Guide du Pakistan : Survol du Pakistan

Paysage de la vallée de Ghizer, Gilgit-Balistan.

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Du désert du Thar aux plaines fertiles du Pendjab, des sommets himalayens à la côte de la mer d'Arabie, le Pakistan offre des paysages et des reliefs extrêmement variés. Étalé sur 803 940 km², le pays appartient à la fois au Moyen-Orient à l'ouest (régions arides aux confins de l'Afghanistan et de l'Iran) et au sous-continent indien à l'est (plaines de l'Indus). Il partage des frontières avec l'Afghanistan à l'ouest et au nord, avec l'Inde à l'est, avec l'Iran au sud-ouest et avec la Chine au nord. De fait, les influences culturelles sont également très diversifiées. La côte sud est bordée par la mer d'Arabie avec 1 046 km de littoral. Au nord se trouve le territoire du Cachemire, disputé entre le Pakistan, l'Inde et la Chine qui en contrôle chacun une partie.

La plaine de l'Indus et de ses affluents, qui forme une vaste région fertile englobant la province du Pendjab et du Sind. L'Indus constitue l'épine dorsale du pays, qu'il traverse du nord au sud sur 2 500 km. Le fleuve coule depuis l'Himalaya, se déroule dans les provinces du Pendjab et du Sind et se jette dans la mer d'Arabie. La partie sud-ouest de la plaine de l'Indus est un désert, dont une partie forme le désert du Cholistan et l'autre le désert du Thar.

La région du nord, qui se divise entre trois chaînes de montagne : l'Hindu Kusch, au nord-ouest, le Karakorum, aux confins de la Chine et de l'Afghanistan, et l'Himalaya, dont les montagnes s'étendent de Chilas au Cachemire, en passant par la vallée de Kaghan, le Kohistan et le plateau de Deosaï. Ce territoire abrite de nombreux sommets à plus de 7 000 m d'altitude, dont le célèbre K2 (8 611 m), deuxième point culminant au monde. Plusieurs importantes rivières trouvent leurs sources dans les montagnes du Cachemire, ou le traversent.

Enfin, le Baloutchistan, à l'ouest, couvre 40 % du territoire national. C'est une région semi-désertique aux steppes arides et aux plaines caillouteuses.

Le Pakistan a un climat continental avec une courte saison des pluies (juillet, août) et une longue saison sèche (de septembre à juin). La saison sèche se divise entre une période fraîche, du mois d'octobre au mois de février, et une période chaude, voire très chaude, du mois de mars au mois de juin. Le climat est caractérisé par des variations extrêmes de températures, quotidiennes et saisonnières. La haute altitude des régions du nord entraîne froid et neige la majorité de l'année. Dans la région du Balouchistan, les températures sont légèrement plus élevées. Le long de la côte, le climat est influencé par les vents venus de la mer. Dans le reste du pays, les températures peuvent être extrêmement élevées.
Les régions du Pendjab, du Sind et du KPK seront plus agréables à visiter entre octobre et mars, lorsque les températures ne sont pas encore trop élevées. Attention, les mois de mai et juin sont particulièrement chauds et étouffants (lors de la canicule de 2010, un record de 53,5° a été relevé à Mohenjo-daro dans le Sind !). De mai à octobre, vous trouverez de la fraîcheur dans les régions montagneuses du nord.

Le Pakistan est confronté à de multiples défis en termes d'énergie, d'environnement et d'écologie. Face à la pollution massive, à la déforestation galopante et aux changements climatiques, les experts tirent la sonnette d'alarme. Le Pakistan est en outre victime de catastrophes naturelles majeures, comme le tremblement de terre de 2005 qui avait coûté la vie à plus de 73 000 personnes, ou les inondations de 2010, qui avaient causé la mort de près de 1 800 personnes et touché 21 millions de Pakistanais.

Vers une crise de l'eau. Déjà confronté à d'importantes pénuries d'énergie et de carburant, le Pakistan pourrait s'acheminer vers une importante crise de l'eau dans les années à venir. Aujourd'hui, près de 15 millions des Pakistanais n'ont pas accès à l'eau potable. Les changements climatiques, la corruption et l'incompétence des autorités pourraient dramatiquement accroître ces pénuries dans le futur.

Une pollution inquiétante. Trois des dix villes les plus polluées au monde se trouvent au Pakistan ! Il s'agit de Quetta, Peshawar et Lahore. Selon la Banque mondiale, la pollution atmosphérique urbaine pakistanaise est l'une des plus importantes au monde et engendre de graves problèmes de santé publique. Les deux raisons principales de cette pollution massive sont les centrales électriques qui fonctionnent avec des combustibles fossiles, et les gaz d'échappement des voitures.

