Guide du Pakistan : Politique et économie
Le Pakistan est une République fédérale. La Constitution actuelle, entrée en vigueur en 1973, établit un régime parlementaire moniste : le chef du gouvernement est le Premier ministre, c'est lui qui dirige l'exécutif. Le président de la République a un rôle honorifique. Les Pakistanais élisent leurs députés (ceux de l'Assemblée nationale et des quatre assemblées provinciales) au scrutin universel direct. Le président de la République, lui, est élu pour cinq ans par un collège électoral constitué des membres du Sénat, de l'Assemblée nationale et des assemblées provinciales. Les sénateurs sont élus par les assemblées provinciales.
La réforme constitutionnelle de 2010 a renforcé le régime parlementaire et annulé les pouvoirs que s'étaient octroyés les anciens dictateurs militaires Zia ul Haq et Pervez Musharraf. Le Premier ministre est redevenu le principal détenteur du pouvoir exécutif. Il dispose maintenant du droit de dissoudre l'Assemblée nationale, d'organiser un référendum et de nommer les gouverneurs des provinces, les hauts dignitaires de l'armée et les hauts fonctionnaires.
Le Pakistan est une démocratie encore fragile. Depuis sa création en 1947, le pays a déjà connu trois coups d'État militaires (1958, 1977 et 1999). De fait, les rapports entre l'armée et le gouvernement civil sont généralement tendus. La puissante institution militaire est accusée de vouloir garder le contrôle de certains dossiers, notamment ceux de l'Inde et du terrorisme, et d'agir parfois en sous-main pour déstabiliser les gouvernements civils qui se montreraient trop entreprenants sur ces questions-là. Les élections de mai 2013 ont toutefois marqué la première transition démocratique du pays. Pour la première fois, un gouvernement civil démocratiquement élu a succédé au précédent, qui était arrivé au terme de la durée légale de son mandat électoral (5 ans).
Le pays est divisé en quatre provinces (le Pendjab, le Sind, le Baloutchistan et le Khyber Pakhtunkhwa) et quatre territoires : le territoire fédéral d'Islamabad, les régions tribales fédéralement administrées (FATA), divisées en sept agences semi-autonomes et qui ont un statut juridique à part, hérité de l'Empire colonial britannique. Et enfin, le Gilgit-Baltistan et l'Azad Cachemire, partie pakistanaise du Cachemire. L'autre partie est sous domination indienne et les deux territoires sont séparés par une frontière provisoire (LOC, Line Of Control).
Pakistan Tehreek-e-Insaf (PTI) : C'est le parti au pouvoir depuis 2018. Il a été fondé par Imran Khan, ancien capitaine de l'équipe de cricket, en 1996. Le PTI est longtemps resté dans l'ombre avant de s'affirmer peu à peu comme l'une des principales forces d'opposition du pays, et d'accéder finalement le pouvoir. L'une des priorités des dirigeants du parti est la lutte contre la corruption.
Ligue musulmane du Pakistan (N) : Au pouvoir entre 2013 et 2018. Elle est dirigée par Nawaz Sharif de 1993 à 2018, date de sa condamnation judiciaire pour corruption. Il est remplacé par son frère à la tête du parti. Fondée par Fida Mohammad Khan en 1988, la Ligue musulmane du Pakistan est le fruit d'une scission de la Ligue musulmane, le plus vieux parti du pays créé en 1906, avant l'indépendance. C'est un parti économiquement libéral mais conservateur sur les questions de société.
Parti du peuple pakistanais (PPP) : Considéré comme étant un parti progressiste de centre-gauche, il est actuellement dirigé par Asif Ali Zardari, président du Pakistan de 2008 à 2013. Il a été fondé en 1967 par Zulfiqar Ali Bhutto, auquel sa fille Benazir Bhutto a succédé à sa mort en 1979. Neuf ans plus tard, cette dernière est d'ailleurs devenue la première Premier ministre d'une république islamique. Le PPP est l'une des principales forces politiques du pays, ayant été quatre fois au pouvoir. Son assise est particulièrement forte dans le sud du Sind.
Muttahida Qaumi Movement (MQM) : Le MQM a été fondé en 1984 par Altaf Hussain dans le but de protéger les droits des Mohajrs (réfugiés musulmans de langue ourdou qui ont fui l'Inde après la partition de 1947). Il est le parti dominant de la ville de Karachi et est impliqué dans de nombreuses affaires d'extorsion, de racket et de violence. Depuis une tentative d'assassinat en 1992, Altaf Hussain est exilé à Londres et continue de diriger son parti depuis le Royaume-Uni.
