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Le « centre-ville », cœur historique

Le centre-ville comprend les deux quartiers les plus anciens, dans la terminologie coloniale toujours utilisée : le quartier européen avec ses bâtiments mauresques et son quadrillage de rues autour de la place du 27-Juin (ou place Menelik), et le quartier africain autour de l’ancien Marché central (les Caisses et le Souk) et de la place Mahmoud Harbi. C’est le quartier le plus pittoresque de Djibouti et le cœur des sorties nocturnes de la capitale.

La place du 27-Juin (place Menelik). C’est là que tout gravite. Autour s’étend un petit quadrillage de rues qui se coupent à angle droit. De nombreuses rues portent des noms de capitales ou de villes étrangères : Paris, Bruxelles, Rome, Athènes, Londres, Moscou, Genève, Marseille... Mais certains de ces noms ont changé ces dernières années, si bien qu’on ne sait plus vraiment comment les appeler.

Échoppes variées, restaurants, cafés, bureaux bordent toutes ces rues. Certaines façades et devantures sont très colorées, ce qui embellit ces bâtiments toujours bas, de styles très divers, aux murs souvent défraîchis. En été, quand le soleil cogne, les murs éblouissent, trop blancs, trop exposés. La forme des fenêtres semble changer à chaque édifice : carrées, rectangulaires, cintrées. On hésite donc entre les influences européennes et arabes.
Ces axes, aussi endormis que le reste du pays l’après-midi, s’animent le matin et le soir. Les terrasses semblent avoir été aménagées à tous les points stratégiques et permettent de contempler la vie qui passe.

Les rues de Marseille et Marchand accueillent de nombreux bureaux et mènent tout droit vers la place Lagarde. Ce grand carrefour arboré est le siège des deux grandes banques du pays. On y trouve également la clinique du centre-ville. Cela en fait un lieu toujours fréquenté. A l’une des extrémités, on verra l’Assemblée nationale, qui « annonce » le boulevard de la République et le quartier des ministères.

Au sud de la place du 27-Juin, les rues ont moins de bureaux et plus de commerces. Les rues de Paris et d’Ethiopie, très animées, bordées de petits restos et de divers commerces, mènent toutes deux vers le Marché central. Dans ces rues, on mange local, yéménite, éthiopien, indien, vietnamien, français, italien. L’avenue Clemenceau coupe ces deux axes et rejoint, à l’est, la discrète mais vaste mosquée Saïd Hassan, dont le minaret, tel un petit phare, crée une jolie perspective tout le long de la rue de Londres.

Toute cette zone autour de la place du 27-Juin reste animée tard dans la nuit, surtout lorsque les marins sont nombreux. Ils envahissent alors bars et discothèques de la ville. Si vous aimez l’ambiance (si fascinante dans les livres mais pas toujours dans la vie) des soirées « marins- militaires-prostituées », le spectacle vous intéressera. Attention tout de même, il arrive que tout cela dégénère...

Le Marché central et le quartier africain. Cette vaste double place, véritable cœur de la capitale, est dominée par le petit minaret de la Grande Mosquée. Quelques pas dans le quadrillage des premières rues du « quartier africain », au sud et à l’est de la place, vous emmènent dans une sorte de grand village, parmi des commerces en tout genre. L’odeur du poisson grillé par les cuisiniers yéménites se mêle à celle de l’encens et des pneus brûlés. Les gargotes où l’on mange dans la rue succèdent aux tailleurs (nombreux le long de la rue aux Mouches), bijoutiers, artisans, coiffeurs (avec taille de la barbe en plein air) ou réparateurs. Là se regroupent les échoppes de zinguerie, plus loin ce sont les garagistes. Comme dans un souk yéménite ou syrien, tout semble rangé par catégories, mais avec moins de rigueur. L’odeur d’encens que l’on brûle est omniprésente.

De la place Mahmoud Harbi, on part vers le sud en suivant la rue des Afars. Le long de cette rue, ainsi qu’au carrefour à l’angle de l’avenue 13, on verra quelques jolies maisons coloniales avec leurs arcades colorées. On reconnaîtra notamment la toute blanche Ecole franco-islamique. En continuant vers le sud, dans l’axe de la rue des Afars, on longe les cités Engueila ou Arhiba, construites dans les années 1970 par l’administration française. Ces barres d’habitation de quelques étages sont venues remplacer des zones autrefois occupées par des huttes traditionnelles que montaient les Afars et les Issas venus de l’intérieur du pays. A partir du carrefour de l’Hôtel Djibouti, par l’avenue 13, on rejoint à l’est la longue avenue De-Gaulle. L’avenue 13 est bordée de multiples stands où l’on vend un peu de tout, et notamment des tonnes de vêtements d’occasion, qui s’entassent en de petites montagnes. Le soir, envahie par une foule heureuse de pouvoir enfin « respirer », elle devient un vaste et coloré marché aux innombrables petits restaurants.

