Guide de DRESDEN : Dresde en 30 mots-clés
Faire
Respecter les règles en matière de circulation et faire attention aux pistes cyclables. Attendre que le petit bonhomme soit vert pour traverser (vous verrez souvent des piétons patienter cinq minutes avant de traverser une rue sans voiture) et utiliser de préférence les passages cloutés. Sans quoi, vous risquez fort d'entendre un Dresdois vous rappeler à l'ordre d'un tonitruant "Roooooot ! " (" rouge ! ")... et les voitures ne feront pas l'effort de vous éviter !
Laisser un pourboire (Trinkgeld). La coutume est d'arrondir l'addition à une somme supérieure et d'annoncer au serveur au moment de l'addition le montant que vous lui paierez, pourboire inclus. Ainsi, il vous rendra la monnaie en conséquence. On ne laisse donc pas le pourboire sur la table !
Toujours se munir d'une certaine somme en liquide : les cartes de crédit ne sont pas toujours acceptées comme moyen de paiement, notamment dans les restaurants.
Ne pas faire
Se vexer si l'on n'affiche pas une politesse marquée dans les services. Les codes allemands nécessitent moins de sourire et il n'est pas impoli en Allemagne de ne pas en esquisser. Ce qui ne vous dispense pas de sourire ! Les Saxons sont en effet un peu plus gracieux que les habitants d'autres Länder.
Plaisanter sur le nazisme ou se moquer de la RDA. Les Allemands évoquent assez volontiers le sujet sensible du nazisme, mais pas question de s'en amuser. Quant à la RDA, elle est encore dans le coeur de nombreux Dresdois. Les plus âgés y ont passé les trois-quarts de leur vie ! Se moquer de la mauvaise qualité de vie ou des produits de consommation en RDA serait de mauvais goût.
Faire du charme insistant à une jolie Dresdoise. Les rapports de séduction ne sont pas les mêmes que dans les pays latins, et les femmes allemandes se sentent vite oppressées si l'on cherche à leur faire du rentre-dedans.
L'Ampelmann désigne le bonhomme rouge ou vert des feux de circulation en Allemagne. L'un d'eux, celui introduit en 1970 en Allemagne de l'Est, est devenu célèbre avec son chapeau et sa forme plus naïve. Depuis la réunification, l'Ampelmann est-allemand a été repris à l'Ouest, notamment à Berlin, où il est devenu un symbole de la ville reproduit sur des milliers de cartes postales, T-shirts et mugs touristiques. Le 24 janvier 2005, au nom de l'égalité des sexes, une Ampelfrau, l'équivalent féminin de l'Ampelmann, fut inaugurée au centre de Dresde, dans la Prager Strasse. Depuis, la petite Ampelfrau coiffée de tresses est un succès en Allemagne et a fait son entrée dans de nombreuses villes, dont Leipzig.
Surnommée la " Florence de l'Elbe ", Dresde est la ville baroque du Nord par excellence. Sous l'impulsion du prince électeur Auguste le Fort, la cité s'est vue remodelée par des aménagements urbains dignes des proportions harmonieuses voulues par le style baroque. L'Innere Neustadt porte le surnom de Barockviertel et était le coeur de la vie bourgeoise au XVIIIe siècle ; ses maisons charmantes, son théâtre (Societaetstheather) et ses cours abritant autrefois des ateliers d'artisans sont encore aujourd'hui témoins de la grâce de cette mode architecturale à Dresde. De l'autre côté du fleuve, c'est Auguste le Fort et son Premier ministre Brühl qui redessinèrent la silhouette de la ville jusqu'à la rendre myhtique avec la Frauenkirche, le Zwinger, le Residenzschloss, la Hofkirche...
L'Allemagne est le pays de la bière avec 1 200 brasseries dans tout le pays et plus de 5 000 types de bière. Dresde, naturellement, a aussi sa tradition brassicole. En 1912, Dresde était la troisième ville productrice de bière d'Allemagne avec plus de trente brasseries, derrière Berlin et Munich. Aujourd'hui, la capitale saxonne compte cinq brasseries en activité. La plus grande est celle de Feldschlösschen, fondée en 1838 au sud de la vieille ville ; les autres, plus petites, sont la Brauhaus am Waldschlösschen (1838), la Watzke Brauerei (1996), la Neustädter Hausbrauerei Schwingenheuer (2002) dans la Neustadt, qui produit des bières locales aux noms amusants comme la Hufeisennase (nez de fer à cheval) ou la Lenin Hanf (chanvre Lénine). Enfin, la Hausbrauerei Laubegast (2008), la plus jeune d'entre elles, brasse des bières non filtrées. Mais la Radeberger et la Freiberger, les deux bières les plus célèbres, sont issues de brasseries de la région de Dresde.
