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Le Kalahari, un territoire semi-désertique

Qualifiée à tort de désert, cette région, qui s’étend sur plus de 900 000 km2 entre le Botswana, la Namibie et l’Afrique du Sud, offre des paysages semi-arides, tantôt dénudés, tantôt boisés. Le Kalahari couvre ainsi plus des trois quarts de la superficie du Botswana, lui qui est niché entre les bassins des fleuves Zambèze et Orange. Cette immense étendue sauvage est quasiment dépourvue de reliefs, mais quelques collines de sable atteignent jusqu’à 1 600 m d’altitude. Le paysage, s’il est assez monotone, varie tout de même selon que l’on se trouve dans la réserve du Central Kalahari, dans le Kgalagadi Transfrontier Reserve ou dans la région des Tsodillo Hills. Il ne s’agit pas de paysages aussi spectaculaires que les grands pans ou ceux de l’Okavango, mais le Kalahari a ses charmes. Au sud-ouest, on trouve les douces collines orangées partagées avec la Namibie. Au centre, une série de vallées fossiles, dont la Deception Valley, formée il y a 16 000 ans, est la plus impressionnante. Ces rivières asséchées sont recouvertes désormais de superbes étendues de savane, très riches en faune (oryx ou antilopes notamment). Au nord-ouest, le paysage est parsemé de marais salés, parfois inondés par le fleuve de l’Okavango. Culminant pour la plus haute d’entre elles à environ 1 400 m d’altitude, les collines de Tsodillo constituent un site à part, propice à de belles randonnées, entre vallées rocheuses, grottes et art rupestre. Partout dans le Kalahari, l’isolement est la règle. On se sent vraiment loin du reste du monde. La saison des pluies est particulièrement conseillée, car le semi-désert reverdit et la végétation est magnifique. Il y est possible d’observer la faune car plusieurs troupeaux de mammifères se rassemblent autour des points d’eau. Les ciels sont par ailleurs impressionnants, les cumulonimbus y forment les véritables montagnes du Botswana.

Les grandes salines de Makgadikgadi

Au nord-est du bassin du Kalahari, les pans salés du Makgadikgadi sont l’une des curiosités les plus fascinantes de toute l’Afrique australe. Ces étendues désertiques infinies, immenses cuvettes de couleur blanche, envoûtent par leur nudité excessive et par leurs îlots rocheux plantés de baobabs gigantesques. Elles témoignent de l’existence d’un ancien grand lac, qui aurait atteint une étendue record de 80 000 km2, et qui était alimenté autrefois par le fleuve Okavango. Aujourd’hui, la rivière Nata est l’une des principales sources d’eau au nord-est, suivie par la rivière Boteti, affluent de l’Okavango, qui coule lors de ses crues à l’ouest du parc de Makgadikgadi. En saison des pluies, ces mares salées se remplissent d’eau, offrant des zones de végétation occasionnelles, et attirant ainsi de grands troupeaux de zèbres, de gnous et de springboks, entre autres espèces. Cependant, de novembre à mars, la zone est difficilement accessible aux touristes. En effet, la croûte argileuse se gorge d’eau et les pans deviennent un bourbier qui ne pardonne pas. Il faut attendre le mois de mai, voire juin, pour s’y aventurer car si la croûte redevient sèche dès la fin des pluies, en profondeur, l’argile est encore trempée et colle aux roues des 4 x 4 de manière féroce. On peut tout de même, depuis le Nata Sanctuary Bird, approcher les pans à la saison des pluies et y admirer les milliers d’oiseaux migrateurs, flamants roses notamment, qu’ils attirent. A contrario, d’avril à octobre, se dévoilent des paysages arides et une terre craquelée où règne une sensation d’infini. Lekhubu Island, au sud-ouest du Sowa Pan, et Baines Baobabs, près du pan de Kudiakam, sont les sites les plus recommandés pour prendre toute la mesure de ces paysages incroyables.

Le delta de l’Okavango, joyau naturel du Botswana

Troisième plus grand fleuve d’Afrique australe, l’Okavango prend sa source dans les montagnes de l’Angola puis traverse le nord de la Namibie avant de s’évanouir dans les terres sableuses du Kalahari. Ce fleuve, qui n’atteint jamais l’océan, irrigue les terres sur près de 18 000 km2 au nord-ouest du Botswana, formant ainsi le second plus grand delta intérieur du monde après celui du Niger. Chose surprenante, ses crues annuelles se produisent en saison sèche, attirant les grands mammifères qui délaissent alors les zones sèches. Du ciel comme du sol, les paysages y sont à couper le souffle, eux qui sont constitués d’un labyrinthe de chenaux, de marécages et de vastes plaines herbeuses, tantôt inondées, tantôt sèches. Cet écosystème riche et unique abrite une faune exceptionnelle, et il n’est pas rare de croiser d’immenses troupeaux de girafes, buffles et éléphants, entre autres espèces, qui sillonnent ces terres humides. Le delta est aussi parsemé d’un million d’îles, qui peuvent être aussi petites qu’une termitière et aussi grandes que Chief’s Island, la grande île au centre du delta de plus de 50 km de longueur. Cependant, cette mosaïque complexe varie selon les saisons, et l’axe nord-ouest-sud-est du delta. En effet, au nord-ouest, proche du panhandle, c’est-à-dire de la région en amont de la création du delta, les chenaux sont très importants, ressemblant à de grandes rivières. Les plaines inondables sont nombreuses et la plupart du temps en eau. Les zones de marécages, caractérisées par les champs de roseaux et de papyrus, les connectant sont très vastes. Les îles ont un aspect plus linéaire. Ensuite, quand on progresse vers le sud-est, les bras du fleuve deviennent très fins et se divisent en de nombreux chenaux encore plus fins. Leur place est donc moins importante. Les plaines inondables sont plus vastes et surtout plus à sec une grande partie de l’année, et les îles plus nombreuses, plus rondes et surtout plus vastes.

