Guide du Pakistan : Histoire
Muhammad Ali Jinnah (1876-1948)
Surnommé Quaid-e-Azam (grand leader) et Baba-e-Quam (père de la nation), Muhammad Ali Jinnah est probablement l'homme le plus connu et le plus respecté des Pakistanais. Il est considéré comme le fondateur du Pakistan. Avocat et homme politique, il était le chef de la Ligue musulmane qui a mené le Pakistan vers son indépendance en 1947. Muhammad Ali Jinnah a d'abord milité en faveur d'une unité hindo-musulmane au côté du Congrès indien. Il se tourne progressivement vers l'idée d'un État musulman qui préserverait les intérêts de cette communauté. En 1940, il formule finalement la théorie des " deux nations ". Lorsque le Pakistan accède à son indépendance, il en devient le premier gouverneur-général. Il meurt un an plus tard de la tuberculose, et laisse de nombreuses questions en suspens. Aujourd'hui encore, son héritage fait débat. Certains estiment que Jinnah militait pour un État Islamique, d'autres qu'il était partisan d'une politique séculaire.
Mohammad Iqbal (1877-1938)
Grand poète et philosophe, Mohammad Iqbal est considéré comme le père spirituel du Pakistan. Il étudie le droit et la philosophie à Lahore, puis à l'université de Cambridge en Angleterre, et soutient en Allemagne un doctorat de philosophie. À son retour en Inde, Iqbal enseigne la philosophie, continue à écrire et s'implique en politique. Il devient membre de l'assemblée législative du Pendjab en 1927 et préside la session annuelle de la Ligue musulmane trois ans plus tard. Il y évoque les difficultés des communautés hindoues et musulmanes à cohabiter et est l'un des premiers à exprimer la nécessité d'un Etat musulman séparé. Mohamed Iqbal entendait " remettre l'Islam en mouvement " et insistait sur le caractère concret et dynamique de la culture musulmane.
Muhammad Asad (1900-1992)
Leopold Weiss est né en 1900 à Lemberg, ville de l'empire austro-hongrois (aujourd'hui Lviv en Ukraine). Issu d'une famille de rabbins orthodoxes, il est éduqué dans la tradition juive, connaît les textes et les écritures anciennes. En 1914, alors que les pogroms se multiplient, sa famille s'installe à Vienne. Il s'inscrit plus tard à l'université pour suivre un cursus d'histoire de l'art, et finit par suivre la vague de migration des intellectuels viennois vers Berlin. Il devient l'assistant du cinéaste Friedrich Wilhelm Murnau puis se lance dans une carrière de journaliste. A 22 ans, sa vie est transformée par un voyage en Palestine, où il se rend sur l'invitation de son oncle. Fasciné par ce monde méconnu, il entame un périple au Moyen-Orient et se rend au Caire, à Kaboul, à Beyrouth, à Damas ou encore à Bagdad. Quatre ans plus tard, Leopold Weiss rentre à Berlin et se convertit à l'islam. Il devient Mohammad Asad, " lion " en arabe. Lorsque la Seconde Guerre mondiale éclate, il se trouve à Lahore, dans les Indes britanniques, où il est interné en tant que ressortissant d'un pays ennemi des Britanniques. Il y apprend que son père, sa belle-mère, sa soeur et sa tante ont disparu dans la Shoah. A sa libération, il s'installe à Lahore et, au moment de la partition avec l'Inde en 1947, devient l'un des idéologues du Pakistan. Il participe à l'élaboration des bases constitutionnelles du pays, et, contrairement à Jinnah, le " père fondateur " du Pakistan qui défendait la vision d'un État séculier, Muhammad Asad prône l'établissement d'une république islamique régie par la sharia. Il devient finalement ambassadeur et représentant du pays à l'ONU. Selon certaines sources, Muhammad Assad a été le premier homme à recevoir un passeport pakistanais.
Mohammad Zia-ul-Haq (1924-1988)
Général et homme d'État, Mohammad Zia-ul-Haq est nommé chef de l'armée pakistanaise par le président Zulfiqar Ali Bhutto en 1976. Un an plus tard, il renverse ce dernier lors d'un coup d'État et devient président de la République islamique en 1978. Zulfiqar Ali Bhutto est alors emprisonné, condamné à mort et pendu en 1979, Mohammad Zia-ul-Haq refusant d'exercer son droit de grâce. Arrivé au pouvoir, Zia-ul-Haq suspend les partis politiques, interdit les grèves, censure la presse et déclare la loi martiale (levée en 1985). Afin de renforcer son pouvoir, Zia-ul-Haq entreprend une politique d'islamisation intensive, au niveau juridique et sociétal. Il promulgue notamment, en 1986, la loi controversée sur le blasphème qui prévoit la peine de mort pour les personnes reconnues coupables d'insulte au prophète Mahomet et la prison à vie pour toute désacralisation du Coran. Pour les Pakistanais les plus âgés, il y a un " avant-Zia ", moderne et libéral, et un " après-Zia ", conservateur et rétrograde. Le 17 août 1988, le dictateur meurt dans un accident d'avion, dont les circonstances n'ont jamais été élucidées.
