Guide du Pakistan : Mode de vie

Vie sociale
Éducation

Au Pakistan, l'école est gratuite et obligatoire pour les enfants âgés de 5 à 16 ans. Le parcours scolaire classique, marqué par l'héritage britannique, s'étale sur douze ans. L'enseignement primaire dure cinq ans (5 à 10 ans) et l'enseignement secondaire sept ans. Un examen final, le Higher Secondary School Certificate, doit être validé pour accéder à l'enseignement supérieur. Il existe trois types d'écoles : les écoles publiques et gratuites, les écoles privées, souvent onéreuses et de fait, fréquentées par les enfants des classes moyennes et aisées, et les madrasas. Ces dernières offrent un système d'éducation parallèle au système éducatif. Les élèves y étudient les textes religieux, certains éléments de logique et de philosophie. Bien que la situation se soit quelque peu améliorée ces dernières années, les indicateurs de l'éducation restent alarmants. Il y aurait environ 22,8 millions d'enfants entre 5 et 16 ans non scolarisés. Ce qui représente 44 % d'enfants de cette tranche d'âge. Près de 10,7 millions de garçons et 8,6 millions de filles sont inscrits à l'école primaire, mais ce chiffre tombe à 3,6 millions de garçons, et à 2,8 millions de filles quand il s'agit de l'enseignement secondaire. En cause, la pauvreté, la situation sécuritaire, les manques d'écoles et les motifs culturels et religieux. Les inégalités sont considérables entre les provinces, les zones (rurales ou urbaines) et les genres. Ainsi, les élèves des provinces et des régions les plus pauvres (Baloutchistan et FATA) et ceux des zones rurales sont les plus défavorisés. La situation est encore plus difficile pour les jeunes filles. 51 % des femmes âgées de plus de 10 ans ne sauraient ni lire ni écrire. Malheureusement, les dépenses liées à l'éducation sont encore très faibles. Sur l'année fiscale 2017, seulement 2,76 % du PIB a été alloué au secteur de l'éducation, contre 3,6 % pour le secteur de la défense. En 2004, l'ONG International Crisis Group écrivait dans un rapport sur le sujet : " Le système éducatif décadent du Pakistan a radicalisé plus d'un jeune au lieu de leur conférer les compétences nécessaires pour affronter une économie moderne. Les écoles publiques, qui éduquent la vaste majorité des enfants de façon médiocre par rapport aux madrasas (écoles coraniques) ou aux écoles privées réservées à l'élite, sont celles où des réformes importantes et une hausse des ressources sont les plus nécessaires afin d'inverser l'influence des groupes djihadistes, réduire les risques de conflit interne ainsi que l'accentuation des clivages qui fissurent la société pakistanaise. "

Structure sociale

La société pakistanaise se divise entre zones rurales, où vivent environ 68 % de la population, et zones urbaines. Les structures sociales sont très différentes selon les provinces. Le Sindh et le Pendjab fonctionnent sur un modèle féodal. De grands propriétaires terriens y contrôlent terres et ressources. Le Khyber Pakhtunkhwa et le Baloutchistan s'appuient sur un modèle tribal. D'une manière générale, la société pakistanaise est pyramidale et il existe de grandes disparités et inégalités entre les différentes classes sociales et économiques. Les minorités ethniques (Baloutches, Pachtounes, réfugiés afghans, etc.) et religieuses (chiites, chrétiens, hindous, ahmadis, etc.) appartiennent souvent à des communautés pauvres, marginalisées, et discriminées. Une classe moyenne émerge doucement, mais le pays reste entre les mains d'une poignée de familles riches et puissantes. À la fin des années 1960, Mahub ul-Haq, l'économiste principal de la Commission de planification en avait dénombré 22, qui selon lui, contrôlait la vie économique et financière du Pakistan.