La Bohême constitue aujourd'hui la partie occidentale de la République tchèque. Elle fut longtemps peuplée non seulement de Slaves (tchèques) mais aussi d'Allemands des Sudètes, une minorité germanique dont le territoire sera annexé par Hitler en 1938 dans le cadre de son projet pangermaniste. Toute proche de la Saxe, la Bohême a considérablement influencé sa population, ses moeurs, sa cuisine locale et ses arts. Aujourd'hui, cette influence se ressent surtout dans les traditions culinaires. La bière tchèque se boit tout autant que la bière saxonne à Dresde, et presque toutes les recettes traditionnelles de la Saxe sont très proches des recettes tchèques.
Peintre vénitien né en 1722, Bernardo Bellotto attire l'attention d'Auguste le Fort grâce à ses Vedute, ses paysages urbains d'une rare beauté. A l'âge de vingt-cinq ans seulement, il est appelé à la Cour de Dresde et reçoit le titre prestigieux de Hofmaler (peintre de la Cour). Comme son oncle, Bellotto se fait appeler Canaletto et a une préférence marquée pour les vues fluviales. Le prince électeur lui confie la mission de réaliser une série de Vedute de Dresde, mission qu'il exécutera avec tant de perfection qu'aujourd'hui encore, la vue sur l'Altstadt depuis la rive nord de l'Elbe porte encore son nom (Canaletto Blick).
Dresde est une ville de châteaux et de palais. Le Zwinger, le Residenzschloss (château de la résidence), le Palais japonais, le château de Pillnitz, résidence d'été d'Auguste le Fort, le Taschenbergpalais qui abritait les amours du roi et de sa Maîtresse en titre... Marquée par la folie de construction d'Auguste le Fort, Dresde a gardé, au XIXe siècle, l'habitude de bâtir des demeures somptueuses, comme les trois châteaux des rives de l'Elbe (Elbschlösser). Une visite de Dresde pourrait se faire selon un circuit de ses châteaux seulement, car nombreux sont ceux qui renferment des musées de premier rang. Le Zwinger abrite la Gemäldegalerie Alte Meister, la Porzellansammlung et le Mathematik-Physikalischer Salon ; le Residenzschloss est la chambre des trésors des princes de Saxe avec la Voûte verte ou encore la Türkische Cammer. Le Palais japonais, quant à lui, est aujourd'hui le Musée ethnographique de Dresde.
Dans le domaine des clichés, il est vrai qu'on a tendance à associer l'Allemagne à la discipline. Sans aller trop loin, vous remarquerez effectivement une certaine discipline à Dresde. Quelques exemples : les Allemands ne traversent que très rarement les rues lorsque le petit bonhomme au passage piéton n'est pas vert. Si vous ne respectez pas cette règle, vous aurez affaire à des regards réprobateurs, voire à des commentaires désobligeants. Evitez surtout de traverser lorsque des enfants attendent sur le trottoir, alors même que leurs parents sont en train de leur inculquer les règles de la sécurité routière... De même, bien qu'il n'y ait pas de barrières à l'entrée des transports en commun, chacun achète et composte un titre de transport. Ce sens civique inné peut donc avoir du bon, surtout lorsqu'on vous court après pour vous rapporter votre portefeuille perdu en chemin...
Bien des Allemands considèrent le dialecte saxon comme l'un des dialectes les plus laids du pays. En effet, il fut longtemps associé à la langue des paysans pauvres des montagnes autour de Dresde et, par extension, à une forme de manque d'éducation et de culture. C'est oublier bien vite que ce dialecte est l'un des plus proches du Hochdeutsch (" haut-allemand ", l'allemand officiel) et qu'il était parlé par Auguste le Fort comme par Martin Luther ! Aujourd'hui, il est peu pratiqué, mais un accent traînant et inimitable reste dans la bouche des Saxons...