Ligue musulmane du Pakistan (Q) : La Ligue musulmane du Pakistan (Q) est un parti politique pakistanais issu de la Ligue musulmane du Pakistan (N), fondé en 2002. C'est un parti libéral de centre-droit qui a soutenu Pervez Musharraf lors des élections de 2002 et 2008.
Parti national Awami (ANP) : L'ANP (Awami National Party) est un parti laïc de gauche fondé en 1986. Il est le fruit de la fusion du Parti national démocratique et d'autres groupes politiques. Son électorat se situe principalement dans les zones pachtounes du Pakistan, et notamment dans la province du Khyber Pakhtunkhwa, qu'il a dirigée entre 2008 et 2013.
Jamaat-i-Islami : La Jamaat-i-islami est le plus ancien et le plus influent parti islamiste du pays. Il a été fondé à Lahore en 1941. Le parti s'oppose à toute forme de capitalisme, libéralisme, socialisme et laïcité et prône l'établissement d'un état islamique régi par la charia.
Lutter contre le terrorisme : Il y aurait une douzaine d'organisations terroristes en activité dans le pays. La plus importante est le TTP (Tehrik-e-Taliban Pakistan), principale mouvance des talibans pakistanais et fruit d'une coalition de groupes extrémistes constituée fin 2007. Le 15 juin 2014, l'armée pakistanaise a lancé une opération d'envergure contre des groupes armés insurgés dans les zones tribales, au Waziristan du Nord. Difficile de savoir quels sont les effets de cette offensive, la seule source d'information étant l'armée, qui a tout intérêt à communiquer un bilan positif de son action. Mais le Pakistan a été, et est encore, accusé de distinguer les " bons " et les " mauvais " talibans. L'armée est accusée, ainsi que l'ISI (Inter-Services Intelligence), la puissante agence de renseignement, de financer et d'entraîner certaines de ces organisations terroristes. Ce serait par exemple le cas avec le Lashkar-e-Taiba, une organisation que l'ISI aurait soutenue afin que ses membres attaquent les hindous de la partie indienne du Cachemire (Jammu-et-Cachemire) et entraînent les musulmans extrémistes sur le sol indien. En août 2017, dans le cadre de la nouvelle stratégie américaine mise en place par le gouvernement Trump en Afghanistan, les États-Unis déclaraient que le Pakistan ferait l'objet de nouvelles pressions pour son soutien présumé aux groupes insurgés. Cette instrumentalisation de certains mouvements islamistes n'aide évidemment pas à la stabilisation du pays. Depuis 2001, les actes terroristes auraient coûté la vie à plus de 50 000 Pakistanais. Cette instabilité décourage également les investisseurs étrangers et affecte tous les secteurs de l'économie pakistanaise.
Enrayer la corruption : Selon le rapport 2013 de Transparency International, le Pakistan fait partie des 50 pays étant perçus comme les plus corrompus au monde. Depuis l'indépendance du Pakistan en 1947, une cinquantaine de lois, décrets et règlements ont été adoptés afin de lutter contre ce fléau. Mais encore aujourd'hui, la corruption gangrène le système jusque dans les plus hautes sphères de l'État. Lorsque Benazir Bhutto était Premier ministre dans les années 1990, son mari Asif Ali Zardari a été accusé d'avoir touché de généreuses commissions sur des contrats publics. Il est devenu " Monsieur 10 % ", le symbole d'un système miné. Ces allégations ne l'ont pourtant pas empêché d'être élu à la tête du pays en 2008. Impliqué dans une affaire de corruption révélée par les Panama papers, l'ex-Premier ministre pakistanais Nawaz Sharif a été banni à vie de la politique par la Cour suprême en 2018. C'est l'ancien président Pervez Musharraf qui a créé la plus importante institution anti-corruption du pays dès son arrivée au pouvoir en 1999. Un Bureau national de la responsabilité financière (NAB) chargé d'enquêter sur les fonctionnaires soupçonnés et de les poursuivre en justice. Dans son rapport annuel de 2013, l'organisation indique avoir récupéré environ 3,125 milliards de roupies (environ 2,5 milliards d'euros) et précise que 65 % des poursuites judiciaires qu'elle a engagé ont entraîné des condamnations. La corruption est une arme de dissuasion massive pour les investisseurs étrangers. Un phénomène qui inquiète aussi les pays bailleurs de fonds. Le Premier ministre Imran Khan, reconnu comme le seul chef de l'État à n'être pas corrompu, a fait depuis toujours de la lutte contre la corruption son fer de lance.