Mœurs et faits de société
Le mariage au Pakistan

Au Pakistan, les mariages arrangés priment sur les mariages d'amour. Ce sont souvent des alliances ou des accords passés entre les parents des jeunes promis. Le choix se fait généralement en fonction du statut social, de la religion, de l'éducation, etc. Les mariages entre cousins proches sont courants et bien vus, puisqu'ils assurent souvent une convergence d'intérêts entre les deux époux. Généralement, c'est la famille du jeune homme qui fait sa demande à celle de la jeune femme. La cérémonie du mariage dure ensuite quatre jours. Le premier jour, les familles respectives célèbrent le mariage séparément. Le lendemain, le " Mehndi " est un jour de danse et de chant, où les femmes maquillent leurs pieds et leurs mains au henné. Le mariage a lieu le troisième jour ; les voeux sont échangés devant un imam puis le Coran est brandi au-dessus de la tête de la mariée. Le dernier jour, les nouveaux époux organisent leur premier dîner en tant que mari et femme. Les jeunes urbains venant de classes privilégiées sont généralement moins traditionnels. Ils ont des rendez-vous galants et choisissent eux-mêmes leurs partenaires.

La famille, la clef de voûte de la société pakistanaise

La famille est la base de l'organisation sociale pakistanaise. Dans les zones rurales, les membres d'une même famille vivent généralement sous le même toit. Lorsqu'une jeune fille se marie, c'est elle qui va vivre avec sa belle-famille. La socialisation des jeunes femmes se limite souvent à ce cercle, qui peut être relativement étendu, incluant cousins éloignés et parfois toute une tribu. L'homme est à la tête du foyer, c'est lui qui prend les décisions importantes. Son épouse a un certain pouvoir au niveau de l'organisation de la maison et sur les plus jeunes membres de la famille. Les aînés sont très respectés. Dans les zones urbaines, les foyers tendent à regrouper uniquement la famille nucléaire, couple et enfants. L'honneur d'une famille, et des femmes en particulier, est sacré. Le salir peut entraîner des représailles parfois mortelles.

La place de la femme pakistanaise

Le Pakistan est un pays patriarcal où les femmes n'ont pas les mêmes libertés que les hommes. Mais leur condition varie selon les endroits et les classes sociales. La purdah, un système de ségrégation des sexes et qui enjoint les femmes à se voiler, est appliqué dans les zones conservatrices du pays (zones tribales, Baloutchistan, KPK entre autres). Les femmes passent l'essentiel de leur temps à la maison et ne sortent que voilées. Le fait de les exclure des espaces publics est vu comme une façon de protéger leur honneur et celui de leur famille. Généralement, les femmes se marient jeunes, ont plusieurs enfants et ne travaillent pas hors de la maison. Sauf dans les zones agricoles du Pendjab et du Sindh, où les femmes travaillent souvent dans les champs, ce qui leur confère une plus grande mobilité. Dans les grandes villes, Islamabad et Karachi notamment, les femmes ont une plus grande liberté de mouvement. Globalement, les femmes n'ont en tout cas pas les mêmes opportunités que les hommes, en termes d'éducation, d'emplois, etc. Même si d'énormes progrès restent à faire, les femmes sont de plus en plus éduquées et celles qui travaillent ne sont plus cantonnées à des métiers d'institutrices ou d'infirmières. Certaines d'entre elles ont des postes au sein du gouvernement, dans les domaines du droit, de la médecine ou encore du journalisme. L'armée de l'air compte même une pilote de chasse dans ses effectifs ! Par ailleurs, en 1988, Benazir Bhutto est devenue la première femme élue démocratiquement à la tête d'un pays à majorité musulmane.

Hijras, le troisième genre

En 2011, le gouvernement pakistanais a accordé aux hijras le droit d'être reconnu comme un troisième genre et leur accorde le droit de vote. Les hijras sont travestis, transsexuels, castrés ou hermaphrodites. Ils ne sont ni hommes, ni femmes, mais s'habillent avec des vêtements féminins. Ils seraient un peu plus d'un demi-million au Pakistan, où ils survivent tant bien que mal en dansant lors des mariages ou des naissances, en mendiant ou en se prostituant. Ils sont craints par leurs concitoyens, qui leur prêtent le pouvoir de jeter des sorts. Mais surtout discriminés. Historiquement, les hijras jouaient un grand rôle durant l'empire moghol où ils étaient en charge des harems et recueillaient les confidences de leurs maîtres.

