, y compris le christianisme et le judaïsme.

Narguilé

La fameuse pipe à eau, également dénommée " chicha ". Elle règne en maîtresse dans les cafés, à la bouche des hommes, se fume des heures durant, accompagnée de thé autour d'un trictrac ou d'un échiquier. Le tabac, parfumé le plus souvent à la toffa (la pomme), vient d'Egypte. Parmi les parfums régulièrement proposés, vous trouverez aussi : aneb (raisin), fraise ou mix faouaki (mélange de fruits).

Il n'est pas nécessaire d'être fumeur pour apprécier cette douceur, le plaisir du narguilé fait partie du voyage. Objet de ralliement entre tous, même les femmes y goûtent. Les plus jeunes ne se cachent pas pour fumer en public, à l'occasion d'un café entre copines.

Depuis le 21 avril 2010, l'interdiction de fumer dans les lieux publics a réglementé l'utilisation du narguilé, il se fume uniquement dans les endroits fumeurs.

Odyssée de la route

Les trajets constituent un des éléments pittoresques du voyage en Syrie. Admirez les vieilles carcasses colorées des bus hobhob souvent remplies à l'intérieur de tout un bric-à-brac : guirlandes, chapelets, grappes de raisin... Les microbus pratiques, bon marché et assez rapides, sont les moyens de transport favoris des Syriens ! Il n'est pas rare de les voir remplis à ras bord ! Enfin dans la steppe, le désert et la Djézireh, les motos sont les reines. Bien souvent, vous dépasserez toute une famille installée dessus (souvent cinq personnes). Et sur l'autoroute, il n'est pas rare de voir des stands de nourriture sur les bandes d'arrêt d'urgence ou de croiser une carriole tirée par un âne avançant en sens inverse de la circulation... Mais pas de panique : en roulant doucement et en étant fair-play comme le sont la majorité des Syriens sur la route, vous devrez vous en tirer sans accroc, après un nécessaire temps d'adaptation !

Olives

L'olivier est l'arbre divin mentionné dans le Coran. Avec ses 75 millions d'oliviers, la Syrie est le cinquième pays producteur dans le monde. La région côtière ainsi que la région d'Alep sont de véritables tapis d'oliviers. Lorsque vient la saison des récoltes, l'odeur de l'huile d'olive, qui s'échappe des pressoirs, vient inévitablement vous chatouiller les narines ! On retrouve également cette odeur d'huile d'olive dans les souks des savons d'Alep. Il y a une telle profusion de savons de diverses formes et de différentes couleurs qu'il est parfois bien difficile de s'y retrouver ! Il faut savoir simplement que le vrai savon d'Alep est celui qui est fabriqué à la main avec les mêmes techniques centenaires, et que sa qualité provient de la qualité de l'huile d'olive et de l'huile de laurier. Avec son PH neutre, il est un véritable soin d'entretien et de beauté pour la peau et les cheveux.

Parfums

Rose, jasmin, fleur d'oranger... Ces fleurs au parfum subtil évoquent déjà la Syrie. Tout d'abord, les souks sont un véritable hymne aux parfums : des effluves de cannelle, de safran, de cumin, de coriandre... se mélangent aux mille et une odeurs exquises qui s'échappent des petites boutiques de parfumeurs. Mais il n'y a pas que les souks ! Les ruelles du vieux Damas ou la région côtière sont l'occasion de pouvoir respirer à plein poumon les parfums qui s'échappent des fleurs ou des arbres (jasmin, rose, orangers, acacias...).

Patrimoine

L'Unesco a classé cinq sites syriens sur la Liste du patrimoine mondial : Bosra, l'ancienne ville d'Alep, la vieille ville de Damas, Palmyre, les châteaux du Krak des Chevaliers et de Saladin. Un beau record pour un pays peu vaste. Les merveilles du patrimoine historique, archéologique, naturel de Syrie mériteraient des mois entiers de visite.

Paysages

La Syrie dispose d'une variété incroyable de paysages : montagnes verdoyantes sur la côte, mosaïque de champs dans la plaine de l'Oronte, tapis d'oliviers, d'amandiers et de pistachiers dans la région d'Alep, paysages ocrés et sinueux du désert, étranges bosses noirâtres des volcans de la région du Sud... Enfin, il y a la région de l'Euphrate, où on a l'impression de retomber à l'aube des temps anciens. Au beau milieu des longs rubans verts qui enlacent l'Euphrate, fleuve nourricier aux eaux bleu marine, se trouvent des enfants qui gardent un troupeau de moutons. Plus loin, dans des champs arborant une belle couleur dorée, des hommes et des femmes sont en train de faire les récoltes la serpe à la main ou vont et viennent avec des bottes de paille sur le dos. Sur la route, les principaux moyens de transport sont les ânes (pour la marchandise) et les motos (pour la famille). Parfois, on peut voir jusqu'à cinq personnes sur une moto !

