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La vannerie, l’excellence botswanaise

Pratiquée depuis des millénaires par les femmes bayei et hambukushu, la vannerie fait aujourd’hui la renommée artisanale du Botswana, dont l’objet emblématique est représenté par le panier. De son usage traditionnel agricole, de nombreux modèles ont été créés, à l’instar du panier fermé pour stocker les céréales ou de celui ouvert en forme de bol pour porter des objets sur la tête. Spécificité du nord du pays, ils sont fabriqués à partir de feuilles de palmier Hyphaene petersiana, appelé mokola au Botswana. De couleur naturelle beige, les feuilles sont bouillies avec des racines d’arbustes spécifiques pour être teintes dans des tons bruns ou rosés avant d’être tissées minutieusement à la main par les femmes. Ce qui fait la qualité d’un panier est la finesse de son tissage d’une part et la beauté du motif d’autre part. En la matière, il n’y a pas de règle absolue, à chacun son goût. Cependant, on trouve des motifs traditionnels qui ont une signification particulière. Certains sont décorés des larmes de la girafe, qui a été tuée à la chasse et pleure la perte de sa vie. D’autres de queues d’hirondelle pour marquer les premières pluies de l’été austral. De nos jours, se démarquent de plus en plus de créations uniques en vannerie, représentant un art plus contemporain, et offrant de superbes objets de décoration. Bien qu’il soit possible d’acquérir des pièces de vannerie dans les boutiques touristiques des villes et des grands hôtels, les prix restent néanmoins assez élevés et l’essentiel de la marge revient souvent à la boutique ! Pour un achat plus proche du producteur et peut-être plus équitable, il est conseillé d’acheter directement dans le village ou auprès d’une coopérative artisanale. Les villages d’Etsha, de Nxamaseri et de Gumare sont particulièrement recommandés, mais tout hameau dans le Ngamiland propose un choix plus ou moins grand de vannerie.

La poterie, un artisanat local en danger

Ustensiles ou figures en terre cuite, la poterie est l’autre produit typique du Botswana. Dans les districts de Kgatleng et de Kweneng, dans le sud-est du Botswana, cet artisanat traditionnel est réalisé par les femmes bakgatla, qui se transmettent ce savoir-faire de génération en génération. Pour fabriquer pots et jarres, elles utilisent de la terre glaise qu’elles mélangent entre autres avec de la bouse de vache, de l’eau et de l’herbe, pouvant ainsi façonner divers modèles et motifs, rappelant les coutumes de cette grande tribu tswana. Traditionnellement laissées sécher au soleil, ces poteries d’argile naturelle sont aujourd’hui cuites dans des fours spécialisés. Une fois terminés, ces récipients servent entre autres à transporter l’eau, stocker la bière, faire fermenter l’alcool ou encore pour le culte des ancêtres. Cependant, cet artisanat traditionnel est de nos jours menacé de disparition, les maîtres potières étant moins nombreuses, les prix de plus en plus bas et la concurrence rude avec les produits fabriqués en série. En 2012, ce savoir-faire a été inscrit sur la liste du patrimoine immatériel nécessitant une sauvegarde urgente de la part de l’Unesco. Des coupelles aux vases, en passant par les assiettes et plats, on peut trouver entre autres ces poteries ornées de jolis motifs dans les villages de Thamaga et de Gabane, près de la capitale, où tous deux abritent d’ailleurs un centre artisanal de poterie.

L’artisanat san, un savoir-faire ancestral

Vivant essentiellement dans la région du Kalahari, ce peuple de chasseurs-cueilleurs a développé, au cours de son histoire, des savoir-faire artisanaux qui lui ont permis de s’équiper pour vaquer à ses activités traditionnelles. Ces compétences se sont ainsi transmises de génération en génération et les San continuent d’utiliser aujourd’hui ces objets dans leur vie quotidienne, eux qui vivent encore pour certains de la chasse et de la cueillette. Avec l’essor du tourisme dans cette région, ils ont également augmenté la production de ces articles qui leur apportent aujourd’hui une source importante de revenus. Parmi ces objets traditionnels, on trouve de jolies jupes, des ensembles de chasse et des sacs en cuir, réalisés avec des peaux de springbok, de steenbok ou de duiker. Le travail s’effectue de pair : les hommes chassent, tannent et cousent tandis que les femmes décorent la matière avec des perles. Outre les produits en cuir, on trouve aussi chez les San de très jolis bijoux, confectionnés avec des perles en verre coloré ou en coquilles d’œufs d’autruche. Ces derniers demandent un savoir-faire précis, avec beaucoup de délicatesse et d’attention, mais offrent des résultats remarquables. À l’état naturel ou décorés de scènes animales, les œufs d’autruche sont vendus dans de nombreuses boutiques de souvenirs. Cependant, il conviendra de prévoir une solide boîte assez grande pour que ce souvenir ne se rompe pas lors du retour en avion. En plus du carquois et des flèches pour la chasse traditionnelle, les San ont développé un panel d’instruments pour s’adonner à l’une de leurs pratiques préférées, la musique et la danse. Du piano à pouces au segaba, un instrument à corde traditionnel, ils sont fabriqués à partir de matières naturelles comme le bois et les poils d’animaux. À D’kar, Maun et Kasane, il est également possible de dénicher des CD et DVD permettant de découvrir les arts san pratiqués lors des festivités.