Un secteur énergétique en crise. Le Pakistan connaît d'importants problèmes énergétiques. Les pénuries d'électricité, de gaz et de pétrole font partie du quotidien des Pakistanais. En cause, la mauvaise administration des compagnies d'électricité, les défauts de paiement, la corruption, les vols et les installations vétustes qui minent une production déjà bien inférieure aux besoins du pays. Résultat, les coupures de courant peuvent parfois atteindre jusqu'à 20 heures par jour dans les zones les plus reculées du pays ! En hiver, la faible pression du gaz ne permet pas toujours de se chauffer correctement.

Changements climatiques. Le Pakistan serait l'un des pays les plus vulnérables aux effets du changement climatique, tels que l'augmentation des sécheresses extrêmes et des inondations, attendues dans les prochaines décennies. En réalité, il en subit déjà les effets. Ces dernières années, les conditions climatiques sont devenues de plus en plus aléatoires. Entre 1999 et 2002, le pays a été frappé par d'importantes sécheresses qui ont réduit le débit de l'Indus et de ses rivières. Puis, entre 2010 et 2012, le fleuve est sorti de son lit à cause de moussons anormalement intenses qui ont entraîné de dramatiques inondations. Par ailleurs, la fonte des glaciers du nord a déjà des effets dévastateurs : glissements de terrains, villages inondés, vastes inondations ou sécheresse...

Une biodiversité en danger. Grâce à ses caractéristiques géographiques et climatiques variées, le Pakistan abrite une faune et une flore incroyablement diversifiées. Malheureusement, faute de sensibilisation, les ressources naturelles sont surexploitées, ce qui a des effets sur les habitats naturels des animaux et des plantes. La mise en place de réserves naturelles et de parcs nationaux dans les années 1970 n'a pas enrayé les menaces d'extinction de certaines espèces, comme le dauphin de l'Indus, le léopard des neiges ou le gavial.

Confronté à l'extinction de certaines de ses espèces et à la dégradation de son écosystème, le Pakistan a mis en place 225 zones protégées, dont 14 parcs nationaux. La plupart ont été créés afin de protéger un animal spécifique. Le parc national de Chitral protège par exemple les ours bruns de l'Himalaya et les loups tibétains. Le plus large est le parc d'Hingol qui se trouve à environ 200 kilomètres de Karachi.

Le Pakistan, grâce à ses différents types de sol, de climat et d'altitude, a une faune et une flore très diversifiées.

Le pays abrite environ 5 000 espèces de plantes sauvages. La végétation naturelle est essentiellement constituée d'herbes et d'arbustes adaptés à la sécheresse. Sur les versants des montagnes les plus élevées, dans le nord du pays, vous trouverez des pins bleus, des épicéas, des chênes verts et des cèdres de l'Himalaya. Plus bas en altitude, des chênes, des bouleaux, des châtaigniers et des érables. Sur les plateaux arides du Baloutchistan poussent essentiellement des pins et des oliviers. Les plaines de l'Indus regorgent d'arbres fruitiers comme le manguier, et d'acacias. En 2010, les forêts ne s'étalaient que sur un peu plus de 2 % du territoire. Le Pakistan détient deux tristes records dans ce domaine : c'est le ratio le plus faible de la planète, mais c'est également le pays qui a le plus important taux de déforestation en Asie. Le delta de l'Indus est oxygéné par des forêts de mangrove, barrière naturelle contre les tempêtes tropicales. Cependant, depuis quelques années, le pays s'est lancé dans un massif projet de reforestation. En août 2017, 1 milliard d'arbres ont été plantés dont 900 000 eucalyptus, recouvrant les collines de la province de Khyber Pakhtunkhaw. Le Premier ministre, Imran Khan, a annoncé que 100 millions d'arbres seraient encore plantés d'ici 2023. Arrivés à maturité, ils permettront de retenir plus de 30 000 tonnes de dioxyde de carbone atmosphérique et rechargeront les nappes d'eau d'environ 1,344 milliard de litres d'eau par an.

Malgré la destruction des habitats naturels et les excès des chasseurs, le Pakistan abrite encore de nombreux animaux sauvages. Dans les régions montagneuses du nord, des ours bruns côtoient des léopards, quelques rares léopards des neiges, des mouflons et des chèvres sauvages. Dans le fleuve de l'Indus survivent encore quelques dauphins et tortues, menacés par la chasse, la pollution et la création de barrages. Le Pakistan abrite également des gazelles du désert, des chacals, des lynx, des renards... Le fleuve de l'Indus attire des millions d'oiseaux migrateurs chaque année. Plus de 600 espèces d'oiseaux vivraient ou passeraient par le Pakistan, tels des grues de Sibérie, des cormorans, des pélicans, des goélands, des hérons, des flamants roses, des ibis, des eurylaimes, etc.