Zulfikar Ali Bhutto (1928-1979)
Issu d'une riche famille de propriétaires terriens, Zulfikar Ali Bhutto est d'abord avocat puis enseignant de droit constitutionnel, avant d'entrer au gouvernement d'Ayub Khan, commandant en chef de l'armée pakistanaise qui prend le pouvoir lors d'un coup d'Etat en 1957. Il occupe différents postes mais, alors qu'il est ministre des Affaires étrangères, il finit par se brouiller avec Ayub Khan. Il fonde alors son propre parti, le Parti du Peuple Pakistanais (PPP), en 1966. A la suite de la démission du général Ayub Khan en 1971, Zulfikar Ali Bhutto devient Président de la République. Il lève la loi martiale en vigueur et fait adopter une nouvelle constitution en 1973. Le pouvoir exécutif est alors transféré du Président vers le Premier ministre. En août de cette même année, Ali Bhutto est élu Premier ministre. Il entreprend une politique de nationalisation, qui concerne surtout les secteurs industriels et bancaires, amorce une réforme agraire et rétablit les relations diplomatiques et commerciales avec l'Inde. C'est sous sa présidence que les Ahmadis sont déclarés non-musulmans, selon un amendement de la Constitution encore en vigueur aujourd'hui. Ali Bhutto est réélu en 1977 mais renversé par le coup d'État militaire du général Zia ul-Haq, qui le fait emprisonner. Ce dernier l'accuse d'avoir fait tuer le père d'un de ses adversaires politiques et le fait condamner à mort en 1978 pour " conspiration de meurtre ". Il sera pendu un an plus tard. A sa mort, sa fille Benazir Bhutto devient chef du PPP et l'une des principales opposantes au pouvoir du président Zia-ul-Haq. Après avoir occupé le poste de Premier ministre de 1988 à 1990 puis de 1993 à 1996, elle est assassinée en 2007 à Rawalpindi.
Benazir Bhutto (1953-2007)
Fille de l'ancien Premier ministre Zulfikar Ali Bhutto, Benazir Bhutto est une femme politique, née en 1953 et morte assassinée en 2007. Après l'exécution de son père par le dictateur Zia-ul-Haq, elle prend la tête du Parti du peuple pakistanais (PPP) qu'elle dirige jusqu'à sa mort en 2007. Elle devient la principale figure de l'opposition au régime militaire de Zia-ul-Haq et accède au poste de Premier ministre en 1988. Elle est démise par le président deux ans plus tard. En 1993, suite à la victoire de son parti aux élections, elle devient de nouveau Premier ministre. Elle se marie avec l'homme d'affaires Asif Ali Zardari en 1987. En 1999, tous deux sont accusés de corruption et condamnés à cinq ans de prison. Benazir Bhutto s'exile alors à Dubaï. Suite à un accord avec le président Pervez Musharraf avec qui elle négocie son amnistie, elle revient au Pakistan en octobre 2007. Deux mois plus tard, elle est tuée dans un attentat suicide à la sortie d'un meeting électoral. Benazir Bhutto est la première femme élue démocratiquement à la tête d'un pays à majorité musulmane.
Vers -2 500 à -1 700 : civilisation de l'Indus.
Entre -329 et -327 : le Gandhara est pris par le roi macédonien Alexandre III le Grand.
-327 : incursion d'Alexandre le Grand au Pendjab.
-268-240 : le Gandhara s'ouvre au bouddhisme sous le règne d'Ashoka de l'empire Maurya.
335-380 : règne de Samudragupta, fils de Chandragupta Ier. Il impose son autorité du Bengale au Cachemire. Il ne s'appuie plus sur le bouddhisme mais sur l'hindouisme.
Arrivée de l'islam sur le sous-continent
711-713 : conquête arabe du Sindh.
IXe siècle : le Sindh se détache du califat abbasside de Bagdad et poursuit une existence politique indépendante.
1001-1030 : conquête du bassin de l'Indus par Mahmud de Ghazni.
1022 : fondation de Lahore, seconde capitale de l'empire ghaznévide.
Le sultanat de Delhi
1163 : les Ghaznévides, dynastie turque régnant sur l'Afghanistan, se réfugient au Pendjab et prennent Lahore pour capitale.
1206 : Qutb al-Din Aybak, un lieutenant turc des Ghurides, prend le pouvoir à Lahore. C'est le début du sultanat de Delhi.
1414 : la dynastie des Sayyids prend le pouvoir.
1451 : très impopulaires, les Sayyids sont remplacés par les Lodi, d'origine afghane.
1526 : effondrement de la dynastie des Lodi après la défaite de Panipat face aux troupes de Babur, le fondateur en Inde de la dynastie des Grands Moghols.
Les Moghols
1569 : Akbar inaugure la ville de Fatehpur Sikri, près d'Agra, dont il fait la capitale de l'empire. Il conquiert de vastes régions et développe une vie de cour brillante, symbole de l'âge d'or de l'empire moghol.
1605 : à la mort d'Akbar, son fils Salim lui succède sous le nom de Jahangir.
1632 : Shah Jahan, fils de Jahangir qui est monté sur le trône à la mort de son père en 1627, ordonne la construction du mausolée du Taj Mahal.