L'Elbe sépare de toute son auguste largeur les deux rives de Dresde et, par là même, l'Altstadt et la Neustadt. D'une longueur de 1 091 kilomètres, il prend sa source en République tchèque, dans les monts des Géants, traverse l'Allemagne et se jette dans la Mer du Nord en passant par le port d'Hambourg. C'est le treizième fleuve d'Europe et le quatrième fleuve d'Allemagne avec un débit moyen de 710 m3/s, derrière le Rhin, le Danube et l'Inn. L'Elbe donne à Dresde tout son caractère et toute sa beauté, immortalisée dans les toiles célèbres de peintre Canaletto au XVIIIe siècle et apporte son climat unique, doux et océanique, protégeant la ville des températures extrêmes. Mais le long fleuve tranquille et majestueux peut se transformer en monstre marin lorsque, sous l'effet des crues estivales, ses eaux envahissent la ville sans pitié, comme lors des inondations tragiques de 2002 (mais sans gravité). Le patrimoine culturel de la ville fut gravement menacé par la montée des eaux et le Semperoper, à lui seul, déclara 27 millions de dégâts. Mais la plupart des oeuvres des musées de Dresde purent être préservées notamment grâce à l'extraordinaire effort de solidarité des citoyens, qui se mobilisèrent pour préserver les trésors artistiques de la ville.
Dresde, comme Venise, peut se vanter d'avoir 80 églises, ce qui en fait une ville particulièrement enrichissante sur le plan architectural : toutes les époques, du roman à l'architecture contemporaine, sont passées par là. Gratuite, l'entrée dans les églises vaut vraiment le coup à Dresde. De la Hofkirche avec ses ors baroques et son orgue resplendissant, à la Kreuzkirche dont le triste crépi rappelle à chacun les horreurs de la guerre, chaque visite est une expérience unique et un voyage dans le temps.
La vieille ville de Dresde (Altstadt) étonne souvent par sa couleur noirâtre, comme si la fumée des pots d'échappement avait sauvagement abîmé les façades des monuments baroques, pourtant reconstruits il y a quinze ou vingt ans seulement. C'est que l'architecture dresdoise s'est presque toujours tournée vers sa pierre locale, le grès de l'Elbe, un grès légèrement marbré qui s'oxyde après quelques mois d'exposition à l'air libre. La Hofkirche, le Semperoper ou le Zwinger étaient déjà noirs au XIXe siècle, alors que les moteurs n'avaient pas encore été inventés et que les chevaux tiraient encore les fiacres des habitants de Dresde. Certains monuments, surtout à l'ère baroque, furent peints pour remédier à ce problème, comme le Taschenberg avec sa façade couleur crème. Aujourd'hui, la couleur sombre de la pierre locale donne tout son cachet à la fameuse silhouette baroque dresdoise et de nombreux architectes contemporains s'en servent pour construire de nouveaux édifices.
La locomotive à vapeur, les microprocesseurs, le filtre à café Melitta, les sachets de thé, l'homéopathie, l'appareil photo à petit format, les bateaux à vapeur, la porcelaine... les Saxons sont un peuple bourré d'inventivité et passionné par la recherche industrielle. Le XIXe siècle fut particulièrement propice à l'innovation dresdoise, avec la réalisation du pont de Loschwitz, le Blaues Wunder (Miracle bleu), l'un des premiers ponts suspendus d'Europe, mais aussi le premier téléphérique d'Europe (Schwebebahn). Le premier chocolat au lait du monde sortait alors des usines Jordan und Timaeus et la première fabrique de cigarettes allemandes, Yenidze, prenait la forme d'un palais des Milles et une nuits... la première ligne ferroviaire d'Allemagne, ouverte en 1839, rejoignait Dresde et Leipzig... Dès les XVIIe et XVIIIe siècles, les princes électeurs encouragèrent les inventions techniques et scientifiques : la première porcelaine d'Europe fut définitivement mise au point en 1710. Aujourd'hui, l'Université technique, dont la réputation excellente attire les étudiants du monde entier, couplée à des laboratoires de recherche installés dans la région comme la fameuse Silicon Saxony, assure le dynamisme de l'innovation saxonne et, par là même, de son économie.