Portraits

Ceux de la famille Asad trônent à l'entrée et sur la place principale de chaque ville. Le père (Hafiz), l'héritier promis (Bassel) et l'héritier malgré lui (Bachar) forment le triptyque classique. En tenue civile, militaire, uniforme ou costume, ils se déclinent dans tous les coloris et gabarits. Sans parler des fanions, livres d'école, autocollants ou cravates.

Qobbah

Maisons de forme cônique qui se répartissent le long de l'Euphrate. Construites à partir d'un mélange de terre, de paille et d'eau, les demeures sont souvent composées de deux cônes. Chacun mesure cinq mètres de hauteur et trois de diamètre. Une pièce fait office de cuisine, l'autre de salon et chambre. Les murs très épais gardent la fraîcheur l'été et abritent du vent l'hiver. Aujourd'hui, ces habitat sont progressivement remplacées par des construction en béton, mais il est encore possible d'en apercevoir, notamment dans le village de Sheikh Hilal où près de trois cents personnes utilisent encore ces curieuses constructions.

Réfugiés

Partageant une frontière de 600 kilomètres avec l'Irak, la Syrie ne peut éviter l'arrivée d'Irakiens sur son territoire. Ainsi depuis le début de la guerre en Irak en 2003, le Haut Commissariat pour les réfugiés des Nations unis enregistrait en mai 2010 un peu plus de 200 000 Irakiens en Syrie. Des chiffres non officiels affirment qu'avec la Jordanie, la Syrie accueillerait près de 2 millions d'Irakiens. En Syrie, ils sont répartis majoritairement en périphérie des principales villes, Alep, Lattaquié, Deir ez-Zor, Homs, Hama et bien sûr Damas. Plusieurs zones ont été investies par les exilés à proximité de la capitale, la plus importante : Jeremana. Tous ces déplacés bénéficient d'un permis de résidence de six mois renouvelable. Le pays compte également un nombre important de réfugiés palestiniens, arrivés par vagues successives depuis 1967. Eux peuvent travailler, une liste d'une cinquantaine de métiers leur est ouverte. Le cas des réfugiés palestieniens irakiens est le plus délicat. Eux n'ont pas de droit en Syrie, ils sont donc placés en camps. Depuis avril 2010 et la fermeture d'Al Tanf à la frontière entre l'Irak et la Syrie, le pays n'en compte plus qu'un au nord-est, vers Qamishli. Al Hol Camp offre aux réfugiés de meilleures conditions qu'Al Tanf, avec des logements en béton équipés d'eau et d'électricité.

Repos de l’âme

Découvrir la Syrie, c'est aussi une invitation à oublier les désagréments, les soucis du monde occidental pour prendre le temps de vivre. Dans les lieux de culte de n'importe quelle religion, mosquées, églises, monastères, on trouve le calme nécessaire pour la méditation. Lorsqu'on s'éloigne un peu de la route ou au milieu de vastes étendues désertiques comme perdu au milieu de nulle part, on peut retrouver cette quiétude parfois malmenée par nos vie trépidantes.

Roof

A night on the roof ? Mieux qu'un titre de single de pop... le bonheur pour les voyageurs les plus fauchés. Pour une somme modique, des matelas à même le sol, des draps et des couvertures sont mis à leur disposition dans les hôtels bas de gamme. Il ne reste plus qu'à s'endormir, au son des klaxons et du muezzin qui résonnent au loin...

Sieste

Article premier du manuel du voyageur estival. Pour s'y adonner, ce dernier franchira le seuil d'une mosquée, puis celui de la salle de prière recouverte de tapis, à moins qu'il ne s'adosse à une colonne de marbre bien frais de la cour. Les Damascènes viennent s'assoupir à la mosquée des Omeyyades aux toutes premières heures de l'après-midi, ce qui leur vaut parfois de se faire réveiller par les coups de bâton qu'un gardien fait résonner sur les piliers de la salle de prière.

Souks

Les souks de Damas et d'Alep sont de véritables curiosités architecturales contenant une large palette de marchandises en tous genres. A la croisée de la route de la soie et de la route des épices, le souk d'Alep est tout simplement le plus grand et le plus beau du monde arabe ! Avec son va-et-vient perpétuel, le souk représente indubitablement l'endroit le plus animé de chaque ville, petite, moyenne ou grande. A chacun ses spécialités : ceux de Damas doivent leur réputation aux épices, fruits et autres douceurs culinaires ; ceux d'Alep regorgent de pistaches, de bijoux et de tissus. Il faut au moins s'y perdre une fois afin de comprendre toute la magie de ces lieux uniques. Une escapade dans ce labyrinthe, c'est aussi l'occasion de découvrir des scènes de la vie quotidienne dans les hammams (bains publics), les khans (lieu de stockage des marchandises)... Les ânes rivalisent avec les voitures pour se frayer un chemin à travers les allées encombrées. Spectacle riant à consommer sans modération. On déconseille le quartier des bouchers aux âmes sensibles.