1657 : les quatre fils de Shah Jahan se déchirent dans une guerre de succession, que remporte finalement Aurangzeb, en 1658. Celui-ci poursuit la conquête de l'Inde vers le sud et impose un retour à l'orthodoxie musulmane.
1739 : l'armée moghole est écrasée à Karnal par l'Iranien Nadir Shah. Celui-ci pille Delhi et fragilise un peu plus l'empire moghol, qui éclate en l'espace de quelques décennies.
1757 : la bataille de Plassey oppose Français et Britanniques qui luttent pour la conquête de l'Inde, alors que l'empire moghol n'est déjà plus qu'une fiction politique.
La domination britannique
1757 : le Bengale passe sous domination britannique. Cette date est considérée par certains comme le début de la domination britannique. Pour d'autres, il s'agit de 1765 : le traité entre les Britanniques et l'empereur moghol accorde la souveraineté du Bengale, de l'Orissa et du Bihar à l'East India Company. Ou de 1773 : Le Regulating Act du Parlement anglais crée le poste de gouverneur général du Bengale.
1818 : victoire sur les Marathes. Les Anglais contrôlent le sous-continent, à l'exception du Sind et du Pendjab.
1835 : l'anglais remplace le persan comme langue officielle.
1843 : annexion du Sind.
1846 : création de l'État du Cachemire, attribué au Rajput Gulab Singh, par les Britanniques. La famille régnera jusqu'à l'indépendance de l'Inde.
1858 : Bahadur Shah II, dernier empereur moghol, doit quitter le pouvoir tandis que les Britanniques assoient définitivement leur emprise sur l'Inde. Transfert des possessions de la Compagnie des Indes orientales à la couronne britannique.
1857-1858 : la révolte des cipayes (soldats indiens servant dans l'armée) entraîne le premier soulèvement de masse contre la présence britannique. Elle est considérée comme l'acte de naissance du mouvement nationaliste indien.
L'empire des Indes
1876 : la reine Victoria est proclamée impératrice des Indes.
1887 : le Baloutchistan est intégré à l'empire britannique.
1906 : création à Dacca de la Ligue musulmane. Réuni à Calcutta, le Parti du Congrès se prononce pour l'indépendance.
1909 : les autorités indiennes autorise l'élection d'Indiens dans les conseils législatifs des provinces et institue le principe d'électorats séparés entre hindous et musulmans
La marche vers l'indépendance
Décembre 1930 : le poète et philosophe Mohammad Iqbal propose la création d'un État musulman séparé.
Mars 1940 : la Ligue musulmane adopte à Lahore une résolution sur la création d'un État musulman indépendant, le Pakistan, après le départ des Britanniques.
Août 1946 : après l'appel au soulèvement des musulmans lancé par Jinnah et les milliers de morts à Calcutta, celui-ci accepte d'entrer dans le gouvernement dirigé par Nehru.
Le Pakistan indépendant
14-15 août 1947 : indépendance de l'Inde et partition en deux États : le Pakistan à majorité musulmane, l'Inde à majorité hindoue. La partition entraîne des massacres terribles et le plus grand exode de l'histoire.
1947-1948 : première guerre indo-pakistanaise à propos du Cachemire.
1948 : mort de Mohammed Jinnah, le " Père de la nation ".
1956 : proclamation de la République islamique du Pakistan. La première constitution est promulguée mais ne sera jamais vraiment appliquée.
1958-1969 : Ayub Khan prend le pouvoir et devient président à la faveur de la constitution autoritaire de 1962.
1965 : deuxième guerre indo-pakistanaise. C'est le conflit de Kargil, dont les Indiens sortent victorieux.
1971 : sécession du Pakistan-Oriental, qui devient un État indépendant, le Bangladesh. Elle est à l'origine de la troisième guerre indo-pakistanaise.
1971-1977 : Zulfiqar Ali Bhutto devient Premier ministre.
1977-1988 : le général Zia-ul-Haq proclame la loi martiale et devient président. Il mène une politique d'islamisation sans précédent.
1988 : Benazir Bhutto accède au poste de Premier ministre du Pakistan.
1998 : essais nucléaires en Inde et au Pakistan.
Printemps 1999 : quatrième guerre indo-pakistanaise pour le contrôle de Kargil. Défaite du Pakistan et début des pourparlers de paix entre le Pakistan et l'Inde.
12 octobre 1999 : le général Pervez Musharraf prend le pouvoir lors d'un coup d'État.
27 décembre 2007 : Benazir Bhutto, leader du Parti du peuple pakistanais (PPP), est tuée dans un attentat, peu après son retour au Pakistan.
18 août 2008 : démission du président pakistanais Pervez Mucharraf.
Juillet-septembre 2010 : le Pakistan est dévasté par des inondations d'une envergure exceptionnelle. Un cinquième du pays est touché.
Mai 2013 : Nawaz Sharif, porté au pouvoir par la large victoire de son parti de la Ligue musulmane aux élections générales du 11 mai, redevient Premier ministre pour la troisième fois (5 juin).
