Botswana - Delta de l\'Okavango (c) thejack.jpg
Lions dans la réserve de Moremi © Brian Divelbiss - Shutterstock.com.jpg
iStock-594930958.jpg
Guépard dans le désert de Kalahari © Sproetniek - iStockphoto.com.jpg

L’Okavango, pour des safaris incroyables

Aussi bien au nord qu’au sud, le delta de l’Okavango dévoile une nature spectaculaire, l’une des plus vierges d’Afrique. Traversé par de grands troupeaux de mammifères et de nombreux prédateurs, il recèle aussi une faune exceptionnelle, qui migre au fil des saisons et des crues du fleuve. Dans le but de protéger cet écosystème unique, ce grand espace sauvage a été divisé en concessions privées où sont installés des lodges à la capacité très limitée, permettant ainsi aux voyageurs de vivre des expériences inédites et exclusives. Cependant, outre le choix de la saison, l’endroit où se situe le lodge est un facteur important à prendre en compte lors des réservations, selon le type d’activités que l’on veut expérimenter. Inondées une grande partie de l’année, notamment à partir d’avril, les concessions du nord privilégient les activités d’eau, comme les balades en mokoro, où l’on peut observer l’avifaune ainsi que les mammifères qui s’abreuvent dans les bras du delta. Toutefois, certaines d’entre elles, généralement situées à proximité des îles, se consacrent également aux activités terrestres, telles le game-drive. En 4 x 4, et accompagné de guides chevronnés, vous sillonnerez les plaines sèches du delta à la rencontre des herbivores et des prédateurs. Mais là aussi, selon l’endroit où est établi le lodge, la faune observée ne sera pas tout à fait identique. Pour le game-drive, le sud du delta est plutôt conseillé, lui qui est inondé de manière plus irrégulière que le nord. Cependant, certaines concessions sont remplies d’eau durant la saison des pluies, pendant laquelle les activités aquatiques sont favorisées. Les amateurs de game-drive privilégieront donc les concessions en zone sèche comme terrain d’observation des mammifères. Quant à l’est du delta, découpé en réserves privées souvent gérées en partenariat avec les locaux, il présente des paysages variés, composés de forêts de mopanes, de plaines sèches et inondées. Certaines concessions sont le couloir de migration importante en saison sèche, comme les concessions NG33 et NG34. Quant aux self-drivers, ils devront bien se renseigner sur l’itinéraire à emprunter s’ils souhaitent visiter le delta, les concessions privées du nord et du sud n’autorisant pas leur accès. Seuls certains itinéraires à l’est peuvent être empruntés par les self-drivers.

Moremi, la plus belle réserve du pays

À l’ouest du delta de l’Okavango, la réserve de Moremi est sans aucun doute l’un des plus beaux sanctuaires sauvages de l’Afrique australe, elle qui abrite entre autres une concentration importante de prédateurs et d’herbivores. C’est d’ailleurs l’un des plus anciens territoires protégés du pays, dont l’initiative fut prise en 1963 par la veuve du chef Moremi pour lutter contre la chasse incontrôlée. Aujourd’hui cette réserve englobe environ 30 % du delta, dont Mopane Tong et la grande île de Chief’s Island. En tant que réserve publique, elle est ouverte aux safaris mobiles et aux self-drivers. On compte donc deux types de logement sur place : les camps de brousse et les lodges. Attention cependant, Chief’s Island est gérée comme une concession privée, et l’on y trouve les lodges les plus onéreux du delta ! La raison est toute simple puisque c’est ici que l’on a le plus de chance de rencontrer les big five et toute la grande faune du delta. En safari mobile, préférez les zones de South Gate, Xakanaxa, Khwai et North Gate, qui sont aussi riches en faune. Cette option, offrant une immersion inoubliable en pleine nature, est proposée par les tour-opérateurs qui installent au fur et à mesure du circuit, des campements tout confort sur des emplacements réservés. Les self-drivers, qui maîtrisent le camping en brousse, devront impérativement réserver leurs emplacements auprès des bureaux des réservations du Department of Wildlife and National Parks de Maun ou Gaborone. Il convient également de s’y prendre longtemps à l’avance, notamment en période de pointe, car les places sont limitées et très prisées. Pour voyager dans la réserve, il faudra être entièrement autonome car il n’existe aucun point d’approvisionnement en nourriture, boissons et carburant. Les voyageurs prendront par prudence un stock d’eau minérale, l’eau n’étant disponible que dans les campements munis de sanitaires. Comme les parcs, la réserve est soumise à de nombreuses règles qu’il convient de respecter. Outre le droit d’entrée par jour, par personne et par véhicule à s’acquitter, la circulation au sein de la réserve est admise seulement de jour, à des horaires bien définis selon la saison. La vitesse est également limitée à 40 km/h sur les pistes sableuses et le hors-piste interdit.