Les mouvements féministes

Des mouvements féministes existent au Pakistan, peu visibles, mais actifs. Un certain nombre d'entre eux a été créé au début des années 1980, en réaction aux politiques discriminatoires du gouvernement conservateur de Zia-ul-Haq (1977-1988). En 1979, l'arrêté Hudood est déclaré. Il stipule notamment qu'une femme doit être en mesure d'apporter les témoignages de quatre hommes afin de prouver un viol dont elle aurait été victime, sous peine d'être accusée d'adultère. Afin d'abroger ces textes, des groupes de défense de femmes s'organisent et font pression auprès des gouvernements pour l'abrogation de ces textes. C'est par exemple le cas de la Pakistan Women Lawyers Association (Association des femmes avocates pakistanaises) ou du Women's Action Forum (Forum d'action des femmes), créés en 1981. Par la suite, l'action du WMA (et de d'autres acteurs) a permis le vote de différentes lois visant à protéger les femmes. En mars 2019, des milliers de femmes issues de diverses couches de la société se sont rassemblées dans différentes villes du Pakistan pour la Aurat March (la marche des femmes) afin de marquer la Journée internationale de la femme.

Religion
L'islam

L'islam est la religion officielle du Pakistan. Il y aurait environ 97 % de musulmans, entre 85 et 90 % de sunnites et entre 10 et 15 % de chiites. Les ahmadis, minorité religieuse musulmane, ne sont pas considérés comme telle selon une loi pakistanaise introduite en 1974.

Les origines. Le prophète Mahomet (son nom signifie " le louangé ") est né dans la ville de La Mecque en 570. Issu du clan hachémite de la tribu des Qoraïchites au pouvoir à La Mecque, Mahomet était un homme simple, conducteur de caravanes de chameaux, qui avait traversé beaucoup de contrées lors de ses périples commerciaux. C'est sans doute au cours de ses voyages qu'il a découvert les contenus de la Thorah et du Nouveau Testament, en discutant avec des tribus qui ont embrassé l'une ou l'autre de ces religions, juive ou chrétienne. Rien ne le prédestine à devenir le " Rasul Allah ", " l'envoyé de Dieu ", lorsque, à l'âge de 40 ans (on date l'événement de 610), dans une caverne du mont Hira, il reçoit de l'archange Gabriel ses premières révélations : le Dieu des juifs et des chrétiens l'a choisi comme messager auprès des populations arabes. Mahomet sort converti de cette rencontre fantastique et commence à prêcher contre les cultes idolâtres pratiqués par sa tribu, les Qoraïchites. Il s'en prend notamment au pèlerinage païen à la Kaaba, pratiqué par la majorité des populations arabes. Il est menacé de mort par les siens et émigre (l'Hégire) vers la ville de Yathrib, qui prendra le nom de " Medinat al-Nabi " (" la ville du Prophète "). Le prophète Mahomet reçoit, en deux temps, la révélation du texte sacré, le Coran (qui vient de qaraa, qui signifie " lire "), révélation descendue sur Mahomet par l'intervention de l'archange Gabriel. Le texte sacré sera dicté au jour le jour à des scribes, qui l'écrivent sur des ostraca (tessons de poterie servant de support à l'écriture). C'est au VIIIe siècle que le texte sera décrété complet. La première des révélations, à La Mecque, est plus spirituelle ; la deuxième des révélations, à Médine, est plus juridique. Le Coran est la source de la loi musulmane, la charia, en même temps qu'il indique le sens de l'islam (qui signifie " soumission à Dieu "). S'inscrivant dans la tradition de la " religion du Livre ", le Coran se pose d'emblée comme venant conclure une révélation " falsifiée " par les religions juive et chrétienne. De Médine, Mahomet lance le djihad contre La Mecque et ses idolâtres. Proche des juifs de Médine au début de son séjour à Tathrib, Mahomet décrète que c'est tourné vers Jérusalem que l'on doit prier. Ses relations avec la communauté juive devenant tendues, puisque ses membres refusent d'embrasser l'islam, il indique de manière définitive que la prière doit se faire dans la direction de La Mecque (qibla). La victoire du " fossé ", en 627, contre La Mecque, permet aux musulmans de reprendre la ville et la destruction de ses trois cents idoles est ordonnée par Mahomet. Les premiers pèlerinages s'organisent et la majorité des habitants de la péninsule Arabique se convertissent. Le prophète Mahomet meurt le 8 juin 632, à Médine, au retour d'un dernier pèlerinage à La Mecque. Après sa mort, sa gloire ira en s'amplifiant dans le monde entier, où les musulmans sont actuellement plus d'un milliard. Mais alors qu'il a fait montre durant sa vie d'un génie politique hors du commun, qui a permis à l'islam de se répandre très rapidement, le prophète Mahomet ne s'est pas désigné de successeur. Il n'y a pas de calife (le " lieutenant de Dieu sur terre ") désigné et sa disparition soudaine laisse les fidèles désemparés. Aux premières rivalités entre ses proches, on invoque la tradition bédouine et c'est au groupe que revient la responsabilité de la désignation du calife.