Dresde est la ville des mélomanes. Forte d'un Opéra et d'une Philarmonie d'une qualité comparable à ceux des grandes métropoles, le Semperoper, elle jouit aussi de la réputation excellente de son Conservatoire et de ses festivals, comme le Dresdner Musikfestspiele où se sont produits les plus grands noms de la musique classique. L'histoire musicale de Dresde remonte au moins au XVIe siècle, sous le règne du prince Moritz de Saxe, qui fonda la Sächsische Hofkapelle (Orchestre royal de Saxe) et les Sächsische Kapellknaben (Choeur de garçons de la Saxe). Aujourd'hui encore, les églises de Dresde résonnent de musique religieuse et profane et attirent des milliers de touristes mélomanes chaque année et son festival Dixieland, dédié au jazz de la Nouvelle-Orléans, remporte un succès énorme depuis 1971.
Dresde n'a pas volé sa réputation de capitale culturelle : elle compte cinquante musées, dont douze sont parmi les plus importants au monde. La Gemäldegalerie Alte Meister rassemble les trésors de l'art allemand (Cranach, Holbein) et flamand (Vermeer) ainsi que la Renaissance italienne (Raphaël, Botticcelli). L'Albertinum regorge de grands noms comme Caspar David Freidrich, Toulouse-Lautrec, Gerhard Richter ou Rodin. La Voûte verte est l'une des plus belles chambres du Trésor au monde avec ses milliers de joyaux amassés par des princes électeurs obsédés par la beauté. Dresde célèbre aussi ses artistes locaux (Otto Dix, Friedrich Schiller...) dans ses musées municipaux. Moins connus, ses musées savants sont pourtant exceptionnels, comme l'immense Deutsches-Hygiene-Museum où l'on apprend à connaître et à comprendre le corps humain, le Musée d'histoire militaire qui raconte 800 ans de guerre, le musée des Transports où sont exposés la fameuse locomotive à vapeur Saxonia et des dizaines de modèles de voitures, de vélos, de wagons, de ballons à air et d'avions...
Dresde possède 63 % d'espaces verts et est l'une des villes les plus vertes d'Europe. La Dresdner Heide, une forêt dans la ville, le Grosser Garten (Grand Jardin) et les bords de l'Elbe constituent les poumons principaux de cette ville où l'art se mêle harmonieusement à la nature. L'Elberadweg, le long du fleuve, est une longue piste cyclable réputée dans l'Allemagne tout entière pour sa beauté ; plate et large, elle se parcourt facilement en famille, à vélo. Au bord du fleuve, sur la rive nord de la ville, on se croirait presque loin de la ville, tant la grève y est sauvage. Enfin, il suffit de prendre un billet de S-Bahn pour se retrouver en pleine nature, dans la Suisse saxonne par exemple, dont les paysages époustouflants se laissent découvrir au cours d'une randonnée à pied.
Depuis toujours, Noël est la fête préférée des Dresdois. Pendant toute la période de l'Avent, la ville se pare de lumières et se couvre de marchés de Noël féeriques. Le célèbre Striezelmarkt, dont la tradition à Dresde remonte à 1434, ouvre les portes de ses chalets de bois aux visiteurs émerveillés sur la plus ancienne place de la cité (Altmarkt) et les enfants se précipitent sur la patinoire géante de l'hôtel de luxe Taschenbergpalais, ouverte à tous pour célébrer les fêtes. Toute l'année, Dresde se prépare à ce mois de décembre magique où l'on boit le Glühwein, le vin chaud aux épices, et où l'on déguste le Dresdner Christstollen, le gâteau de Noël aux amandes et aux raisins de Corinthe qui fait la fierté des Dresdois depuis le XVIIIe siècle. Autour de Dresde, les Monts métallifères (Erzgebirge) ont une longue tradition d'artisanat de Noël en bois : pyramides représentant des scènes religieuses, crèches, automates et fameux casse-noisettes représentant des soldats en uniforme napoléonien dont le succès a même gagné les Etats-Unis. Visiter Dresde pendant l'Avent est la garantie d'un séjour magique, mais ne vous attendez pas à voir la neige tomber - le climat de l'Elbe ne permet pas des températures aussi basses. Pensez surtout à bien réserver vos hébergements très à l'avance et sachez que les tarifs s'envolent pendant cette période !