Chobe, le sanctuaire des éléphants

Traversée par le fleuve éponyme, cette région du nord-est du Botswana est, avec Moremi, l’un des hauts lieux des safaris du pays. Outre les paysages luxuriants qu’elle offre, elle concentre une faune riche et variée qui vient s’abreuver, même en saison sèche. Elle est d’ailleurs connue pour abriter la plus grande population d’éléphants d’Afrique ! Le parc, qui se rejoint facilement à partir de Kasane, est divisé en quatre sections, qui proposent chacune une expérience différente de la brousse. Avec le River Front, le Savute est la section la plus fréquentée par les voyageurs, elle qui est réputée pour ses nombreux prédateurs et ses grandes concentrations d’éléphants mâles. En saison des pluies, les grandes migrations de zèbres et de gnous, qui se déplacent par milliers en direction des pans de Makgadikgadi, offrent des spectacles saisissants aux game-drivers chanceux de les croiser. En plus des lodges luxueux, cette section dispose de nombreux emplacements de camping dédiés aux tour-opérateurs mais d’un seul camping public, fréquenté en haute saison. Quant à la région de River Front, elle offre des game-drives splendides le long de la rivière ou dans les forêts riveraines. On y croise de nombreux éléphants, des lions, des hyènes et une grande quantité d’antilopes telles les cobes à croissant et les hippotragues noirs. Les self-drivers trouveront un camping public à Ihaha, situé à l’ouest de cette section, et de nombreux sites réservés aux tour-opérateurs. Au nord-ouest du parc national, la section Linyanti est dotée de plusieurs lodges luxueux et d’un petit camping pour les self-drivers. Les game-drives organisés sont riches en observation de la faune sauvage. De juin à décembre, la section est spectaculairement animée par les grandes migrations des zèbres, buffles et éléphants. Enfin, la section Nogatsaa, située au centre du parc, est la moins connue des visiteurs, elle qui est la moins accessible et la moins aménagée. Cependant, elle offre une expérience isolée du game-drive, au cœur de paysages singuliers et d’une faune tout aussi présente que dans les autres sections.

Le Kalahari, le game-drive en terre aride

Le semi-désert du Kalahari, qui s’étend sur une grande partie du territoire botswanais, offre une expérience totalement différente de safari qu’à Moremi et à Chobe, mais toutefois complémentaire lors d’un ou plusieurs séjours au Botswana. Au cœur de cette région unique où se déploient de vastes plaines arides, la faune sauvage est étonnamment présente et abondante, en dépit de la pénurie en eau de surface. Elle s’est adaptée à cet environnement aride et diffère de celle du delta. Les éléphants et les buffles, qui évoluent près des points d’eau, en sont totalement absents. Ici, nous voici plutôt sur le terrain de jeux des oryx et des springboks. Les plus patients auront peut-être la chance d’y observer des léopards, guépards et lions. Ces derniers, plus massifs que ceux de l’Okavango, font la fierté du Kalahari, avec leur fourrure ocre et leur belle crinière noire ! Plus facilement accessibles, Ghanzi et la réserve du Central Kalahari seront des terrains de jeux d’observation idéaux. Autour de Ghanzi, plusieurs établissements sont installés sur des fermes, utilisées autrefois pour l’élevage, qui ont été converties en réserves privées dotées de lodges luxueux, pour les game-drives touristiques. Dans la réserve du Central Kalahari, seuls des emplacements de camping, aménagés avec douche et toilettes, sont disponibles. Comme à Chobe et à Moremi, il faudra penser à les réserver en avance. Pour plus de confort, des concessions privées proposent des hébergements de qualité en bordure du parc. Moins connu des touristes, le Kgalagadi Transfrontier National Park offre une expérience comparable à la réserve du Kalahari. Toutefois, aucune piste n’est aménagée et seuls quelques campements proposent un hébergement rustique. Il vaut mieux le découvrir du côté de l’Afrique du Sud.

Le self-drive, pour une totale liberté

Seul ou en groupe, le voyage en self-drive est une alternative intéressante pour les aventureux qui désirent être indépendants et profiter pleinement de la faune africaine. En totale autonomie, ils sillonnent à leur guise les pistes de brousse à bord d’un 4 x 4 aménagé, préparent leurs repas, se douchent en plein air et dorment au cœur d’une nature sauvage. Même si ce mode de voyage peut faire rêver nombre d’entre nous, il demande néanmoins une grande préparation en amont ainsi qu’une bonne maîtrise de la conduite sur piste sableuse en 4 x 4. De l’équipement à la nourriture, en passant par les réserves d’eau et d’essence, il est nécessaire de prévoir le voyage au maximum car une fois en route, vous serez au milieu d’une nature vierge où personne ne pourra pour vous venir en aide. Les self-drivers chevronnés privilégient d’ailleurs les séjours en convoi, afin de pouvoir porter secours à l’un des véhicules en cas de souci. De plus en plus de tour-opérateurs proposent aux voyageurs de les assister au cours de leur préparation et en cas de problème, ce qui permet aux aventuriers de partir l’esprit tranquille. Ils peuvent également se charger des réservations au sein des réserves et des camps, faisant gagner du temps aux self-drivers. Les voyageurs indépendants optent parfois pour un voyage alternant self-drive, camp public et lodges avec réserve privée. Cela permet d’une part de vivre l’aventure du self-drive en toute autonomie, et d’autre part de profiter du confort qu’offre un lodge en pleine nature et de ses safaris de qualité, encadrés par des professionnels. Pour les voyageurs expérimentés qui feront le choix de partir en self-drive, nous conseillons, en plus de cette édition, la lecture du guide de Veronica Roodt, The Shell Tourist Travel and Field Guide of Botswana. Même si ce guide est très riche en informations pour les voyageurs indépendants, il ne sera sans doute pas suffisant. Il est donc vivement recommandé de préparer son périple en se rendant au bureau des parcs nationaux à Gaborone ou à Maun pour y obtenir des informations plus précises. Ce sera l’occasion également de réserver les campements, si vous ne passez pas par un tour-opérateur.