Les quatre premiers califes sont appelés " les bien guidés ". Le premier est Abou Bakr Al-Siddiq (632-634) ; il est le père d'Aïcha, la femme préférée du prophète Mahomet. Ce vieillard apprécié pour ses qualités humaines va mettre en place la première administration du calife, le divan, pour l'armée et les villes. Le deuxième calife est Omar ibn Al Khattab (634-644) ; le prophète Mahomet avait épousé sa fille Hafsa. Il est considéré comme l'organisateur de l'État musulman ; il se fait nommer " commandeur des croyants ". Il dirige les campagnes de conquête de la Syrie, de l'Irak, de l'Égypte et de la Perse. Il expulse les chrétiens et les juifs d'Arabie, et crée deux impôts pour les non-musulmans : le gyziyah (l'impôt de capitation, individuel) et le kharaj (l'impôt foncier), qui deviennent d'importantes sources de revenus dans l'organisation des États nouvellement envahis. Omar ibn Al Khattab est assassiné dans la mosquée de Médine.

Le troisième calife, désigné par un conseil formé par Omar ibn Al Khattab, est Ossman ibn Affan (644-655) ; il épouse deux des filles du prophète Mahomet. Issu des milieux d'affaires de La Mecque, il ne ressemble guère à ses deux prédécesseurs de Médine. On lui reproche vite un népotisme sans retenue.
La contestation de son gouvernement est telle qu'il doit fixer le texte coranique de manière définitive et ainsi interdire à quiconque de réclamer le califat au nom de la Révélation du livre. Il est assassiné sur les ordres du fils d'Abou Bakr Al Siddiq, le premier calife.
Le quatrième calife est Ali ibn Abi Talib (656-661) ; c'est le gendre et le cousin germain du prophète Mahomet. Son élection n'est pas reconnue par l'ensemble des musulmans. La Syrie, la tribu d'Ossman ibn Affan et Aïcha, la plus jeune femme du prophète Mahomet, ne lui prêtent pas allégeance. En 656, à Bassorah, il est obligé de livrer la première des batailles entre musulmans. Il cantonne Aïcha à Médine jusqu'à sa mort. Il livre une autre bataille célèbre sur l'Euphrate, où ses adversaires, pour cesser le combat et réclamer un arbitrage moins sanglant, hissent au sommet de leurs lances des pages du Coran. Mouawiya et ses sunnites rencontrent alors Ali et ses chiites.
Un des lieutenants d'Ali, Abou Moussa Al Achari, est convaincu d'avoir participé à l'assassinat d'Ossman ibn Affan ; Ali est dépossédé de son titre de calife et remplacé par Mouawiya, qui créera la lignée des Omeyades. Ali, à qui on laisse le gouvernement de l'Irak, part en guerre contre la tribu de Mouawiya. Il sera finalement assassiné en 661.

Les écoles juridiques et spirituelles

Outre les dynasties politiques régnantes, l'islam est à comprendre selon une déclinaison de ses écoles juridiques, apparues entre les VIIIe et IXe siècles. Quatre écoles sunnites se développent alors, s'appuyant sur le principe que la charia doit être interprétée : on recourt soit à la sunna (qui signifie aussi " pratique intérieure "), soit aux pratiques traditionnelles antérieures, à l'analogie ou bien encore à l'istihsan (qui signifie " pratique personnelle ").

