Guide de Bahreïn : Arts et culture

Architecture

L'ancien se juxtapose au récent, l'ultra-contemporain au plus classique, et certains édifices osent même un mélange des genres en reproduisant l'architecture arabe traditionnelle, transformant Bahreïn en une vitrine de concepts architecturaux postmodernes.

Architecture traditionnelle et ancienne

Les bâtiments du patrimoine font l'objet d'un vaste plan de sauvegarde et de réhabilitation. Globalement, les édifices anciens se répartissent en quatre groupes : les monuments religieux (mosquées), les ouvrages défensifs (châteaux forts, citadelles, tours de garde), les espaces commerçants (souks) et les demeures traditionnelles. Les anciens habitants de Bahreïn utilisaient principalement les matériaux à disposition pour la construction de leurs maisons et bâtiments : branchages, fibres de palmier, gypse, pierre corallienne, mais aussi blocs de calcaire joints entre eux par de la boue. Les poutres en bois choisies pour les charpentes étaient généralement importées d'Inde ou d'Afrique de l'Est. Structurellement, les bâtiments étaient agencés de manière à s'apporter mutuellement de l'ombre, salvatrice en été. Les rues étaient donc très étroites, et les Bahreïnis pouvaient y circuler sans trop souffrir de la chaleur.

Les mosquées

Partout dans le monde, l'architecture des mosquées est strictement codifiée. Toujours orientée vers La Mecque (à Bahreïn, elles sont donc orientées plein ouest), à l'entrée se trouve toujours un espace pour se déchausser, suivi d'un bassin d'eau douce nécessaire aux ablutions obligatoires avant toute prière. Puis vient la salle de prière, avec le mihrab, une niche creusée en alcôve indiquant la Qibla, la direction de la Kaaba, la pierre noire de La Mecque. Les minarets sont aussi une pièce essentielle de ces bâtiments religieux, d'où le muezzin appelle les fidèles à la prière cinq fois par jour. Mais la tradition du muezzin se perd : seules les mosquées les plus prestigieuses leurs font encore appel. Pour les plus petites, des mégaphones entonnent l'appel à la prière. Les seuls arts graphiques que vous trouverez dans une mosquée sont la calligraphie et des entrelacs végétaux, puisque la tradition musulmane refuse de représenter des figures humaines, car on ne doit adoration qu'à Dieu lui-même. Si le dôme qui abrite la salle de prière n'est pas obligatoire, les plus belles et les plus grandes en sont toujours munies. Celui de la Mosquée Al Fateh, la plus massive du Bahreïn, pèse 60 tonnes, et est construit intégralement en fibre de verre. Les mosquées chiites et sunnites ne présentent pas de différences fondamentales, si ce n'est les faïences bleues et vertes qui décorent leurs murs.

Les ouvrages défensifs

Ils sont présents surtout au nord de Bahreïn, là où les villes les plus importantes se regroupaient. Au temps des guerres tribales, ils servaient de zones défensives pour les clans et marquaient ainsi leur territoire. Ils étaient en général établis près des sources d'eau douce, ressource naturelle la plus précieuse dans ces contrées arides. Dans le genre, les plus beaux exemples sont les forts d'Arad à Muharraq, typiques des forts bahreïnis, et le fort de Qal'at Al Bahrain, construit par les Portugais (d'où le dessin à la Vauban qui le caractérise), puis transformé par les différents régimes qui gouvernaient l'île. Les remparts possèdent à chaque coin une tour, et des tranchées faisaient office de douves. Bâtis sur plusieurs étages, ils pouvaient tenir des sièges pendant de longue durée. Les forts de Bahreïn avaient une autre utilité : contrôler les chenaux maritimes qui donnaient accès aux ports, une position stratégique lorsque l'on vit sur une île.

