Guide de DRESDEN : Mode de vie

Vie sociale
Naissance et âge

Comme dans tous les pays développés, la population de l'Allemagne vieillit. Malgré une augmentation de la natalité en 2011 (ce qui ne s'était pas produit depuis 2002), le taux de fécondité de 1,4 enfant par femme reste insuffisant pour le renouvellement des générations. En 2060, l'Allemagne devrait compter 34 % de plus de 65 ans, contre 20 % actuellement. Une des raisons expliquant ce faible taux de natalité sont les difficultés rencontrées par les femmes pour élever leurs enfants sans s'arrêter de travailler. Les places en crèche sont non seulement rares mais aussi chères. Ensuite, l'école n'accueille les enfants que jusqu'à 14h ou 15h ; il faut donc une baby-sitter pour les fins d'après-midi. Enfin, les mères allemandes choisissant de laisser leur enfant à la crèche pour continuer à travailler ont longtemps été mal vues, surnommées les " Les Rabemmiitter, les mamans corbeaux " dans l'Allemagne conservatrice des années 1950 et 1960. Pourtant, les moeurs changent : depuis janvier 2006, les parents peuvent déduire de leurs impôts deux tiers des frais de garde. Depuis 2007, ils bénéficient également d'un congé parental plus long et mieux indemnisé. Si c'est à Berlin que le taux de natalité le plus fort d'Allemagne est enregistré, Dresden connaît cependant un véritable petit baby-boom : 7 831 enfants sont nés en 2014 dans les cliniques de la ville.

Education

Le système éducatif allemand est en général performant, avec un taux d'alphabétisation de 99 %. Du domaine de compétence des Etats fédérés, l'école est obligatoire entre 6 et 13 ans. La majorité des cours commence entre 7h et 8h le matin et se terminent entre 13h et 15h l'après-midi, ce qui laisse du temps libre aux enfants pour faire du sport ou une activité artistique. Entre 3 et 5 ans, les enfants ont la possibilité d'aller au Kindergarten (école maternelle). A l'âge de 6 ans, ils rentrent à la Grundschule (école primaire) qui dure quatre ans. Une fois cet ensemble de connaissances générales acquis s'ensuivent deux années d'orientation, pendant lesquelles l'élève devra choisir entre diverses formes de collège, en fonction de ses goûts et de ses aptitudes. Il devra choisir un enseignement soit plutôt théorique, soit plutôt pratique. La majorité des écoliers partent alors au Gymnasium (collège et lycée d'enseignement général). Beaucoup d'entre se tournent aussi vers des Gesamtschule (enseignement général) ou la Realschule. Certains élèves optent pour un enseignement pratique, la Hauptschule. Ce système pédagogique est aujourd'hui de plus en plus critiqué, car les élèves des Hauptschulen sont souvent issus des couches les plus basses de la population et, statistiquement, auront moins de chances d'accéder à un poste de travail. Après avoir obtenu leur Abitur (baccalauréat) à la sortie du Gymnasium (à 19 ans), les garçons doivent effectuer leur service militaire de 10 mois ou un service civil de 13 mois dans des associations ou établissements sociaux. En effet, l'Allemagne manque de personnel médical et le service civil est un bon moyen de combler les manques. Après le service militaire - ou après le bac pour les filles - les élèves rentrent donc en université (Universität) ou en Fachhochschulen (études plus pratiques). Les études durent alors au minimum 8 à 9 semestres, soit 4 ou 5 ans (il faut savoir que les étudiants ont le droit de faire des pauses d'un semestre entre chaque semestre, ce qui explique les études à rallonge de certains !). Les étudiants allemands passent en moyenne 7 ans à l'université. Dresde attire de nombreux étudiants, grâce à son Université technique, réputée dans le monde entier pour ses recherches en microtechnologie et classée " Exzellenzuniversität " (université d'excellence) en Allemagne, la seule dans les Länder de l'ancienne RDA. Elle compte à elle seule 37 000 étudiants et son campus est une véritable ville dans la ville. En tout, 112 000 étudiants fréquentent les universités saxonnes.

