Guide de Bahreïn : Mode de vie

Vie sociale
Système éducatif

Bahreïn a été le premier pays du Golfe à établir un système éducatif public, et ce dès 1919, en ouvrant les deux premières écoles élémentaires pour garçons. Tout au long du XXe siècle, Bahreïn continua à ouvrir des écoles, et ce fut le premier pays à garantir l'éducation des jeunes filles, en 1928. En 2010, le taux d'alphabétisation était de 94,6 % alors que le budget alloué à l'éducation correspond à 2,9 % du PIB du pays. Ce résultat est l'héritage d'une longue tradition bahreïnie. L'archipel a longtemps été un centre d'études islamiques, qui rayonnait déjà dans la région au Moyen Age. Aujourd'hui, l'école et le lycée sont gratuits et l'université est largement sponsorisée par un ensemble de bourses publiques très généreuses. Mais ce système reste très largement en concurrence avec les nombreuses institutions privées. Dès le XIXe siècle, une école américaine avait ouvert ses portes, pour enseigner l'anglais, les mathématiques et le catéchisme aux jeunes bahreïnis. Au début boycotté par les familles les plus conservatrices du royaume, qui préféraient envoyer leurs enfants à La Mecque pour faire leurs études islamiques, les institutions privées et/ou étrangères sont devenues très à la mode. Et surtout chez les plus riches. Il n'est pas rare encore aujourd'hui que les plus aisés préfèrent envoyer leurs enfants à Londres ou à Bombay pour faire des études à l'occidentale. L'université est elle aussi présente à Bahreïn depuis 1968, les bacheliers bahreïnis devaient avant cela se rendre à l'étranger pour poursuivre des études universitaires. Beyrouth, Londres, Bombay et Bagdad avaient leur préférence. Aujourd'hui, plusieurs universités publiques et privées forment la jeunesse bahreïnie, qui occupe de plus en plus un rôle important à tous les niveaux de la société.

La place de la femme

Le rôle qu'occupent les femmes bahreïnies dans la société est assez unique pour la région. 75 % des femmes de plus de 25 ans sortent diplômées de l'université et près de 40 % d'entre elles travaillent. Contrairement à certains pays voisins, elles peuvent conduire, ouvrir un compte en banque, voyager seule, n'ont pas à se soumettre à la volonté d'un tuteur (en général le mari ou le père, statut qui existe toujours en Arabie saoudite, par exemple). Depuis 2002 et les réformes constitutionnelles, elles ont également le droit de vote. Si le voile n'est pas obligatoire, et que nombre d'entre elles ne le portent pas et s'habillent à l'occidentale, leurs vêtements traditionnels restent pudiques. Beaucoup s'habillent encore d'une jellabiya, une robe longue et ample, souvent ornée de broderies raffinées, parfois tissée d'or ou d'argent. Certaines portent tout de même un voile par tradition, habitude ou coquetterie. Le niqab, qui couvre toute la moitié du visage ou le mutanaqiba, qui ne laisse voir que les yeux, se font voir plus rarement et sont le plus souvent portés par les touristes saoudiennes de passage. Et c'est le plus souvent chez les femmes que l'on peut se faire une idée du goût immodéré qu'ont les Bahreïnis pour le luxe. Les grandes marques françaises et italiennes ont leur préférence, et vous apercevrez plus souvent qu'à Paris, en arpentant les malls de Manama, les fameuses semelles rouges de Louboutin. Cela dit, malgré le climat de liberté qui semble régner à Bahreïn, les traditions patriarcales sont encore bien ancrées. Bien qu'elles aient fait des études de haut niveau, les femmes qui travaillent sont souvent cantonnées aux emplois du secteur public, parfois dans des postes à responsabilité. Cependant, elles commencent à occuper des postes dans le secteur privé, principalement dans les banques et les télécommunications et les modèles de réussite féminine se multiplient. La ministre de la Culture, Shaikha Mai Bint Mohammed Al-Khalifan en est le parfait exemple. C'est sous son impulsion qu'une grande partie du patrimoine bahreïni a été restaurée. Femme de caractère, elle a fait un point d'honneur à ne jamais apparaître voilée en public.