Les espaces commerçants (souks)

Contrairement à de nombreux pays du Golfe, les souks de Bahreïn sont encore présents et très actifs. De petite taille, les souks témoignent de l'organisation architecturale traditionnelle : allées étroites, arcades ou toiles tendues pour protéger du soleil les badauds et commerçants, petites échoppes collées les unes aux autres, marchandises débordant dans les ruelles, espaces sociaux comme les cafés ou religieux avec les mosquées à proximité immédiate. Les plus intéressants sont le souk principal de Manama, le souk de l'or et le souk de Muharraq, qui sont tous très actifs et authentiques.

Les demeures résidentielles

Les maisons barasti ou Areesh. Très courantes, ces maisons étaient également très aérées. L'ossature de la maison était constituée de quatre piliers en bois de mangrove (imputrescible) ou de palmier. Des feuilles de palmier tressées étaient disposées entre eux. Les barasti comprenaient une pièce centrale de 2 mètres par 4, lieu de la vie commune et familiale, et une plus petite de 2 mètres par 2, qui servait de cuisine, de garde-manger ou encore d'étable pour les bêtes.

Bait al Shaar, littéralement en arabe " la maison en poils ". Elle n'est pas, bien sûr, un élément architectural, mais elle est l'abri indissociable du bédouin. Plus il y a de poteaux, plus important est l'hôte du lieu et plus grande est la tente qui peut atteindre 20 mètres. Utilisée pendant l'hiver dans les zones désertiques, elle est réalisée avec des poils de chèvres tissés. Un rideau tissé sépare deux sections : la section des hommes, généralement sur la gauche (lorsqu'on est face à la tente) est ouverte, tandis que celle des femmes est fermée pour protéger des regards. Une autre tente était dressée à côté pour la cuisine et comme entrepôt. Les tentes d'une tribu étaient arrangées en cercle ou en carré et celle du Cheikh se trouvait toujours au milieu, ainsi les visiteurs la reconnaissaient facilement.

Mashait. Cette architecture plus rare est celle des plus riches. Ces maisons étaient construites en briques de boue séchées ou en pierre corallienne, calcaire et argile rouge. Les toits fabriqués en bois, boue et paille, étaient recouverts de branches de palmiers. Aux XIXe et XXe siècles, la tour à vent, ancêtre de l'air climatisé, est importée d'Iran. On l'appelle la tour Barjeel et elle s'élève à 5 ou 6 mètres au-dessus de la maison. Son ingénieux système d'ouvertures et de conduits verticaux permet à la brise de ventiler l'intérieur de la maison. Au-dessus de ces tours, les femmes font sécher le linge, ajoutant de l'humidité à la ventilation. Les tours à vent sont stratégiquement situées au-dessus des pièces principales, comme le majilis ou les chambres. Les majilis (mot qui signifie lieu de rendez-vous, lieu pour s'asseoir), sont toujours présents et se déclinent au pluriel car les hommes et les femmes sont séparés. C'est l'endroit pour discuter, échanger des nouvelles, recevoir les invités, la famille, les voisins. Dans la maison d'un cheikh, c'est le lieu pour recevoir les doléances. C'est l'élément majeur et indispensable de l'hospitalité bahreïnie. Il est recouvert de tapis aux sols et de coussins placés contre le mur. Au centre, un feu permet de préparer le thé ou le café. Dans les maisons importantes, la famille la plus proche se retrouve toujours dans la cour intérieure, la plus éloignée de la porte d'entrée. Des maisons de ce type ont été rénovées et ouvertes au public à Muharraq, avec la Mashait du Cheikh Isa Bin Ali, remarquable d'authenticité.

Artisanat

Le teli, tissé sur une planche en bois, est une broderie savante et colorée composée de fils dorés, argentés et d'autres teintes, qui orne les cols et les manches des robes des femmes. Ces robes brodées sont portées à l'occasion de fêtes ou d'événements spéciaux. Ainsi, les jeunes filles les portent lors d'une cérémonie marquant leur mémorisation du Coran.

