Guide de Hong Kong et Macao : Politique et économie

Le pouvoir exécutif est assisté d'un conseil (Executive Council) tandis qu'une assemblée législative (Legislative Council ou LegCo) est chargée de l'adoption des lois. Sa capacité est limitée par la loi fondamentale. Les ministres, de même que le chef de l'exécutif, n'ont pas de responsabilité politique devant le Parlement. Ce dernier n'a donc qu'un contrôle très limité sur le pouvoir exécutif. Il se compose d'un collège de 60 membres désignés par un mode de scrutin complexe.

Dans le domaine judiciaire, après un siècle et demi de domination britannique, le système légal de Hong Kong s'inspire des principes de la Common law. La Court of Final Appeal est au sommet ; puis vient la High Court. Cette dernière comprend la Court of Appeal, la Court of First Instance, puis la District Court, les Magistrates' Courts et les tribunaux spécialisés.

Pour compléter le panorama institutionnel, il faut indiquer que certains aspects de l'administration locale (services culturels et récréatifs, santé, etc.) sont confiés à des organismes régionaux, l'Urban Council pour les zones urbanisées de Hong Kong, et le Regional Council pour les Nouveaux Territoires et les îles environnantes. Les 18 District Boards ont été institués afin de fournir au gouvernement des conseils sur la mise en oeuvre des politiques publiques au niveau local. Ces institutions locales pourraient toutefois connaître des modifications de structure.

La loi fondamentale doit conduire, à terme, à une évolution du système constitutionnel. Elle doit permettre l'élection du chef de l'exécutif et du conseil législatif au suffrage universel. La date d'introduction du suffrage universel qui avait été prévue pour 2007 lors de la cession du territoire en 1997 n'a pas été respectée lors des élections de 2012 ou pour l'élection de Carrie Lam en 2017, et se trouve encore aujourd'hui sous le coup de bien des controverses. Pékin peine en effet à lâcher du lest sur son contrôle de Hong Kong.

La vie politique hongkongaise est clivée en deux camps : les partis progouvernementaux, qui soutiennent Pékin, et les partis dits pandémocrates, qui prônent les réformes sociales et politiques afin d'améliorer la démocratie à Hong Kong, l'état de droit et les droits de l'homme. Depuis les dernières élections législatives de septembre 2016, de très nombreux partis ont éclos sur la scène politique locale, notamment à la suite du mouvement de la " révolution des parapluies ".

Pour autant, au vu des résultats, on dénombre plusieurs forces en présence :

L'Alliance démocratique pour le progrès (DAB), favorable à Pékin, qui compte 12 sièges (sur un total de 40 attribué aux partis pro-Pékin) :

Le Parti Civic, qui compte 6 sièges (sur un total de 23 attribué aux partis pro-démocrate) ;

Le Parti démocrate, qui compte 7 sièges (également sur un total de 23 attribué aux partis pro-démocrate)

Enfin différents partis dits indépendantistes qui ne représente que 6 sièges au sein de plus de 5 partis ou groupes différents.

Ainsi, sur les 70 sièges, on voit bien que le camp pro-Pékin est encore le plus fourni en sièges, mais les choses changent à grande vitesse, notamment avec l'apparition de nombreux groupes dits "localistes" qui entendent militer pour une indépendance de facto de Hong Kong.

Malgré, la formule " Un pays, deux systèmes ", Pékin n'en est pas moins déterminé à imposer sa vision des choses et reste très méfiant vis-à-vis des milieux pro-démocratie. Déja en 2003, le gouvernement chinois a tenté, en vain, d'introduire un article "antisubversion" dans la loi fondamentale de Hong Kong (au coeur de l'article 23), soulevant des manifestations monstres - plus de 500 000 personnes sont descendues dans la rue - et mettant ainsi en échec ce projet. Depuis, Pékin adopte des stratégies plus indirectes, plus sournoises - comme l'alliance de facto entre le parti communiste avec la poignée de tycoons qui contrôle une grande partie de l'économie hongkongaise ou avec des partis politiques pro-Chinois ou encore comme sa dernière proposition de loi qui voyait l'instauration du suffrage universel pour les élections de 2017 mais seulement avec des candidats validés par le pouvoir central. C'est cette proposition de loi qui a jeté des milliers de jeunes et de moins jeunes citoyens hongkongais dans les rues lors de la désormais célèbre " révolution des parapluies " en septembre-octobre 2014. Surtout, depuis, devant les revirements des autorités centrales, la société civile hongkongaise tente de se mobiliser via la création de nombreux micro-partis indépendantistes (ils comptent désormais 6 sièges au Legco) pour tenter de faire barrage au camp pro-Pékin.

Dans le domaine agricole, Hong Kong ne possède que peu de terres arables (7,5 % de la superficie totale du territoire). Sa production agricole couvre environ 20 % des besoins maraîchers de la population. En visitant l'île de Lamma, on pourra remarquer d'ailleurs l'ingéniosité des agriculteurs, qui utilisent toutes les terres disponibles.