Les Allemands, surtout dans les nouveaux Länder à l'est (c'est le cas de la Saxe et donc de Dresde), ont une culture du corps très libérée et peu pudique. En République démocratique d'Allemagne, la plupart des Allemands de l'Est pratiquaient de façon courante la FKK (Freie Körper Kultur, ou " culture du corps libre "), conception de la vie saine en plein air et de la liberté du corps qui remonte aux années 1920. Les Dresdois pratiquent le naturisme dans les Freibäder (baignades publiques) au bord des lacs et sur certaines rives de l'Elbe. Enfin, beaucoup d'établissements proposent des saunas mixtes où l'on évolue dans le plus simple appareil, sans qu'ils soient nécessairement associés à une pratique FKK : vous devrez laisser votre bikini ou votre short au vestiaire dans la plupart des hammams et des saunas d'Allemagne.
Jeu de mots basé sur la nostalgie de l'Ost (" est " en allemand). Juste après la Chute du Mur, les Allemands de l'Est refoulent leur histoire et se tournent vers l'Ouest, pleins d'espoir. Mais dès 1992, les usines ferment et le chômage s'accroît : c'est la désillusion. A la fin des années 1990, des films et des livres commencent à aborder la vie quotidienne de la RDA sur un ton moqueur. En 2003, c'est l'apogée avec le film Good bye, Lenin ! et des expositions d'artistes de la RDA qui enthousiasment le public. La presse s'empare du phénomène en le déformant ; l'ostalgie est lancée. On trouvera ainsi des coquetiers en plastique moulé de la RDA dans les boutiques de souvenirs, ou des chapkas soviétiques à acheter sur un étal dans la rue... Si cette tendance a un côté très commercial, avec notamment la réapparition dans les rayons des supermarchés du Mokafix (boisson chocolatée), des cornichons de la Spreewald, des chocolats Halloren et des déclinaisons touristiques du mythique Ampelmann, ce phénomène révèle la profonde nostalgie des habitants de l'ex-Allemagne de l'Est, fortement touchés par le chômage et la désindustrialisation, alors même qu'ils n'ont plus accès aux mêmes services que sous le régime est-allemand.
La Saxe jouit d'un statut particulier de Freistaat (État libre), ce qui explique qu'elle possède certaines institutions qui légifèrent à un niveau local mais peuvent avoir une incidence nationale. C'est le cas du ministère des Finances saxon et du Parlement saxon. Ce Parlement régit plusieurs aspects importants de la vie quotidienne dans la Saxe, vote des lois et contrôle le gouvernement fédéral. Il a actuellement 126 députés. Le Parlement siège au bord de l'Elbe dans un bâtiment des années 1920, auquel fut ajoutée en 1994 une superbe salle plénière tout en verre. Certaines affaires locales attirent l'attention de tout le pays, comme la polémique autour du Waldschlösschenbrücke inauguré en 2013, dont la construction fut violemment débattue après avoir été critiquée par l'UNESCO, qui retira en conséquence la Vallée de l'Elbe de la liste de son patrimoine mondial.
Les Allemands ne peuvent pas vivre sans leur Kaffee-Kuchen, une tradition des plus exquises qui est l'équivalent de notre goûter et qui consiste à se retrouver pour déguster une tasse de café avec un gâteau, si possible fait maison. La Saxe est connue, bien sûr, pour sa cuisine roborative ; mais Dresde, justement, s'est rendue maîtresse dans l'art délicat de la pâtisserie. Le Christstollen, gâteau de Noël à base de (beaucoup) de beurre, de raisins de Corinthe et d'amandes, est un délice exporté dans toute l'Allemagne et parfois à l'étranger. Dresde est aussi à l'origine d'un gâteau moins connu, mais tout aussi délicieux : l'Eierschecke, à base de fromage blanc, de pommes et de pavot, célébré notamment par l'écrivain dresdois Erich Kästner, qui regrettait que le reste de l'humanité soit privée de ce gâteau exceptionnel. Pendant votre séjour, ne faites pas l'impasse sur le Kaffee-Kuchen et installez-vous dans l'un de ces salons de thé au charme si désuet qui peuplent les rues de l'Altstadt... ou essayez les nouvelles versions vegan (sans oeufs ni beurre) dans les cafés branchés de la Neustadt !