Le sadou est une technique de tissage élaborée à base de laine, issue de la tonte des chameaux, moutons et chèvres, et teinte notamment grâce à des extraits naturels de henné et de safran. Les femmes bahreïnies réunies en petits groupes tissent des vêtements, coussins, tapis et tentes aux motifs géométriques colorés. Le sadou est classé sur la liste du patrimoine culturel immatériel de l'humanité par l'UNESCO. Si le sadou est plus une tradition bédouine, Bahreïn compte plusieurs tribus qui utilisent le même procédé.

La vannerie de palmier ou khous (prononcer rous) était largement utilisée pour confectionner les accessoires de la maison, comme les paniers, tapis de sol, éventails... Vous visiterez pour cela les maisons traditionnelles de Muharraq ou le centre Al Jasra.

Que rapporter de son voyage ?

Des perles, évidemment ! La renommée des perles de Bahreïn n'est plus à prouver et de nombreux pêcheurs continuent d'exercer le métier de leurs ancêtres. Alors que les pêcheurs d'antan plongeaient en apnée, ceux d'aujourd'hui utilisent des bouteilles d'oxygène. Plusieurs adresses du Gold Souq à Manama se sont spécialisées dans la vente des perles, et même avec un petit budget, il est possible de repartir avec une de ces fameuses " larmes ". Comptez 60 BHD pour un collier.

Les artisans de Bahreïn se sont également faits maîtres dans bien d'autres domaines : les encens naturels, la poterie, le tissage... Notre préférence va vers ces petits coffres en bois précieux et sertis d'or, admirable travail de précision et de raffinement. Des adresses du Souk de Manama proposent ces types d'artisanat, ainsi que le Al Jasra Handicrafts Centre, un espace ouvert par la famille royale pour promouvoir les créations et savoir-faire locaux.

Cinéma

La production cinématographique à Bahreïn en est encore à son balbutiement, malgré la création en 2006 d'un organisme d'Etat censé promouvoir les créations d'artistes du cru, la Bahrain Film Production Company. Mais ce n'est pas pour autant que les Bahreïnis ne sont pas friands de 7e art. La première tentative pour ouvrir un cinéma a été l'oeuvre de Mahmood Al Saati, qui, en 1922, ramena d'Europe un projecteur. Le premier cinéma officiel a été ouvert en 1937, par Abdulla Al Zayed and associates. Dépourvu d'air climatisé, le cinéma était installé sur le toit du bâtiment en hiver. La plupart des films joués à Bahreïn après la Seconde Guerre mondiale venaient d'Egypte. Aujourd'hui, les cinémas comptent parfois jusqu'à vingt salles, et sont ultra-modernes. Les films diffusés proviennent soit de Bollywood, de Hollywood ou d'Egypte. Certains réalisateurs bahreïnis arrivent à tirer leur épingle du jeu, et ce malgré la concurrence des studios étrangers, avec notamment, Bassam Al-Thawadi, auteur de Al Hajiz ou de A Bahraini Tale. Saleh Nass est sans contexte un des plus célèbres, avec des films qui ont été projetés dans plus de trente festivals internationaux : Phone Call (2005), The Body (2006), Lu'bba - Game (2012) sont ses films les plus célèbres.

Danse

Ayyala : la danse des cannes Al ayyala est pratiquée par les hommes en kandoura blanche (ou dishdasha). Au son des percussions, ils se balancent d'un pied sur l'autre, brandissant les bâtons et entonnent un mélodieux chant poétique. Au temps des razzias et des menaces, c'était un rituel d'unité tribale.

Fijiri : il s'agit de la danse des pêcheurs de perles. Elle s'accompagne toujours de chants polyphoniques, avec un chanteur principal qui dirige un coeur d'hommes, qui marque l'harmonie et le tempo, puisque les percussions sont assurées par des claquements de mains. Parfois, un tambour de cuir ou d'argile accompagne le tout. Des danses lancinantes suivent ces chants venus du fond des âges. Vous en aurez un aperçu enregistré au Musée national, ou lors de sorties en mer pour pêcher des perles.