Juin 2014 : vaste offensive militaire (opération Zarb-e-Azb) qui vise à éradiquer le terrorisme au Waziristan du Nord.
16 décembre 2014 : le Pakistan est touché par l'une des attaques les plus dramatiques de son histoire. Un commando taliban fait 141 morts, dont 132 enfants dans une école à Peshawar.
18 janvier 2016 : l'ancien président Pervez Musharraf est acquitté dans le procès pour meurtre d'Akbar Bugti, chef Balouch décédé au cours d'une opération militaire en 2006.
16 février 2017 : un attentat suicide à la bombe au sanctuaire de Lal Shahbaz Qalander à Sehwan entraîne la mort de plus de 90 personnes.
28 juillet 2017 : un verdict rendu par la Cour suprême du Pakistan démet le Premier ministre Nawaz Sharif de ses fonctions, en raison de la controverse à son sujet dans l'affaire des Panama Papers.
17 août 2018 : l'ex-champion de cricket Imran Khan est élu Premier ministre lors d'un vote de l'Assemblée nationale issue des élections législatives remportées par son parti.
Le Pakistan en tant qu'État indépendant n'existe que depuis la partition de l'Empire britannique des Indes qui a eu lieu en 1947. Mais le territoire qu'il occupe a vu naître l'une des premières civilisations de l'histoire et se succéder des vagues d'envahisseurs et de dynasties.
Au troisième millénaire av. J.-C., la civilisation harappéenne, ou civilisation de l'Indus, se développe le long du fleuve du même nom, au niveau du Sindh et du Pendjab actuels. Sur ces plaines irriguées et fertiles, les peuples cultivent des céréales, du coton, des dattes ou encore des pois chiches. Ils développent artisanat et commerce et créent des routes et un système de transport complexe pour mailler l'immense territoire qu'ils occupent. Des liaisons maritimes leur permettent même de commercer avec la proche Mésopotamie. Vers 2 700-2 600 av. J.-C. apparaissent les deux grandes villes de Mohenjo-Daro et Harappa. Elles présentent un système de planification remarquable pour l'époque, avec des maisons uniformes, des allées de même largeur et même un système d'égouts. La population développe aussi un système d'écriture, qui n'a toujours pas été déchiffrée à ce jour. La civilisation de l'Indus s'éteint relativement brusquement au début du IIe millénaire av. J.-C. Plusieurs causes sont évoquées sans qu'aucune ne l'emporte sur une autre. La diminution des pluies de mousson aurait peut-être entraîné l'assèchement des rivières vers 1900 av. J.-C., ce qui aurait poussé les populations à se déplacer vers le bassin du Gange, à l'ouest de leur territoire. Mais d'autres hypothèses ont été avancées, comme des incursions hostiles, des inondations chroniques ou des épidémies.
La province de Gandhara correspond grossièrement à la région actuelle du nord-est du Pakistan. À la croisée de l'Inde, de l'Asie centrale, de la Chine, de la Perse et du monde méditerranéen, la riche province attire depuis le VIe siècle av. J.-C. de nombreux envahisseurs. Elle tombe sous l'influence de la Perse achéménide durant le règne de son fondateur, Cyrus le Grand (env. 559-530 av. J.-C.), puis, en 327 av. J.-C., c'est Alexandre le Grand qui s'en empare. Le roi de Macédoine perd vite la région au profit de l'empire Maurya mais l'hellénisme va laisser une empreinte durable. L'un des plus célèbres souverains Maurya, Ashoka (environ 272-232 av. J.-C.), se convertit au bouddhisme et en diffuse les principes dans la région. Peu après le début de l'ère chrétienne, l'empire Kouchan prend la province aux tribus scythes. Elle devient un centre incontournable du bouddhisme, qui pénètre alors l'Afghanistan actuel puis se propage en Asie centrale et en Chine. C'est aussi à cette époque que prospère l'art du Gandhara, une fusion des styles bouddhiques et grecs.
En 711, un dénommé Muhammad ben al-Qasim al-Thaqafi arrive sur le sous-continent indien. Ce jeune conquérant arabe n'a que dix-sept ans lorsqu'il est envoyé en mission par le calife omeyyade de Bagdad, intéressé par la région du Sind. Il conquiert la province, qui entre dans la mouvance des califes de Bagdad, et en devient gouverneur. C'est la première incursion de musulmans dans la région. La pénétration islamique se poursuit au Xe siècle avec l'arrivée des Turcs par la passe de Khyber. En 997, le guerrier Mahmud de Ghazni entame le premier des dix-sept raids qu'il va effectuer dans la plaine indienne. Il étend son large royaume dans le Pendjab et fait de Lahore sa capitale en 1021. Une nouvelle langue qui combine perse, turc, arabe et sanskrit émerge au sein de ses armées. C'est l'ourdou, qui est aujourd'hui la langue officielle du Pakistan.
