Guide du Pakistan : Arts et culture

La culture pakistanaise est riche de nombreuses influences et recouvre des arts variés. La littérature, particulièrement la poésie, est probablement l'une de ses expressions les plus riches. La poésie tient une place importante dans le soufisme, mais elle a aussi été le support de questionnements et de critiques de certains auteurs face à des enjeux historiques ou politiques, comme la création du pays. Le cinéma tient également une place très importante dans le paysage culturel pakistanais. Surnommée " Lollywood ", l'industrie cinématographique pakistanaise n'est plus aussi florissante qu'elle n'a pu l'être dans les années 1960 mais continue encore à produire quelques films. Enfin, les Pakistanais ont développé un art bien particulier et bien à eux, le " truck art ", ou l'art de décorer son camion.

Architecture

Le Pakistan a été nourri de nombreuses influences culturelles, dont les fusions ont donné naissance à des styles architecturaux uniques. L'art bouddhique d'abord, qui, mêlé aux influences grecques apportées par Alexandre le Grand a évolué vers l'art du Gandhara, dont les plus beaux témoignages se trouvent à Taxila et à Takht-e-Bahi. L'art islamique ensuite, qui a connu son apogée sous l'empire Moghol avec l'apparition d'une architecture nouvelle, harmonieuse fusion entre les arts musulmans, perses et hindous. Les mosquées Badshahi et Wazir Khan à Lahore et Shah Jahan à Thatta en sont les exemples les plus somptueux. Puis, à l'époque de l'empire britannique des Indes, les architectes ont mélangé ce style moghol local au style néo-gothique victorien. Le palace Mohatta de Karachi est un mélange intéressant d'architecture islamique et britannique. Après son indépendance, l'architecture pakistanaise a évolué vers un style plus moderne, dont le monument national d'Islamabad est un exemple.

Artisanat

L'artisanat est encore très présent au Pakistan, où les techniques sont parfois les mêmes que celles utilisées il y a quelques centaines d'années ! Un voyage à l'intérieur des terres vous permettra de rencontrer des artisans et découvrir les nombreux produits qu'ils fabriquent à la main.

Multan est réputée pour sa poterie. Vaisselle, lampes, vases, plats, tout est fait à la main, puis délicatement décoré avec des motifs généralement floraux, et peint dans les tons bleus.

Dans le Sindh, on décore des tissus avec des tampons en relief et on les teint avec des colorants naturels. Ces tissus, généralement bleu et rouge sont appelés Ajrak. Les hommes en font parfois des turbans.

Les broderies sont faites par les femmes. Dans la vallée de Kalash, elles brodent leurs robes et leurs couvre-chefs à la main et portent ces tenues bigarrées lors des festivals.

Le truck art est présent dans quasiment tout le pays. Le truck art est une forme d'art qui décore les camions et les bus pakistanais. Formes géométriques, florales, paysages, personnages, les peintures sont aussi diverses que colorées.

Les tapis sont fabriqués dans toutes les provinces, surtout dans le Khyber Pakhtunkhwa. Il y en a trois sortes principales : les tapis Bokhara, aux formes géométriques et aux couleurs vives. Ceux-ci viennent de différentes parties du pays, comme Multan, le Cachemire, Hyderabad et Lahore. Les tapis perses, qui comme leurs noms ne l'indiquent pas, sont fabriqués au Pakistan. Les influences perses viennent en réalité de l'époque moghole. Aujourd'hui, les artisans se trouvent au Pakistan. Les motifs sont plutôt floraux. Enfin, les tapis tribaux varient selon les coins où ils sont fabriqués.

Que rapporter de son voyage ?

Un pakol, béret traditionnel surtout porté par les Pathanes.

Un tissu traditionnel originaire du Sindh, généralement rouge et bleu (ajrak).

De la poterie bleue de Multan.

Des chappals, ces sandales pakistanaises que quasiment tous les hommes portent.

Des objets en truck art, introuvables ailleurs !

Un tapis fait à la main.