Quartier présidentiel, ministériel, boulevard de la République. Au nord et à l’ouest du quartier européen se trouvent les principaux lieux de décision du pays. Du boulevard Cheikh Osman (ex Saint-Laurent-du-Var) au niveau de l’Hôtel Bellevue, on passe devant le ministère des Affaires étrangères, un bâtiment peu intéressant, avant d’atteindre le très fleuri palais présidentiel. Derrière des murs d’un blanc étincelant se dresse un vaste édifice construit par des architectes yéménites, d’où son style arabe.

La rue qui longe le palais devient jetée du Gouvernement (dite aussi avenue de l’Administrateur, aujourd’hui fermée au public) et mène vers l’Escale et le port. Ces routes entourées par la mer constituent d’agréables promenades en soirée. On y trouve quelques cafés et restaurants fréquentés par les locaux.

Plateau du Serpent, le quartier des « expats »

Cette péninsule aux multiples pointes, au nord du centre-ville actuel, était jadis constituée de diverses îles et presqu’îles reliées entre elles et au continent à marée basse seulement. Le plateau du Serpent sera le premier à être relié à la terre ferme par un remblai (l’actuel boulevard de la République), celui du Marabout suivra, puis enfin l’îlot du Héron, plus récemment rattaché au reste de la ville.
Le port international (installé au Marabout), l’Escale (d’où partent les navettes vers Tadjourah, Obock et les îles), le port de pêche et l’ouest de la ville (au niveau des Salines) sont à présent reliés par de longues jetées (dont la route de Venise) qui traversent une mer d’huile devenue lagune artificielle, facilitant ainsi la circulation.
Dans cette zone résidentielle huppée, on apprécie le calme et la verdure. De grands arbres protègent parfois les placettes. Et de tous les jardins (clos par des murs et barbelés) des villas et ambassades (France et Ethiopie notamment) débordent sur les rues les branches d’arbres fleuris, très colorés. Les oiseaux y sont fort nombreux et semblent assurer l’animation du quartier. L’ambiance est assez européenne.
Au centre du quartier s’étend une vaste place nue, poussiéreuse et absolument pas ombragée. Elle est appréciée des chiens errants et des corneilles mantelées très bruyantes. On y joue au foot et au basket quand il ne fait pas trop chaud. 
Le plateau du Serpent est quasiment encerclé par la mer : au nord, à l’est, au sud. C’est une zone de plages. Celle de la Siesta, au sud, est longée par la voie ferrée. Sable blanc et vase s’y mêlent. Elle est surtout appréciée des oiseaux. La plage des Tritons, près du Sheraton, est plus agréable. Ces deux sites sont très appréciés par les Djiboutiens, qui y affluent de tous les quartiers de la ville. On discute, on pique-nique, on joue. Mais on se baigne peu.

Le Marabout et le Héron

Le boulevard Cheikh Osman part vers le nord et rejoint la zone franche, le Marabout. Il traverse un vaste quartier institutionnel où, au milieu de larges espaces nus, se dressent des bâtiments modernes (ou qui l’ont été) parfois monumentaux : Radio Télévision de Djibouti, cité ministérielle, Palais du Peuple, Police nationale et, plus loin, le lycée saoudien et sa vaste mosquée. Parallèlement, partant de la place Lagarde, le boulevard de la République rejoint le plateau du Serpent. Toute cette zone arborée accueille de vastes bâtiments administratifs. C’est aussi une zone résidentielle, avec le lotissement de la République. La cathédrale de Djibouti, de dimension assez modeste, se trouve elle aussi boulevard de la République, à l’emplacement de l’ancienne église Jeanne-d’Arc.
Le quartier est dominé par un joli minaret. La ligne de chemin de fer s’achevait ici, au port. Il semble que ce soit le point de rencontre de tous les commerçants et grossistes du pays. Les camions, camionnettes et 4x4 se succèdent sans cesse pour être chargés de toutes sortes de marchandises. Les camions font souvent la queue, en attendant leur chargement. Un petit marché, modeste et coloré, s’y tient : vendeurs de fruits et légumes, divers objets et nombreux petits « restos » de fortune, où l’on s’assoit par terre ou sur de petits tabourets pour déguster des spaghettis par exemple. Coiffeur ou babyfoot en plein air complètent le décor.

Haramous et le quartier de l’aviation

En venant du centre-ville, on rejoint Haramous en empruntant la très longue avenue Charles-de-Gaulle ou la route de la Siesta. On longe la zone de Boulaos, l’un des plus anciens quartiers résidentiels de la ville, où les murs blancs et bas sont toujours majoritaires. L’horizontalité architecturale du lieu est à peine rompue par les multiples petits minarets des mosquées.
Un peu plus au sud, sur plusieurs kilomètres, là où autrefois s’étendaient les Salines de l’Est, se développe aujourd’hui la vaste zone d’activités de Gabod (où se trouve le lycée français), où aux quelques petites usines se mêlent à de très nombreux entrepôts. Une zone résidentielle, constituée en grande partie de complexes pour les familles de militaires, complète le quartier.
Le quartier de Haramous proprement dit est situé à l’est au bord de la mer, autour de l’ambassade américaine. Assez récent, il est composé de villas immenses – bâtiments tape-à-l’œil entre châteaux forts et palais arabes – construites au début des années 2000 lorsque Dubaï investissait à Djibouti.