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Le christianisme, principale religion du pays

Introduit à la fin du XIXe siècle par les missionnaires protestants, le christianisme s’est rapidement répandu au Botswana, à l’inverse de ses pays voisins. Voyant les missionnaires comme des protecteurs face aux colonisateurs, les chefs tribaux ont facilement adopté la religion puis l’ont répandue auprès des leurs. Le protestantisme gagnant en prospérité, les écoles bibliques se sont multipliées et d’autres Églises se sont installées à l’instar des Églises catholique, luthérienne, anglicane et méthodiste. Aujourd’hui, plus de 70 % de la population du Botswana est chrétienne, mais seule environ 20 % serait pratiquante. L’Église zionniste, la Zion Christian Church, serait l’une des plus représentées, elle qui rassemble plusieurs millions d’adeptes dans toute l’Afrique australe. On reconnaît les fidèles par l’étoile en métal qu’ils portent sur un morceau de feutre vert. Ils se réunissent généralement le dimanche, parfois jusque très tard dans la nuit. Composés de prières, de sermons faits par un prêcheur et de nombreux chants et danses, les services religieux sont gais et animés, désordonnés et pleins d’une incroyable ferveur mystique qui se communique à travers toute l’assistance. L’Église de Zion a pour particularités d’incorporer des croyances traditionnelles dans ses messes et d’accueillir également une foule hétéroclite et colorée, comprenant parfois quelques Blancs. Quant au catholicisme, ce n’est que dans les années 1930 qu’il s’est diffusé dans le pays, avec l’arrivée des missionnaires chrétiens, rejetés un temps par les chefs tribaux qui voyaient leur préférence dans le protestantisme. Ils représentent aujourd’hui environ 4 % de la population.

Les religions minoritaires

Pays où la liberté religieuse est globalement respectée, le Botswana accueille plusieurs communautés sur son territoire. Elles sont certes minoritaires, mais leurs croyances et pratiques sont tolérées par l’État qui ne s’ingère dans aucun culte. Musulmans, hindous et bahaïs peuvent ainsi s’adonner librement à leur religion et créer des établissements pour véhiculer leurs croyances. La foi bahaïe, monothéiste et indépendante, est la religion minoritaire la plus importante au Botswana, avec près de 20 000 fidèles. Elle a été établie au Botswana en 1955 par des pionniers bahaïs, qui se sont liés rapidement d’amitié avec les Africains. Les principes de cette religion sont fondés sur l’unité de l’humanité, une éducation universelle fondée sur les valeurs morales. Quant à l’islam, il a été implanté par les immigrants d’Asie du Sud qui sont venus travailler dans le pays à l’époque du protectorat britannique. On compte quelque 8 000 fidèles à travers le pays, ce qui représente moins de 1 % des habitants. Bien qu’il regroupe un faible pourcentage de la population, l’hindouisme, la plus vieille religion du monde, est aussi pratiqué au Botswana. La plupart des adhérents sont des personnes d’origine indienne. On les retrouve en grande partie dans la région de Gaborone, qui n’abrite pas moins de trois temples hindous.

Des croyances animistes très ancrées

Malgré l'importance des Église chrétiennes, les croyances traditionnelles restent largement dominantes, mais de manière moins visible. Le médecin traditionnel est autant consulté que le médecin moderne. En outre, la vie spirituelle est vécue au quotidien, plus que la vie religieuse. Une maladie ou un grand malheur a, comme dans une grande partie du continent, une explication rationnelle et une explication plus « magique ». Le witch doctor est craint, car c'est à travers lui qu'on peut recevoir un mauvais sort que quelqu'un nous aura lancé. De même, les esprits des anciens sont grandement respectés. Ces derniers se manifestent en rêve et leur influence est importante dans la vie des vivants. Cependant, à chaque groupe ethnique son culte et ses pratiques animistes. Ainsi, les San croient en un être surnaturel, Mantis, qui aurait aidé le Créateur dans sa tâche ardue. Selon les croyances, il emprunte souvent l’aspect d’une mante religieuse et dans la plupart des récits, il est doté de pouvoirs surnaturels, peut se changer en animal, en rocher ou en arbre. Il présente également des caractères très humains. Il se révèle parfois jaloux et coléreux, aime manger, boire et faire l’amour, se plaît à jouer des tours et à être lui-même dupé, notamment par les femmes ! Chez les Bakalanga, le système religieux s’articule également autour d’un dieu créateur, Mwali. À la fois craint et respecté, il vivait dans une caverne tout en haut d’une colline et agissait comme un oracle. Capable de contrôler les forces de la nature, il n’était approché que par des grands prêtres qui venaient lui demander de faire tomber la pluie, en appuyant leur requête de dons et de sacrifices. Les problèmes familiaux de la vie quotidienne étaient confiés à la protection des ancêtres, auxquels on faisait, en échange, des dons et des sacrifices. De nos jours, comme beaucoup d’autres peuples, les Bakalanga ont subi l’influence de la société moderne et sont devenus majoritairement chrétiens.

Le badimo, une croyance enracinée

Peuple majoritaire au Botswana, les Tswana, dont beaucoup sont aussi de confession chrétienne, pratiquent encore de nos jours leur religion animiste, le badimo. Celle-ci repose sur la croyance d’un dieu tout-puissant, appelé Modimo, qui contrôlerait la destinée de chacun. Vénérant les ancêtres, les Tswana croient également que la vie continue après la mort dans un monde situé sous terre : là, les anciens récompenseraient ceux qui les ont vénérés et puniraient les impies. Cependant, l’arrivée des missionnaires au XIXe siècle n’a pas manqué d’ébranler le système des croyances tswana. Si la plupart des rites et coutumes ont disparu, la vénération des ancêtres demeure pratiquée, en hommage peut-être à la sagesse et à la ténacité de tous ces grands chefs qui réussirent à préserver l’intégrité de leur peuple face aux puissances colonisatrices. En outre, les sorciers continuent à avoir une position importante dans la culture tswana. Cependant, le christianisme dominant, du moins en apparence, ces croyances « ethniques » sont gardées confidentielles et les Botswanais n’en parlent pas volontiers, mettant plus en avant leur appartenance à telle ou telle Église.