Le diamant, un souvenir d’exception

Deuxième producteur mondial de diamants, le Botswana recèle des gemmes brutes de grande qualité, qui lui valent sa renommée internationale en la matière. Avec plusieurs mines en exploitation à travers le pays, la production annuelle a atteint près de 24 millions de carats pour l’année 2019. D’ailleurs, en avril de la même année, l’un des plus gros diamants bruts au monde, de couleur bleue, a été extrait de la mine d’Orapa, et a trouvé acquéreur auprès de la firme française Louis Vuitton. Avec la mine d’Orapa, Jwaneng est l’une des plus importantes mines du Botswana, voire même à travers le monde puisqu’elle est considérée comme la plus riche en termes de valeur. En juin 2021, un diamant de 1 098 carats, le troisième plus gros au monde, y a été découvert. Depuis 2008, en partenariat avec le groupe sud-africain De Beers, le Botswana s’est lancé dans la propre commercialisation de ses diamants à travers l’entreprise Diamond Trading Company Botswana, vouée à trier, évaluer et vendre les pierres précieuses du pays. Pour ceux qui succomberaient à ce caprice luxueux, les bijouteries de Gaborone sont l’un des lieux les plus sûrs pour effectuer son achat. Les diamants y sont vendus avec les certificats d’origine et de qualité, qui vous seront demandés pour l’assurance et le passage en douane, à votre départ. La valeur d’un diamant est déterminée par différents critères qui sont sa pureté, sa couleur, son poids et la manière dont il a été taillé. Son poids est défini en carat qui correspond à 0,2 g, en référence aux graines de caroubier qu’on utilisait autrefois pour peser les diamants. Au moment de l’achat, pensez à faire indiquer le montant de la TVA sur la facture, pour en être remboursé avant de partir du Botswana, et à bien faire sceller la boîte. À votre arrivée en France, le diamant est à déclarer à la douane et vous devrez vous acquitter de taxes.

Tissus et tapis aux motifs colorés

Comme dans de nombreux pays africains, vous trouverez dans les boutiques et sur les marchés une multitude d’étoffes colorées vendues au mètre. Si l’une ou plusieurs d’entre elles vous plaisent, vous pourrez vous rendre chez un couturier pour vous faire confectionner de belles tenues sur mesure aux couleurs de l’Afrique pour seulement une poignée d’euros ! Les superbes robes victoriennes des femmes herero sont pour les voyageurs occidentaux la marque la plus distinctive de ce peuple. Les femmes des missionnaires, les jugeant probablement trop dénudées, leur apprirent à les coudre et l’habit fut adopté, un peu comme les fameux chapeaux melon des femmes boliviennes ! Portées avec le fameux chapeau en forme de cornes de vache, ces robes très longues, très bouffantes et très larges mettent une touche de gaieté et de couleur dans l’univers poussiéreux des villages du Kalahari. L’artisanat herero qui trouve un certain succès auprès des voyageurs se résume d’ailleurs aux petites poupées en tissu vêtues du magnifique costume victorien. Du côté de l’artisanat tswana, bien que celui-ci n’ait pas vraiment de renommée internationale, on trouve cependant des objets de belle facture, à l’instar des splendides tapisseries qui décorent entre autres les murs des maisons. Très gaies et colorées, elles sont tissées à la main, généralement avec de la laine, et peuvent, elles aussi, être fabriquées sur mesure. Les dessins naïfs représentent le plus souvent des scènes de la vie de tous les jours comme des femmes pilant le mil ou encore des hommes surveillant des troupeaux d’animaux. Ces tapisseries sont surtout la spécialité de la ville de Francistown et du village d’Oodi qui est, lui, situé à 20 km de Gaborone.

Les sculptures, des objets du quotidien

Bien que la sculpture ne soit pas l’artisanat spécifique du Botswana, elle reste traditionnellement utilisée pour réaliser des objets du quotidien comme des couverts, des tasses, des chaises ou encore des outils. Ces articles sont généralement sculptés en bois de mopane, un bois lourd et résistant aux termites. Comme un peu partout en Afrique, pour séduire les touristes, les artisans modèlent aujourd’hui la faune de leur pays, comme l’hippopotame et la girafe, qui offre de jolis objets de décoration. Pour les amateurs, on trouve également des masques finement façonnés, utilisés en premier lieu pour les rituels ancestraux. Depuis quelques années, on assiste aussi à l’essor de la sculpture sur os, afin de remplacer les statuettes en ivoire, dont l’interdiction mondiale de la vente de ces produits menaçait les revenus des artisans. Le résultat est bluffant et tout aussi remarquable, tant il est difficile de faire la différence entre les deux matières.