L'école hanafite naît en Irak au VIIIe siècle et privilégie le recours à l'opinion personnelle. Son créateur, Abou Hanifa, est très libéral et accorde beaucoup d'importance aux circonstances en tant qu'éléments modérateurs ou aggravants. Un de ses disciples, Abou Youssef, écrira un traité fameux relatif aux finances publiques, à la fiscalité et au droit pénal. Il éclaire de ses propos le sort réservé aux prisonniers, le partage des biens ou encore les règles de la guerre et de la paix. La plupart des sunnites afghans appartiennent à l'école hanafite.

L'école malikite est aussi appelée " l'école du hadith ". Les hadith (ou " traditions ") sont les premiers commentaires du Coran, écrits par Ibn Al-Abbas, cousin du prophète Mahomet, et qui interprètent la théologie, le droit et commentent parfois l'exégèse. Une grande partie de ces hadith n'a pas été retenue par la théologie et la science juridique musulmanes. Seuls certains commentaires considérés comme conformes à la pensée du Prophète ont été conservés. Cette école, créée aussi au VIIIe siècle par Malik ibn Anas, à Médine, ne retient pas la libre opinion, que ce dernier considère comme erronée. Son interprétation est donc plus prudente, plus proche des textes sur lesquels il s'appuie, et il ne recourt pas à l'extrapolation. Les adeptes de cette école se trouvent principalement en Afrique du Nord.

Le hanbalisme est la troisième école, créée à Bagdad au IXe siècle, de manière un peu plus tardive, par Mohammed ibn Hanbal. C'est l'école la plus rigoriste de l'islam. Son créateur défend la tradition et la sunna. Ses disciples prônent l'épuration de la doctrine et la réforme de la société et de la politique des États musulmans. Opposé aux innovations, figé sur la question des moeurs, le hanbalisme ferme la porte à toute interprétation. Au XIVe siècle, à Damas, un de ses disciples se fera le chantre des antichrétiens et des antijuifs. S'il déclare que leur religion est imparfaite, il demande aussi que tout non-musulman soit écarté des fonctions publiques de l'État. Cette école donnera naissance au wahhabisme saoudien et aux autres formes du fondamentalisme islamique. La quatrième école est chafiite ; elle a été fondée par un disciple de Malik ibn Anas, au IXe siècle. Lui aussi accorde une grande importance aux hadith se rapportant directement au Prophète. S'il respecte le consensus des savants en matière coranique, il n'est pas pour le développement du jugement personnel. C'est son école qui a écrit le traité le plus important de droit sunnite, Al Ahman al-Soultanniya, qui fait encore référence aujourd'hui.

L'ismaélisme

C'est un courant de l'islam chiite. Les ismaéliens seraient près de 15 millions, répartis dans le monde entier. Au Pakistan, ils sont surtout présents dans le nord du pays.

Le soufisme

Il s'agit de la branche la plus mystique et la plus ésotérique de l'islam. " On pourrait définir le soufisme comme l'ensemble des efforts personnels pour aboutir à la connaissance de Dieu et à l'accomplissement de soi dans l'oeuvre divine. " (Le Carrefour afghan, de Bernard Dupaigne et Gilles Rossignol). Les soufis méditent, contemplent et s'extasient. Ils se regroupent en communautés ou confréries (tariqa). Dans chaque confrérie, un maître est entouré de ses disciples. Les soufis ont eu leur heure de gloire à Balkh et dans les environs de Hérât.

La pratique religieuse

En terre islamique, croyances, superstitions, crainte et foi sont encore indissociables ; elles ordonnent la vie.

On appelle les " cinq piliers de l'islam " les règles fondamentales qui s'imposent à tout musulman :

La chahada est la profession de foi monothéiste dont la seule répétition sincère (en arabe) suffit pour s'affirmer musulman : " Il n'y a pas d'autre Dieu qu'Allah et Mahomet est son prophète. "

La zakat, l'aumône légale, est un devoir pour chacun de donner aux pauvres et aux combattants pour la cause de l'islam. Quand ce ne sont pas des espèces sonnantes et trébuchantes, cela peut être un couscous qu'on dépose à la mosquée pour les nécessiteux.