Le Pakistan est la 48e puissance économique mondiale. Selon la typologie établie par la Banque mondiale, il fait partie des pays à revenus moyens inférieurs. Le pays a connu de bons taux de croissance sur la période 2003-2008 (6,2 % par an en moyenne), retombés ensuite à des niveaux qui ne permettaient pas de faire face aux impératifs de la forte progression démographique du pays (2,4 % par an en moyenne sur la période 2009-2013). En septembre 2013, le pays bénéficiait d'un nouveau programme de soutien du FMI qui visait à corriger les déséquilibres macroéconomiques qui le frappaient et à encourager les réformes structurelles qui permettraient d'engager le pays sur la voie d'une croissance durable. Mais difficultés politiques, institutionnelles, sécuritaires, énergétiques et climatiques rendent difficiles la stabilité économique du pays. Selon de récentes estimations, la croissance économique aurait culminé à 5,8 % en 2018 (son meilleur résultat depuis 2005). Quant à la dette publique, elle s'établissait à environ 70 % du PIB. Cette même année, le pays a dévalué la roupie cinq fois, entraînant la devise à perdre plus de 25 % de sa valeur par rapport au dollar américain. Le Pakistan accuse un important retard en termes de développement : environ 29 % de la population vit en dessous du seuil de pauvreté. En 2018, le taux de chômage était de 6,1 %.
Une petite communauté, à 45 % binationale
Au 1er janvier 2019, 615 Français étaient inscrits aux deux registres consulaires d'Islamabad et de Karachi. L'essentiel de cette communauté, majoritairement urbaine, est établie entre Islamabad et Lahore. Elle est relativement jeune (1/3 sont des mineurs) et pour une très large part binationale : 50 % sont nés au Pakistan. C'est une communauté stable, le contexte sécuritaire ne favorisant guère l'expatriation : l'école française d'Islamabad a fermé en 2009, suite à l'attentat du Marriott.
Des échanges économiques encore modestes
On recense 31 implantations françaises au Pakistan. Présentes dans la plupart des secteurs clés de l'économie pakistanaise (services, transport maritime, textile, BTP et construction, électronique, électricité et énergie, pétrole et gaz, produits pharmaceutiques) à l'exception notable du secteur bancaire, elles sont localisées à Karachi, Lahore et Islamabad, et essentiellement le fait de grands groupes (GDF-Suez, Total, Vinci, Alstom, Alcatel, Sanofi, Carrefour, L'Oréal...). Début 2019, elles représentaient un stock d'investissements d'environ 2 Md USD, généraient 1,45Md USD de chiffres d'affaires et employaient 5 000 personnes. Le Pakistan est le deuxième partenaire commercial à l'export de la France en Asie et la France est le 4e fournisseur du Pakistan parmi les pays européens.
Une longue présence en matière d'aide au développement
Présente au Pakistan depuis 2006, l'Agence française de Développement concentre son action sur " l'énergie verte " et plus particulièrement l'hydro-électricité. Cette concentration sur le secteur de l'énergie est adaptée aux besoins du pays qui connaît une grave crise énergétique. L'AFD a ciblé la réhabilitation ou la réalisation de petites ou moyennes centrales hydro-électriques, mais soutient aussi des actions dans le domaine de l'efficacité énergétique qui, en réduisant la demande, contribue à l'atténuation du changement climatique.
En 2013, l'ambassade et les Alliances françaises de Karachi et Lahore ont lancé le projet " Open Doors - Interactions with the Pakistani civil society " afin d'instaurer un dialogue suivi et de haut niveau avec la société civile pakistanaise. Il s'agit d'un programme de conférences associant des intellectuels français, chercheurs, journalistes, écrivains, spécialistes ou non du Pakistan et de la région, tous reconnus pour leur réflexion sur le monde contemporain et leur sens du dialogue.
Le secteur agricole est le principal pilier de l'économie pakistanaise. En 2018, il a contribué à 22,9 % du PIB et emploie 41,3 % de la population active. Les principales récoltes sont le blé, le riz, le coton, la canne à sucre, les fruits et légumes, et le tabac. L'élevage du bétail est aussi très important. Le Pakistan est le 4e plus grand producteur de coton dans le monde et possède des ressources naturelles abondantes, principalement le cuivre, le pétrole et le gaz.
Le secteur industriel à contribué à 17,9 % du PIB et emploie plus de 23,9 % de la population en 2018. Les industries principales sont la production du textile (véritable pivot de l'économie pakistanaise), le raffinage du pétrole, le traitement du métal et la production du ciment et d'engrais. Le transport maritime est aussi une activité importante.