À partir de 1206 s'installe le sultanat de Delhi, une succession de cinq dynasties turco-afghanes : les Mamelouks, les Khaldjî, les Tughlûq, les Sayyîd et les Lodis. Le royaume musulman est constamment menacé par les attaques des armées mogholes mais il réussit tout de même à régner pendant plus de trois cents ans, jusqu'en 1526. Vers 1250, les armées mogholes envahissent le Moyen-Orient, ce qui provoque l'exil de nombreux poètes, érudits et artisans vers Delhi et Lahore. Les deux villes deviennent alors d'importants centres artistiques et culturels. Le sac de Delhi en 1398 par le guerrier turco-moghol Tamerlan marque le début de l'affaiblissement du sultanat. Il tombe finalement en 1526 lors de la première bataille de Panipat, qui marque le début de l'empire moghol.
La mort du sultan de Delhi en 1517 fragilise la dynastie des Lodi alors au pouvoir. Son successeur n'est pas accepté par la noblesse du royaume qui fait appel au conquérant Babur, alors à Kaboul. De son côté, Babur rêve de conquérir l'Inde depuis des années. Après la bataille de Panipat remportée par les forces de Babur en 1526, ce dernier se proclame empereur de l'Inde et devient le premier empereur de la dynastie moghole. Une dynastie qui va durer près de deux cents ans et qui, à son apogée, s'étend sur tout le continent indien et compte peut-être près de 150 millions de sujets ! Leur empire est considéré comme l'âge d'or de l'islam sur le sous-continent. En l'espace d'un siècle et demi (1556-1707), seulement quatre souverains (les " Grands Moghols ") vont se succéder de père en fils. Cette stabilité du pouvoir permet le développement d'un empire brillant, politiquement, culturellement et artistiquement. L'empereur Akbar, qui accède au trône en 1556, est considéré comme le véritable fondateur de cet empire. Il domine toute l'Inde du Nord, unifie la monnaie, modernise l'administration et centralise le pouvoir. Le royaume continue de prospérer sous le règne de son fils Jahangir, grand amateur de peinture, de musique et d'architecture, et celui de son petit-fils, Shah Jahan, qui accède au trône en 1628. C'est à lui que l'on doit certains des chefs-d'oeuvre architecturaux moghols, comme le Taj Mahal ou la mosquée Shah Jahan. Aurangzeb, qui devient empereur en 1658, est considéré comme le dernier des " Grands Moghols ". Son règne est très différent de celui de ses successeurs. Très pieux, il tient à ce que la loi islamique soit suivie dans tout le royaume. Il ne poursuit pas la politique religieuse libérale de ses prédécesseurs, et au contraire, traite durement les hindous et détruit leurs temples. Il méprise les arts et interdit la musique, la poésie, la danse et la peinture, à l'exception de la calligraphie islamique, qu'il encourage. Sa politique conservatrice est considérée comme étant l'une des raisons de la désintégration de l'empire. Il meurt en 1707 mais dès la fin du XVIIe siècle, les luttes de successions s'enchaînent et fragilisent le pouvoir. Les puissances étrangères (Portugais, Hollandais, Anglais et Français), qui échangent avec l'Inde depuis près d'un siècle, acquièrent peu à peu le contrôle total du commerce maritime et limitent le pouvoir des empereurs moghols. L'empire peine de plus en plus à résister aux visées impérialistes des Britanniques.
Les postes de traite, que les puissances occidentales avaient fait initialement construire pour le commerce, acquièrent peu à peu un pouvoir militaire et politique. Les Anglais, présents sur le territoire depuis la construction de leur premier comptoir en 1612, accroissent leur influence par le biais de la Compagnie des Indes orientales. Ils assistent à l'affaiblissement progressif de l'Empire et y voient une chance d'acquérir de nouveaux territoires. Ils gagnent du terrain sur le plan politique et territorial et en 1757, les forces de la Compagnie des Indes britanniques infligent une défaite au dernier gouverneur moghol du Bengale à la bataille de Plassey. Suite à des conquêtes militaires et des accords avec des dirigeants locaux indépendants, les Britanniques étendent peu à peu leur pouvoir sur tout le continent. Ils appliquent la théorie du " diviser pour mieux régner " en exploitant les tensions entre hindous et musulmans. En 1857, des cipayes, les soldats indiens hindous et musulmans des armées britanniques, refusent d'utiliser des cartouches suspectées de contenir de la graisse de porc ou de vache. 85 d'entre eux sont condamnés à dix ans de travaux forcés par les autorités britanniques. La révolte gronde et le régiment se mutine. Les cipayes tuent des officiers britanniques, marchent sur Delhi et proclament l'empereur moghol Bahadur Shah II dirigeant de leur révolte. La résistance est férocement réprimée avec l'aide des Sikhs qui aident les Britanniques à reprendre Delhi. Un jeune capitaine britannique exécute les neuf fils de l'empereur moghol, mettant fin à la dynastie. Dans certaines régions, les combats se poursuivent pendant plus d'un an. Les Britanniques renforcent leur domination en destituant le dernier empereur en 1858, événement qui sonne la fin de l'empire moghol. L'administration des Indes passe sous le contrôle total du gouvernement britannique. En 1876, la reine Victoria d'Angleterre est proclamée impératrice des Indes. Sous le régime colonial, les Sikhs, les musulmans, les hindous, les chrétiens et les zoroastriens ont un statut égal entre eux mais inférieur à celui des Britanniques. Grâce au travail et aux taxes des Indiens, ils construisent routes, chemins de fer, canaux d'irrigation, moyens de communications, hôpitaux, etc. Ils conservent quelques éléments administratifs des Moghols qu'ils mêlent aux pratiques victoriennes de l'époque.