Le mariage, une affaire sérieuse

A Bahreïn, on ne rigole pas avec le mariage. Ce qui est avant tout encore une alliance entre deux clans, reste une histoire de famille et non d'alchimie amoureuse. Certains sont encore arrangés par les parents des deux familles. Les histoires d'amour vécues sans l'approbation familiale sont donc mal vues, et les jeunes couples vivant une relation illégitime doivent se cacher. La dot, souvent payée en or et en bijoux, se négocie toujours avant l'accord final. Aujourd'hui, les premiers concernés peuvent généralement refuser et n'ont pas à se marier contre leur gré. Et les mariés peuvent se rencontrer avant la cérémonie, afin de faire plus ample connaissance. Mais il n'est pas rare de découvrir son futur conjoint à la dernière minute. Lors des célébrations, les femmes et les hommes sont séparés et les époux ne sont réunis qu'à la toute fin des festivités. Les fêtes qui accompagnent ces événements sont extravagantes et s'étalent sur plusieurs jours. Les plus aisés peuvent inviter facilement un bon millier de personnes pour célébrer l'union de deux familles. Mais avec la mondialisation galopante, une vision plus occidentale de la relation amoureuse transforme déjà la société, et il est donc probable que ces usages traditionnels s'adoucissent avec le temps.

Mœurs et faits de société
L'art de l'hospitalité

Bahreïn est un pays cosmopolite, qui accueille le monde entier depuis l'Antiquité. Que ce fussent les marchands indiens venus vendre les épices de Malabar, les explorateurs portugais venus faire escale dans le golfe ou, plus récemment, les expats installés à Manama, les Bahreïnis se sont toujours accommodés avec plaisir aux étrangers. Vous verrez les habitants de l'archipel au quotidien et aurez régulièrement l'occasion d'apprécier leur gentillesse et leur hospitalité. Contrairement aux autres pays arabes du Golfe, les Bahreïnis ne vivent pas tous dans une tour d'ivoire et travaillent dans tous types de secteurs, comme les taxis ou la restauration, ce qui à Dubaï ou Abu Dhabi, serait réservé aux travailleurs immigrés.

Si vous vous liez d'amitié avec un ou une Bahreïni(e), il vous faudra tout de même connaître quelques faits d'étiquette, sans lesquels vous pourrez manquer à la politesse la plus élémentaire. Si vous êtes un homme, serrez la main des femmes ainsi que celles de leurs époux, mais pour eux, vous pouvez après placer votre main sur la poitrine en signe d'amitié. Si vous êtes proches, les hommes bahreïnis s'embrassent sur les joues. Si vous êtes une femme, faites le contraire : serrez la main des hommes et embrassez leur épouses. Dans tous les cas, soyez enthousiastes lorsque vous rencontrez quelqu'un et demandez toujours les choses les plus banales pour tout préambule à une discussion, qu'elle soit désinvolte, sérieuse ou professionnelle : informez-vous de la santé de votre interlocuteur et de sa famille, parlez du temps qu'il fait, etc. Si vous êtes invité chez quelqu'un, vous pouvez enlever vos chaussures avant d'entrer, même si cet usage se perd. Pour être sûr, copiez l'attitude de votre hôte. Lorsque vous dînez assis sur le sol, croisez vos jambes et faites en sorte que vos pieds ne touchent jamais la table. Si vous mangez avec les mains, ce sera toujours de la main droite, la main gauche étant réservée aux choses impures de la vie. Acceptez toujours ce qu'on vous sert, même si vous êtes plein à ras bord. Une fois que vous n'en pouvez plus et que vous devez rendre les armes, laissez un peu de nourriture dans votre assiette, preuve que votre hôte vous a bien reçu. Il est de bon ton d'offrir un petit quelque chose, comme une boîte de chocolats, mais jamais d'alcool. Enfin, sachez que lors d'un repas traditionnel, l'invité se voit octroyer les meilleurs morceaux du dîner, ce qui revient en général à la tête du mouton. Avis aux amateurs.

