shutterstock_1305443383.jpg
shutterstock_2060738441.jpg
iStock-1420930389.jpg

Les savanes du Kalahari, des paysages dénudés

Recouvert principalement par le semi-désert du Kalahari, le Botswana dévoile des savanes infinies, parsemées d’arbres qui résistent à la sécheresse. Le paysage le plus monotone, sur les sables les plus infertiles, est animé par un ensemble continu d’arbustes composé d’acacias, de terminalia et de combretum, entre autres espèces. Dans le lit des rivières fossiles, on trouve de très grands acacias erioloba, dont les racines puisent profondément dans la nappe phréatique. Parfois aussi se déploient de très vastes savanes herbeuses, jaune et blanc, qui ondulent sous le vent. Elles sont ponctuées, ici et là, d’un ou plusieurs arbres, souvent des acacias parasol ou des acacias tortilis. Le sol est plus riche en nutriments et les sables moins profonds. Du côté des grands pans salés du Makgadikgadi, la vie végétale est la plupart du temps absente. Cependant, pendant la saison des pluies, la pellicule d’eau qui les recouvre connaît une courte prolifération d’algues accompagnée de son cortège de micro-organismes végétaux et animaux. Les oiseaux migrateurs et les flamants roses en profitent alors pour s’en nourrir. Mais la véritable beauté végétale des grands pans salés est sans aucun doute ces géants baobabs, s’élevant majestueusement sur des îles rocheuses comme à Baines Baobabs et Lekhubu Island. Dans cet univers minéral très aride, ces très grands arbres, plusieurs fois centenaires, sont sans doute les témoins de périodes moins sèches. En tout cas, le paysage qu’il forme est tout simplement magnifique !

Les forêts de mopanes, de vraies cathédrales naturelles

S’il y a un arbre que tout voyageur apprendra rapidement à reconnaître, c’est bien le mopane, de son nom scientifique Colophospermum mopane. Cette espèce presque toujours en feuille forme de grands boisements monotones en bordure du delta de l’Okavango, dans les marais de Linyanti et dans les alentours de Francistown et de la frontière zimbabwéenne, et peut atteindre jusqu’à 18 m de hauteur ! Ses feuilles caractéristiques sont bilobées en forme de papillon et restent vertes jusque vers la fin de la saison sèche où elles commencent à brunir et finissent par tomber. Elles sont alors vite remplacées par les premières feuilles, d’un vert quasi fluorescent, qui sortent dès les premières pluies. Capable de se développer sur des sols très pauvres, le mopane prend deux formes : une forme arbustive, très dense et aux branches fragiles, sur les sols les plus pauvres, et une forme arborée magnifique sur les sols plus arrosés et plus riches comme à Xakanaka dans la réserve de Moremi. C’est un arbre très utilisé et apprécié tant par la faune sauvage que par la faune domestique et les habitants. Bois de construction légère, feuilles appréciées par les herbivores, refuges pour les écureuils arboricoles, le mopane a de très nombreux usages. Il accueille notamment pendant la saison des pluies les fameux vers de mopane si appréciés, frits ou crus, des Batswana. Les voyageurs les plus aventureux tenteront l’expérience !

Chobe et ses luxuriantes forêts

S’il y a une région où le voyageur européen pourra voir de « véritables forêts », c’est dans la vallée de la rivière Chobe, dans la région de Kasane. Ici, on change de paysage végétal, la pluviométrie permettant aux arbres à feuilles caduques de largement s’imposer. L’arbre qui domine la scène est le teck du Zambèze (Baikeo plurijuga). Avec ses larges feuilles, ses fleurs mauves et roses et son tronc écaillé noir et blanc, il est particulièrement beau et propose une ombre bien agréable pour camper ou pique-niquer. C’est aussi dans le Chobe que l’on trouve ce qu’on appelle en anglais le miombo woodlands, poussant sur un sol relativement acide. Majoritaire en Zambie, cette communauté végétale largement dominée par les genres Brachystegia, Julbernardia et Isoberlinia, rappelle un peu les bois de mopanes, alternant des zones de beaux arbres avec des zones d’arbustes et de buissons selon la richesse du sol. Il est entrecoupé de dépressions purement herbeuses où aucun arbre ni arbuste ne poussent. Pour le voyageur qui visitera la section du River Front dans le parc de Chobe, ce sont avant tout les tecks du Zambèze et les grands arbres au bord de la rivière qui caractérisent le paysage.

L’Okavango, une diversité végétale incroyable

Les divers milieux et paysages du delta de l’Okavango offrent une variété végétale exceptionnelle, dont l’eau de surface ou souterraine en contrôle la répartition. Dans le panhandle, là où se forme le delta, d’immenses étendues herbeuses bordent l’Okavango et ses principaux bras. Les chenaux sont marqués par les géants papyrus et les roseaux, et les îles par les forêts ripariennes où s’élèvent de grands arbres tolérants à la grande humidité du sol tels le palmier (Phoenix reclinata), le figuier sycomore (Ficus sycomorus) et l’immanquable arbre à saucisse (Kigelia africana). Dans les lagons et les petits chenaux où le courant est moins marqué, les dépôts sédimentaires constituent un milieu très riche pour un cortège de plantes aquatiques. Parmi les plus évidentes, notons la Brasenia schreberi aux petites feuilles ovales, le Trapa natans et, bien sûr, les nénuphars Nymphaea nouchali caerulea, aux fleurs roses et blanches ouvertes de jour, et Nymphaea lotus, aux fleurs jaunes et blanches ouvertes en fin de journée et fermées au lever du jour. Parmi les secondes, plus discrètes, la « laitue d’eau » Ottelia ulvifolia est, elle aussi, très présente.