Liwa : d'origine africaine, cette danse fait aujourd'hui partie intégrante de la culture bahreïnie, rappelant les liens commerciaux et humains qui rattachent l'archipel aux pays de la Corne. Au centre d'un groupe d'hommes, des tambours accompagnent un mizmar, sorte de flûte dont les sonorités rappellent un mélange entre un hautbois et une flûte de charmeur de serpent. Les hommes tournent sur eux-mêmes, dans une chorégraphie lente et harmonieuse. Le tempo augmente progressivement, et les dernières mesures demandent aux danseurs des efforts frénétiques.

Yollah : cette danse pratiquée aussi par les hommes utilise une arme comme le fusil, le poignard ou le sabre. Les hommes la font tournoyer au-dessus de leur tête ou la lancent en l'air. C'est la danse la plus courante lors des parades militaires sunnites. Comme l'ayyala, elle se danse au son des percussions et on peut toujours l'admirer lors des mariages ou des festivals sunnites. Les hommes, disposés en deux ou quatre rangées, alternent des pas vers l'avant et vers l'arrière, symbolisant ainsi la victoire et la défaite.

Littérature

L'histoire de la littérature est ancrée dans la culture bahreïnie. Plus que de littérature à proprement parler, c'est la poésie et le théâtre qui ont les faveurs des amateurs de belles lettres. Et il s'agit d'une longue et riche tradition littéraire, qui date de l'Antiquité et qui a constamment évolué pour arriver à aujourd'hui. Dilmun, qui professait une religion polythéiste, avait, selon les archéologues, des rites qui pourraient s'apparenter à du théâtre. Avec l'islam, cette tradition s'est arrêtée, mais lors du mois de Muharram, qui commémore la mort du gendre du prophète Ali, et que les chiites vénèrent, des représentations racontant la bataille de Karbala se déroulaient à Bahreïn. Surtout lors d'Ashoura, la grande fête chiite. Pendant tout le Moyen Age, des théâtres d'ombres et de marionnettes étaient très populaires. Ce n'est qu'après l'expédition de Bonaparte en Egypte en 1798 que le théâtre européen a gagné l'archipel. Bahreïn fut un pionner dans la création d'un théâtre arabe. La première pièce, Le juge de la volonté divine, fut jouée à l'école Hidaya Al-Khalifa en 1925. Dans les années 1970, un véritable essor théâtral a mis en avant de la scène des dramaturges bahreïnis comme Amin Salah ou Yousef Al Hamdan. Ces auteurs écrivent aussi bien en arabe qu'en anglais. Aujourd'hui, avec le Théâtre national comme scène, des compagnies connaissent un certain succès, la Awal Theatre étant la plus célèbre ou la Al Sawari Theatre, spécialisée dans le théâtre expérimental.

La poésie est encore plus populaire. Les Bahreïnis aiment à penser qu'un poète réside en chacun d'eux. Dès la légende de Gilgamesh, plus vieux poème de l'humanité, la civilisation de Dilmun est déjà célébrée comme une terre de poésie. Pendant tout le Moyen Age islamique, Bahreïn est réputé dans tout le monde arabe pour ses savants et ses poètes, comme le Cheikh Maitham Al Bahrani au XIIIe siècle. Aujourd'hui, la poésie bahreïnie continue de rayonner dans le monde arabe, avec l'icône du pays, Ali al-Sharqawi, qui est aussi bien un dramaturge qu'un poète. Ses oeuvres ont été traduites dans plusieurs langues et notamment en français. Mais, et c'est plutôt rare dans les pays du Golfe, les femmes ont largement contribué à faire de la littérature bahreïnie ce qu'elle est aujourd'hui. Le recueil Shazaya, écrit par Hamda Khamis, a été un succès considérable lors de sa sortie en 1969 et d'autres femmes poètes continuent d'écrire encore aujourd'hui, comme Iman Asiri, Fatima al-Taytun ou Fathiya Ajlan.