Religion
Une harmonie religieuse

Les Bahreïnis sont musulmans à 99,8 %, mais si on inclut la population immigrée, cette proportion tombe à 70 %. 70 à 75 % des Bahreïnis sont fidèles à différentes écoles du chiisme, et reconnaissent donc le gendre de Mohammed, Ali, comme le vrai successeur du Prophète. Ils suivent donc la tradition des ayatollahs et ont leurs propres fêtes religieuses et coutumes. La famille régnante des Al Khalifa est quant à elle sunnite. La forte majorité chiite du pays s'explique par la domination de l'archipel par l'Empire perse aux XVIIe et XVIIIe siècles. Cette différence religieuse entre une partie de la population et de ses dirigeants est une des multiples raisons qui ont conduit aux événements de 2011. Mais si les Al Khalifa sont officiellement des disciples du wahhabisme, une école coranique fondée par le Saoudien Mohammed ibn Abd Al Wahhâb, a vu le jour en 1745. Ce mouvement rejette toute tradition extérieure au Coran et à la sunna et refuse l'invocation des saints et du Prophète lui-même. Cette doctrine de l'islam s'appuie sur l'alliance historique entre le pouvoir politique et financier, symbolisé par Ibn Saoud, le fondateur de l'Arabie saoudite, et l'autorité religieuse.

D'architecture assez simple et épurée, la mosquée comporte toujours un minaret, une longue et haute tour, sobre ou ornementée, d'où, cinq fois par jour, le muezzin appelle à la prière. Les premiers minarets furent édifiés au VIIIe siècle de notre ère, soit environ 70 ans après la mort du Prophète. Certaines mosquées n'en possèdent qu'un, tandis que d'autre, les plus importantes, en ont plusieurs (mais jamais plus de sept, soit le nombre de minarets de la Grande Mosquée de La Mecque). L'autre élément indissociable de ces lieux de culte est le mihrab : une niche dans le mur indiquant la qibla (la direction de La Mecque). Comme les minarets, les premiers mirhab sont apparus au VIIIe siècle, tandis que le minbar (la chaire) date de l'époque de Mohammed. Une mosquée dispose toujours d'un point d'eau, pour que les fidèles puissent faire leurs ablutions avant la prière, afin de se purifier. Si, dans leur vie quotidienne, les musulmans fréquentent la mosquée du quartier, ils ne rechignent pas de se rendre dans les lieux de culte plus importants les vendredis (Jour saint et chômé dans le calendrier musulman).

La liberté de culte est garantie par la Constitution, les autres religions peuvent donc mener leur culte sans restriction particulière. Avec la forte population étrangère, toutes les religions se retrouvent à Bahreïn et cohabitent en harmonie (même si beaucoup d'immigrés sont originaires du Pakistan ou du Bangladesh, et donc eux-aussi musulmans). On trouve à Manama des temples hindous, des gurudwaras sikhs, des églises chrétiennes (la plus grande cathédrale du Moyen-Orient est en construction à Manama), et même une synagogue, puisque Bahreïn abrite la plus grande communauté juive dans les pays arabes du Golfe.

Les cinq piliers de l'islam

Zakat. Aumône légale, dont le montant est déterminé par le Coran. A l'origine, il s'agit d'un impôt religieux que chaque musulman a le devoir de payer au profit des nécessiteux. A Bahreïn, le Zakat And Charity Fund s'occupe de recevoir les donations d'entreprises et de personnes privées et les redistribue ensuite aux personnes les plus pauvres.

Sawn. Jeûne d'un mois que les musulmans sont tenus d'observer pendant la journée, entre le lever et le coucher du soleil. Les pratiquants doivent s'abstenir de manger, de boire, de fumer et d'avoir des relations sexuelles. Ils sont également encouragés à accomplir de bonnes actions. La rupture du jeûne, à la tombée de la nuit est l'occasion de célébrations. Beaucoup de recettes traditionnelles sont cuisinées spécialement pour cette occasion.