Le mouvement national indien, dominé par les hindous, naît en 1885 lors de la création du Parti du Congrès. En 1906, c'est la Ligue musulmane qui voit le jour. Les deux partis luttent ensemble contre la domination britannique. Le Parti du Congrès prône d'abord la création d'un seul État, laïc, tandis que la Ligue musulmane demande que l'indépendance soit accompagnée de la création d'un État musulman. C'est la " théorie des deux nations ", qui devient la doctrine officielle de la Ligue musulmane lors du congrès de Lahore en 1940. Au cours de l'année 1946, des incidents sanglants éclatent entre les deux communautés. Suite aux tractations tendues entre les différents leaders indiens, la Ligue et le Congrès admettent finalement l'inévitabilité d'une partition et le gouvernement britannique décide d'accélérer la transition vers l'indépendance. Après deux siècles de domination britannique et d'âpres négociations, le Pakistan naît en tant qu'État indépendant le 14 août 1947. Il comprend le Pakistan oriental (le Pakistan actuel), et le Pakistan Occidental (le Bangladesh actuel), séparés par 1 700 kilomètres. C'est alors le cinquième pays le plus peuplé au monde et celui qui abrite le plus de musulmans. Mohammed Ali Jinnah, le " Père de la Nation " devient le premier gouverneur général du pays.
Au moment de la partition, les 562 États princiers ont le choix de se rallier soit au Pakistan, soit à l'Inde. Les États à majorité musulmane décident de rejoindre le Pakistan. C'est le cas du Sindh, du Baloutchistan, de la province frontalière du Nord-Ouest (aujourd'hui le Khyber Pakhtunkhwa). Les États princiers du nord (Dir, Chitral, Amb et Hunza) et ceux du sud (Bahawalpur et Khairpur) font de même mais conservent leur droit coutumier et une certaine autonomie au niveau de l'administration. L'État princier du Jammu et Cachemire est plus problématique. Il a des frontières avec les deux pays, un gouverneur hindou et une population majoritairement musulmane. Le maharadjah finit par se rallier à l'Inde. Le Pakistan conteste ce choix et envahit une partie du territoire en 1947. C'est la première guerre indo-pakistanaise. Au début de l'année 1949, la région est divisée par une Ligne de contrôle, qui n'a pas valeur de frontière internationale. Les frontières sont annoncées trois jours après l'indépendance. S'en suivent un terrible bain de sang et le plus grand exode de l'histoire. Des milliers de musulmans, de sikhs et d'hindous sont massacrés de part et d'autre de la frontière du Pendjab et du Bengale, région où les communautés musulmanes et hindoues sont très imbriquées. Les survivants traversent la frontière : environ six millions de musulmans rejoignent le Pakistan, tandis que huit millions d'hindous et de sikhs environ vont s'installer en Inde.
La première Assemblée constituante (1947-1954) est dominée par la Ligue musulmane. Muhammad Ali Jinnah, en devient le président. Il meurt un an plus tard, le 11 septembre 1948, et les luttes pour cette succession inattendue éprouvent le jeune État. Liaqat Ali Khan prend sa suite. Les violences entre hindous et musulmans continuent et tendent les relations entre l'Inde et le Pakistan. En 1950, Liaqat Ali Khan signe avec le Premier ministre indien Jawaharlal Nehru un accord qui engage les deux pays à respecter les droits de leurs minorités religieuses. Il participe à la rédaction des " Résolutions objectives ", qui doivent jeter les bases d'une constitution dont le pays n'est pas encore pourvu. Liaqat Ali Khan est assassiné en octobre 1951. De sa mort jusqu'à l'année 1958, pas moins de six premiers ministres se succèdent. En 1956, la Constitution est finalement adoptée. Elle mêle principes présidentiels et parlementaires, et établit la République islamique du Pakistan. Mais le gouvernement, les partis politiques et les institutions demeurent fragiles et instables.
Le général Mohammed Ayub Khan en profite pour prendre le pouvoir par la force en 1958. Ce coup d'État marque le début d'une longue lutte entre les autorités civiles et militaires. Le général Mohammed Ayub Khan veut instaurer une " démocratie contrôlée ". Il abroge la Constitution de 1956, dissout les assemblées et interdit les partis politiques. Il développe l'industrie et tente de moderniser l'islam. Seul candidat aux élections de 1960, il devient président. Deux ans plus tard, une nouvelle Constitution est promulguée et la loi martiale est levée, mais son mandat reste autocratique. Il est réélu en janvier 1965, malgré l'engouement qu'avait suscité la candidature de Fatima Jinnah, la soeur de Mohammed Ali Jinnah, qui promettait " la dictature contre la démocratie ". En 1965, la querelle territoriale qui porte sur le Cachemire entraîne une seconde guerre entre l'Inde et le Pakistan. Le Pakistan, à l'origine de ce second affrontement, est défait. Cette défaite militaire s'accompagne d'une défaite politique pour le général Ayub Khan, qui ne s'en relèvera pas. En 1967, l'un de ses anciens ministres, Zulfiqar Ali Bhutto, crée sa formation politique, le Pakistan People's Party (PPP). La même année, des mouvements d'étudiants, de cheminots, d'avocats, de journalistes, de fonctionnaires et de travailleurs en tout genre, secouent le pays et sont réprimés, parfois dans le sang.