Médias locaux

Au quotidien, et pour la moyenne des usages, internet est accessible partout et par tous, notamment par la 4G et les smartphones. Dans les hôtels, et dans de nombreux cafés et restaurants, vous aurez accès au haut-débit sans problème, Facebook, Instagram et WhatsApp compris. Avec près de 96,4 % de la population ayant accès à internet, Bahreïn est le pays le plus connecté de la région mais la navigation est encadrée (censure des sites adultes et autres " non-recommandés ").

L'agence de presse Bahrain News Agency est la principale agence gouvernementale d'information et publie entre 90 et 150 dépêches par jour. Si les journaux, radios et télévisions se gardent bien de critiquer la famille royale, ils jouissent d'une certaine liberté d'action. Le principal journal d'opposition, le Bahrain Mirror, exerce ainsi ses activités sans difficultés. Certains journaux sont publiés en anglais, comme le Gulf Daily News : www.gdnonline.com.

Musique

En raison des nombreuses relations commerciales que le royaume entretenait avec l'étranger, les instruments de musique traditionnels que l'on peut découvrir au cours des célébrations publiques ou privées sont ici les mêmes que ceux utilisés dans tout le reste du Golfe. Et tout d'abord, l'oud, l'un des principaux instruments arabes, assez proche d'une mandoline ou d'un luth. Sa caisse de résonance est faite d'un bois solide mais flexible (oud signifie d'ailleurs " bois flexible " en arabe !), comme l'acajou par exemple. Autre instrument original mais très populaire : le habban ou la cornemuse arabe, fait d'un corps en peau de chèvre surmonté de deux tuyaux (l'un pour souffler l'air dans le sac et l'autre pour produire une mélodie). Parmi les percussions : le manior, une ceinture en coton ornée de sabots de chèvres produisant des cliquetis au gré des mouvements du danseur, ou encore le taba, un tambour de différentes tailles et formes.

Certains styles musicaux reprennent les harmonies traditionnelles du Golfe, comme le Khaliji, qui mélange influences arabes, perses et indiennes. Ali Bahar en est la plus grande star. Le Swat en fait aussi partie, qui reprend les instruments traditionnels, comme le mirwas (un tambour), ou le 'ud (une flûte). Aujourd'hui, la musique traditionnelle est un peu délaissée au profit des sonorités plus occidentales. Le groupe de rock progressif Osiris en est le parfait exemple, ou encore le groupe de métal, Motör Militia.

Peinture et arts graphiques

Les arts graphiques contemporains ont connu un essor sans précédent dans les années 1950, sous le patronat du Arts and Literature club, fondé en 1952 à Manama. La première exposition d'art contemporain a eu lieu en 1956, réunissant peintres expressionnistes et calligraphie arabe. Depuis, de nombreux peintres bahreïnis ont connu un succès national et international. Les années 2000 et 2010 ont vu naître un véritable engouement pour l'art abstrait. De nombreuses galeries exposent les toiles des maîtres bahreïnis. Artistes internationaux y côtoient la fine fleur de l'art bahreïni, comme les travaux du peintre surréaliste Abdulla Almuharraqi ou de Nasser Al Yousif, qui sublime le quotidien des habitants.

Albareh Art Gallery : cette galerie d'Adliya est la référence à Bahreïn pour l'art contemporain. Les plus grands artistes arabes et la crème de la peinture bahreïnie s'y côtoient. La visite de cette galerie s'impose.

www.albareh.com

Al Riwaq Gallery : une autre galerie d'Adliya, ouverte en 1998, qui accueille de nombreux ateliers et expositions afin de promouvoir les artistes locaux.

www.alriwaqartspace.com

Abdullah Al Muharraqi : ce peintre surréaliste, qui connaît un très grand succès depuis quelques années, possèdent une galerie, tenue par son fils, lui aussi artiste. Leurs créations colorées et hallucinées séduisent les amateurs d'art.

Rashid bin Khalifa Al Khalifa : ce peintre, membre de la famille royale, est sûrement l'artiste bahreïni le plus reconnu à l'étranger. Pendant quarante ans, il a fait évoluer son style, passant du réalisme de ses débuts, à l'impressionnisme et aujourd'hui à un art abstrait et coloré. Il a exposé à Milan, Beyrouth, aux Etats-Unis...