Chobe, une région humide et luxuriante

À l’extrême nord du pays, la région de Chobe, l’une des plus verdoyantes du Botswana, émerveille par ses plaines inondables, ses marécages, ses lacs asséchés et ses forêts de mopanes. Elle est traversée par le fleuve éponyme, qui descend de l’Angola et rentre au Botswana dans la région marécageuse de Linyanti. La rivière s’échappe ensuite vers l’est, marquant la frontière naturelle avec la bande de Caprivi, en Namibie. Elle présente des paysages sublimes et touffus, contrastant avec l’étendue aride du Kalahari. Enfin, le Chobe rejoint le Zambèze qui traverse le village de Kazungula qui, avec la ville voisine de Kasane, représente l’entrée nord du parc. Le fleuve s’engouffre ensuite dans le Zimbabwe et se jette dans un précipice : ce sont les spectaculaires chutes Victoria ! Arrosée tout au long de l’année, la région accueille une faune extrêmement abondante, surtout en saison sèche, qui se concentre principalement autour de la rivière. Des dizaines de milliers de zèbres et d’éléphants peuvent y être observés, ainsi qu’une multitude de girafes, cobes à croissant, babouins et impalas. C’est ici d’ailleurs que les chances de croiser les magnifiques hippotragues noirs sont les plus fortes. Les prédateurs ne sont pas en reste, même si moins nombreux qu’à Savuti et que dans l’Okavango. La végétation de cette région est plus proche de celle trouvée en Zambie et au Zimbabwe, plus boisée, plus verdoyante. Sur les bords de la rivière Chobe, on est déjà dans une autre Afrique, en route vers le bassin du Congo.

Le corridor Est, une région accidentée

Le long de la frontière du sud-est du Botswana, le corridor Est s’étend sur une bande d’environ 200 km de large, entre Lobatse et Ramokgwebana, ville frontière avec le Zimbabwe. C’est la seule région du Botswana à ne pas être située dans le bassin du Kalahari, et elle jouit donc d’une pluviométrie plus élevée qu’à l’ouest et de sols plus fertiles. Mais ses paysages se distinguent de la monotonie du Kalahari par un relief plus accidenté mêlant collines et falaises rocheuses. Dans cette région de contrastes, les terres rosâtres succèdent à de mystérieux amoncellements de roches et à de massives formations de grès. C’est ici d’ailleurs que se trouve le magnifique Tuli Block, étroite bande de terre qui longe le fleuve Limpopo entre le village de Mashaneng et la frontière du Zimbabwe, tout au sud-est du pays. Son relief est plus accentué que dans le reste du pays et ses grandes collines granitiques prennent toute leur beauté à la pointe Est, où la faune abondante de Mashatu Game Reserve s’épanouit dans un chaos rocheux absolument magnifique le long du fleuve Limpopo. La région est aussi connue pour ses collines de Tswapong, situées au sud-est de Palapye. Elles offrent de splendides paysages, formés de cascades et de gorges profondes, dont celle de Moremi est certainement la plus spectaculaire. Plus au sud, les collines granitiques de Lepokole valent le détour pour ses grottes où plusieurs peintures rupestres ont été découvertes.

Un sous-sol riche en ressources naturelles

Bien que les sols arides du Botswana paraissent extrêmement pauvres, les sous-sols du pays ont dévoilé des richesses naturelles variées qui ont permis entre autres au pays de développer son économie. À commencer par les diamants dont plusieurs gisements ont été mis au jour et exploités à partir des années 1970. C’est le cas de la mine d’Orapa, au nord de la ville de Letlhakane, qui est le plus grand champ diamantifère à ciel ouvert au monde, ou de celle de Jwaneng, située au nord-ouest de la capitale, qui détient la plus grande valeur de cette pierre précieuse au monde. Près de Francistown, les sous-sols ont de leur côté dévoilé quelques réserves d’or, dont quatre mines sont actuellement exploitées. Outre ce minéral précieux et les diamants, le Botswana renferme également des réserves importantes de cuivre, de nickel, de charbon et, dans une moindre mesure, de fer et d’argent. Cependant, le pays n’aurait pas encore exploité toutes ses ressources naturelles. Il est d’ailleurs dit que le sud du Kalahari recèlerait des gisements de chrome, d’amiante, de manganèse et de platine, et que les sables de l’ouest recouvriraient du pétrole et du gaz naturel.