Deux ans plus tard, Ayub Khan quitte finalement son poste, qu'il lègue au chef de l'armée, Yahya Khan. Ce dernier hérite, entre autres, de la question bengalie qui commence à agiter le pays. La ligue Awami, un parti politique d'opposition créé en 1949, vient de présenter son programme électoral et réclame l'autonomie du Pakistan oriental. Afin d'apaiser ses opposants, Yahya Khan annonce la tenue d'élections législatives libres. Elles ont lieu en 1970. Le PPP sort vainqueur au Pakistan occidental, tandis qu'au Pakistan oriental, la ligue Awami remporte une victoire écrasante avec 160 sièges sur les 162 qui lui sont réservés dans l'hémicycle. Le leader bengali Mujibur Rahman réclame alors l'indépendance du Pakistan oriental. Yahya Khan le fait arrêter fin mars 1970 et lance l'opération Searchlight, qui vise à brider le mouvement nationaliste bengali. L'armée de libération est soutenue par l'Inde, qui finit par lancer une guerre éclair en novembre 1971 et qui défait les troupes pakistanaises en deux semaines seulement. Le Pakistan capitule le 16 décembre et accepte la partition. La guerre a duré neuf mois et provoqué l'exil de 10 millions de personnes vers l'Inde, majoritairement des hindous qui ont fui l'armée pakistanaise musulmane. Aujourd'hui encore, personne ne sait combien de Bangladais ont été tués. Selon les sources historiques, entre 50 000 et 500 000 personnes auraient été massacrées. Le gouvernement du Bangladesh parle de trois millions de personnes. À l'époque, la CIA reconnaît un véritable " nettoyage ethnique " et aujourd'hui, beaucoup parle de génocide.
Suite à la déroute des troupes pakistanaises, Ayub Khan abandonne le pouvoir qu'il confie à Zulfiqar Ali Bhutto. Celui-ci instaure un régime civil en abolissant la loi martiale et en établissant une Constitution, encore en vigueur aujourd'hui. Le texte, promulgué le 14 août 1973, met en place un véritable système parlementaire où le Premier ministre, élu par l'Assemblée, détient effectivement le pouvoir. En accord avec la nouvelle Constitution, il est élu Premier ministre par l'Assemblée nationale et continue d'exercer le pouvoir. Il mène une politique à tendances socialistes, entreprend des nationalisations de banques, de compagnies d'assurances et d'industries et lance une grande réforme agraire. En 1974, il fait voter un amendement selon lequel les Ahmadis (minorité religieuse qui se réclame de l'islam) ne sont pas musulmans, encore en vigueur aujourd'hui.
Afin de résoudre une crise politique qui a lieu à la veille des élections de 1977, Zulfiqar Ali Bhutto fait appel à l'armée. Celle-ci en profite pour justifier un nouveau coup d'État. Le général Muhammad Zia-ul-Haq renverse et emprisonne celui qui venait de le nommer chef des armées au printemps 1976. Zia annonce d'abord la tenue d'élections libres et relâche les leaders du PPP, dont Ali Bhutto. Très vite pourtant, il impose une dictature militaire ultra-répressive et finit par condamner Ali Bhutto à la peine de mort. Ce dernier est exécuté le 3 avril 1979. Installé au pouvoir, Zia entreprend une vaste politique d'islamisation, qui change peu à peu le visage du Pakistan et dont les séquelles sont encore visibles aujourd'hui. Le dictateur rend obligatoire les études islamiques et coraniques, interdit les prêts à intérêt, impose une taxe de charité et multiplie les tribunaux chargés de faire respecter la loi islamique. Selon les principes les plus conservateurs de l'Islam, il introduit certains châtiments corporels dans le code pénal, fait voter de nouvelles lois discriminatoires à l'égard des femmes et les relaie à un statut inférieur à celui des hommes. Il fait aussi voter la loi du blasphème, toujours en vigueur aujourd'hui. Six ans après son accession au pouvoir, il amende la Constitution afin d'élargir ses pouvoirs. Face à une opposition croissante, Zia libéralise très timidement le régime. Il meurt finalement le 17 août 1988 dans un mystérieux accident d'avion, dont les causes n'ont toujours pas été mises au jour.