Ella Art Gallery : une galerie à Al Hoora, ouverte par la très influente Ella Prakash. Plus centrée sur le design que sur l'art graphique proprement dit, elle recèle de nombreuses créations originales.

Traditions
L'hospitalité bahreïnie

La tradition de l'hospitalité bahreïnie n'est pas un vain mot. Elle est une réalité toujours présente dans tous les aspects du quotidien. Elle se manifeste par un accueil généreux et parfois extravagant, l'envie de partager les traditions ancestrales, de les expliquer et d'être reconnus et appréciés. Elle n'est pas conditionnée à l'intimité d'une relation amicale mais inscrite dans l'ADN de tout Bahreïni, depuis le chauffeur de taxi jusqu'aux familles que vous croiserez dans les luxueux établissements de Seef. Ils vous inviteront spontanément à les rejoindre pour une boisson, en passant par le café, présent à la réception de chaque hôtel. Pour autant, elle ne signifie pas que vous êtes amis, mais simplement que l'accueil fait partie de l'art de vivre de tout Bahreïni. Héritage des temps de disette, où il était un devoir de protéger celui qui passe, comme il était un devoir pour le visiteur de l'accepter.

Concrètement, aujourd'hui, cette hospitalité légendaire se traduit par :

Le majlis : littéralement, il signifie l'endroit où l'on s'assoit. Toutes les maisons bahreïnies en possèdent au moins un, voire deux. On y discute en famille et on y reçoit les invités comme dans son salon. On sait toujours à quelle heure on arrive mais jamais celle à laquelle on repart. Vous y trouverez matelas et coussins disposés autour de la salle, et en général au milieu, un kawar, où sont disposés plusieurs dallah (cafetières au long bec). On vous y servira des dattes et des petits beignets arrosés de sirop de datte appelés luqueimat, mais également des fruits.

Le café et les dattes : le café noir sans sucre et aromatisé à la cardamone est servi avec des dattes pour en atténuer l'amertume. Symbole d'hospitalité, il est proposé à chaque rencontre, notamment dans le majlis. Moment à ne manquer sous aucun prétexte.

L'oud : un encensoir où l'on brûle du bois précieux comme le santal ou une pâte parfumée à la rose, par exemple. Il est passé à tous les visiteurs dans le majlis. A l'aide de sa main droite, on fait venir la fumée vers soi. On utilise l'oud partout dans la maison pour purifier les cuisines, l'air ambiant et même les armoires. Ne pas hésiter à demander une démonstration dans les nombreux magasins qui en vendent dans les centres commerciaux.

Les salutations : la tradition entre les hommes est de se toucher le nez. Il est la preuve d'une très grande confiance, car on devient vulnérable à s'approcher si près l'un de l'autre. Les hommes et les enfants ont un très grand respect pour les aînés et on embrasse une mère ou une grand-mère toujours sur le front. Les femmes se saluent en s'embrassant sur la même joue plusieurs fois. Plus on est proche et plus on s'embrasse, en général deux à trois fois.

Chère shisha

Indissociable de la culture régionale au sens large, le narguilé (ou narguileh, shisha, hooka, originaire d'Iran, au XVIe siècle) est une pipe un peu particulière, composée d'un long tuyau qui communique avec un flacon d'eau et que la fumée traverse avant d'arriver à la bouche du fumeur. Le goût du tabac aromatisé placé en haut sous la braise s'en trouve particulièrement adouci et prend la saveur du parfum choisi (vanille, fraise, mangue, pomme). La plupart des restaurants orientaux proposent de terminer le repas ainsi. Les excursions et les repas nocturnes dans le désert sont aussi l'occasion de s'initier à cette pipe à eau que beaucoup de touristes rapportent chez eux en souvenir, ignorant sans doute qu'elle n'a rien à voir avec la tradition du Golfe ! Une séance d'environ 45 minutes délivre 20 fois plus de goudron, 2 fois plus de monoxyde de carbone et 3 fois plus de nicotine qu'une cigarette. La nature du goudron est toutefois différente en raison d'une température de combustion plus basse. Si 30 à 50 bouffées sont prises dans la même soirée par shisha, cela signifie que le consommateur fume quarante cigarettes.

