Guide du Pakistan : Population et langues

Avec près de 204 millions d'habitants, le Pakistan est le sixième pays le plus peuplé au monde. Le pays est peuplé d'ethnies très différentes les unes des autres, tant au niveau culturel que social ou linguistique. La population peut se diviser grossièrement en cinq groupes ethniques : les Pendjabis, les Pachtounes, les Sindhis, les Muhajirs et les Baloutches. Leur répartition correspond plus ou moins à la division des provinces. Tandis que les Pachtounes et les Baloutches fonctionnent sur un mode tribal, c'est le système féodal qui prime chez les Sindhis et les Penjabis. L'ourdou est la langue nationale (avec l'anglais), mais vous pourrez trouver à deux heures de la capitale des Pakistanais qui ne le comprennent pas. Près de 80 langues seraient parlées dans le pays.

Les Pendjabis : les Pendjabis vivent dans la province du Pendjab, la plus riche et la plus fertile du pays. Ils descendraient des Indo-Aryens arrivés il y a environ 1 500 ans av. J.-C. sur le sous-continent indien. Ils représentent environ 45 % de la population et forment donc l'ethnie majoritaire du pays. Ils sont aussi, depuis l'indépendance du pays, les Pakistanais les plus représentés au niveau politique et militaire. L'actuel Premier ministre Nawaz Sharif est originaire du Pendjab, province que son parti, le PML-N, contrôle depuis des années.

Les Pachtounes : ils vivent en grande majorité dans la province du Khyber Pakhtunwha et représentent environ 15 % de la population. Les Pachtounes, partagés entre l'Afghanistan et le Pakistan, se divisent en une soixantaine de tribus différentes, elles-mêmes divisées en clans et sous-clans. Selon la tradition, ce peuple descendrait d'Afghana, petit-fils du roi Saül d'Israël. Les Pachtounes suivent le Pachtounwali, un code coutumier qui prône l'honneur, l'hospitalité, le châtiment de l'insulte, et la vendetta en cas d'offense. Arbitrairement séparées par la ligne Durant (tracée par les Britanniques en 1893), les tribus pachtounes d'Afghanistan et du Pakistan ont un temps lutté pour la création d'un grand Pachtounistan. Au Pakistan, la politique d'islamisation menée dans les années 1980 et l'inclusion des Pachtounes dans l'armée a favorisé leur sentiment d'appartenance nationale et tempéré leurs velléités d'indépendance. Les Pachtounes disposent de leur propre institution judiciaire, la jirga, une assemblée tribale qui tranche certains conflits de la communauté. En 2013, pour la première fois, une jirga de femmes et pour femmes a été mise en place dans la vallée de Swat, dans le nord-ouest du pays.

Les Sindhis : c'est probablement le groupe ethnique aux origines les plus diverses. Ils représentent environ 14 % de la population et vivent dans la province du Sind. Une part importante de ses membres sont des descendants de réfugiés venus d'Inde au moment de la partition. La province du Sind, carrefour de culture et de religion, a longtemps été considérée comme un endroit tolérant, où musulmans, soufis et hindous cohabitaient en paix. Mais l'extrémisme sunnite semble peu à peu s'y implanter. Les mariages et conversions de force des hindous se multiplient, ainsi que les attaques contre les chiites, et les dégradations de temples hindous et de mausolées soufis... Le système féodal est encore très ancré dans la société sindhi rurale, dominée par de puissants propriétaires terriens. Le clan Bhutto (Zulfiqar Ali, le père, et Bénazir, la fille) qui a régné sur le pays dans les années 1970 et 1990 est originaire de cette province, et son parti, le PPP (Parti du Peuple Pakistanais) y est encore solidement implanté.

Les Muhajirs : ce sont les immigrés musulmans ourdouphones qui, au moment de la partition en 1947, ont fui l'Inde pour venir s'installer au Pakistan. Ils représentent environ 8 % de la population. Certains ont posé leurs bagages dans le Pendjab mais la majorité s'est établie dans la province du Sind et notamment dans sa capitale Karachi. Leur arrivée massive a bousculé l'équilibre de la région et la prédominance des Muhajirs dans la vie sociale et économique a mené à des tensions ethniques de plus en plus vives. Pour défendre leurs intérêts, les Muhajirs fondent leur propre parti politique, le MQM (Muttahida Qaumi Movement) en 1984. C'est aujourd'hui la quatrième force du pays, qui règne d'une main de fer à Karachi.

Les Baloutches : ils ne représentent que 4 % de la population mais peuplent la plus grande province du pays. La société baloutche est organisée selon une hiérarchie tribale, où les membres des différents clans se soumettent politiquement à des sous-chefs et à des chefs. Les Baloutches vivent également en Iran et en Afghanistan. Comme les Pachtounes, leur peuple a été séparé par une frontière artificielle créée par les colons britanniques. La première, la ligne Goldsmid, sépare en 1871 l'Empire britannique des Indes et la Perse. La seconde, la ligne Mortimer-Durant, délimite en 1893 la frontière avec l'Afghanistan. Le rattachement final du Baloutchistan au Pakistan n'a d'ailleurs eu lieu qu'en 1955, soit huit ans après l'indépendance du pays. Depuis, et jusqu'à ce jour, le Baloutchistan pakistanais est agité par des mouvements indépendantistes, très durement réprimés par l'armée et les services de renseignements.

Deux langues officielles : ourdou et anglais

L'ourdou est très proche de l'hindi mais puise dans le lexique arabe et persan, contrairement à l'hindi dont le vocabulaire est plutôt issu du sanskrit. L'ourdou utilise une version modifiée de l'alphabet persan. La langue a joué un rôle important dans la naissance du Pakistan. Symbole de l'identité musulmane dans le sous-continent, l'ourdou, avec l'islam, a été l'un des facteurs de mobilisation de la communauté musulmane pour demander la création du " pays des purs ". L'ourdou serait parlé par environ 12 millions de Pakistanais.

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