Caractère et identité

L'Allemagne est un pays fédéral et le sentiment national, malmené par la Seconde Guerre mondiale et la guerre froide, est encore jeune. Dans la Saxe, pays du grand Auguste le Fort, on se sent donc d'abord fièrement saxon. Une identité qui peut même parfois se réduire à une région à l'intérieur du Land : on est des monts métallifères (Erzgebirge), de la vallée de l'Elbe, du Vogtland... La compétition entre les villes voisines de Dresde et de Leipzig est célèbre en Allemagne. Le Saxon a le changement en horreur ; la continuité et la paix doivent guider sa vie. Si ce pacifisme imprègne le mode de vie de la région, il se mue parfois en immobilisme et en une peur de la nouveauté qui peut, hélas, se traduire par une certaine xénophobie. Le fameux mouvement Pegida " contre l'islamisation de l'Allemagne ", qui se réunit tous les lundis soirs à Dresde, est un produit de l'incompréhension de certains Saxons face à la vague d'immigration venue du Proche et Moyen-Orient. Cependant, il ne faut pas oublier que Dresde et Leipzig sont de grandes villes étudiantes, des lieux de scènes artistiques alternatives, avec une forte tradition de rébellion et d'esprit de tolérance et d'ouverture au monde.

Structure sociale

Forte, entre autres, d'une industrie de pointe dans les microtechnologies, Dresde est une ville économiquement dynamique. La capitale de la Saxe compte 215 000 actifs. Le taux de chômage dans la Saxe est dans la moyenne nationale avec 7,5 % en novembre 2015. Le taux de chômage pour la ville de Dresde seule est de 8,1 %. Comme en France, les salaires varient en fonction de la qualification et du poste occupé par une personne. Le revenu brut moyen d'un employé à temps plein dans la Saxe est de 2 650 €. On remarquera que la femme demeure toujours moins bien payée que l'homme à poste équivalent. En mai 2014, un salaire minimal de 8,50 € brut/ heure a été imposé.

Place de la femme

En Allemagne, la révolution féminine des années 1970 a été l'une des plus marquantes dans le monde occidental. Dans le domaine politique, la gent féminine est bien présente : environ un tiers des députés sont des femmes. Des quotas de femmes dans la vie politique ont été mis en place par différents partis comme Bündnis 90/ Die Grünen (les Verts), la CDU, le SPD ou le PDS. De plus, promouvoir des femmes vers les postes de haute responsabilité dans les entreprises est également une priorité du gouvernement. Néanmoins, il demeure difficile pour une femme en Allemagne de travailler et d'avoir des enfants en même temps ! En effet, deux phénomènes sont à prendre en compte. Tout d'abord, fiscalement parlant, une fois les enfants nés, il est plus intéressant que l'un des parents arrête de travailler. Les femmes étant moins bien payées que les hommes, c'est bien souvent la femme qui abandonne son travail et reste à la maison. Ensuite, le manque de crèches ou de structures pour accueillir les enfants et le prix de tels services obligent plus ou moins l'un des deux parents à ne plus travailler. L'écart de salaire homme-femme est, de manière surprenante, toujours très important en Allemagne : une femme allemande touche en moyenne 49 % de moins qu'un homme !

Habitat

Les logements du centre de Dresde sont en majorité des appartements, alors que l'on trouve plutôt des maisons dans les quartiers plus excentrés et verts. A l'est, des villas cossues s'étirent tout le long de l'Elbe, dans les quartiers de Loschwitz et Blasewitz. Les prix d'une location dans l'Altstadt sont devenus relativement rédhibitoires et le quartier de la Neustadt, autrefois un quartier délabré, pris d'assaut par les étudiants et les artistes sans le sou, s'est embourgeoisé. Hellerau, un quartier industriel au nord de la Neustadt, semble être devenu le nouveau lieu de prédilection de la scène alternative.

Jeux, loisirs et sports

Voile, course à pied, trekking, cyclisme, roller et patinage sur glace : les Dresdois ont mille occasions de s'adonner à toutes sortes de pratiques en plein air, dans une ville qui possède plus de 60 % d'espaces verts. Le fameux Elberadweg, la large piste cyclable qui traverse Dresde le long de l'Elbe, est un des lieux préférés des habitants pour pratiquer une activité sportive (vélo, roller, beach volley...). Il est envahi par les sportifs dès les premiers rayons de soleil du printemps. La Suisse saxonne, non loin de Dresde, est également un lieu de randonnée très fréquenté. L'hiver, la plupart des Allemands sont inscrits dans un club de sport, principalement de fitness ou de musculation, ou fréquentent assidûment les stades et les piscines... mais c'est le patinage sur glace qui enchante les Dresdois, qui chaussent leurs lames dès la saison ouverte.

Santé et retraite

L'Allemagne est un Etat-providence, avec une sécurité sociale et un remboursement des prestations médicales. Les remboursements ne sont pourtant pas les mêmes pour tous. En effet, il existe plusieurs assurances maladie, dont des assurances privées qui donnent la possibilité de se faire rembourser intégralement pour tout service, à l'exception des soins dentaires). En outre, il existe trois tarifs différents pour les médecins. Le système public d'assurance maladie est assez cher pour le salarié, mais il est d'une efficacité incontestable. Concernant les retraites, chacun cotise pendant sa vie active et, comme en France, en bénéficie par la suite.