La fauconnerie

Définition et histoire

La fauconnerie se définit comme une activité traditionnelle consistant à garder et à entraîner des faucons pour prendre du gibier dans son état naturel. Elle est pratiquée depuis plus de 4 000 ans. Elle s'est probablement développée dans les steppes d'Asie, et s'est répandue dans les autres pays par le biais de liens culturels et commerciaux, d'abord en Europe, en Afrique du Nord, en Asie orientale et plus tard au XVIe siècle dans le reste du monde. Les endroits où se pratique la fauconnerie sont liés aux routes de migration suivies par les rapaces depuis des milliers d'années. Ainsi, la fauconnerie se trouve-t-elle principalement sur les voies et couloirs migratoires traditionnels de l'Asie du Nord et de l'Asie de l'Est, du nord de l'Europe en passant par l'Europe méditerranéenne, le Moyen-Orient, et la mer Caspienne en direction de l'Afrique du Nord, et de l'Amérique du Nord en descendant jusqu'à l'Amérique centrale et l'Amérique du Sud. La fauconnerie est pratiquée dans plus de soixante pays. Elle dépend des conformations d'un terrain découvert, pour que le fauconnier puisse suivre l'oiseau. L'environnement exerce donc une influence sur la fauconnerie et façonne les variantes locales de la pratique traditionnelle. Par exemple, dans les déserts d'Arabie, le terrain découvert permet de faire voler des faucons qui parcourent de longues distances, et les steppes d'Asie permettent de faire voler à la fois des faucons et des grands aigles. En revanche, dans les régions boisées et les terres cultivées semi-découvertes, comme celles de la majeure partie de l'Europe, du Japon, de quelques parties de la Chine et de la République de Corée, l'usage des oiseaux de bas vol, à l'instar des vautours et des éperviers, est préféré. C'est dans la fauconnerie qu'on trouve une des plus anciennes relations entre l'homme et l'oiseau. Le faucon et sa proie ont évolué ensemble pendant des millions d'années, et leur interaction forme la trame d'une pièce de théâtre qui remonte à la nuit des temps. La tâche du fauconnier est de ramener ensemble ces acteurs sur la scène de la nature. La pratique de la fauconnerie durant la préhistoire, l'Antiquité et le Moyen Âge est documentée dans de nombreux endroits du monde.

Les faucons sauvages font face aujourd'hui à de nouveaux périls tels que les pesticides, la dégradation et la perte de leur habitat, ce qui réduit leur population. Les fauconniers s'efforcent d'assurer le maintien de ces populations au niveau national et international.

La France doit créer une fondation qui déposera toutes les archives privées des fauconniers français au musée international de la Chasse et de la Fauconnerie à Gien afin que ce patrimoine soit mis à la disposition du public : www.coeur-de-france.com/gien-museedelachasse.html

La fauconnerie a été incluse dans l'inventaire du patrimoine culturel immatériel de l'Unesco.

La place de la fauconnerie dans la société bahreïnie

Posséder un faucon reste un privilège que seuls les plus aisés peuvent s'offrir. Mais depuis quelques années, des clubs encouragent les amateurs à venir s'entraîner avec les oiseaux. Il n'est donc pas rare à Bahreïn de voir des faucons dans le ciel du désert traquer leurs proies. Preuve que l'animal est respecté par les habitants, une clinique spécialement dédiée à ce volatile soigne les faucons blessés. Plusieurs espèces sont recensées à Bahreïn, dont le célèbre mais menacé faucon sooty (concolore en français) qui migre depuis les jungles de Madagascar chaque année pour se reproduire dans l'archipel. Pour protéger cette espèce, il est interdit de se rendre sur les îles où ils établissent leurs nids, mais ils sont observables avec de bonnes jumelles depuis l'île d'Hawar.

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