Tchaï

La boisson nationale. Le thé à la menthe n'existe quasiment pas en Syrie. On sert du Lipton ou du thé vert en vrac. Le point commun avec le thé à la menthe maghrébin est la fréquence à laquelle on le boit. Toute la journée, du matin au soir, partout, avec tout le monde et avec une bonne dose de sucre !

Tigre et Euphrate

Deux fleuves mythiques et nourriciers qui passent au milieu de paysages improbables. Deux rubans bleu-vert autour desquels la vie fourmille. Havre de paix pour les oiseaux, manne précieuse et inespérée pour les habitants de leurs rives. L'Euphrate et le Tigre rappellent qu'ils furent les témoins de civilisations millénaires brillantes mais aussi qu'une partie de la Syrie appartenait à la Mésopotamie. Grâce à l'Euphrate, on peut assister à une scène inoubliable, les terres fertiles d'un vert intense contrastant avec l'aridité des terres désertiques.

Trictrac

C'est Le sport national. Il dépasse de loin les échecs ou les cartes dans la catégorie des activités hautement physiques adulées par les Syriens. Les hommes y jouent dans les cafés, tout en tirant sur leur narguilé et sirotant du thé. Seul un trictracker aguerri pourra espérer vaincre un Syrien. Plusieurs règles président au trictrac à la syrienne. Laissez-vous guider...

Vendeurs ambulants

Au fil des pérégrinations, on peut rencontrer le très célèbre vendeur d'infusions de réglisse ou de fleurs d'hibiscus, inévitable en été, ou encore, les marchands de fruits et légumes qui vantent leurs produits aux passants : aswad el qalb abyad (noire et son coeur est blanc) pour l'aubergine, ou khdoudes al banat (les joues des jeunes filles) pour les pommes. Souvent, à chaque coin de rue, installés sur le trottoir ou avec un cheval tirant une carriole, les vendeurs ambulants sont le symbole d'une vie archaïque, artisanale, encore assez préservée de la déferlante du modernisme.

Vert

Les tombeaux des saints se reconnaissent à leur vert profond plus ou moins clair, en particulier dans le djebel Druze où des lieux de dévotion pointent çà et là dans les montagnes. Le vert, couleur de l'islam, est aussi celui des uniformes de l'armée, dont le kaki peut difficilement passer inaperçu.

Vivant

Le temps ne semble jamais s'arrêter dans les deux belles orientales. Sans cesse Damas et Alep demeurent en mouvement : c'est une foule bigarrée qui marche dans les rues, ce sont des lignes interminables de voitures... Lorsqu'on entend encore les gens discuter dans les rues jusqu'à très tard, on se demande alors si le peuple syrien n'est pas un peu insomniaque ! Dans certains quartiers, lorsqu'un magasin fête son ouverture, tout un arsenal d'appareils, plutôt utilisés dans les discothèques, est installé sur le trottoir. Les clients et les voisins en profitent parfois jusqu'à plus de minuit en été ! Mais surtout, comme dans beaucoup de villes orientales, le concert des klaxons rythmera vos journées. Il ne faut pas imaginer que le klaxon signifie simplement de l'impatience ou de la colère ; en Syrie, son utilisation est un véritable langage ! Selon les situations, il signifiera tour à tour : " bonjour ! ", " veux-tu monter, il y a de la place ? ", " j'arrive ", " pousse-toi ! ", " attention, je te double ! " ou encore " merci ! ".

Zeidan

Une ville préhistoriques restée enfouie sous terre pendant près de 6 000 ans, mise à jour en avril 2010 par une équipe d'archéologues américains et syriens. Ce site archéologique est le dernier découvert en Syrie, situé à 5 km de la ville moderne de Raqqa. D'après les premiers éléments retrouvés sur place, le village de Zeidan aurait été occupé pendant deux millénaires, jusqu'en 4 000 av. J.-C. Les restes archéologiqes datant de cette période sont très rares, pourtant stratégique puisqu'elle a vu naître les premiers développements de l'irrigation, de l'agriculture, de la prise de pouvoir de chefs politiques vigoureux et la première apparition d'inégalités sociales entraînant la division des communautés et confrontant les élites riches aux roturiers. Avec ce nouveau site, les historiens espèrent donc comprendre comment est née la civilisation urbaine en Mésopotamie avant de s'étendre au monde entier.

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