Mœurs et faits de société

La nation allemande n'est une et unie que depuis une quinzaine d'années : la question du sentiment d'identité nationale s'est posée de nouveau avec acuité après la réunification allemande, dans les années 1990. Pour la première fois depuis des décennies, le peuple allemand était considéré comme nation à part entière, à la fois politiquement, économiquement et socialement. Pourtant, aujourd'hui encore, les Allemands cultivent avant tout une identité régionale : ils se sentent saxons, bavarois, hessois, berlinois... avant de se sentir allemands.

Valeurs

Les Allemands, et donc les Saxons, sont très pointilleux au sujet du racisme. Leur vigilance est à l'image du sentiment de culpabilité qui les habite après soixante ans de démocratie exemplaire côté RFA, et le devoir de mémoire dans les deux Allemagne. Malgré certains débordements d'une marge " nostalgique " du IIIReich (notamment envers la communauté turque ou, en Saxe en particulier, envers les immigrés africains et syriens), Adolf Hitler représente, pour la quasi-totalité des Allemands, l'incarnation du mal absolu.

L'un des traits socioculturels les plus représentatifs des Allemands est leur sens civique et leur respect des règles. Ainsi, l'obligation du tri sélectif des déchets ménagers a été très vite et tout naturellement acceptée. C'est aussi pour cela que les Allemands ne traversent pas au rouge... même s'il n'y a pas une voiture à la ronde.

Comme tous les Allemands, les Saxons sont convaincus de l'importance de l'écologie. Les organisations comme Greenpeace sont très populaires : les " commandos verts " sont souvent actifs. Cet intérêt se traduit aussi par la prise en considération de l'écologie dans les institutions politiques. Ainsi, l'Allemagne entend développer l'énergie géothermique pour assurer les besoins d'une société moderne : de l'eau est envoyée dans le sous-sol à bonne profondeur pour avoir une température adéquate et la vapeur remonte à la surface faisant ainsi tourner des turbines génératrices d'électricité. Cela n'empêche pas que peu d'Allemands seront prêts à renoncer à leur automobile, élément sacro-saint de la vie nationale...

Un cliché avéré : le sens pratique est une valeur importante, et le fait de savoir construire son environnement quotidien est quelque chose d'apprécié et de recherché. Ainsi, les Allemands (hommes et femmes) sont souvent bricoleurs, ils aiment construire leur propre maison ou arranger leur appartement et leur jardin à leur goût, décorer, pratiquer la mécanique, la menuiserie... Les métiers d'artisans sont souvent bien considérés, et le maître à bord sera souvent le Hausmeister, l'homme à tout faire qui répare les soucis matériels du quotidien...

Courtoisie

Les codes de politesse en Allemagne sont sensiblement moins formels qu'en France et la règle vaut pour la Saxe comme pour le reste du pays. Ainsi, nul besoin de faire des tonnes de sourires et courbettes, ni de rechercher des dizaines de formules de politesse. Simplement, les Allemands se saluent (sans se faire la bise, connotée " amoureux ", les amis se serrent dans les bras) et peuvent assez variablement se dire Guten Tag ou Hallo, même dans les rapports d'inconnu à inconnu. En revanche, la notion d'intimité est plus développée que dans des pays plus méridionaux ; aussi les Allemands sont-ils sensibles à ne pas être dérangés dans leur sphère, ni par le bruit, ni par une présence physique trop proche, ni par des questions trop indiscrètes. De même, les contacts directement visuels dans la rue sont moins appuyés que dans les cultures latines.

Rapport au corps et vie matrimoniale

S'ils sont peut-être un peu plus discrets et moins démonstratifs que d'autres sur leur vie sexuelle, les Allemands sont très décomplexés de ce côté-là. La sexualité n'est plus un tabou si ce n'est dans certains milieux très religieux. Les jeunes Allemands sont libérés ; ils vivent souvent en célibataire jusqu'à 30 ans environ. Puis, nombreux se marient, en partie pour alléger leurs impôts, très élevés pour les célibataires. Les mariages se font à la mairie et à l'église, avec la famille et les amis. La vente de pilules est bien sûr autorisée, et des distributeurs de préservatifs sont installés dans les rues, les bars ou dans les lieux de passage. Cependant, les rapports de séduction fonctionnent selon des codes différents des cultures latines et les françaises sont souvent déroutées par l'absence quasiment totale de flirt entre les hommes et les femmes en Allemagne.