Le secteur tertiaire contribue à 53,1 % du PIB et emploie plus du tiers de la population active (34,8 %). Les transferts des Pakistanais travaillant à l'étranger constituent une manne financière importante pour le pays. Ces capitaux représentent la principale source d'entrée de devises étrangères avec les exportations. Malgré la crise, les transferts progressent.
L'industrie textile représente près de 8,5 % du PIB national, 57 % des exportations du pays et fournit un emploi à environ 30 % des travailleurs pakistanais. Mais depuis quelques années, le secteur traverse une crise, notamment causée par l'augmentation du coût des importations due à la dépréciation de la roupie, et par la montée de l'inflation. Le facteur le plus déstabilisant est la pénurie d'électricité et de gaz qui frappe de plein fouet les industriels. Selon une étude de la Banque centrale du Pakistan, en 2005-2006, le taux de croissance du secteur textile était de plus de 11 %. En 2010-2011, il a chuté à 1 %. Cependant, entre 2017 et 2018, les exportations de produits textiles ont affiché une croissance de 12,8 %. Le Pakistan est le 8e exportateur de produits textiles en Asie. Mais ses concurrents régionaux, comme la Chine qui possède de meilleures infrastructures, ou le Vietnam et le Bangladesh où les coûts de production sont plus bas, le supplantent progressivement sur les marchés internationaux.
Le Pakistan a attiré beaucoup de touristes dans les années 1970, notamment grâce à la fameuse route des hippies qui traversait le pays. Si les hauts sommets du Nord attirent encore quelques alpinistes étrangers, le nombre de visiteurs internationaux a chuté de façon considérable depuis les attentats du 11 septembre 2001. Avant, plus de 20 000 touristes, randonneurs et alpinistes, se rendaient chaque année au Pakistan. Ces dernières années, ils ne sont plus que 5 000. Le Pakistan, en plus d'avoir mauvaise réputation, n'a pas toujours les infrastructures adéquates pour attirer les touristes. Pourtant, entre les ruines archéologiques, les vestiges moghols et les montagnes de l'Himalaya, le potentiel est considérable.
Six sites pakistanais sont inscrits sur la liste du patrimoine mondial de l'UNESCO (le fort de Rohtas, le fort et les jardins de Shalimar à Lahore, les monuments historiques de Makli, les ruines archéologiques de Mohenjo Daro, les ruines bouddhiques de Takht-i-Bahi, les vestiges de Sahr-i-Bahlol et le site de Taxila). Depuis son arrivée au pouvoir en 2018, Imran Khan s'est donné pour mission de promouvoir et de développer le tourisme au Pakistan.
Résoudre la crise énergétique : Le Pakistan est confronté à une grave crise énergétique qui ne fait que s'aggraver depuis 2007. La mauvaise administration des compagnies d'électricité, la corruption, le manque de transparence, les vols et les installations vétustes minent une production déjà bien inférieure aux besoins du pays. Les délestages, qui consistent à interrompre la distribution électrique pour rétablir l'équilibre entre la production et la consommation, atteignent jusqu'à 12 heures par jour dans certaines localités... Et ont bien sûr un impact considérable sur l'économie pakistanaise. Dernièrement, un rapport de la Banque Mondiale annonçait que les coupures de gaz et d'électricité entraînaient pour l'industrie pakistanaise une perte annuelle de l'ordre de 1,8 milliards de dollars par an.
Le pays est pourtant doté d'importantes ressources énergétiques renouvelables : éolienne, solaire, hydraulique, ou biomasse. Ces ressources auraient un potentiel considérable pour apporter des solutions à la crise énergétique, mais en 2010 seulement 1 % de l'énergie utilisée provenait de l'énergie renouvelable. Le gouvernement pakistanais s'est fixé comme objectif d'utiliser 5 % d'énergie renouvelable d'ici 2030.
Normaliser le commerce bilatéral indo-pakistanais : Bien que les échanges commerciaux entre les deux pays aient augmenté ces dernières années, ils sont encore loin d'avoir atteint tout leur potentiel. Les relations commerciales entre l'Inde et le Pakistan sont étroitement liées aux évolutions diplomatiques. Après la partition en 1947, les échanges bilatéraux ont chuté de façon drastique, jusqu'à devenir quasiment nuls après la guerre de 1965. Aujourd'hui, les frontières sont partiellement ouvertes, mais de nombreuses contraintes entravent encore les échanges. Le Pakistan a notamment une liste négative qui exclue certains secteurs du commerce bilatéral. Si les relations se normalisaient, le Pakistan aurait accès à un marché de plus 1,2 milliard de consommateurs (l'Inde a près de 200 millions), ce qui entraînerait une hausse de l'activité économique et de nombreuses créations d'emplois.
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