Tous les lundis soir, sur la Theaterplatz, les sympathisants de Pegida (Patriotische Europäer gegen die Islamisierung des Abendlandes, en français les Patriotes européens contre l'islamisation de l'Occident) se rassemblent pour scander des slogans contre " l'islamisation de la société allemande ". Ce mouvement, proche de l'extrême droite, est né de l'incompréhension des Saxons pour un monde bouleversé par la Chute du Mur, l'introduction de l'économie capitaliste et les vagues d'immigration en Allemagne. Fondé le 20 octobre 2014 à Dresde, il a la forme d'une association à but non lucratif. Les manifestations calmes, mais au discours xénophobe d'un autre âge de Pegida ont beaucoup terni l'image de Dresde à l'étranger, mais les médias semblent avoir oublié de montrer l'autre facette politique de cette ville, une facette étudiante à l'esprit progressiste et tolérant. La jeunesse de Dresde et les institutions culturelles comme le Semperoper se sont énergiquement mobilisées contre Pegida, dans l'indifférence des médias étrangers. Quant à la municipalité, elle s'est ouvertement déclarée en faveur de l'accueil des réfugiés de la crise syrienne.
Dresde est le berceau de la porcelaine européenne. Au XVIIIe siècle, Auguste le Fort contracta ce qu'il appelait lui-même en français sa " maladie de porcelaine ", son obsession pour l'or blanc venu d'Asie. Il consacra une énorme partie de sa fortune à l'acquisition de pièces asiatiques avant de se lancer à la poursuite du secret de fabrication d'une porcelaine qui pourrait être produite en Allemagne. C'est Johann Friedrich Böttger, un jeune alchimiste, qui finit par mettre au point le procédé de fabrication de la première porcelaine européenne en 1710, après huit ans de travail acharné dans les laboratoires du prince électeur. La Manufacture de porcelaine ouvrit alors ses portes au château d'Albrechtsburg à Meissen, où elle prospéra jusqu'à aujourd'hui. Meissen Couture est désormais une marque saxonne à la renommée internationale, qui fabrique de la vaisselle, des vases, des figurines, des carreaux de faïence de luxe... les procédés de fabrication artisanaux ont à peine changé depuis le XVIIIe siècle. A Dresde, la célèbre frise du Cortège des Princes (Fürstenzug) est en porcelaine de Meissen, tout comme le carillon du Zwinger. C'est d'ailleurs au Zwinger que l'on peut admirer la collection de porcelaines extraordinaire d'Auguste le Fort et de ses successeurs, à la Porzellansammlung.
Le Romantisme (Romantik en allemand), né en Allemagne et en Angleterre à la fin du XVIIIe siècle, est un mouvement artistique qui bouleversa la vie culturelle européenne jusqu'en 1850. En mettant les sentiments et les états d'âmes au-dessus de la raison, les Romantiques exaltent le mystère, l'exotisme, la mélancolie et le fantastique. Dresde, avec ses paysages de nature tourmentée, son fleuve majestueux et son architecture baroque sans complexe, attire les âmes d'artistes en quête de sublime. Peintres, musiciens, philosophes et poètes y trouvèrent l'inspiration, qu'ils s'y installent définitivement ou choisirent d'y faire des séjours temporaires. Citons parmi eux Johann Wolfgang von Goethe, le plus grand poète allemand, mais aussi Heinrich von Kleist, Ludwig Tieck, Theodor Körner et Novalis ; le peintre Caspar David Friedrich dont les toiles aux paysages angoissés ou sublimes sont célèbres dans le monde entier ; l'écrivain E. T. A. Hoffmann et les compositeurs Robert Schumann, Richard Wagner ou encore Carl Maria von Weber. Le Museum Dresdner Romantik (voir rubrique) leur rend hommage dans une exposition permanente qui recrée l'atmosphère de la vie intellectuelle et artistique à Dresde sous le Romantisme.