Expressions modernes

Au moment de la partition, certains artistes pakistanais ont développé un style moderne, mélange d'influences occidentales et de traditions indigènes. Aujourd'hui, la scène artistique est surtout développée à Karachi et à Lahore, où se trouvent plusieurs galeries et la majorité des artistes (photographes, sculpteurs, peintres...). Leurs oeuvres évoquent souvent les problèmes de la société actuelle, comme le fondamentalisme, la place de la femme, etc.

Cinéma

Le cinéma pakistanais a connu son âge d'or dans les années 1960. À cette époque, près de 200 films sont produits chaque année et le pays compte près de 1 000 salles de cinéma. L'arrivée du général Zia-ul-Haq au pouvoir en 1977 et la politique d'islamisation qu'il implante inclut une censure de toutes les formes d'expression artistique. De nombreux cinémas de Lahore, la capitale cinématographique du pays, ferment alors et de lourdes taxes sont imposées à ceux qui restent ouverts. Seuls quelques films d'action sont encore tournés, comme Maula Jatt en 1979, qui devient un film culte, encensé par les critiques et les spectateurs. Aujourd'hui, l'industrie de Lollywood, contraction de Lahore et Hollywood, continue de fonctionner et quelques films indépendants ont même touché la scène internationale, comme le film gore Zibahkhana, tourné en 2007. Le cinéma pakistanais ressemble énormément au cinéma indien, les films incluent chants et danses et sont souvent assez longs. Si vous souhaitez vous immerger dans le cinéma, voilà quelques films à ne pas manquer : Khuda key liye réalisé par Shoaib Mansoor (2007), Bol également de Shoaib Mansoor (2011), Manto de Nandita Das (2015) ou encore Moor signé Jami (2015).

Danse

Difficile de répertorier toutes les danses du pays tant elles sont nombreuses ! Il y a celles que l'on effectue lors d'un mariage ou pour la naissance d'un enfant, celles qui ponctuent un festival, celles qui font entrer en transe ou celles qui sont associées au combat... Chaque province a ses danses traditionnelles, pratiquées depuis des générations (et surtout par les hommes). Voici quelques-unes des nombreuses danses pratiquées :

Jhumar : Originaire de Multan et du Baloutchistan, le Jhumar est à la fois une musique et une danse. Les chansons évoquent généralement l'amour et la danse doit mener à l'extase. Elle est pratiquée en cercle, durant les mariages, exclusivement par les hommes. Généralement, père, fils et petit-fils dansent tous ensemble. Un pied est placé à l'avant, l'autre à l'arrière, une main sur la hanche et l'autre en l'air et les mouvements se font vers la droite.

Khattak : A l'origine, le Khattak était une danse martiale pratiquée par les membres de la tribu Khattak, avant d'aller en guerre. C'est une danse populaire dans la région du KPK, au sein des tribus pachtounes. Elle commence assez doucement puis le rythme s'accélère au fur et à mesure. Les danseurs, vêtus de shalwar kameez, virevoltent une épée dans une main et un mouchoir dans l'autre.

Dhamal : Le Dhamal est une danse populaire chez les soufis, hommes et femmes confondus. Elle est pratiquée dans des temples soufis, aux rythmes des percussions entêtantes. Son but est de connecter les danseurs à Dieu, en leur faisant atteindre une forme de transe. Les danseurs tournent sur eux-mêmes, pointent leur index vers le ciel et font bouger leur têtes rapidement.

Luddi : Le luddi est une danse du Pendjab très populaire lors des mariages. Les danseurs et danseuses bougent lentement en cercle autour d'un percussionniste placé au centre.