Des hordes de mammifères omniprésentes

Avec plus de 160 espèces de mammifères répertoriées, le Botswana est la destination de safari par excellence. Chez les prédateurs, le choix est large : on compte plus de 30 espèces différentes. Lions, léopards, éléphants, buffles et rhinocéros, le fameux big five, est bel et bien présent, notamment dans le delta de l’Okavango. Le pays abrite d’ailleurs la plus grande colonie d’éléphants d’Afrique, ce qui représente près d’un tiers de tous les pachydermes du continent africain. À l’inverse, la population des rhinocéros est menacée, elle qui est sévèrement touchée par le braconnage illégal. On ne les observe que sur Chief’s Island dans Moremi Game Reserve ou au Khama Rhino Sanctuary, près de Serowe. Le lion, seul chat à gronder, et le léopard, connu pour cacher ses proies en hauteur dans les arbres, sont présents partout au Botswana tant dans le delta que dans le désert du Kalahari. A contrario, le buffle d'Afrique ne se trouve que dans le nord du pays, ayant une grande dépendance à l'eau. Outre les grands prédateurs, il est possible aussi d’apercevoir la hyène tachetée, le renard du Cap, le chien sauvage africain, le chacal et le ratel qui pourrait bien être, contre toute attente, le prédateur le plus tenace. Ce dernier est capable de se retourner à l'intérieur même de sa peau et fait preuve d'une endurance au combat indéniable. Ne vous y frottez surtout pas ! Du côté des non-prédateurs, citons entre autres l'hippopotame amphibie, le zèbre de steppe, la girafe, le phacochère, les singes, le daman des rochers, l'igel, le galago ou même le lièvre des buissons et le porc-épic. Les antilopes sont les reines du Botswana puisqu’on en dénombre pas moins de 22 espèces. On trouve tout, du petit oréotrague, mesurant à peine 50 cm et vivant dans les collines ou les régions rocheuses du pays, au grand kudu qui fait le triple de sa taille et se démarque par ses cornes torsadées et vit dans la savane ou la forêt. D'autres espèces connues d'antilopes peuvent être observées comme l'éland du Cap, le guib, le gnou bleu, l'oryx, l'hippotrague noir, le cobe lechwe, le puku, le steenbok et, bien sûr, l'impala tant aimé est présent. Pour n'en citer que quelques-unes !

Une avifaune d’exception

Paradis des ornithologues, le Botswana compte près de 600 espèces différentes, dont un certain nombre en voie de disparition. Parmi les espèces les plus grandes, on relève la présence de l’autruche, de l’outarde de Kori (Kori Bustard), du serpentaire, de plusieurs espèces de vautours, du marabout et de nombreux aigles. Les oiseaux aquatiques ou semi-aquatiques convergent vers le delta de l’Okavango, les plaines inondées du Chobe et les pans de Makgadikgadi, notamment pendant la saison des pluies : cormorans, aigrettes, flamants, pélicans, martins-pêcheurs, hérons, spatules, grèbes, jabirus du Sénégal, grues, ibis, pluviers, canards, oies, etc. Savanes et milieux boisés abritent pour leur part faucons, chouettes et hiboux, rolliers, geais, perroquets, étourneaux, francolins, calaos, hirondelles, pigeons, tourterelles, huppes fasciées, pies-grièches, pintades, milans, touracos, gangas, merles, guêpiers, tisserins, etc. De par la richesse de ses milieux, le delta de l’Okavango bat tous les records de fréquentation notamment pendant la saison des pluies, de novembre à avril, quand les migrateurs arrivent par milliers. Spectacle garanti !

Les autres familles présentes

Du petit gecko endémique des collines de Tsodilo aux crocodiles gigantesques du nord-ouest de l’Okavango, en passant par les tortues, les caméléons et les varans, on recense environ 170 espèces de reptiles et d’amphibiens. Chez les très nombreuses variétés de serpents, le python bat tous les records de taille, avec certains spécimens pouvant atteindre plus de 5 m de long ! Cette espèce ophidienne est d’ailleurs la seule protégée au Botswana. Souvent boudés par les voyageurs, les insectes sont également source de fascination pour celui qui s’y intéresse. Tout voyageur notera la présence des termitières, fascinantes architectures des savanes. Pour entrer dans le monde passionnant des invertébrés, un bon guide sera nécessaire. Du côté des poissons, on dénombre environ 80 espèces différentes, le plus souvent confinées aux eaux permanentes de l’Okavango et du Chobe et, à moindre échelle, à celles du fleuve Limpopo. Les poissons les plus couramment pêchés sont la brème, la carpe, le barbeau, le brochet et le fameux poisson-tigre, aux dents aiguisées comme un couteau !