Quatre ans après la fin de la Seconde Guerre mondiale, Dresde est encore en ruines. La capitale saxonne se trouve dans la zone d'occupation soviétique, face à la trizone des Alliés en République fédérale d'Allemagne. En 1949, les communistes allemands fondent la République démocratique d'Allemagne. Cette " démocratie populaire ", alliée au bloc de l'URSS, devient rapidement une dictature en dépit de son nom, avec un parti communiste (SED) qui concentre tous les pouvoirs. En 1961, le SED construit secrètement le Mur de Berlin en une nuit pour empêcher les citoyens est-allemands de rejoindre la RFA, séparant ainsi des milliers de familles et emprisonnant son propre peuple dans ses nouvelles frontières. Sous le régime de la RFA, Dresde devient un pôle industriel important, spécialisé notamment dans la production d'appareil photos. Le SED entreprend la reconstruction de la ville laissée en cendres par les bombes alliées de 1945, mais elle néglige les symboles trop ouvertement religieux et monarchiques, comme la Frauenkirche. En 1989, le Mur tombe et l'Allemagne est réunifiée officiellement en 1990. Absorbés avec violence par un monde libéral et capitaliste, les anciens Länder de l'Est, comme la Saxe, doivent se réadapter. La transition n'est pas facile. Mais Dresde, avec son inépuisable vigueur industrielle, sort son épingle du jeu, tandis que de nombreuses villes de sa région peinent encore à accepter le bouleversement qu'elle a subi.
Si Dresde est aujourd'hui l'une des plus belles villes d'Europe sur le plan architectural, c'est grâce à un effort de reconstuction monumental entrepris dès la fin de la Seconde Guerre mondiale. Presque rasée par les bombardements alliés de février 1945, la vieille ville est la plus touchée. Sur l'Altmarkt, aucune maison n'a été épargnée. Des bijoux baroques comme la Frauenkirche et le Zwinger s'écroulent. Certains monuments sont reconstruits à la hâte, sans moyens ; c'est le cas de la Kreuzkirche, la plus importante paroisse protestante de Dresde, dont la reconstruction commence à 1946 pour pouvoir accueillir au plus vite les fidèles. L'intérieur de l'église, recouvert de crépi, témoigne de ces travaux entrepris en toute hâte. Mais la plupart des reconstructions commencent à la réunification : le gouvernement de la RDA (1949-1990) négligeait, par idéologie, les édifices religieux et monarchiques. Dans les années 1990, la ville s'attache à retrouver sa splendeur passée. Le Taschenbergpalais, la Frauenkirche, le Zwinger, le Semperoper, l'Albertinum... tous renaissent de leurs cendres entre les années 1990 et 2000. Les copies sont si fidèles qu'il serait presque impossible de les distinguer des originaux.
Après la Chute du Mur, en 1989, les artistes opprimés par la dictature en RDA trouvent enfin un terrain d'expression en Allemagne. A Dresde, c'est dans le quartier de l'Äussere Neustadt, au nord du quartier baroque, que la Szene (la " scène ") artistique alternative investit des squats et des ateliers délabrés. Ils en font une ville dans la ville, une sorte de communauté vibrante sur laquelle souffle un esprit punk et anarchiste. Aujourd'hui, l'Äussere Neustadt s'est embourgeoisée, ses bâtiments insalubres ont été rénovés, les boutiques branchées et les cafés vegan fleurissent à tous les coins de rue. Mais l'esprit libertaire du quartier reste encore bien vivant dans certains lieux indomptables, dans certains bars et dans certains hangars pas encore vendus à l'esthétique hipster. Si la Szene d'aujourd'hui fréquente encore la Neustadt, surtout le soir, elle s'est installée dans des quartiers moins fréquentés par les touristes et les branchés. C'est à Hellerau que bat maintenant le coeur de la vie artistique rebelle de Dresde.
Il s'agit d'un rôti de boeuf mariné pendant plusieurs jours dans un mélange de vinaigre, de vin, d'eau, de feuilles de laurier, d'oignons, de carottes et d'épices. De très nombreuses régions ont leur propre recette de Sauerbraten ; celui de la Saxe est l'un des plus célèbres de la cuisine allemande. Sa particularité est de n'être mariné dans un mélange ne comprenant que de l'eau et du vinaigre, sans ajout d'un autre liquide acide (du vin, par exemple). Certains ajoutent même que le vinaigre doit impérativement être à 10 % et non à 5 %, car ce dernier n'existait pas pendant la RDA ! Le Sauerbraten s'accompagne de chou rouge et de Klösse, des boules de pâte à la consistance élastique. Le Sauerbraten est roboratif et délicieux, ne manquez pas d'en faire l'expérience dans un bon restaurant traditionnel et populaire (Stube), accompagné d'une bière ou d'un vin local.