Littérature

La littérature pakistanaise mêle des influences arabes, perses et ourdoues. Parmi les grands noms de la discipline, le poète et philosophe Mohammad Iqbal est probablement le plus important. Il est considéré comme l'un des poètes musulmans les plus influents du XXe siècle et surtout, comme le père spirituel du Pakistan. C'est lui qui est à l'origine de l'idée de la création du pays. Faiz Ahmad Faiz est une autre figure importante. Poète engagé et révolutionnaire, il a été nominé pour le prix Nobel de littérature juste avant sa mort en 1984. La poésie tient une place importante dans le paysage littéraire pakistanais. Elle est écrite en ourdou mais aussi, et surtout, dans les langues régionales, en pendjabi, en pachto, en sindhi, en saraiki, etc. Les poètes soufis sont particulièrement populaires et leurs écrits sont souvent chantés dans les temples. La littérature religieuse occupe globalement une place encore importante. Parmi les auteurs contemporains, certains s'intéressent aux questions politiques et géopolitiques, comme le célèbre Ahmed Rashid. Leurs livres sont généralement écrits en anglais.

Médias locaux

Le paysage médiatique du Pakistan est très riche et l'on y trouve le meilleur comme le pire. La télévision diffuse plus de quarante chaînes qui proposent des émissions politiques, satiriques, religieuses, des débats, des feuilletons, des films, etc. Certaines émissions sont accusées de propager des messages de haine. Il y a également de nombreuses stations de radios, dont Radio Pakistan, la radio d'État. Beaucoup diffusent de la musique mais certaines sont des radios d'informations. Enfin, il y aurait plus d'une centaine de journaux aux lignes éditoriales radicalement différentes selon qu'ils soient édités en ourdou ou en anglais. Ces derniers sont réputés plus libéraux et professionnels et sont lus principalement par l'élite intellectuelle du pays. Les médias sont relativement indépendants, même si certains sujets sont extrêmement sensibles et peu abordés, comme l'armée, les services de renseignements ou le blasphème. La plate-forme Youtube a d'ailleurs été bloquée par l'Autorité de télécommunication du Pakistan en septembre 2012, après que le film très controversé l'Innocence des musulmans y a été diffusé.

Les conditions de travail varient grandement pour les journalistes. Ceux qui travaillent dans des zones sensibles comme le Baloutchistan, les FATA, ou certaines régions du KPK sont régulièrement menacés par des groupes terroristes, politiques, religieux, les gouvernements locaux, l'armée ou les services de renseignement. Nombre de ces reporters ont été tués dans l'exercice de leurs fonctions. En 2019, le Pakistan était classé 142e sur 180 dans le classement mondial de la liberté de la presse de Reporters sans frontières. En 2018, au moins trois journalistes ont été tués dans l'exercice de leur fonction. Deux d'entre eux couvraient le trafic de drogue.

Musique

Le paysage musical pakistanais est aussi varié que sa population multiethnique. Malgré la politique d'islamisation du général Zia-ul-Haq (1977-1988) et la censure qu'il a appliquée à toutes les formes d'expressions artistiques, la musique est toujours restée un élément important de la société pakistanaise. Comme pour l'industrie cinématographique, elle a connu son âge d'or dans les années 1960, une époque où les clubs existaient encore et l'alcool était autorisé. Il y a de nombreux styles musicaux, aux influences diverses, asiatiques, orientales, arabes, perses, etc. On trouve par exemple le ghazal, de courts poèmes lyriques chantés, le qawwalî, des chants dévotionnels soufis et différentes musiques folkloriques propres aux différentes provinces et régions. Les Pakistanais écoutent également énormément de musique indienne. Parmi la jeune génération, la pop et le rock sont très populaires. Mais on trouve aussi des chanteurs de hip-hop ou des producteurs de musique électronique. Quelques musiciens pakistanais ont connu une notoriété internationale comme Nusrat Fateh Ali Khan, un maître de qawwalî, qui a même collaboré avec le chanteur britannique Peter Gabriel. En 2008, l'émission musicale Coke Studio a débarqué sur les ondes des télévisions pakistanaises. Il s'agit d'une série de concerts diffusés en direct depuis Karachi et qui réunit des musiciens d'horizons très divers. L'émission, sponsorisée par la marque Coca-Cola, est un véritable succès. En 2019, la saison 11 de Coke Studio était lancée !

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