Hadj. Pèlerinage à La Mecque, que tout musulman se doit d'accomplir, ne serait-ce qu'une fois dans sa vie.

Salat. Prière rituelle. Elle doit être prononcée cinq fois par jour, en langue arabe et face à La Mecque. L'appel à la prière est lancé par le muezzin du haut d'un minaret (même si aujourd'hui les mégaphones et enregistrements ont remplacé les cordes vocales). L'heure de la prière est calculée en fonction de la position du soleil. La première prière est celle de l'aurore, vers 4-5h du matin. En général, la plupart des musulmans accomplissent ce rituel dans l'enceinte de la mosquée. Mais il n'est pas impossible de les voir en prière dans les lieux publics, des salles destinées à cette pratique se retrouvent un peu partout, jusque dans les malls et les aéroports. La prière suit un rituel bien précis : le fidèle doit d'abord procéder aux ablutions, puis étendre un tapis sur le sol pour se protéger des impuretés et se tourner vers La Mecque. La prière commence toujours par la récitation de la première sourate (ou verset) du Coran.

Shahâda. C'est la profession de foi. Elle se tient en une seule phrase prononcée en arabe : " Achhadou an lâ illâha illa-llâh, wa-achhadou anna Mouḥammadan rassoûlou-llâh ", qui peut se traduire par : " J'atteste qu'il n'y a pas de divinité en dehors de Dieu et que Moḥammed est l'envoyé de Dieu. "

Fêtes religieuses

La plupart des jours fériés et des fêtes religieuses musulmanes se fondent sur l'apparition de la Lune dans le courant du mois ou de la semaine du calendrier hégirien, qui compte environ onze jours de moins que l'année grégorienne. Par conséquent, la date exacte de la plupart d'entre elles n'est connue que 24 heures à l'avance. Le mois sacré du Ramadan et les trois jours de l'Eid Al Fitr qui s'ensuivent, ainsi que l'Achoura chiite, qui commémore la mort d'Ali, le gendre du Prophète, sont les fêtes les plus importantes à Bahreïn. Lors du Ramadan, les gens s'abstiennent de manger, de boire, de fumer et d'avoir des relations sexuelles du lever du jour au coucher du soleil. Le jeûne est rompu après le coucher du soleil par un repas appelé iftar. Pendant cette période, les journées de travail dans les entreprises sont généralement raccourcies de 2 ou 3 heures, tandis que les magasins sont fermés de 13h jusque très tard, après l'iftar. C'est pourquoi la plupart des magasins et des centres commerciaux restent ouverts jusqu'à des heures avancées de la nuit. L'Eid Al Fitr est une période festive pendant laquelle les membres de la famille se rassemblent et s'offrent des cadeaux ou donnent de l'argent aux enfants et partagent de somptueux repas. Les familles se promènent dans les parcs, pique-niquent, vont au cinéma ou dans les centres commerciaux. Bien que Bahreïn ne célèbre pas officiellement le Noël chrétien ou le Diwali hindou, les habitants sont libres de les célébrer comme il se doit. En décembre, il n'est pas rare de voir des vitrines décorées de sapins de Noël parfaitement taillés, tandis que de nombreux appartements et maisons s'illuminent de mille lumières multicolores à l'automne pour la fête de Diwali.

Les chrétiens de Bahreïn

Les chrétiens de Bahreïn comptent pour plus de 14 % de la population vivant à Bahreïn. Bien que majoritairement originaires des Philippines, des chrétiens Arabes vivent dans l'archipel depuis des siècles (ils seraient près d'un millier), et suivent l'Eglise des chrétiens d'Orient. La communauté d'expatriés fait que tous les mouvements du christianisme cohabitent : chrétiens d'Orient donc, mais également protestants, catholiques et orthodoxes. La première mission chrétienne date de 1896, et plusieurs églises existent aujourd'hui : la St. Christopher's Cathedral pour les anglicans, ou encore la Sacred Heart Church pour les catholiques, fondée en 1939. Des messes y sont données tous les jours, et ce, dans plusieurs langues. Les messes en français sont le samedi à 11h15.

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