L'Université technique de Dresde (Technische Universität Dresden) est l'une des meilleures d'Allemagne et la seule université des Länder de l'ancienne RDA qui soit classée " Exzellenzuniversität " (université d'excellence). 37 000 étudiants la fréquentent, ce qui en fait la douzième plus grande université allemande. L'université résulte de la fusion de la Technische Bildungsanstalt zu Dresden (Centre d'éducation technique de Dresde) fondée en 1828 et de la Chirurgisch-Medizinische Akademie (Académmie de chirurgie et de médecine) créée en 1815. Situé au sud de l'Altstadt dans le quartier de la Südvorstadt, la TU comporte un immense campus et l'une des bibliothèques les plus importantes de la Saxe, la Sächsischen Landesbibliothek - Staats - und Universitätsbibliothek Dresden, qui compte plus de 8,94 millions de documents. Il est possible d'étudier dans cinq domaines de savoirs différents à la TU, qui regroupent en tous 14 facultés : mathématiques et sciences naturelles, ingénierie, construction et environnement, sciences humaines et sociales, médecine. La TU est aussi remarquable pour ses pôles de recherche scientifique en partenariat avec des laboratoires de la région ; elle excelle particulièrement dans le domaine de la nanoéletronique et de la microélectronique.
La bière saxonne est réputée, mais ses vins, produits en très petite quantité sur un domaine de seulement 450 hectares, l'un des plus petits d'Allemagne, sont relativement inconnus à l'étranger. La tradition vinicole de la vallée de l'Elbe a pourtant 850 ans et ses jus, indéniablement de très bonne qualité, ont acquis leurs lettres de noblesse grâce au travail d'une nouvelle génération de jeunes vignerons passionnés. La vallée de l'Elbe produit essentiellement des vins blancs et comporte 37 cépages, dont le müller-thurgau, le riesling, le pinot blanc, le pinot gris, le traminer et le rare riesling doré, que l'on ne trouve plus que dans la Saxe. On sait qu'en 1100, déjà, l'évêque Benno de Meissen faisait planter des pieds de vigne dans la vallée de l'Elbe. Jusqu'au milieu du XVIIe siècle, la culture viticole de la vallée prospère jusqu'à s'étendre sur 5 000 hectares, mais cette essor s'éteint au XVIIIe siècle. Il faudra attendre 1811 et la création de la première école de vignerons d'Europe, à Meissen, pour que la culture du vin de la vallée de l'Elbe retrouve son dynamisme. Mais c'est au début des années 1980, avec la mise à disposition de nouvelles parcelles, que des vignerons amateurs se lancèrent dans une culture passionnée. Leur approche différente et moderne de la vigne leur permit de développer des jus tout à fait particuliers. La route des vins de Saxe, officiellement ouverte en 1992, s'étend de Pirna à Diesbar-Seusslitz sur 90 kilomètres. Un passage obligé pour tout grand amateur de bonnes bouteilles.
La silhouette caractéristique de l'Altstadt possède une touche fantaisiste avec la présence des minarets et de la coupole de verre coloré de Yenidze, une ancienne fabrique de tabac et de cigarettes construite en 1909. Cet édifice aujourd'hui mythique à Dresde est le produit de l'industrialisation florissante de la Saxe - Yenidze était la première fabrique de cigarettes d'Allemagne - et de la mode du luxe et de la volupté à l'orientale qui faisait rage au début du XXe siècle. Les minarets, qui valurent à la fabrique le petit nom de Tabakmoschee (mosquée à tabac) servaient de cheminées d'usine ; sous la large coupole se tenait la production mécanisée de cigarettes. Ironie de l'Histoire, l'architecte de cette splendeur orientalisante, qui révèle un goût prononcé pour la beauté de l'architecture arabe, était Martin Hammitzsch, qui épousa Angela Hitler, la demi-soeur d'Adolf, en 1936, après avoir adhéré au parti national-socialiste. Aujourd'hui, Yenidze ne fabrique plus de tabac. C'est un centre culturel, où l'on peut notamment venir voir et entendre des contes des Mille et une nuits et sous la coupole duquel on peut dîner en admirant une vue à 360 ° sur la ville.
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