Le hadj, le pèlerinage à La Mecque, est considéré comme l'apothéose d'une vie pieuse. Tout musulman devrait l'accomplir une fois dans sa vie. Cependant, tous ne le peuvent pas et l'islam prévoit des dispenses. La période préconisée correspond au dernier mois de l'année (de l'Hégire), une époque où des musulmans venus du monde entier se retrouvent à La Mecque ou dans ses environs. Sept pèlerinages vers la ville sainte de Kairouan, la première ville fondée par les Arabes en Tunisie, remplacent le hadj.

La sala, ou salat, la prière rituelle qui doit s'effectuer cinq fois par jour après ablutions. Si la prière commune à la mosquée, appelée par la voix du muezzin, est la plus importante, on peut toutefois prier n'importe où et même dans le désert où, à défaut d'eau, on fera ses ablutions avec du sable ; il suffit de se tourner vers La Mecque. Le jour plus particulièrement consacré à Allah est le vendredi. Ce jour-là, les fidèles se rendent traditionnellement à la mosquée.

Le sawn, le jeûne du Ramadan, commémore la révélation du Coran à Mahomet. Durant le neuvième mois du calendrier islamique, chaque musulman adulte et en bonne santé doit observer un certain nombre de règles entre le lever et le coucher du soleil. Il lui est interdit de fumer, de boire, de manger et d'avoir des relations sexuelles. Il règne durant ce mois-là une ambiance particulière. L'activité habituelle est désorganisée. Banques, administrations et commerces travaillent au ralenti. Les musulmans s'économisent le jour ; le soir, ils font la fête. C'est une période de grande ferveur, intéressante à observer. Le Ramadan se termine par la fête de rupture de jeûne, l'Aïd el-Fitr.

Les minorités religieuses

En 1998 (date du dernier recensement), les hindous représentaient 1,6 % de la population, les chrétiens 1,58 %, les ahmadis 0,22 %, les dalits 0,25 % et les autres minorités religieuses, 0,07 %. Théoriquement, la Constitution garantit les droits des minorités religieuses. Toutefois, le Pakistan est une république islamique et aucune loi ne doit être contraire aux prescriptions de l'islam. Les libertés (d'expression, de presse, etc.) des minorités sont plus ou mois soumises à la religion d'État et encadrées par " des restrictions raisonnables imposées par la loi dans l'intérêt de la gloire de l'islam ", selon l'article 19 de la Constitution.

Les chiites. Les chiites représentent la plus large minorité musulmane du Pakistan. Ils sont aussi l'une des cibles privilégiées des groupes sunnites fondamentalistes. Ces violences sectaires remontent au milieu des années 1980. Principalement concentrées dans la province du Pendjab jusqu'au milieu des années 1990, les violences se sont aujourd'hui répandues dans tout le pays. Dans une moindre mesure, certains goupres chiites sont également impliqués dans des violences à l'encontre des sunnites.

Les hindous. Ils représentent la plus large minorité religieuse non musulmane du pays. Ils habitent principalement dans les provinces du Sindh et du Balouchistan. Le sentiment anti-hindou (et les violences qui l'accompagnent) remontent à la partition de l'Empire des Indes en 1947. Les actes de violence contre les hindous seraient en hausse ces dernières années et les discours de haine contre cette communauté tolérés avec impunité. Les temples sont parfois vandalisés et les hindous illégalement expropriés de leurs propriétés. Les hindous sont aussi la cible de la loi du blasphème, souvent utilisés pour des motifs personnels plus que religieux.

Les ahmadis. Il y aurait environ 600 000 ahmadis au Pakistan. Ce mouvement est le fruit d'une réforme au sein de l'islam, qui a eu lieu en 1889 en Inde. Bien que les ahmadis se considèrent musulmans, la loi pakistanaise les a déclaré minorité non musulmane en 1974. La majorité des musulmans " traditionnels " considèrent que les croyances des ahmadis sont non islamiques et blasphématoires.