C'est Benazir Bhutto, fille de Zulfiqar Ali Bhutto, qui remporte les élections législatives de 1988. C'est le début d'une valse de passations de pouvoir entre le PPP des Bhutto et la Ligue musulmane de Nawaz Sharif. Comme son père quelques années plus tôt, Benazir Bhutto se prononce en faveur de la démocratie et entend lutter contre la pauvreté. Elle déçoit ses électeurs et un mouvement d'opposition se renforce durant ses 21 mois à la tête du gouvernement. Elle est finalement remplacée par Nawaz Sharif, nommé Premier ministre en décembre 1990. Il poursuit la campagne de privatisations entamée par l'ex-Premier ministre, mais, accusé de corruption, son gouvernement est destitué trois ans plus tard. C'est Benazir Bhutto qui reprend les rênes pour trois ans jusqu'à ce qu'elle soit également accusée de corruption et d'incompétence et destituée par le président en 1996. Nawaz Sharif récupère le pouvoir jusqu'au coup d'État du général Pervez Musharraf en 1999. C'est durant cette période qu'est lancée la course à l'armement nucléaire entre l'Inde et le Pakistan. Alors que le Traité d'interdiction complète des essais a été signé en septembre 1996 par une très large majorité d'États, l'Inde se lance dans des essais en 1998, immédiatement suivis par le Pakistan (qui a accédé à la capacité nucléaire en 1987). S'ensuivent des sanctions financières qui affaiblissent un pays déjà fragile économiquement. La guerre indo-pakistanaise qui a lieu l'année suivante, en 1999, renforce les craintes de la communauté internationale d'une guerre nucléaire entre les deux puissances. Comme lors des précédents conflits entre le Pakistan et son voisin, c'est le Cachemire qui est au coeur des tensions. Au printemps 1999, des militants islamistes appuyés par des forces militaires régulières pakistanaises infiltrent la partie indienne du territoire disputé. Les forces indiennes reprennent la majorité de leur territoire et face à la pression de la communauté internationale, le Pakistan se retire. La guerre a duré trois mois.
L'humiliante défaite du Pakistan débouche sur le coup d'État militaire du général Pervez Musharraf le 12 octobre 1999 et l'exil de Nawaz Sharif en Arabie saoudite. Durant sa présidence (officielle en 2001), il militarise l'exécutif et met à mal l'indépendance de la justice. Il se rapproche des États-Unis et promet de lutter contre le terrorisme, notamment après les attentats du 11 septembre 2001. Il libéralise l'économie et une partie des médias et modifie des lois discriminatoires à l'égard des femmes qui avaient été votées par Zia-ul-Haq. À l'approche des élections législatives de 2008, Benazir Bhutto négocie son retour au pays avec le général Musharraf après huit années d'exil. La présidente du PPP est assassinée le 27 décembre 2007. Quelques mois plus tard, les élections sont remportées par le PPP et son mari Asif Ali Zardari est élu président.
En mai 2013, Nawaz Sharif est de nouveau à la tête du gouvernement. Il fait de la relance économique une priorité de son mandat. Il lance également en 2014 une vaste offensive militaire dans le Waziristan du nord contre les insurgés islamistes.
À partir du mois d'août 2014, des mouvements de protestation s'organisent dans les grandes villes du pays. Le chef religieux Tahir ul-Qadri lance une " révolution pacifique " pour renverser un système qu'il estime corrompu. Au même moment, le politicien Imran Khan débute sa " marche pour la Liberté ". L'ancienne star de cricket qui a fondé le Parti de la Justice en 1996 remet en cause les élections de mai 2013 qui ont porté la Ligue musulmane de Nawaz Sharif au pouvoir et qui, selon lui, ont été entachées par des fraudes. Finalement, les deux mouvements s'essoufflent sans grande conséquence sur le paysage politique.
En décembre 2014, le pays est sous le choc. L'attaque d'un commando taliban dans une école de Peshawar fait 154 morts, dont 132 enfants. Le gouvernement décide de lever son moratoire sur la peine de mort, en vigueur depuis 2008. Depuis, certaines associations de défense des droits de l'homme s'élèvent contre des exécutions qu'elles estiment injustes. Deux mois plus tard, en février 2015 le gouvernement annonce l'arrestation de douze membres deTehrik-i-Taliban Pakistan (TTP) en lien avec l'attentat de l'école de Peshawar.
Les liens entre le Pakistan et la Chine se renforcent et les deux pays signent en avril 2015 des accords d'une valeur de plusieurs milliards de dollars pour renforcer leurs infrastructures.
A la suite d'un attentat-suicide perpétré à Sehwan, dans un important sanctuaire soufi, revendiqué par le groupe État islamique, et qui a tué près de 90 personnes en février 2017, le Pakistan ferme la frontière avec l'Afghanistan.
En août 2017, le Premier ministre Nawaz Sharif est contraint de démissionner après avoir été disqualifié par la Cour suprême pour corruption. L'année suivante, l'ancienne star du cricket international Imran Khan devient Premier ministre. Il s'engage à mettre fin à la corruption.
A la fin de l'année 2018, Asia Bibi, une chrétienne accusée de blasphème, qui a passé huit années en prison, est finalement libérée, provoquant de violentes manifestations de la part des islamistes. Six mois plus tard, son acquittement est confirmée, et elle quitte le pays.
Les tensions entre l'Inde et le Pakistan s'intensifient. En février 2019, une attaque du groupe djihadiste Jaish-e Mohammad, basé au Pakistan, contre le convoi des forces de sécurité dans le Cachemire sous contrôle indien provoque de nouveaux affrontements entre les deux pays.
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