Dans le secteur de l'industrie légère et du textile, de l'habillement, du jouet, de l'électronique et de l'horlogerie, Hong Kong fut longtemps l'un des producteurs les plus actifs. En 1979, avec l'ouverture de la Chine, les industriels de Hong Kong ont transféré en Chine l'essentiel de leur production afin de bénéficier des bas coûts de main-d'oeuvre et des terrains. De nos jours, la majorité des usines appartiennent à des groupes hongkongais employant près de 5 millions de travailleurs chinois dans la province du Guangdong, de l'autre côté de la frontière. Depuis quinze ans, ces délocalisations en Chine ont conduit à une profonde transformation de l'économie de Hong Kong. Le territoire est ainsi devenu un centre financier de premier plan. En outre, Hong Kong a développé une industrie de services très puissante et en exporte la majeure partie. Elle est devenue le plus grand centre de transit d'Asie et un centre logistique très important. Grâce à un dynamisme inégalé, les Hongkongais continuent d'exercer un fort pouvoir d'attraction auprès des investisseurs et des travailleurs, tout en étendant leur zone de prospérité à la frontière chinoise dans toutes les villes du delta de la Rivière des Perles, qui prospèrent avec des niveaux incomparables partout ailleurs en Chine (hormis Pékin et Shanghai).

Depuis le début des années 2000, les entreprises hongkongaises ont investi massivement dans le secteur Internet. Hong Kong poursuit sa croissance en développant les investissements dans les nouvelles technologies, les télécommunications mais également dans le tourisme. En dépit de cette croissance et de l'activité incessante, les disparités demeurent. La population doit faire face aux coûts très élevés de l'immobilier. La moitié des Hongkongais occupent des logements sociaux. En moyenne, un Hongkongais dispose de 11 m² pour vivre...

Longtemps une destination de hub ou de voyages d'affaires, Hong Kong attire de plus en plus de visiteurs. Le tourisme occupe d'ailleurs une place très importante dans l'économie de Hong Kong. Ce secteur emploie plus de 15 % de la population active (soit près de 400 000 personnes). Parmi elles, 50 000 travaillent dans les hôtels et les agences de voyage. On compte 68 000 chambres dans le parc hôtelier, dont 19 000 d'un niveau de confort international. Le secteur de la restauration ne s'adresse pas, quant à lui, uniquement aux touristes. Les Hongkongais ont pour coutume de prendre la plupart de leurs repas à l'extérieur.
Le tourisme constitue une importante source de recettes extérieures pour Hong Kong et représente 5 % de son PIB. Les autorités envisagent de le développer davantage à travers la mise en place de nouvelles infrastructures : noter, par exemple, l'agrandissement de Hong Kong Disneyland, ouvert le 12 septembre 2005, sur l'île de Lantau en coopération avec la société Disney. Sa superficie à l'ouverture est de 126 hectares et son coût s'évalue à 14 milliards de dollars HK, soit 1,8 milliard de dollars US.

Le tourisme de Chine continentale, phénomène qui a pris de l'ampleur ces dernières années, sera exponentiel dans les années à venir. En effet, le contrôle à l'immigration s'est assoupli envers ces touristes, avec des attributions de visa individuel multi-entrée plus laxistes. En outre, leur pouvoir d'achat a largement augmenté, comme en témoigne cette frénésie d'achats envers les grandes marques des consommateurs originaires de Chine continentale. Pour autant cette arrivée massive de Chinois du continent n'est pas sans poser des problèmes aux Hongkongais qui y voient la cause directe de l'augmentation des loyers mais surtout d'une paupérisation croissante de leur population et d'une perte de leur identité. Il faut dire qu'à Mongkok par exemple (à Kowloo, lieu d'arrivée des bus en provenance du continent), tous les commerces se transforment petit à petit en magasins de luxe ou de produits de beauté...

De nos jours, les autorités se concentrent sur le développement du tourisme, notamment chinois ou encore sur la promotion du secteur des hautes technologies à travers la mise en place de parcs spécialisés. Hong Kong s'investit aussi sur un positionnement mondial. Elle constitue le siège d'un grand nombre de filiales internationales. Beaucoup de sociétés hongkongaises transfèrent leurs activités vers des pays à faible coût de main-d'oeuvre, en Asie du Sud-est ou en Afrique.
Malgré la crise économique mondiale de 2008-2009, la Bourse de Hong Kong reste la place financière la plus forte d'Asie continentale, en première position devant Singapour et Tokyo et se place au troisième rang mondial après New York et Londres. Après avoir fortement ralenti en 2012 en raison de la décélération des exportations qui représentent 350 % du PIB, la croissance a repris en 2013 mais elle est restée inférieure à la moyenne des dernières années. L'activité continue néanmoins à progresser aujourd'hui. Notamment car l'économie est soutenue par la robustesse de la consommation privée et la croissance des exportations, principalement à destination des marchés asiatiques. L'accélération de la croissance aux Etats-Unis et la légère embellie de la situation économique en Europe devraient aussi soutenir les exportations du pays. Néanmoins, le ralentissement chinois pourrait peser sur le dynamisme du commerce hongkongais, le pays étant destinataire de plus de la moitié des exportations de Hong Kong.