Les chrétiens. Les chrétiens sont sujets à des discriminations et des violences, commises par des groupes militants et fondamentalistes. La loi sur le blasphème est parfois utilisée contre les chrétiens, souvent pour des motifs fallacieux (parmi eux, le " land grabbing ", l'acquisition de terres). Parmi les cas de blasphème, celui d'Asia Bibi est bien connu. La jeune femme avait bu l'eau d'un puits prétendument réservé aux musulmans. Après une altercation avec ses voisines à ce propos, ces dernières l'avaient accusé de blasphème. Asia Bibi a ensuite été condamné à mort en 2011. Emprisonnée durant huit années, elle a finalement été jugée puis acquittée par la cour suprême à la fin de l'année 2018. Elle et sa famille ont quitté le Pakistan depuis. Les attaques antichrétiens sont l'une des conséquences de l'influence grandissante d'une idéologie sunnite extrémiste. Généralement, les autorités sont incapables (ou n'ont pas la volonté) de protéger les vies et les propriétés des chrétiens et d'amener les coupables devant la justice.

Les sikhs. Il y aurait environ 30 000 sikhs vivant sur le territoire pakistanais, principalement dans la province du Khyber Pakhtunkhwa et dans certaines agences des FATA (régions tribales administrées provincialement). L'influence croissante des groupes taliban dans ces régions ont eu des conséquences sur la vie des sikhs (et celle des autres minorités), qui sont la cible de harcèlement, de discrimination, de kidnappings et d'assassinats.

Le Coran

Publié en arabe en 634, deux ans après la mort de Mahomet, le Coran (Al Quran) est le seul livre sacré des musulmans. Il est constitué d'un mélange de doctrines puisées dans les fondements de l'islam, mais aussi dans ceux de la religion juive et chrétienne (dans la Torah et dans l'Evangile). Le Coran reprend les paroles de Dieu, rapportées à Mahomet par l'archange Gabriel (Jibraîl). La juste lecture et sa connaissance sont le fondement de l'éducation musulmane traditionnelle (écoles coraniques).

Le Coran a été écrit dans un alphabet archaïque, sur des omoplates de chameau, du vivant du Prophète, et sa structure a bien évolué depuis. Seul le contenu des textes est resté inchangé. L'ouvrage recèle de très nombreuses difficultés d'interprétation, qui ne peuvent être comprises que par les plus grands érudits. Il est composé de 114 sourates (sûras), ou chapitres, et est divisé, pour des raisons pratiques de lecture, en 30 parties (juz'i). Chaque sourate est encore divisée en versets (aya), au nombre de 6 211. Au cours du VIIe siècle, deux grands théologiens ont tenté de le moderniser quelque peu afin de le rendre plus accessible à tous : Mohammad Abdu (Egypte) et Abû Kalam Azad (Inde).

Le but avoué du Coran est de régir la vie sociale de la communauté des croyants, tant sur les plans militaire et politique que religieux. C'est pourquoi on a vu fleurir des républiques islamiques partout dans le monde musulman basées politiquement sur le Coran. Le Coran joua aussi un rôle majeur dans l'histoire de la littérature arabe. Il imposa le dialecte arabe comme langue associée au triomphe de la doctrine.

Sunnites et chiites, quelle différence majeure ?

L'islam connut à ses débuts une séparation des fidèles en deux courants : les sunnites et les chiites. La rupture entre les deux mouvements résulta de la lutte qui opposa Ali, le gendre de Mahomet, à Mouawiya, le fondateur de la dynastie des Omeyades. Après un conflit qui coûta la vie à un nombre considérable d'hommes, Ali, quatrième calife, fut vaincu en 661 par son rival de Damas, qui lui succéda dans ses fonctions.

Les sunnites sont des musulmans " orthodoxes " revendiquant leurs origines dans la branche des chevaliers omeyyades. Ces partisans reçurent le nom de sunnites car ils puisent le nom de leur courant religieux dans la sunna, qui signifie " tradition ". Les chiites, pour leur part, ne reconnaissent que les descendants d'Ali. Ils représentent une minorité au Pakistan (entre 10 et 15 %).

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