Bien des visiteurs sont étonnés par la décontraction affichée par beaucoup de Saxons vis-à-vis du corps, héritée des mouvements de libération du corps et de culture physique des deux derniers siècles. Les Saxons ont souvent un rapport naturaliste décomplexé à la nudité. Le FKK (Freikörperkultur, " la culture du corps libre ") est une philosophie nudiste qui remonte au XVIIIe siècle en Allemagne et a pris son essor pendant le IIIe Reich, qui célébrait le corps athlétique, puis sous le régime de la Répubique démocratique d'Allemagne. Le nudisme est donc encore très pratiqué dans les anciens Länder d'Allemagne de l'Est, comme la Saxe. Les plages nudistes abondent au nord sur la côte baltique, et au bord d'un lac, personne ne s'émoustillera à en voir certains se déshabiller entièrement pour nager.

Religion

Le passé religieux de la Saxe est riche et fut le berceau d'une révolution spirituelle et culturelle d'une importance capitale dans le monde occidental. C'est en effet à Eisleben, à 2h de route de Dresde, qu'est né Martin Luther, père du protestantisme et réformateur de l'Eglise qui osa rejeter l'autorité papale au début du XVIe siècle. Sur le Neumarkt de Dresde, on peut d'ailleurs admirer sa statue, qui trône avec autorité sur la grande place. Depuis la Réforme de 1539, Dresde est donc avant tout une ville protestante. 15,4 % des Dresdois sont de confession évangélique et la plupart des églises de la ville, comme la célèbre Frauenkirche que l'on pourrait croire catholique en raison de son architecture baroque, sont en réalité luthériennes.

La liberté de croyance étant un droit fondamental, on recense un nombre important de communautés religieuse, mais plus d'un cinquième de la population n'appartient à aucune confession : sous le régime communiste, de 1949 à 1989, il était mal vu d'afficher sa foi. De nombreux Dresdois se sont alors retirés de l'Eglise. La seconde communauté religieuse est la communauté catholique romaine avec 4,6 % des fidèles. L'histoire catholique de Dresde, interrompue au moment de la Réforme, reprend en 1697 lorsqu'Auguste le Fort, convoitant la couronne polonaise, doit se convertir et se soumettre à l'autorité papale. C'est sous son règne qu'est construite la plus célèbre église catholique baroque de Dresde, la Hofkirche. Si la situation d'un prince catholique régnant sur des sujets protestants peut sembler absurde, elle a cependant initié une époque de grande liberté religieuse dans la Saxe. Enfin, la troisième communauté religieuse est la communauté chrétienne orthodoxe avec 1 000 fidèles. Avec 0,1 % de croyants et trois mosquées contre 80 églises chrétiennes, la communauté islamique est extrêmement peu représentée à Dresde. On pourrait donc s'étonner que le mouvement Pegida, qui " lutte contre l'islamisation de l'Allemagne ", soit né à Dresde et non à Berlin, forte d'une large population turque et où 6 % des croyants sont musulmans.

Chaque citoyen allemand doit déclarer à l'administration son appartenance religieuse, et s'il en a une, paie un impôt à l'Etat qui le reverse à l'Eglise concernée.

Dresde, la cité aux 80 églises

Si Dresde est surnommée " La Florence de l'Elbe " en raison de son architecture baroque, on pourrait aussi l'appeler la Venise allemande, car elle abrite 80 églises chrétiennes, soit autant d'églises que la ville lacustre italienne ! N'hésitez pas à pousser les portails des différents édifices que vous croiserez sur votre route, car nombre d'entre elles sont de véritables bijoux architecturaux et cachent des trésors d'ornements.

La Hofkirche (Cathédrale de la Sainte-Trinité) possède un orgue monumental et une chaire baroque à couper le souffle.

L'autel de la Kreuzkirche est un vestige rescapé des bombardements alliés.

La Frauenkirche est une splendeur baroque aux couleurs pastel, entièrement reconstruite et inaugurée en 2008.

La superbe église russe orthodoxe, méconnue des touristes, surprend avec son architecture slave, ses bulbes, ses ors et ses icônes. Elle fut bâtie en 1874 et se troue au sud de la vieille ville (Fritz-Löffler-Strasse 19). Elle est ouverte aux visiteurs de 10h à 17h du mardi au dimanche, le lundi de midi à 17h. Une visite lors de la messe du dimanche à 10h vaut le coup afin de s'imprégner du magnifique rite chrétien oriental, avec ses chants, ses psalmodies et son encens.

La Dreikönigskirche possède une danse macabre de 1534.

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